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1 - Fils naturelle /

Je voulus connoître cet homme. Je le connus, & je le trouvai tel qu'on me l'avoit dépeint, sombre & mélancoli que. Le chagrin & la douleur, en sor tant d'une ame où ils avoient habité trop long-tems, y avoient laissé la tristesse. Il étoit triste dans sa conversation & dans son maintien, à moins qu'il ne 4 parlât de la vertu, ou qu'il n'éprouvât les transports qu'elle cause à ceux qui en sont fortement épris. Alors vous eussiez dit qu'il se transfiguroit. La sérénité se déployoit sur son visage. Ses yeux prenoient de l'éclat & de la douceur. Sa voix avoit un charme inexprimable. Son discours devenoit pathétique. C'étoit un enchaînement d'idées austeres & d'imagestouchantes qui tenoient l'attention suspendue & l'ame ravie. Mais, comme on voit le soir, en automne, dans un tems nébuleux & couvert, la lumiere s'échapper d'unnuage, briller un moment, & se perdre en un ciel obscur; bientôt sa gaieté s'éclipsoit, & il retomboit tout-à-coup dans le silence & la mélancolie.


2 - Fils naturelle /

Tenez, mon frere, voilà son secret, le mien, & le sujet apparemment de sa mélancolie.


3 - Fils naturelle /

J'ai reçu du Ciel un cœur droit; c'est le seul avantage qu'il ait voulu m'accorder .... Mais ce cœur est flétri, & je suis, comme vous voyez ..... sombre & mélancolique. J'ai .... de la vertu, mais elle est austere, des mœurs, mais sauvages ..... une ametendre, mais aigrie par de longues disgraces. Je peux encore verser des larmes, mais elles sont rares & cruelles .... Non, un homme de ce caractere n'est point l'époux qui convient à Constance.


4 - Fils naturelle /

Mais ne craindra-t-il pas de l'éloigner, en multipliant les objets de son attachement? ... Constance, je ne suis point étranger à cette pente si générale & si douce, qui entraîne tous les êtres, & qui les porte à éterniser leur espece. J'ai senti dans mon cœur que l'univers ne seroit jamais pour moi qu'une vaste solitude, sans une compagne qui partageât mon bonheur & ma peine ... Dans ces accès de mélancolie, je l'appellois, cette compagne.


5 - Fils naturelle /

Je connois les maux que le fanatisme a causés, & ceux qu'il en faut craindre ...... Mais s'il paroissoit aujourd'hui ..... parmi nous .... un monstre, tel qu'il en a produit dans les tems de ténebres, où sa fureur & ses illusions arrosoient de sang cette terre ... qu'on vît ce monstre s'avancer au plus grand des crimes, en invoquant le secours du Ciel .... &, tenant la loi de son Dieu d'une main, & de l'autre un poignard, préparer aux peuples de longs regrets ..... croyez, Dorval, qu'on en auroit autant d'étonnement que d'horreur .... Il y a sans doute encore des barbares; & quand n'y en aura-t-il plus? Mais les tems de barbarie sont passés. Le siécle s'est éclairé. La raison s'est épurée. Ses préceptes remplissent les ouvrages de la nation. Ceux où l'on inspire aux hommes la bienveillance générale, sont presque les seuls qui soient lus. Voilà les leçons dont nos théâtres retentissent, & dont ils ne peuvent retentir trop souvent. Et le Philosophe, dont vous m'avez rappellé les vers, doit principalement ses succès aux sentimens d'humanité qu'il arépandus dans ses Poëmes, & au pou- DRAME. 99 voir qu'ils ont sur nos ames. Non, Dorval,un peuple qui vient s'attendrir tous les jours sur la vertu malheureuse, ne peut être ni méchant, ni farouche. C'est vous-même; ce sont les hommes qui vous ressemblent, que la Nation honore, & que le Gouvernement doit protéger plus que jamais, qui affranchi ront vos enfans de cette chaine terrible dont votre mélancolie vous montre leurs mains innocentes chargées.


6 - Fils naturelle /

Je voudrois bien (dit-il d'abord) persuader à ces esprits timides qui ne connoissent rien au-delà de ce qui est, que, si les choses étoient autrement, ils les trouveroient également bien; & que, l'autorité de la raison n'étant rien devant eux, en comparaison de l'autorité du tems, ils approuveroient ce qu'ils reprennent, comme il leur est souvent DRAMATIQUE. 181 arrivé de reprendre ce qu'ils avoient approuvé .... Pour bien juger dans les beaux arts, il faut réunir plusieurs qualités rares ... Un grand goût suppose un grand sens, une lon gue expérience, une ame honnête & sensi ble, un espritélevé, un tempérament un peu mélancolique, & des organes délicats...


7 - Fils naturelle /

Pendant que Dorval parloit ainsi, je faisois une réflexion bien singuliere. C'est comment, à l'occasion d'une aventure domestique qu'il avoit mise en comédie, il établissoit des préceptes communs à tous les genres dramati ques, & étoit toujours entraîné par sa mé lancolie à ne les appliquer qu'à la tragédie.


8 - Fils naturelle /

Dorval vit que je consentois, & nous reprîmes aussitôt le chemin de la maison. Quel accueil ne fit-on pas à un homme présenté par Dorval? En en un mot, je fus de la famille. On parla, devant & après le souper, Gouvernement, Religion, Politique, Belles Lettres, Philosophie; mais quelle que fût la diversité des sujets, je reconnus toujours le caractere que Dorval avoit donné à chacun de ses personnages. Il avoit le ton de la 270 DE LA POÉSIE,etc. mélancolie; Constance, le ton de la raison; Rosalie, celui de l'ingénuité; Clairville, celui de la passion; moi, celui de la bonhommie.


9 - Der natürliche Sohn /

Ich wollte diesen Mann kennen lernen. Ich lernte ihn kennen, und fand ihn so, wie man mir ihn abgemalet hatte, finster und melancholisch. Verdruß und Schmerz hatten aus einer Seele, in welcher sie allzulange gewohnet, nicht anders als mit Zurücklassung der Traurigkeit, scheiden können. Er war, sowohl in seinen Unterredungen, als in 18 seinem äusserlichen Betragen, traurig; ausgenommen,wenn er von der Tugend sprach, oder die Entzückungen fühlte, die sie in ihren eifrigsten Verehrern hervorbringt. Alsdann war er, wie ganz verwandelt.Die Heiterkeit entwickelte sich auf seinem Gesichte. Seine Augen bekamen Glanz und Freundlichkeit.Seine Rede ward pathetisch. Es war eine Kette von strengen Ideen und rührendenBildern, wodurch die Aufmerksamkeit in einem beständigen Feuer erhalten, und die Seele außer sich selbst gesetzet ward.Aber so wie an einem neblichten und umzogenen Herbsttage, die Stralen der Sonne aus einer Wolke hervorbrechen, einen Augenblick glänzen, und sich wieder in den dunkeln Himmel verlieren: so verlor sich auch gar bald seine Munterkeit wieder, undplötzlich fiel er in sein melancholisches Stillschweigen zurück.


10 - Der natürliche Sohn /

(indem sie einen Brief aus dem Busen ziehet, und ihn ihrem Bruder giebt) Da, mein Bruder, lies feinsein Geheimniß, lies das meinige, und allem Ansehen nach, die Ursache seiner Melancholie.


11 - Der natürliche Sohn /

Ich habe von dem Himmel ein aufrichtiges Herzerhalten; der einzige Vorzug, den es ihm gefallen hat, mir zu ertheilen. -- Aber dieses Herz ist entstaltet, und ich bin, wie Sie sehen -- finster und melancholisch. Ich habe -- Tugend, aber es ist eine verdrießliche Tugend; ich habe Sitten, aber nur gute rohe Sitten; -- eine zärtliche Seele, die aber durch anhaltende Unglücksfälle erbittert worden. Ich kann noch Thränen vergiessen, aber sie sind selten und es sind grausame Thränen. -- Nein, ein Mann von diesem Charakter ist kein Gemahl für Theresien.


12 - Der natürliche Sohn /

Aber muß er nicht befürchten, dieses Ende zu entfernen, wenn er die Gegenstände seiner Zuneigung vermehret? -- Theresia, der so allgemeine und so süsse Hang, der alle Wesen mit sich fortreißt, und sie zur Verewigung ihres Geschlechts untreibet, ist mir nicht fremd. Ich habe es in meinem Herzen wohl empfunden, daß ohne eine Gehülfin, die Glück und Unglück mit mir theile, diese ganze Welt für mich nichts als eine weite Einöde seyn würde. -- In meinen Anfällen der Melancholie habe ich sie oft gerufen, diese Gehülfin --


13 - Der natürliche Sohn /

Ich weis wohl, wie viel Unglück der Fanatismus gestiftet hat, und wie sehr er noch zu fürchten ist. -- Aber wenn itzt -- unter uns -- ein Ungeheuer aufstünde, dergleichen die Zeiten der Finsterniß hervorbrachten, da durch seine Wuth und durch seine Verblendung dieses Land mit Blut getränket ward, -- wenn man dieses Ungeheuer auf das allergrößte Verbrechen, unter Anrufung des Beystandes vom Himmel, los eilen sähe, -- wie es in der einen Hand das Gesetz seines Gottes, und in der andern den Dolch hielte, den Völkern eine lange schreckliche Reue zu bereiten: -- glauben Sie mir, Dorval, es würde eben so viel Erstaunen als Abscheu erwecken. -- Es giebt freylich wohl noch Barbaren, und wenn wird es dergleichen nicht mehr geben? Aber die Zeiten der Barbarey sind vorbey. Das Jahrhundert hat sich aufgeklärt. Die Vernunft hat sich geläutert. Die

*Voltaire.

97 Werke der Nation sind voll von ihren Gebothen; und diejenigen Werke, in welchen man den Menschen die allgemeine Liebe einzuflössen sucht, sind fast die einzigen, welche gelesen werden. Diese allgemeine Liebe betreffen die Lehren, von welchen unsere Bühnen ertönen, und von welchen sie nicht oft genug ertönen können. Der Weltweise selbst, dessen Vergleichung sie erwähnet haben, danket den erhaltenen Beyfall vornehmlich den menschlichen Gesinnungen, die in seinen Schriften herrschen, und der Gewalt, die sie auf unsere Seelen haben. Nein, Dorval, ein Volk, das täglich hingehet, sich durch die unglückliche Tugend rühren zu lassen, kann weder boshaft noch wild seyn. Sie, Sie sind es; Männer von ihrer Art, welche die Nation ehret, und welche die Regierung itzt mehr als jemals schützen sollte, diese Männer sind es, die unsere Kinder von den schrecklichen Ketten befreyen können, mit welchen Ihre Melancholie ihre unschuldigen Hände gefesselt siehet.


14 - Der natürliche Sohn /

Ich möchte gar zu gern (sagte er gleich anfangs) diese furchtsamen Geister, die sich außer dem, was sie wirklich vor sich haben, nichts einbilden können,überreden, daß wenn die Sachen ganz anders wären, sie doch nichts weniger damit zufrieden seyn würden; daß sie alsdenn, da das Ansehen der Vernunft bey ihnen nichts gilt, dasjenige billigen würden, was sie itzt tadeln, so wie sie oft gnug das 178 getadelt haben, was sie vorher billigten. -- In den schönen Künsten richtig zu urtheilen, muß man verschiedne seltene Eigenschaften verbinden -- Ein grosser Geschmack setzet einen grossen Verstand voraus, eine lange Erfahrung, eine rechtschaffne undempfindliche Seele, einen erhabnenGeist, ein etwas melancholisches Temperament, und feine sinnliche Werkzeuge. --


15 - Der natürliche Sohn /

Indem Dorval dieses sagte, machte ich eine sehr sonderbare Anmerkung; darüber nehmlich, daß er, bey Gelegenheit eines häußlichen Zufalls, den er in eine Komödie verwandelt, zwar Regeln festgesetzet, die allen dramatischen Gattungen gemein sind, von seiner Melancholie aber dahingerissen, sie blos auf das Trauerspiel angewendet habe.