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1 - Reflexions sur comique-lamoryant /

Laſatyre perſonnelle, & le ridicule des mœurs, formerent donc ſucceſſivement le caractere des Poë- mes de ces différens Comiques; & ce fut uniquement ſous ces traits qu'ils prétendirent corriger & diver- tir leurs Concitoyens. Mais cette maniere, qui pouvoit s'étendre à toutes les conditions, ne fut pas pouſſée auſſi loin qu'elle pouvoit aller. Nous n'avons en effet aucu nes pieces, ni Greques ni Latines, qui ayent immédiatement les fem- mes pour objet. Si Ariſtophanes les introduit aſſez ſouvent ſur la Scene, ce n'eſt jamais que comme des per- ſonnages acceſſoires, quin'ont point de part au ridicule; & lors même qu'il leur donne les premiers rolles, comme dans les Harangueuſes, la critique retombe toûjours ſur les hommes qui conſtituent le véritable ſujet de ſon Poëme.


2 - Reflexions sur comique-lamoryant /

On vit alors toutes les beautés de l'art & du génie réunies dans nos Poëmes: une économie judicieuſe dans la diſtribution de la Fable, & dans la marche de l'action; des in cidens finement ménagés, pour en flammer la curioſité du ſpectateur; des caracteres ſoûtenus, & ingénieuſement contraſtés avec des per- ſonnages acceſſoires, pour donner plus de ſaillant aux originaux. Les vices du cœur devinrent l'objet de ce haut Comique, inconnu à l'anti- quité, & avant Moliere, à toutesles nations de l'Europe; genre ſublime, dont le charme ſe fait ſentir à proportion de l'étendue & de la déli cateſſe des eſprits. Enfin, on vit dans l'eſpeceimitée des Anciens une cri tique relative aux mœurs & aux ac tions de la vie bourgeoiſe & ordi naire; & la plaiſanterie & le badinage pris du fond des choſes, ſe déclarer naturellement moins par les paroles que par les ſituations vraiement co miques des Acteurs.


3 - Reflexions sur comique-lamoryant /

On vit alors toutes les beautés de l'art & du génie réunies dans nos Poëmes: une économie judicieuſe dans la diſtribution de la Fable, & dans la marche de l'action; des in cidens finement ménagés, pour en flammer la curioſité du ſpectateur; des caracteres ſoûtenus, & ingénieuſement contraſtés avec des per- ſonnages acceſſoires, pour donner plus de ſaillant aux originaux. Les vices du cœur devinrent l'objet de ce haut Comique, inconnu à l'anti- quité, & avant Moliere, à toutesles nations de l'Europe; genre ſublime, dont le charme ſe fait ſentir à proportion de l'étendue & de la déli cateſſe des eſprits. Enfin, on vit dans l'eſpeceimitée des Anciens une cri tique relative aux mœurs & aux ac tions de la vie bourgeoiſe & ordi naire; & la plaiſanterie & le badinage pris du fond des choſes, ſe déclarer naturellement moins par les paroles que par les ſituations vraiement co miques des Acteurs.


4 - Reflexions sur comique-lamoryant /

(a) Rien n'eſt plus ridicule, j'en conviens, que de diſputer ſur les noms: il ne l'eſt guere moins de vouloir donner un nom connu & déterminé à une choſe à laquelle il ne convient nullement. Le nom de Comédie ne convient pas davantage au Comique-Larmoyant, que celui de Poëme épique aux Aventures de Dom Quichotte. . . Comment donc caractériſer ce nouveau genre? Une décla- mation pathétique miſe en Dialogue, & ſoûtenue dans le cours d'une intrigue de Roman, &c. Principes pour lire les Poëtes, tome 2.


5 - Reflexions sur comique-lamoryant /

Par la légere eſquiſſe que nous venons de voir, il eſt conſtant que le Théatre Grec n'a pû leur donner aucune idée analogue au Comique- Larmoyant. Les Pieces d'Aristopha nes neſont proprement que des Dia logues ſatyriques; & il paroît par les fragmens de Ménandre, que ce Poëte n'a employé que les couleurs. du Ridicule, ou de cette critique générale, qui réjoüit plus l'eſprit qu'elle n'affecte l'ame.


6 - Reflexions sur comique-lamoryant /

(a) Ce n'eſt point le corps qui rit ou qui pleure au Spectacle; c'eſt l'ame, frappée des impreſſions que l'on fait ſur elle. Si elle eſt attendrie par le pathétique & réjoüie par le comique, elle eſt donc en même tems en proie à deux mouvemens con traires. ... Quel étonnement pour l'eſprit hu main, de paſſer auſſi rapidement, & ſans prépa ration, du tragique au comique, d'une reconnoiſ- ſance tendre & paſſionnée, au badinage d'une ſou brette & d'un petit-maître, &c. Principes, ibid.


7 - Reflexions sur comique-lamoryant /

Et ne croyez pas que cet aveu unanime ſoit difficile à prouver. Pre nez Ariſtophanes, Plaute & Téren- ce; parcourez le Théatre Anglois, & les bonnes Pieces du Théatre Ita lien; rappellez-vous enſuite Mo liere & Renard; conciliez ces preu ves de fait avec les déciſions des Lé- giſlateurs de la Scene, avec Ariſtote, Horace, Deſpréaux, le P. Rapin; & vous trouverez les uns & les autres également oppoſés au ſyſtème du comique-plaintif. Vous ſentirez bien des différences néceſſaires dans les mœurs & dans le génie des Poëtes de chaque Nation. Vous trou verez bien, ſuivant la nature des ſu jets, un air néceſſairement grave dans les Pieces qui attaquent les vices du cœur; un mélange de ba dinage & de ſérieux dans celles qui frondent les travers de l'eſprit; en fin un ton purement comique dans celles qui ne ſont deſtinées qu'à peindre le ridicule: Leves ubi licet; graves ubi decet *. Vous verrez encore* Le P.Porée. que l'art n'eſt point obligé de nous faire rire, & qu'il lui ſuffit ſouvent d'aller juſqu'à ce ſentiment intérieur qui dilate l'ame, ſans paſſer à ces mouvemens immodérés qui font éclater: mais vous n'y verrez point ce ton triſte & dolent, & ce roma- neſque lugubre, devenu ſous mes yeux l'idole des femmes & des jeu nes gens: en un mot, cet examen vous convaincra qu'il eſt contre la nature du genre comique de nous faire pleurer ſur nos défauts, même dans la peinture des vices les plus odieux; que le maſque de Thalie ne ſouffre, pour ainſi dire, que des lar mes de joie ou d'amour; & que ceux qui affectent de lui en faire verſer de quaſi-tragiques, peuvent chercher une autre Divinité pour lui adreſſer leurs hommages.


8 - Reflexions sur comique-lamoryant /

De ce que je viens de dire, il ſuit évidemment que l'original d'une vraie Comédie ne peut être un perſonnage entierement vertueux, comme le ſont ceux du nouveau genre, & que c'eſt un vice radical, ſur lequel toutes les beautés de dé tail ne peuvent jamais nous faire une entiere illuſion. En vain dira-t-on que les traits piquans & ſatyriques lancés ſur les originaux, ne portent plus aucun coup; que notre amour- propre ſait les détourner ſur les ob jets qui nous environnent*. En vain*Lettreſur Méla-nide. eſſayera-t-on de perſuader que les nouveaux comiques ſont d'autant plus loüables d'avoir ſubſtitué à des caracteres vicieux des perſonnages remplis de ſentimens d'honneur, que nous allons plus naturellement au-devant des maximes vertueuſes, & que nous les goûtons même avec délices pour peu qu'on ſache nous in téreſſer. Toutes ces raiſons ſont plus captieuſes que vraies, plus ébloüiſ ſantes que ſolides: jugeons-en par les effets; ils ſont plus ſûrs que le raiſonnement.


9 - Reflexions sur comique-lamoryant /

J'avoue que d'autres caracteres également bien frappés n'ont pas produit des fruits auſſi ſenſibles. Le Malade imaginaire n'a pas guéri les vapeurs de tous les Orgons: tous les Miſantropes n'en ſont pas deve nus plus ſociables, ni les Comtes de Tufiere plus modeſtes. Mais quelle en eſt la raiſon? C'eſt que les dé- fauts de cette eſpece n'attaquent pas la probité, & qu'on trouve même dans le monde des perſonnes qui s'en font honneur. Les tempéra mens délicats ſont tous prêts des eſpritsdélicats. Un caractere ſévere & chagrin eſt ordinairement rempli de probité. Le Duc de Montauſier ne dédaigna pas celui du Miſantro pe. Enfin, un certain orgueil ſuppo ſe un ſentiment quelquefois raiſon nable de ſa propre ſupériorité. Le préjugé, dans ces occaſions, lute avec ſuccès contre les traits de la critique: mais il ne tiendra point contre la peinture comique d'un vice de cœur, ou d'un ridicule de ſociété, ou d'un travers d'eſprit: on ne veut point, à quelque prix que ce ſoit, être l'objet des regards humilians des ſpectateurs; & ſi l'on ne ſe corrige pas en effet, on eſt du moins forcé à la diſſimulation, dans la crainte de paſſer publiquement pour ridicules ou pour mépriſables.


10 - Reflexions sur comique-lamoryant /

En effet, ſi les fictions dramati ques nous affectent d'autant plus vivement qu'elles approchent plus de la réalité, celles du nouveau genre nous doivent cauſer des im- preſſions d'autant plus foibles qu'el- les ſont plus oppoſées à la vraiſſem blance. Il a fallu un miracle de l'art pour nous intéreſſer aux aventures d'une femme qui, après dix-ſept ans d'un mariage clandeſtin & d'une pri ſon imaginaire, ſort tout-à-coup du fond de ſa Province, prend le parti de venir juſqu'à Paris pourſuivre un mari infidele, & qui, à portée de le voir tous les jours, ne le rencontre néanmoins qu'au dénouement. Tel eſt le fond romaneſque ſur lequel la machine du Comique - Larmoyant eſt communément, ou plutôt néceſ ſairement établie, & auquel il faut que le ſpectateur ſe prête pour avoir du plaiſir. L'Opéra fait joüer moins de reſſorts pour nous ébloüir par le brillant de ſes décorations, que le Comique-plaintif n'employe d'illu ſion pour nous tirer un ſentiment douloureuſement agréable.


11 - Reflexions sur comique-lamoryant /

Quelle ſupériorité n'a pas le vrai Comique ſur un genre auſſi ſté rile! Non-ſeulement tous les carac teres & toutes les conditions, les vices & les ridicules ſont expoſés à ſes traits; il a encore la liberté de varier les couleurs dont les mêmes originaux, les mêmes travers peu vent être peints; & cette carriere-là n'a point de bornes: car quoique les hommes ſoient ſujets aux mêmes défauts dans tous les tems, ils les montrent néanmoins différemment dans les différens ſiecles. Les An ciens à cet égard ne reſſemblent point aux Modernes. Nous ne reſ- ſemblons pas même aujourd'hui à nos peres.


12 - Reflexions sur comique-lamoryant /

Mais tout l'art eſt inutile quand le genre eſt vicieux par lui-même, c'eſt-à-dire, lorſqu'il n'eſt pas fondé ſur ce vrai ſenſible & univerſel qui parle en tous les tems comme à tous les eſprits. C'eſt par là principalement que s'évanoüira le pre- ſtige du nouveau Comique: on ſera bientôt généralement choqué de voir l'étalage de la vertu faufilé à des aventures Bourgeoiſes; des ori ginaux Romaneſques prêcher l'au ſtere ſageſſe ſur le ton apprêté de Séneque, ou quereller ingénieuſe ment les vertus humaines à l'imita tion du célebre Auteur des Maxi mes.


13 - Betrachtungen über das weinerlich Komische /

Die persönliche Satyre und das Lächerliche derSitten machten also, die auf einander folgenden Kennzeichen der Gedichte von diesen verschiedenen Arten des Komischen, aus; und unter diesen Zügen einzig und allein suchten die Verfasser ihre Mitbürger zu bessern und zu ergötzen. Doch diese letztre Art, welche sich auf alle Stände erstrecken konnte, ward nicht so weit getrieben, als sie es wohl hätte seyn können. Wir haben in der That kein Stück, weder im Griechischen noch im Lateinischen, dessen Gegenstand unmittelbar das Frauenzimmer sey. Aristophanes führt zwar oft genug Weibsbilder auf, allein nur immer als Nebenrollen, welche keinen Antheil an dem Lächerlichen haben; und auch alsdenn, wenn er ihnen die ersten Rollen giebt, wie zum Exempel in den Rednerinnen, fällt dennoch die Critik auf die Manns Betrachtungen über das personen zurück, welche den wahren Gegenstand seines Gedichts ausmachen.


14 - Betrachtungen über das weinerlich Komische /

Nunmehr sahe man alle Schönheiten derKunst und des Genies in unsern Gedichten verbunden: eine vernünftige Oekonomie in der Eintheilung der Fabel und dem Fortgange derHandlung; fein angebrachte Zwischenfälle, die Aufmerksamkeit des Zuschauers anzufeuren; ausgeführte Charaktere, die mit Nebenpersonen in eine sinnreiche Abstechung * gebracht waren, um den Originalen desto mehr Vorsprung zu geben. Die Laster des Herzens wurden der Gegenstand des hohen Komischen, welches demAlterthume, und, vor Molieren, allen Völkern

* Durch dieses Wort habe ich das Französische Contraſte übersetzen wollen. Wer es besser zu übersetzen weis, wird mir einen Gefallen thun, wann er mich es lehret. Nur daß er nicht glaubt, es sey durch Gegensatz zu geben. Jch habe Abstechung deswegen gewählt, weil es von den Farben hergenommen, und also eben so wohl ein mahlerisches Kunstwort ist, als das franzö sische. Ueb.

weinerlich Komische. Europens unbekannt war, und eine neue erhabne Art ausmacht, deren Reitze nach Maßgebung des Umfanges und der Zärtlichkeit derGemüther empfunden werden. Endlich so sahe man auch, in der von den AltennachgeahmtenGattung, eine auf die Sitten und Handlungen des bürgerlichen und gemeinen Lebens sich beziehende Beurtheilung; das Lustige und Spaßhafte wurde aus dem Jnnersten der Sache selbst genommen, und weniger durch die Worte als durch die wahrhaftig komischen Stellungen der Spiele ausgedrückt.


15 - Betrachtungen über das weinerlich Komische /

Nunmehr sahe man alle Schönheiten derKunst und des Genies in unsern Gedichten verbunden: eine vernünftige Oekonomie in der Eintheilung der Fabel und dem Fortgange derHandlung; fein angebrachte Zwischenfälle, die Aufmerksamkeit des Zuschauers anzufeuren; ausgeführte Charaktere, die mit Nebenpersonen in eine sinnreiche Abstechung * gebracht waren, um den Originalen desto mehr Vorsprung zu geben. Die Laster des Herzens wurden der Gegenstand des hohen Komischen, welches demAlterthume, und, vor Molieren, allen Völkern

* Durch dieses Wort habe ich das Französische Contraſte übersetzen wollen. Wer es besser zu übersetzen weis, wird mir einen Gefallen thun, wann er mich es lehret. Nur daß er nicht glaubt, es sey durch Gegensatz zu geben. Jch habe Abstechung deswegen gewählt, weil es von den Farben hergenommen, und also eben so wohl ein mahlerisches Kunstwort ist, als das franzö sische. Ueb.

weinerlich Komische. Europens unbekannt war, und eine neue erhabne Art ausmacht, deren Reitze nach Maßgebung des Umfanges und der Zärtlichkeit derGemüther empfunden werden. Endlich so sahe man auch, in der von den AltennachgeahmtenGattung, eine auf die Sitten und Handlungen des bürgerlichen und gemeinen Lebens sich beziehende Beurtheilung; das Lustige und Spaßhafte wurde aus dem Jnnersten der Sache selbst genommen, und weniger durch die Worte als durch die wahrhaftig komischen Stellungen der Spiele ausgedrückt.