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1 - Discours de la tragedie /

Quand je dis qu'il n'est pas besoin derendre compte de ce que font les Acteurs,pendant qu'ils n'occupent point la Scéne,je n'entens pas dire qu'il ne soit quelquefois fort à propos de le rendre; mais seulement qu'on n'y est pas obligé, & qu'iln'en faut prendre le soin que quand ce quis'est fait derriére le Théatre sert à l'intelligence de ce qui se doit faire devant les spectateurs. Ainsi je ne dis rien de ce qu'afait Cléopatre depuis le second Acte jusqu'au quatriéme, parce que durant toutce temps-là elle a pû ne rien faire d'important pour l'action principale que je prépare; mais je fais connoître dès le prémiervers du cinquiéme, qu'elle a employé toutl'intervalle d'entre ces deux derniers, à tuerSéleucus, parce que cette mort fait une partie de l'action. C'est ce qui me donnelieu de remarquer, que le Poëte n'est pastenu d'exposer à la vûe toutes les actionsparticuliéres qui aménent à la principale. Ildoit choisir celles qui lui sont les plus avan- tageuses à faire voir, soit par la beauté du spectacle, soit par l'éclat & la véhémence des passions qu'elles produisent, soit parquelque autre agrément qui leur soit attaché; & cacher les autres derriére la Scéne, DES TROIS UNITE'S. 563 pour les faire connoître au spectateur, oupar une narration, ou par quelque autre adresse de l'art. Sur-tout il doit se souvenirque les unes & les autres doivent avoir unetelle liaison ensemble, que les derniéres soient produites par celles qui les précédent, & que toutes ayent leur source dansla protase qui doit fermer le prémier Acte.Cette régle que j'ai établie dès le prémierDiscours, bien qu'elle soit nouvelle, & contre l'usage des Anciens, a son fondementsur deux passages d'Aristote. En voici leprémier: Il y a grande difference, dit-il,entre les événemens qui viennent les uns aprèsles autres, & ceux qui viennent les uns àcause des autres. Les Maures viennent dansle Cid après la mort du Comte, & nonpas à cause de la mort du Comte; & lePêcheur vient dans D. Sanche, après qu'on soupçonne Carlos d'être le Prince d'Arragon, & non pas à cause qu'on l'en soupçonne: ainsi tous les deux sont condamnables. Le second passage est encore plus formel, & porte en termes exprès, que toutce qui se passe dans la Tragédie, doit arrivernécessairement ou vraisemblablement de ce qui l'a précédé.


2 - Discours de la tragedie /

Je ne puis oublier que bien qu'il nousfaille réduire toute l'action tragique en unjour, cela n'empêche pas que la Tragédie DES TROIS UNITE'S. 581 ne fasse connoître par narration, ou parquelque autre maniére plus artificieuse,ce qu'a fait son héros en plusieurs années, puisqu'il y en a dont le nœud con- siste en l'obscurité de sa naissance qu'ilfaut éclaircir, comme Oedipe. Je ne répéterai point que moins on se charge d'actions passées, plus on a l'auditeur propicepar le peu de gêne qu'on lui donne, en lui rendant toutes les choses présentes, sansdemander aucune réflexion à sa mémoire,que pour ce qu'il a vû: mais je ne puisoublier que c'est un grand ornement pour un poëme que le choix d'un jour illustre,& attendu depuis quelque tems. Il ne s'enprésente pas toujours des occasions, &dans tout ce que j'ai fait jusqu'ici vousn'en trouverez de cette nature que quatre. Celui d'Horace, où deux peuples devoientdécider de leur Empire par une bataille, celui de Rodogune, d'Androméde, & deD. Sanche. Dans Rodogune c'est un jourchoisi par deux Souverains, pour l'effetd'un traité de paix entre leurs couronnesennemies, pour une entiére réconciliationde deux rivales par un mariage, & pourl'éclaircissement d'un secret de plus de vingt ans, touchant le droit d'aînesse entre deuxPrinces jumeaux, dont dépend le Royaume, & le succès de leur amour. Celuid'Androméde & de Dom Sanche ne sontpas de moindre considération; mais com- 582 TROISIE'ME DISCOURS. me je viens de dire, les occasions ne s'enoffrent pas souvent, & dans le reste demes ouvrages je n'ai pû choisir des joursremarquables que par ce que le hazard yfait arriver, & non pas par l'emploi, où l'ordre public les aye destinés de longuemain.


3 - Discours de la tragedie /

Je ne puis oublier que bien qu'il nousfaille réduire toute l'action tragique en unjour, cela n'empêche pas que la Tragédie DES TROIS UNITE'S. 581 ne fasse connoître par narration, ou parquelque autre maniére plus artificieuse,ce qu'a fait son héros en plusieurs années, puisqu'il y en a dont le nœud con- siste en l'obscurité de sa naissance qu'ilfaut éclaircir, comme Oedipe. Je ne répéterai point que moins on se charge d'actions passées, plus on a l'auditeur propicepar le peu de gêne qu'on lui donne, en lui rendant toutes les choses présentes, sansdemander aucune réflexion à sa mémoire,que pour ce qu'il a vû: mais je ne puisoublier que c'est un grand ornement pour un poëme que le choix d'un jour illustre,& attendu depuis quelque tems. Il ne s'enprésente pas toujours des occasions, &dans tout ce que j'ai fait jusqu'ici vousn'en trouverez de cette nature que quatre. Celui d'Horace, où deux peuples devoientdécider de leur Empire par une bataille, celui de Rodogune, d'Androméde, & deD. Sanche. Dans Rodogune c'est un jourchoisi par deux Souverains, pour l'effetd'un traité de paix entre leurs couronnesennemies, pour une entiére réconciliationde deux rivales par un mariage, & pourl'éclaircissement d'un secret de plus de vingt ans, touchant le droit d'aînesse entre deuxPrinces jumeaux, dont dépend le Royaume, & le succès de leur amour. Celuid'Androméde & de Dom Sanche ne sontpas de moindre considération; mais com- 582 TROISIE'ME DISCOURS. me je viens de dire, les occasions ne s'enoffrent pas souvent, & dans le reste demes ouvrages je n'ai pû choisir des joursremarquables que par ce que le hazard yfait arriver, & non pas par l'emploi, où l'ordre public les aye destinés de longuemain.


4 - Von den Trauerspielen /

Wann ich sage, daß man nicht von dem Rechnung zu geben brauche, was die Personen während der Zeit thun, da sie nicht auf der Bühne sind, so will ich da mit nicht leugnen, daß es nicht manchmal sehr gut sey, wenn man Rechnung davon giebt; sondern ich sage nur, daß man nicht darzu verbunden ist, und daß man sich keine Mühe darum geben darf, wenn die Zuschauer das, was hinter der Bühne geschieht, nicht nothwendig wissen müssen, um das zu verstehen, was vor ihren Augen geschehen soll. Ich sage also nicht, was Cleopatra vom zweyten bis zum vierten Aufzuge gethan hat, weil sie während der Zeit nichts kann gethan haben, was in die Haupthandlung, die ich vorbereite, einen Einfluß hätte: ich sage es aber gleich in den ersten Versen des fünften Aufzuges, daß sie die Zeit zwischen den zwey letzten Aufzügen ange wendet hat, den Seleucus umzubringen, weil dieser Tod ein Theil der Handlung ist. Dieses giebt mir Gelegenheit anzumerken, daß der Poet nicht verbun den ist, alle besondre Handlungen, welche zur Haupt handlung führen, dem Zuschauer vor Augen zu stellen. Er muß nur diejenigen wählen, welche am angenehm sten zu sehen sind, entweder wegen des prächtigen An blicks, oder wegen der Stärke der Leidenschaften, die sie hervorbringen, oder auch einer andern Schönheit wegen, die damit verbunden ist: die übrigen muß er von den drey Einheiten. 549hinter die Bühne verbergen, und dem Zuschauer durch eine Erzählung oder durch einen andern Kunstgriff davon Nachricht geben. Vor allen Dingen muß er wohl bedenken, daß sowohl diese als jene in solcher Verbindung mit einander stehen müssen, daß immer die letzten die Wirkungen der vorhergehenden sind, und alle aus der Anlage, welche der erste Aufzug ent halten muß, fließen. Ob diese Regel, die ich also bald in der ersten Abhandlung feste gesetzt habe, gleich neu, und wider die Gewohnheit der Alten ist, so hat sie doch in zwey Stellen des Aristoteles ihren Grund. Die erste ist diese: Es ist, saget er, ein großer Unterschied unter den Begebenheiten, die von einander verursacht werden. Die Mohren kommen im Cid nach dem Tode des Grafen, nicht aber wegen dieses Todes; und der Fischer kommt in dem D. Sancho, nachdem man vermuthet, Carlos sey der arragonische Prinz, nicht aber weil man es vermu thet, und also sind beyde zu verwerfen. Die andre Stelle ist noch entscheidender, und sagt mit ausdrück lichen Worten, daß alles was in dem Trauerspie le vorfällt, nothwendiger oder wahrscheinli er Weise aus dem vorhergegangenen folgen muß.


5 - Von den Trauerspielen /

Noch eines muß ich hierbey nicht zu erinnern vergessen: ob wir gleich die ganze Handlung nothwendigin einen Tag einschränken müssen, so können wir doch,unbeschadet dieser Einheit, durch den Weg der Erzählung oder auch durch noch einen feinern Kunstgriff,von vielen, was der Held in ganzen Jahren gethanhat, Nachricht geben, weil es Stücken giebt, deren 566 II. P. Corneille dritte Abhandlung, Verwicklung von der unbekannten Geburt abhänget, wie zum Exempel im Oedipus. Ich will nicht noch einmal erinnern, daß, je weniger man sich mit denvergangenen Handlungen abgiebt, desto günstiger derZuschauer sey, weil man ihm sehr wenig Zwang aufleget, indem man ihm alles gegenwärtig vorstellet,und sein Gedächtniß mit nichts belästiget, als mit demwas er gesehen hat: dieses aber muß ich nicht anzumerken vergessen, daß die Erwählung eines wichtigen und lange Zeit erwarteten Tages eine große Zierde des Gedichts sey. Man hat nicht immer die Gelegenheit darzu, und unter allen von mir verfertigten Stücken wird man nicht mehr als viere von dieser Art finden: die Horazier, wo eine Schlacht die Herr schaft zweyer Völker entscheiden soll, die Rodogune, die Andromeda, und den Don Sancho. In der Rodogune ist es ein Tag, der von zwey Monarchenzur Schließung der Friedenstractaten zwischen ihren uneinigen Kronen, zur gänzlichen Aussöhnungzweyer Nebenbuhler durch eine Heirath und zurEntdeckung eines zwanzigjährigen Geheimnisses be stimmet ist. Der Tag in der Andromeda und im D. Sancho ist nicht von geringerer Wichtigkeit; wie ich aber gesagt habe, so sind dergleichen Gelegenheiten nur selten, und in meinen übrigen Stücken habe ich keine andre Tage wählen können, als solche die der Zufall, nicht aber die öffentliche Bestimmung, merkwürdig machte.


6 - Von den Trauerspielen /

Noch eines muß ich hierbey nicht zu erinnern vergessen: ob wir gleich die ganze Handlung nothwendigin einen Tag einschränken müssen, so können wir doch,unbeschadet dieser Einheit, durch den Weg der Erzählung oder auch durch noch einen feinern Kunstgriff,von vielen, was der Held in ganzen Jahren gethanhat, Nachricht geben, weil es Stücken giebt, deren 566 II. P. Corneille dritte Abhandlung, Verwicklung von der unbekannten Geburt abhänget, wie zum Exempel im Oedipus. Ich will nicht noch einmal erinnern, daß, je weniger man sich mit denvergangenen Handlungen abgiebt, desto günstiger derZuschauer sey, weil man ihm sehr wenig Zwang aufleget, indem man ihm alles gegenwärtig vorstellet,und sein Gedächtniß mit nichts belästiget, als mit demwas er gesehen hat: dieses aber muß ich nicht anzumerken vergessen, daß die Erwählung eines wichtigen und lange Zeit erwarteten Tages eine große Zierde des Gedichts sey. Man hat nicht immer die Gelegenheit darzu, und unter allen von mir verfertigten Stücken wird man nicht mehr als viere von dieser Art finden: die Horazier, wo eine Schlacht die Herr schaft zweyer Völker entscheiden soll, die Rodogune, die Andromeda, und den Don Sancho. In der Rodogune ist es ein Tag, der von zwey Monarchenzur Schließung der Friedenstractaten zwischen ihren uneinigen Kronen, zur gänzlichen Aussöhnungzweyer Nebenbuhler durch eine Heirath und zurEntdeckung eines zwanzigjährigen Geheimnisses be stimmet ist. Der Tag in der Andromeda und im D. Sancho ist nicht von geringerer Wichtigkeit; wie ich aber gesagt habe, so sind dergleichen Gelegenheiten nur selten, und in meinen übrigen Stücken habe ich keine andre Tage wählen können, als solche die der Zufall, nicht aber die öffentliche Bestimmung, merkwürdig machte.