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1 - Discours de la tragedie /

J'avouerai plus. Si la purgation des passions se fait dans la Tragédie, je tiens qu'elle se doit faire de la maniére que je l'explique; mais je doute si elle s'y fait jamais,& dans celles-là mêmes qui ont les conditions que demande Aristote. Elles se ren- DE LA TRAGEDIE. 509 contrent dans le Cid, & en ont causé le grand succès: Rodrigue & Chiméne y ont cetteprobité sujette aux passions, & ces passionsfont leur malheur, puisqu'ils ne sont malheureux qu'autant qu'ils sont passionnésl'un pour l'autre. Ils tombent dans l'inféli- cité par cette foiblesse humaine dont noussommes capables comme eux; leur malheur fait pitié, cela est constant, & il ena coûté assez de larmes aux spectateurspour ne le point contester. Cette pitié nous doit donner une crainte de tomber dans unpareil malheur, & purger en nous ce tropd'amour qui cause leur infortune, & nousles fait plaindre; mais je ne sai si elle nousla donne, ni si elle le purge, & j'ai bienpeur que le raisonnement d'Aristote sur ce point ne soit qu'une belle idée, quin'ait jamais son effet dans la vérité. Jem'en rapporte à ceux qui en ont vû lesreprésentations; ils peuvent en demander compte au secret de leur cœur, & repasser sur ce qui les a touchés au Théatre, pourreconnoître s'ils en sont venus par là jusqu'à cette crainte réfléchie, & si elle arectifié en eux la passion qui a causé ladisgrace qu'ils ont plainte. Un des Interprétes d'Aristote veut qu'il n'aye parlé de cette purgation des passions dans la Tragédie, que parce qu'il écrivoit après Platon,qui bannit les Poëtes Tragiques de sa République, parce qu'ils les remuent trop for- 510 SECOND DISCOURS. tement. Comme il écrivoit pour le contredire, & montrer qu'il n'est pas à proposde les bannir des Etats bien policés, il avoulu trouver cette utilité dans ces agitations de l'ame, pour les rendre recommandables par la raison même, sur qui l'autrese fonde pour les bannir. Le fruit qui peutnaître des impressions que fait la force del'exemple, lui manquoit; la punition des méchantesactions, & la récompense des bonnes, n'étoient pas de l'usage de son siécle, comme nous les avons rendues de celui du nôtre; & n'y pouvant trouver uneutilité solide, hors celle des sentences & desdiscours didactiques, dont la Tragédie sepeut passer selon son avis, il en a substitué une, qui, peut-être, n'est qu'imaginaire.Du moins si pour la produire il faut lesconditions qu'elle demande, elles se rencontrent si rarement, que Robortel ne lestrouve que dans le seul Oedipe, & soutient que ce Philosophe ne nous les prescrit pas comme si nécessaires, que leurmanquement rende un Ouvrage défectueux;mais seulement comme des idées de la perfection des Tragédies. Notre siécle les avues dans le Cid, mais je ne sai s'il les avues en beaucoup d'autres; & si nous voulons rejetter un coup d'œil sur cette régle,nous avouerons que le succès a justifié beaucoup de piéces où elle n'est pas observée.


2 - Discours de la tragedie /

Cependant, quelque difficulté qu'il y ayeà trouver cette purgation effective & sensible des passions, par le moyen de la pitié& de la crainte, il est aisé de nous accommoder avec Aristote. Nous n'avons qu'à dire que par cette façon de s'énoncer, iln'a pas entendu que ces deux moyens yservissent toujours ensemble, & qu'il suffitselon lui de l'un des deux pour faire cettepurgation, avec cette différence toutefois, que la pitié n'y peut arriver sans la crainte, & que la crainte peut y parvenir sans la pitié. La mort du Comte n'en fait aucunedans le Cid, & peut toutefois mieux purger en nous cette sorte d'orgueil envieuxde la gloire d'autrui, que toute la compassion que nous avons de Rodrigue & de DE LA TRAGEDIE. 513 Chiméne ne purge les attachemens de ceviolent amour qui les rend à plaindre l'un& l'autre. L'auditeur peut avoir de la commisération pour Antiochus, pour Nicoméde, pour Héraclius; mais s'il en demeure-là, & qu'il ne puisse craindre de tomber dans un pareil malheur, il ne guérirad'aucune passion. Au contraire, il n'en apoint pour Cléopatre, ni pour Prusias, nipour Phocas; mais la crainte d'une infortune semblable, ou approchante, peut purger en une mére l'opiniâtreté à ne se pointdessaisir du bien de ses enfans; en un mari,le trop de déférence à une seconde femmeau préjudice de ceux de son prémier lit;en tout le monde, l'avidité d'usurper le bien ou la dignité d'autrui par violence; & tout cela proportionnément à la condition d'unchacun, & à ce qu'il est capable d'entreprendre. Les déplaisirs & les irrésolutionsd'Auguste dans Cinna peuvent faire ce dernier effet, par la pitié & la crainte jointesensemble; mais, comme je l'ai déja dit, il n'arrive pas toujours que ceux que nousplaignons soient malheureux par leur faute.Quand ils sont innocens, la pitié que nousen prenons ne produit aucune crainte, & sinous en concevons quelqu'une qui purge nos passions, c'est par le moyen d'une autre personne que de celle qui nous fait pitié, & nous la devons toute à la force del'exemple


3 - Discours de la tragedie /

Pour recueillir ce discours, avant quede passer à une autre matiére, établissonspour maxime, que la perfection de la Tragédie consiste bien à exciter de la pitié & de la crainte, par le moyen d'un prémierActeur, comme peut faire Rodrigue dansle Cid, & Placide dans Théodore; maisque cela n'est pas d'une nécessité si absolue, qu'on ne se puisse servir de divers personnages, pour faire naître ces deux sentimens, comme dans Rodogune, & mêmene porter l'auditeur qu'à l'un des deux,comme dans Polyeucte, dont la représentation n'imprime que de la pitié sans aucune crainte. Cela posé, trouvons quelquemodération à la rigueur de ces régles duPhilosophe, ou du moins quelque favorable interprétation, pour n'être pas obligésde condamner beaucoup de poëmes quenous avons vû réussir sur nos Théatres.


4 - Discours de la tragedie /

Quand elle ne se fait qu'après la mort del'inconnu, la compassion qu'excitent les déplaisirs de celui qui le fait périr, ne peut avoir grande étendue, puisqu'elle est reculée& renfermée dans la Catastrophe. Maislorsqu'on agit à visage découvert, & qu'onsait à qui on en veut, le combat des passions contre la nature, ou du devoir contrel'amour, occupe la meilleure partie du poëme, & de-là naissent les grandes & fortesémotions, qui renouvellent à tous momens,& redoublent la commisération. Pour justifier ce raisonnement par l'expérience, DE LA TRAGEDIE. 525 nous voyons que Chiméne & Antiochus enexcitent beaucoup plus que ne fait Oedipede sa personne. Je dis de sa personne; parce que le poëme entier en excite peut-êtreautant que le Cid, ou que Rodogune; mais il en doit une partie à Dircé, & ce qu'elle en fait naître n'est qu'une pitié empruntéed'une épisode.


5 - Discours de la tragedie /

Il faut placer les actions où il est plus facile & mieux séant qu'elles arrivent, & lesfaire arriver dans un loisir raisonnable, sansles presser extraordinairement, si la nécessité de les renfermer dans un lieu & dans nnjour ne nous y oblige. J'ai déja fait voiren l'autre Discours que pour conserver l'unité de lieu, nous faisons parler souventdes personnes dans une place publique, quivraisemblablement s'entretiendroient dansune chambre, & je m'assure que si on racontoit dans un Roman ce que je fais arriver dans le Cid, dans Polyoeucte, dans Pompée, ou dans le Menteur, on lui donneroit un peu plus d'un jour pour l'étenduede sa durée. L'obéissance que nous devons aux régles de l'unité de jour & de lieu nous dispense alors du vraisemblable, bien qu'elle ne nous permette pas l'impossible: maisnous ne tombons pas toujours dans cettenécessité, & la Suivante, Cinna, Théodore, & Nicoméde n'ont point en besoin de DE LA TRAGEDIE. 541 s'écarter de la vraisemblance à l'égard dutemps, comme ces autres poëmes,


6 - Discours de la tragedie /

Il est si mal-aisé qu'il se rencontre dansl'histoire, ni dans l'imagination des hommes, quantité de ces événemens illustres& dignes de la Tragédie, dont les délibérations & leurs effets puissent arriver en un DE LA TRAGEDIE. 555 même lieu, & en un même jour, sans faire un peu de violence à l'ordre commun deschoses, que je ne puis croire cette sorte deviolence tout-à-fait condamnable, pourvûqu'elle n'aille pas jusqu'à l'impossible Il estde beaux sujets où on ne la peut éviter, &un Auteur scrupuleux se priveroit d'une belle occasion de gloire, & le Public de beaucoup de satisfaction, s'il n'osoit s'enhardirà les mettre sur le Théatre, de peur de sevoir forcé à les faire aller plus vîte que lavraisemblance ne le permet. Je lui donnerois en ce cas un conseil que peut-être il trouveroit salutaire, c'est de ne marqueraucun temps préfix dans son poëme, niaucun lieu déterminé où il pose ses Acteurs.L'imagination de l'auditeur auroit plus de liberté de se laisser aller au courant de l'action, si elle n'étoit point fixée par ces marques, & il pourroit ne s'appercevoir pas decette précipitation, si elles ne l'en faisoientsouvenir, & n'y appliquoient son espritmalgré lui. Je me suis toujours repenti d'avoir fait dire au Roi dans le Cid, qu'il vouloit que Rodrigue se délassât une heureou deux après la défaite des Maures, avantque de combattre Dom Sanche. Je l'avoisfait pour montrer que la piéce étoit dans les vingt quatre heures, & cela n'a servi qu'à avertir les spectateurs de la contrainte avec laquelle je l'y ai réduite. Si j'avoisfait résoudre ce combat, sans en désigner 556 SECOND DISCOURS. l'heure, peut-être n'y auroit-on pas prisgarde.


7 - Discours de la tragedie /

Quand je dis qu'il n'est pas besoin derendre compte de ce que font les Acteurs,pendant qu'ils n'occupent point la Scéne,je n'entens pas dire qu'il ne soit quelquefois fort à propos de le rendre; mais seulement qu'on n'y est pas obligé, & qu'iln'en faut prendre le soin que quand ce quis'est fait derriére le Théatre sert à l'intelligence de ce qui se doit faire devant les spectateurs. Ainsi je ne dis rien de ce qu'afait Cléopatre depuis le second Acte jusqu'au quatriéme, parce que durant toutce temps-là elle a pû ne rien faire d'important pour l'action principale que je prépare; mais je fais connoître dès le prémiervers du cinquiéme, qu'elle a employé toutl'intervalle d'entre ces deux derniers, à tuerSéleucus, parce que cette mort fait une partie de l'action. C'est ce qui me donnelieu de remarquer, que le Poëte n'est pastenu d'exposer à la vûe toutes les actionsparticuliéres qui aménent à la principale. Ildoit choisir celles qui lui sont les plus avan- tageuses à faire voir, soit par la beauté du spectacle, soit par l'éclat & la véhémence des passions qu'elles produisent, soit parquelque autre agrément qui leur soit attaché; & cacher les autres derriére la Scéne, DES TROIS UNITE'S. 563 pour les faire connoître au spectateur, oupar une narration, ou par quelque autre adresse de l'art. Sur-tout il doit se souvenirque les unes & les autres doivent avoir unetelle liaison ensemble, que les derniéres soient produites par celles qui les précédent, & que toutes ayent leur source dansla protase qui doit fermer le prémier Acte.Cette régle que j'ai établie dès le prémierDiscours, bien qu'elle soit nouvelle, & contre l'usage des Anciens, a son fondementsur deux passages d'Aristote. En voici leprémier: Il y a grande difference, dit-il,entre les événemens qui viennent les uns aprèsles autres, & ceux qui viennent les uns àcause des autres. Les Maures viennent dansle Cid après la mort du Comte, & nonpas à cause de la mort du Comte; & lePêcheur vient dans D. Sanche, après qu'on soupçonne Carlos d'être le Prince d'Arragon, & non pas à cause qu'on l'en soupçonne: ainsi tous les deux sont condamnables. Le second passage est encore plus formel, & porte en termes exprès, que toutce qui se passe dans la Tragédie, doit arrivernécessairement ou vraisemblablement de ce qui l'a précédé.


8 - Discours de la tragedie /

La régle de l'unité de jour a son fondement sur ce mot d'Aristote, que la Tragédie doit renfermer la durée de son action dansun tour du Soleil, ou tâcher de ne le passerpas de beaucoup. Ces paroles donnent lieu àcette dispute fameuse, si elles doivent être entendues d'un jour naturel de vingt-quatreheures, ou d'un jour artificiel de douze.Ce sont deux opinions dont chacune a despartisans considerables; & pour moi je trouve qu'il y a des sujets si mal - aisés à ren- fermer en si peu de temps, que non seulement je leur accorderois les vingt - quatreheures entiéres, mais je me servirois mêmede la licence que donne ce Philosophe deles excéder un peu, & les pousserois sans scrupule jusqu'à trente. Nous avons une maxime en Droit, qu'il faut élargir la faveur,& restreindre les rigueurs, Odia restringenda,favores ampliandi, & je trouve qu'un Auteur est assez gêné par cette contrainte,qui a forcé quelques- uns de nos Anciensd'aller jusqu'à l'impossible. Euripide dansles Suppliantes fait partir Thésée d'Athenes avec une Armée, donner une batailledevant les murs de Thébes, qui en étoientéloignés de douze ou quinze lieues, & re- 576 TROISIE'ME D ISCOURS. venir victorieux en l'Acte suivant; & depuis qu'il est parti, jusqu'à l'arrivée du messager qui vient faire le récit de sa victoire,Æthra & le chœur n'ont que trente - sixvers à dire. C'est assez bien employer untemps si court. Æschyle fait revenir Agamemnon de Troie avec une vitesse encoretoute autre. Il étoit demeuré d'accord avecClytemnestre sa femme, que si-tôt que cette ville seroit prise, il le lui feroit savoirpar des flambeaux disposés de montagne en montagne, dont le second s'allumeroit incontinent à la vûe du prémier, le troisiémeà la vûe du second, & ainsi du reste, &par ce moyen elle devoit apprendre cettegrande nouvelle dès la même nuit. Cepen- dant à peine l'a-t-elle apprise par ces flambeaux allumés, qu'Agamemnon arrive,dont il faut que le navire, quoique battud'une tempête, si j'ai bonne mémoire, ayeété aussi vite que l'œil à découvrir ces lumiéres. Le Cid & Pompée, où les actionssont un peu précipitées, sont bien éloignésde cette licence; & s'ils forcent la vraisemblance commune en quelque chose, du moinsils ne vont point jusqu'à de telles impossi- bilités.


9 - Discours de la tragedie /

Sur-tout je voudrois laisser cette durée àl'imagination des Auditeurs, & ne déterminer jamais le temps qu'elle emporte, sile sujet n'en avoit besoin; principalementquand la vraisemblance y est un peu forcée, comme au Cid, parce qu'alors cela ne 578 TROISIE'ME DISCOURS. sert qu'à les avertir de cette précipitation.Lors même que rien n'est violenté dans unpoëme par la nécessité d'obéir à cette régle,qu'est-il besoin de marquer à l'ouverure duThéatre que le Soleil se léve, qu'il est midi au troisiéme Acte, & qu'il se couche à la fin du dernier? C'est une affectation quine fait qu'importuner. Il suffit d'établirla possibilité de la chose dans le temps oùon la renferme, & qu'on le puisse trouveraisément, si l'on y veut prendre garde, sans y appliquer l'esprit malgré soi. Dans les actions même qui n'ont point plus de duréeque la représentation, cela seroit de mauvaise grace, si l'on marquoit d'Acte en Acte qu'il s'est passé une demi-heure de l'unà l'autre.


10 - Discours de la tragedie /

Je tiens donc qu'il faut chercher cetteunité exacte autant qu'il est possible, maiscomme elle ne s'accommode pas avec tou- DES TROIS UNITE'S. 585 te sorte de sujets, j'accorderois très-volontiers que ce qu'on feroit passer en une seule ville auroit l'unité de lieu. Ce n'est pasque je voulusse que le Théatre représentâtcette ville toute entiére, cela seroit un peu trop vaste, mais seulement deux ou troislieux particuliers enfermés dans l'enclos deses murailles. Ainsi la scéne de Cinna nesort point de Rome, & est tantôt l'apartement d'Auguste dans son Palais, & tantôt la maison d'Æmilie. Le Menteur a lesTuilleries & la Place Royale dans Paris, &la Suite fait voir la prison, & le logis deMélisse dans Lyon. Le Cid multiplie encore davantage les lieux particuliers sans quitter Séville; & comme la liaison de scénen'y est pas gardée, le Théatre dès le prémier Acte est la maison de Chiméne, l'apartement de l'Infante dans le Palais du Roi,& la place publique. Le second y ajoûte lachambre du Roi, & sans doute il y a quelque excès dans cette licence. Pour rectifieren quelque façon cette duplicité de lieu, quand elle est inévitable, je voudrois qu'onfît deux choses. L'une, que jamais on nechangeât dans le même Acte, mais seulement de l'un à l'autre, comme il se fait dans les trois prémiers de Cinna; l'autre,que ces deux lieux n'eussent point besoinde diverses décorations, & qu'aucun desdeux ne fût jamais nommé, mais seulement le lieu général où tous les deux sont 586 TROSIE'ME DISCOURS. compris, comme Paris, Rome, Lyon,Constantinople, &c. Cela aideroit à tromper l'auditeur, qui ne voyant rien qui luimarquât la diversité des lieux, ne s'en appercevroit pas, à moins d'une réflexion malicieuse & critique, dont il y en a peu qui soient capables, la plûpart s'attachant avec chaleur à l'action qu'ils voyent représenter.Le plaisir qu'ils y prennent est cause qu'ilsn'en veulent pas chercher le peu de justessepour s'en dégoûter, & ils ne le reconnoissentque par force, quand il est trop visible, comme dans le Menteur & la Suite, où les différentes décorations font reconnoître cette duplicité de lieu malgré qu'on en ait.


11 - Von den Trauerspielen /

Cid

12 - Von den Trauerspielen /

Cid

13 - Von den Trauerspielen /

Cid

14 - Von den Trauerspielen /

Cid

15 - Von den Trauerspielen /

Man muß die Handlungen da geschehen lassen, wosie am leichtesten und am anständigsten geschehen können, man sie auch in einem gehörigen Zeitraume vorsich gehen lassen, ohne sie außerordentlich zusammenzu pressen, wenn es nicht die Nothwendigkeit, sie aneinem Orte und in einem Tage vorzustellen, dazuzwinget. Ich habe schon in der ersten Abhandlunggesagt, daß wir oft, die Einigkeit des Orts zu erhalten, Personen auf einem öffentlichen Platze reden lassen, die sich wahrscheinlicher Weise in ihren Zimmern unterhalten würden, und ich bin versichert, wenn man das, was ich im Cid, oder Polyeukt, oder im Pom pejus, oder im Lügner habe vorgehen lassen, in einem Roman erzählte, so würde man ihm gewiß mehr Zeit zur Währung als einen Tag geben. Der Gehorsam, den wir den Regeln von der Einheit der Zeitund des Orts schuldig sind, spricht uns von dem Wahrscheinlichen los, ob er uns gleich nicht das Unmöglicheerlaubt. Doch wir verfallen nicht allezeit in dieseNothwendigkeit, und in dem Kammermägdchen, im Cinna, im Theodor, im Nikomed habe ich esnicht nöthig gehabt, mich in Ansehung der Zeit von dem Wahrscheinlichen zu entfernen, wie ich es in andern Stücken habe thun müssen.