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1 - Discours de la tragedie /

Le malheur d'un homme fort méchantn'excite ni pitié, ni crainte, parce qu'iln'est pas digne de la prémiére, & que lesspectateurs ne sont pas méchans comme lui, pour concevoir l'autre à la vûë de sapunition: mais il seroit à propos de mettre quelque distinction entre les crimes. Ilen est dont les honnêtes gens sont capablespar une violence de passion, dont le mauvais succès peut faire effet dans l'ame del'auditeur. Un honnête homme ne va pasvoler au coin d'un bois, ni faire un assassinat de sang froid; mais s'il est bien amoureux, il peut faire une supercherie à son rival, il peut s'emporter de colére, & tuer dans un prémier mouvement, & l'ambition le peut engager dans un crime, oudans une action blâmable. Il est peu de méres qui voulussent assassiner, ou empoisonner leurs enfans, de peur de leur rendre leur bien, comme Cléopatre dans Rodogu- 512 SECOND DISCOURS. ne: mais il en est assez, qui prennent goûtà en jouïr, & ne s'en dessaisissent qu'à regret, & le plus tard qu'il leur est possible. Bienqu'elles ne soient pas capables d'une actionsi noire, & si dénaturée que celle de cetteReine de Syrie, elles ont en elles quelqueteinture du principe qui l'y porta; & la vûe de la juste punition qu'elle en reçoit,leur peut faire craindre, non pas un pareilmalheur, mais une infortune proportionnéee à ce qu'elles sont capables de com- mettre. Il en est ainsi de quelques autrescrimes, qui ne sont pas de la portée denos auditeurs. Le lecteur en pourra fairel'examen & l'application sur cet exemple.


2 - Discours de la tragedie /

Pour recueillir ce discours, avant quede passer à une autre matiére, établissonspour maxime, que la perfection de la Tragédie consiste bien à exciter de la pitié & de la crainte, par le moyen d'un prémierActeur, comme peut faire Rodrigue dansle Cid, & Placide dans Théodore; maisque cela n'est pas d'une nécessité si absolue, qu'on ne se puisse servir de divers personnages, pour faire naître ces deux sentimens, comme dans Rodogune, & mêmene porter l'auditeur qu'à l'un des deux,comme dans Polyeucte, dont la représentation n'imprime que de la pitié sans aucune crainte. Cela posé, trouvons quelquemodération à la rigueur de ces régles duPhilosophe, ou du moins quelque favorable interprétation, pour n'être pas obligésde condamner beaucoup de poëmes quenous avons vû réussir sur nos Théatres.


3 - Discours de la tragedie /

La prémiére est, quand un homme trèsvertueux est persécuté par un très-méchant, & qu'il échappe du péril, où leméchant demeure enveloppé, comme dans Rodogune, & dans Héraclius, qu'on n'auroit pû souffrir, si Antiochus & Rodoguneeussent peri dans la prémiére, & Héraclius,Pulchérie, & Martian dans l'autre, & queCléopatre & Phocas y eussent triomphé.Leur malheur y donne une pitié, qui n'est DE LA TRAGEDIE. 517 point étouffée par l'aversion qu'on a pourceux qui les tyrannisent, parce qu'on espére toujours que quelque heureuse révolution les empêchera de succomber; & bienque les crimes de Phocas & de Cléopatre soient trop grands pour faire craindre l'auditeur d'en commettre de pareils, leur funeste issue peut faire sur lui les effets dontj'ai déja parlé. Il peut arriver d'ailleursqu'un homme très-vertueux soit persécuté& périsse même par les ordres d'un autre qui ne soit pas assez méchant pour attirertrop d'indignation sur lui, & qui montreplus de foiblesse que de crime dans la persécution qu'il lui fait. Si Felix fait périrson gendre Polyeucte, ce n'est pas par cet- te haine enragée contre les Chrétiens, quinous le rendroit exécrable, mais seulementpar une lâche timidité qui n'ose le sauveren présence de Sévére, dont il craint la haine & la vengeance, après les mépris qu'ilen a faits durant son peu de fortune. Onprend bien quelque aversion pour lui, ondesaprouve sa maniére d'agir; mais cette aversion ne l'emporte pas sur la pitié qu'ona de Polyeucte, & n'empêche pas que sa conversion miraculeuse, à la fin de la piéce,ne le réconcilie pleinement avec l'auditoire.On peut dire la même chose de Prusiasdans Nicoméde, & de Valens dans Théodore. L'on maltraite son fils, bien que trèsvertueux; & l'autre est cause de la pérte du 518 SECOND DISCOURS. sien, qui ne l'est pas moins; mais tous lesdeux n'ont que des foiblesses qui ne vontpoint jusques au crime; & loin d'exciterune indignation qui étouffe la pitié qu'ona pour ces fils généreux, la lâcheté de leur abaissement sous des puissances qu'ils redoutent, & qu'ils devroient braver pour bienagir, fait qu'on a quelque compassion d'euxmêmes, & de leur honteuse politique.


4 - Discours de la tragedie /

Quand elle ne se fait qu'après la mort del'inconnu, la compassion qu'excitent les déplaisirs de celui qui le fait périr, ne peut avoir grande étendue, puisqu'elle est reculée& renfermée dans la Catastrophe. Maislorsqu'on agit à visage découvert, & qu'onsait à qui on en veut, le combat des passions contre la nature, ou du devoir contrel'amour, occupe la meilleure partie du poëme, & de-là naissent les grandes & fortesémotions, qui renouvellent à tous momens,& redoublent la commisération. Pour justifier ce raisonnement par l'expérience, DE LA TRAGEDIE. 525 nous voyons que Chiméne & Antiochus enexcitent beaucoup plus que ne fait Oedipede sa personne. Je dis de sa personne; parce que le poëme entier en excite peut-êtreautant que le Cid, ou que Rodogune; mais il en doit une partie à Dircé, & ce qu'elle en fait naître n'est qu'une pitié empruntéed'une épisode.


5 - Discours de la tragedie /

Je ne saurois dissimuler une délicatesseque j'ai sur la mort de Clytemnestre, qu'Aristote nous propose pour exemple des actions qui ne doivent point être changées. Je veux bien avec lui qu'elle ne meure quede la main de son fils Oreste; mais je nepuis souffrir chez Sophocle que ce fils lapoignarde de dessein formé, pendant qu'elle est à genoux devant lui, & le conjure de lui laisser la vie. Je ne puis même pardonner à Electre, qui passe pour une vertueuse opprimée dans le reste de la piéce,l'inhumanité dont elle encourage son fréreà ce parricide. C'est un fils qui venge son pére, mais c'est sur sa mére qu'il le venge.Séleucus & Antiochus avoient droit d'enfaire autant dans Rodogune, mais je n'aiosé leur en donner la moindre pensée. Aussinotre maxime de faire aimer nos principaux Acteurs n'étoit pas de l'usage des Anciens,& ces républicains avoient une si forte haine des Rois, qu'ils voyoient avec plaisirdes crimes dans les plus innocens de leurrace. Pour rectifier ce sujet à notre mode, il faudroit qu'Oreste n'eût dessein que con- DE LA TRAGEDIE. 537 tre Ægiste, qu'un reste de tendresse respectueuse pour sa mére lui en fît remettre lapunition aux Dieux, que cette Reine s'opiniâtrât à la protection de son adultére, &qu'elle se mît entre son fils & lui si malheureusement, qu'elle reçût le coup quece Prince voudroit porter à cet assassin deson pére. Ainsi elle mourroit de la main deson fils, comme le veut Aristote, sans quela barbarie d'Oreste nous fît horreur, comme dans Sophocle, ni que son action méritât des Furies vengeresses pour le tourmenter, puisqu'il demeureroit innocent.


6 - Discours de la tragedie /

Si vous me demandez jusqu'où peut s'étendre cette liberté qu'a le Poëte d'allercontre la vérité & contre la vraisemhlance, par la considération du besoin qu'il ena, j'aurai de la peine à vous faire une réponse précise. J'ai fait voir qu'il y a des DE LA TRAGEDIE. 557 choses sur qui nous n'avons aucun droit;& pour celles où ce privilége peut avoirlieu, il doit être plus ou moins resserré,selon que les sujets sont plus ou moinsconnus. Il m'étoit beaucoup moins permis dans Horace, & dans Pompée, dont leshistoires ne sont ignorées de personne, quedans Rodogune & dans Nicoméde, dontpeu de gens savoient les noms avant queje les eusse mis sur le Théatre. La seule mesure qu'on y peut prendre, c'est quetout ce qu'on y ajoûte à l'histoire, & tousles changemens qu'on y apporte, ne soientjamais plus incroyables, que ce qu'on enconserve dans le même poëme. C'est ainsi qu'il faut entendre ce vers d'Horace touchant les fictions d'ornement,


7 - Discours de la tragedie /

Si vous me demandiez ce que fait Cléopatre dans Rodogune, depuis qu'elle a quitté ses deux fils au second Acte, jusqu'à cequelle rejoigne Antiochus au quatriéme, je serois bien empêché à vous le dire, & je ne crois pas être obligé à en rendre compte; mais la fin de ce second prépare àvoir un effort de l'amitié des deux frérespour régner, & dérober Rodogune à la haine envenimée de leur mére. On en voitl'effet dans le troisiéme, dont la fin prépare encore à voir un autre effort d'Antiochus, pour regagner ces deux ennemiesl'une après l'autre, & à ce que fait Séleu- cus dans le quatriéme, qui oblige cettemére dénaturée à résoudre & faire attendre ce qu'elle tâche d'exécuter au cinquiéme.


8 - Discours de la tragedie /

Beaucoup déclament contre cette réglequ'ils nomment tyrannique, & auroientraison, si elle n'étoit fondée que sur l'autorité d'Aristote: mais ce qui la doit faireaccepter, c'est la raison naturelle qui lui DES TROIS UNITE'S. 577 sert d'appui. Le poëme dramatique est uneimitation, ou pour en mieux parler, unportrait des actions des hommes; & il esthors de doute que les portraits sont d'autant plus excellens, qu'ils ressemblent mieux à l'original. La représentation dure deuxheures, & ressembleroit parfaitement, sil'action qu'elle représente n'en demandoitpas davantage pour sa réalité. Ainsi ne nousarrêtons point ni aux douze, ni aux vingtquatre heures; mais resserrons l'action du poëme dans la moindre durée qu'il noussera possible, afin que sa représentation ressemble mieux, & soit plus parfaite. Nedonnons, s'il se peut, à l'une que les deuxheures que l'autre remplit; je ne croi pas que Rodogune en demande guére davantage, & peut-être qu'elles suffiroient pourCinna. Si nous ne pouvons la renfermerdans ces deux heures, prenons-en quatre, six, dix; mais ne passons pas de beaucouples vingt-quatre, de peur de tomber dansle déréglement, & de réduire tellement leportrait en petit, qu'il n'aye plus ses dimensions proportionnées, & ne soit qu'imperfection.


9 - Discours de la tragedie /

Je ne puis oublier que bien qu'il nousfaille réduire toute l'action tragique en unjour, cela n'empêche pas que la Tragédie DES TROIS UNITE'S. 581 ne fasse connoître par narration, ou parquelque autre maniére plus artificieuse,ce qu'a fait son héros en plusieurs années, puisqu'il y en a dont le nœud con- siste en l'obscurité de sa naissance qu'ilfaut éclaircir, comme Oedipe. Je ne répéterai point que moins on se charge d'actions passées, plus on a l'auditeur propicepar le peu de gêne qu'on lui donne, en lui rendant toutes les choses présentes, sansdemander aucune réflexion à sa mémoire,que pour ce qu'il a vû: mais je ne puisoublier que c'est un grand ornement pour un poëme que le choix d'un jour illustre,& attendu depuis quelque tems. Il ne s'enprésente pas toujours des occasions, &dans tout ce que j'ai fait jusqu'ici vousn'en trouverez de cette nature que quatre. Celui d'Horace, où deux peuples devoientdécider de leur Empire par une bataille, celui de Rodogune, d'Androméde, & deD. Sanche. Dans Rodogune c'est un jourchoisi par deux Souverains, pour l'effetd'un traité de paix entre leurs couronnesennemies, pour une entiére réconciliationde deux rivales par un mariage, & pourl'éclaircissement d'un secret de plus de vingt ans, touchant le droit d'aînesse entre deuxPrinces jumeaux, dont dépend le Royaume, & le succès de leur amour. Celuid'Androméde & de Dom Sanche ne sontpas de moindre considération; mais com- 582 TROISIE'ME DISCOURS. me je viens de dire, les occasions ne s'enoffrent pas souvent, & dans le reste demes ouvrages je n'ai pû choisir des joursremarquables que par ce que le hazard yfait arriver, & non pas par l'emploi, où l'ordre public les aye destinés de longuemain.


10 - Discours de la tragedie /

Je ne puis oublier que bien qu'il nousfaille réduire toute l'action tragique en unjour, cela n'empêche pas que la Tragédie DES TROIS UNITE'S. 581 ne fasse connoître par narration, ou parquelque autre maniére plus artificieuse,ce qu'a fait son héros en plusieurs années, puisqu'il y en a dont le nœud con- siste en l'obscurité de sa naissance qu'ilfaut éclaircir, comme Oedipe. Je ne répéterai point que moins on se charge d'actions passées, plus on a l'auditeur propicepar le peu de gêne qu'on lui donne, en lui rendant toutes les choses présentes, sansdemander aucune réflexion à sa mémoire,que pour ce qu'il a vû: mais je ne puisoublier que c'est un grand ornement pour un poëme que le choix d'un jour illustre,& attendu depuis quelque tems. Il ne s'enprésente pas toujours des occasions, &dans tout ce que j'ai fait jusqu'ici vousn'en trouverez de cette nature que quatre. Celui d'Horace, où deux peuples devoientdécider de leur Empire par une bataille, celui de Rodogune, d'Androméde, & deD. Sanche. Dans Rodogune c'est un jourchoisi par deux Souverains, pour l'effetd'un traité de paix entre leurs couronnesennemies, pour une entiére réconciliationde deux rivales par un mariage, & pourl'éclaircissement d'un secret de plus de vingt ans, touchant le droit d'aînesse entre deuxPrinces jumeaux, dont dépend le Royaume, & le succès de leur amour. Celuid'Androméde & de Dom Sanche ne sontpas de moindre considération; mais com- 582 TROISIE'ME DISCOURS. me je viens de dire, les occasions ne s'enoffrent pas souvent, & dans le reste demes ouvrages je n'ai pû choisir des joursremarquables que par ce que le hazard yfait arriver, & non pas par l'emploi, où l'ordre public les aye destinés de longuemain.


11 - Discours de la tragedie /

Quant à l'unité de lieu, je n'en trouveaucun précepte ni dans Aristote, ni dansHorace. C'est ce qui porte quelques-unsà croire que la régle ne s'en est établie qu'en conséquence de l'unité du jour, &à se persuader ensuite qu'on le peut étendre jusques où un homme peut aller &revenir en vingt-quatre heures. Cette opinion est un peu licentieuse, & si l'on fai- soit aller un Acteur en poste, les deuxcôtés du Théatre pourroient représenterParis & Rouen. Je souhaiterois, pourne point gêner du tout le spectateur, quece qu'on fait représenter devant lui en deux heures, & que ce qu'on lui fait voir sur un Théatre qui ne change point, pûts'arrêter dans une chambre, ou dans unesalle, suivant le choix qu'on en auroit fait:mais souvent cela est si mal-aisé, pour nepas dire impossible, qu'il faut de nécessité trouver quelque élargissement pour le lieu,comme pour le temps. Je l'ai fait voirexact dans Horace, dans Polyeucte, &dans Pompée; mais il faut pour cela, oun'introduire qu'une femme comme dans DES TROIS UNITE'S. 583Polyeucte, ou que les deux qu'on introduit ayent tant d'amitié l'une pour l'autre,& des intérêts si conjoints qu'elles puissentêtre toujours ensemble, comme dans l'Horace, ou qu'il leur puisse arriver comme dans Pompée, où l'empressement de la curiosité naturelle fait sortir de leurs apartemens Cléopatre au second Acte, & Cornélie au cinquiéme, pour aller jusques dansla grand-salle du Palais du Roi, au devant des nouvelles qu'elles attendent. Il n'en vapas de même dans Rodogune. Cléopatre& elle ont des intérêts trop divers pourexpliquer leurs plus secrettes pensées enmême lieu. Je pourrois en dire ce que j'ai dit de Cinna, où en général tout sepasse dans Rome, & en particulier moitié dans le cabinet d'Auguste, & moitiéchez Æmilie. Suivant cet ordre le prémier Acte de cette Tragédie seroit dansl'antichambre de Rodogune, le second dansla chambre de Cléopatre, le troisiéme danscelle de Rodogune: mais si le quatriémepeut commencer chez cette Princesse, il n'y peut achever, & ce que Cléopatre ydit à ses deux fils l'un après l'autre, y seroit mal placé. Le cinquiéme a besoind'une salle d'audience, où un grand peu- ple puisse être présent. La même chosese rencontre dans Héraclius. Le prémierActe seroit fort bien dans le cabinet dePhocas, & le second chez Leontine; mais 584 TROISIE'ME DISCOURS. si le troisiéme commence chez Pulchérie,il n'y peut achever; & il est hors d'apparence que Phocas délibére dans l'appartement de cette Princesse de la perte de sonfrére.


12 - Discours de la tragedie /

Mais comme les personnes qui ont desintérêts opposés ne peuvent pas vraisemblablement expliquer leurs secrets en mêmeplace, & qu'ils sont quelquefois introduitsdans le même Acte, avec liaison de scéne qui emporte nécessairement cette unité, il fauttrouver un moyen qui la rende compatible avec cette contradiction qu'y forme la vraisemblance rigoureuse, & voir comment pourra subsister le quatriéme Acte de Rodogune, & le troisiéme d'Héraclius, où j'ai déjà marqué cette répugnance du côté desdeux personnes ennemies qui parlent enl'un & en l'autre. Les Jurisconsultes admettent des fictions de Droit, & je voudrois à leur exemple introduire des fictions de Théatre, pour établir un lieu théatral, DES TROIS UNITE'S 587 qui ne seroit ni l'appartement de Cléopatre, ni celui de Rodogune dans la piécequi porte ce titre, ni celui de Phocas, deLéontine, ou de Pulchérie dans Héraclius,mais une salle sur laquelle ouvrent ces divers apartemens, à qui j'attribuerois deuxpriviléges. L'un, que chacun de ceux quiy parleroient fût présumé y parler avec lemême secret que s'il étoit dans sa chambre; l'autre, qu'au - lieu que dans l'ordre commun il est quelquefois de la bienséance que ceux qui occupent le théatre aillenttrouver ceux qui sont dans le cabinet pourparler à eux, ceux-ci pussent les venir trouver sur le théatre sans choquer cette bienséance, afin de conserver l'unité de lieu,& la liaison des scénes. Ainsi Rodogunedans le prémier Acte vient trouver Laonice qu'elle devroit mander pour parler à elle; & dans le quatriéme, Cléopatre vienttrouver Antiochus au même lieu où ilvient de fléchir Rodogune, bien que dansl'exacte vraisemblance ce Prince devroitaller chercher sa mére dans son cabinet,puisqu'elle hait trop cette Princesse pour venir parler à lui dans son apartement, oùla prémiére Scéne fixeroit le reste de cet Acte, si l'on n'apportoit ce tempérament dontj'ai parlé à la rigoureuse unité de lieu.


13 - Von den Trauerspielen /

Rodogune

14 - Von den Trauerspielen /

Rodogune

15 - Von den Trauerspielen /

Rodogune