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1 - Reflexions sur comique-lamoryant /

On vit alors toutes les beautés de l'art & du génie réunies dans nos Poëmes: une économie judicieuſe dans la diſtribution de la Fable, & dans la marche de l'action; des in cidens finement ménagés, pour en flammer la curioſité du ſpectateur; des caracteres ſoûtenus, & ingénieuſement contraſtés avec des per- ſonnages acceſſoires, pour donner plus de ſaillant aux originaux. Les vices du cœur devinrent l'objet de ce haut Comique, inconnu à l'anti- quité, & avant Moliere, à toutesles nations de l'Europe; genre ſublime, dont le charme ſe fait ſentir à proportion de l'étendue & de la déli cateſſe des eſprits. Enfin, on vit dans l'eſpeceimitée des Anciens une cri tique relative aux mœurs & aux ac tions de la vie bourgeoiſe & ordi naire; & la plaiſanterie & le badinage pris du fond des choſes, ſe déclarer naturellement moins par les paroles que par les ſituations vraiement co miques des Acteurs.


2 - Reflexions sur comique-lamoryant /

Dans le nombre des nouveautés qu'ils ont introduites ſur notre Scene, je ne dirai rien de ces Co médies ſingulieres, où l'on ſubſtitue des êtres perſonnifiés à la place de perſonnages réels; c'eſt un goût de féerie que l'Opéra ſeul a droit de revendiquer: ni de celles où la viva- cité piquante du dialogue tient lieu d'intrigue & d'action; on ne peut les regarder que comme de ſubtiles analyſes des ſentimens du cœur, que comme un compoſé de ſaillies & d'éclairs d'imagination, plus pro pres à brillanter un Roman, qu'à parer de ſes vrais ornemens un Poë me dramatique. Je me borne à vous parler de ce nouveau genre de Co mique que l'Abbé Desfontaines qualifioit de Larmoyant, & auquel en effet il eſt difficile de trouver un nom (a) plus décent & plus conve nable.


3 - Reflexions sur comique-lamoryant /

Ainsi, après avoir rendu juſtice aux talens eſtimables des Artiſans du nouveau genre, ne craignons point d'examiner le goût de leurs pieces, & voyons d'abord ſi l'anti quité leur a fourni des autorités qu'ils ſoient en droit de nous oppo ſer pour juſtifier leur choix.


4 - Reflexions sur comique-lamoryant /

Ce n'eſt donc pas chez les An ciens que les Auteurs du nouveau genre ont puiſé la maniere plainti ve; & la victoire ne ſeroit pas long tems incertaine, ſi elle dépendoit de leurs exemples, ou même de ceux des Poëtes François qui ont brillé ſur notre Théatre juſqu'au com mencement de ce ſiecle. Le concours de tant d'autorités pourroit ſans doute former une démonſtration victorieuſe; cependant je veux bien pour un moment renoncer à cet avantage, & rechercher avec vous ſi les nouveaux accens mêlés de traits comiques & plaintifs ſont exactement puiſés dans la nature. Je conſens que l'uſage contraire, ſuivi pendant vingt ſiecles, ne puiſſe preſ crire contre la raiſon, & que l'erreur qu'il auroit conſacrée n'en ſoit pas moins une erreur. Je vous mets, comme vous voyez, extremement à votre aiſe; & vous ne pouvez, ſans injuſtice, exiger de moi plus de complaiſance & de déſintéreſſement.


5 - Reflexions sur comique-lamoryant /

C'est à cette partie éclairée du Public qu'on eſt redevable, dans tous les genres, de la conſervation de ce ſentiment exquis de la nature, de ce goût parfait, qui, reclamant ſans ceſſe contre le preſtige des nouveautés dangereuſes, ſait en même tems donner le prix aux inventions réel- lement utiles: comme la vérité même, il eſt indiviſible; ou ſi nous ai mons mieux ſuivre le ſyſtème du Ly rique François (a), nous en pour rons compter deux, dont il eſt à propos de crayonner quelques traits, afin de mieux ſentir la différence de leurs caracteres.


6 - Reflexions sur comique-lamoryant /

Or, ce n'eſt point un problème de ſavoir ſi elle doit partir du Hé ros de la Piece, ou ſi au contraire il doit être l'objet de tous les traits de critique & de plaiſanterie. Le nouveau genre paroît avoir adopté la premiere méthode: mais les princi- pes & les autorités y ſont également oppoſés. Dans les principes, la Co médie eſt deſtinée à nous préſenter plus de vices & de ridicules à évi ter (a), que de vertus à ſuivre; & ſuivant les autorités, c'eſt aux per ſonnages acceſſoires à débiter les

(a) L'art n'eſt point fait pour tracer des modeles,


Mais pour fournir des exemples fideles
Du ridicule & des abus divers
Où tombe l'homme en proie à ſes travers.
Rouſſeau, Epître à Thalie. maximes de ſageſſe. Ainſi Moliere a donné à l'ami du Miſantrope, au beau-frere d'Orgon, au frere de Sga narelle, &c. le ſoin de nous étaler les principes de vertus dont il vouloit faire l'objet de notre imitation; tandis qu'il a chargé ſes originaux de tous les traits de ſatyre, de criti que ou de ridicule, dont il a cru que la peinture pourroit nous amuſer ou nous inſtruire.


7 - Reflexions sur comique-lamoryant /

Mais ce n'eſt pas, ſi je l'oſe dire, la diminution & l'affoibliſſement de nos plaiſirs où l'inutilité d'une morale grave & triſtement ſententieu ſe, qu'on peut le plus légitimement reprocher au nouveau comique; ſon défaut principal eſt d'ôter les bornes qui ont toûjours ſéparéle Co- thurne du Brodequin (a), & de nous rappeller ainſi à l'eſpece monſtrueu- ſe du Tragi-comique, ſi juſtement proſcrite après pluſieurs années d'un triomphe impoſteur. Je ſais bien que le nouveau genre n'a point de traits auſſi biſarres; que la diſproportion des perſonnages n'eſt point auſſi révoltante, & que les Valetsn'y jouent pas avec les Princes: mais le fond en eſt également défectueux, quoi- que ce ſoit par des vices différens.

(a) Il ſemble qu'en France, depuis ſoixante ans, on ait oublié le ſecret de la bonne Comédie. On a perdu juſqu'a la trace de Moliere. On ne ſait plus établir & garder les différences qui ſé- parent la Comédie du genre tragique. Les deux ſtyles ſont maintenant confondus ſur notre Théa tre. Melpomene abandonne à Thalie ſa nobleſſe & ſa dignité. Donnez aux Acteurs des noms plus relevés; & de la plûpart de nos Comédies, vous ferez de vraies Tragédies, ou ce ſeront, ſi l'on veut, des Tragédies Bourgeoiſes, &c. Mémoires de Trévoux, Juillet 1748.

En effet, ſi le premier dégradoit des perſonnages héroïques, en ne leur donnant que des paſſions ſubal ternes, & s'il ne nous préſentoit que des tableaux de ces vertus commu nes, qui ne ſont point aſſez élevées pour l'Héroïſme de la Tragédie; le ſecond éleve des perſonnages communs à ce genre de ſentimens qui produit l'admiration, & les peint ſous les traits de cette pitié char mante qui fait l'appanage diſtinctif du Tragique. Ainſi le génie de l'une & de l'autre Scene paroiſſant égale ment oppoſé à l'eſſence convenue du Poëme comique, elles méritent une égale cenſure, & peut-être une égale proſcription.


8 - Reflexions sur comique-lamoryant /

On crut ſans doute à la naiſſan- ce du Tragi-comique, avoir étendu les limites de l'Empire de Thalie; & on applaudit d'abord à cette téméraire invention. Flatés de la mê me idée, les partiſans du nouveau genre trimphent à leur tour: ils veulent ſe perſuader que la voie du ſentiment eſt auſſi une de ces décou- vertes heureuſes, qui a donné à la Scene Françoiſe le dernier degré d'embelliſſement: ils ne veulent pas voir que le ſentiment ſi eſſentiel à certains Poëmes, comme à l'Elégie, à la Bergerie, ne peut jamais s'al lier avec ce fond de comique dont le Théatre a néceſſairement beſoin pour donner à ſes originaux le ton qui corrige en divertiſſant. Qu'on ne s'y trompe point: nous avions deux genres bien diſtincts, utiles & agréables: loin que le Comique- Larmoyant en ſorme un troiſieme, il réduit au contraire nos deux genres à un ſeul, & nous appauvrit, en paroiſſant nous enrichir.


9 - Reflexions sur comique-lamoryant /

Quelle ſupériorité n'a pas le vrai Comique ſur un genre auſſi ſté rile! Non-ſeulement tous les carac teres & toutes les conditions, les vices & les ridicules ſont expoſés à ſes traits; il a encore la liberté de varier les couleurs dont les mêmes originaux, les mêmes travers peu vent être peints; & cette carriere-là n'a point de bornes: car quoique les hommes ſoient ſujets aux mêmes défauts dans tous les tems, ils les montrent néanmoins différemment dans les différens ſiecles. Les An ciens à cet égard ne reſſemblent point aux Modernes. Nous ne reſ- ſemblons pas même aujourd'hui à nos peres.


10 - Betrachtungen über das weinerlich Komische /

Nunmehr sahe man alle Schönheiten derKunst und des Genies in unsern Gedichten verbunden: eine vernünftige Oekonomie in der Eintheilung der Fabel und dem Fortgange derHandlung; fein angebrachte Zwischenfälle, die Aufmerksamkeit des Zuschauers anzufeuren; ausgeführte Charaktere, die mit Nebenpersonen in eine sinnreiche Abstechung * gebracht waren, um den Originalen desto mehr Vorsprung zu geben. Die Laster des Herzens wurden der Gegenstand des hohen Komischen, welches demAlterthume, und, vor Molieren, allen Völkern

* Durch dieses Wort habe ich das Französische Contraſte übersetzen wollen. Wer es besser zu übersetzen weis, wird mir einen Gefallen thun, wann er mich es lehret. Nur daß er nicht glaubt, es sey durch Gegensatz zu geben. Jch habe Abstechung deswegen gewählt, weil es von den Farben hergenommen, und also eben so wohl ein mahlerisches Kunstwort ist, als das franzö sische. Ueb.

weinerlich Komische. Europens unbekannt war, und eine neue erhabne Art ausmacht, deren Reitze nach Maßgebung des Umfanges und der Zärtlichkeit derGemüther empfunden werden. Endlich so sahe man auch, in der von den AltennachgeahmtenGattung, eine auf die Sitten und Handlungen des bürgerlichen und gemeinen Lebens sich beziehende Beurtheilung; das Lustige und Spaßhafte wurde aus dem Jnnersten der Sache selbst genommen, und weniger durch die Worte als durch die wahrhaftig komischen Stellungen der Spiele ausgedrückt.


11 - Betrachtungen über das weinerlich Komische /

Jch will unter der Menge von Neuigkeiten, die sie auf unsre Scene gebracht haben, nichts von jenen besondern Komödien sagen, worinne man Wesen der Einbildung zur wirklichen Person gemacht und sie anstatt dieser gebraucht hat: es ist dieses ein feyenmäßiger Geschmack, und nur die Oper hat das Recht sich ihn zuzueignen. Auch von jenen Komödien will ich nichts gedenken, worinne die spitzige Lebhaftigkeit des Gesprächs anstatt der Verwicklung und Handlung dienen muß; man hat sie für nichts als für feine Zergliederungen der Empfindungen des Herzens, und für ein Zusammengesetztes aus Einfällen und Strahlen der Einbildungskraft anzusehen, welches geschickter ist, einen Roman glänzend zu machen, als ein dramatisches Gedicht mit seinen wahren Zierrathen auszuputzen.Jch will mich vorjezo blos auf diejenige neueGattung des Komischen einschränken, welcher der Abt Desfontaines den Zunahmen der Weinerlichen gab, und für die man in der That schwerlich eine anständigere und gemäßere Benennung finden wird. (1)


12 - Betrachtungen über das weinerlich Komische /

Nachdem ich also den hochachtungswürdigen Gaben der Künstler in dieser neuen Gattung, Gerechtigkeit wiederfahren lassen, so laßt uns ohne Furcht den Geschmack ihrer Stücke untersuchen, und gleich Anfangs sehen, ob ihnen das Alterthum Beyspiele darbiethe, die sie uns weinerlich Komische. zur Rechtfertigung ihrer Wahl entgegensetzen können.


13 - Betrachtungen über das weinerlich Komische /

Bey den Alten also können die Urheber der neuen Gattung ihre klägliche Weise nicht gelernt haben; und ihr Sieg würde nicht lange ungewiß bleiben, wenn er von ihren Beyspielen abhinge, oder auch nur von den Beyspielen der französischen Dichter, welche bis zu Anfange dieses Jahrhunderts auf unserm Theater geglänzt haben. Der Zusammenfluß so vieler wichtigen Exempel könnte ohne Zweifel eine sie weinerlich Komische. gende Ueberzeugung verursachen; gleichwohl aber will ich diesem Vortheile auf einen Augenblick entsagen, und untersuchen, ob diese neue mit komischen und kläglichen Zügen vermischten Accente genau aus der Natur hergehohlet sind. Jch räume es ein, daß der widrige Gebrauch, dem man zwanzig Jahrhunderte hindurch gefolgt ist, die Vernunft nicht aus ihrem Rechte verdringen kann, und daß ein von ihm geheiligter Jrrthum, deswegen nicht aufhöre ein Jrrthum zu seyn. Jch gebe meinen Gegnern folglich alle mögliche Beqvemlichkeit<Bequemlichkeit>, und sie können, ohne ungerecht zu seyn, mehr Höflichkeit und Uneigennützigkeit von mir nicht fordern.


14 - Betrachtungen über das weinerlich Komische /

Diesem erleuchteten Theile des Publicums hat man es zu danken, daß sich noch in allen Gattungen jene ausgesuchte Empfindung der Natur und jener vollkommene Geschmack erhält, der, indem er wider die Blendungen gefährlicher Neuigkeiten eifert, zugleich den wirklich nützlichen Erfindungen ihren wahren Werth zu bestimmen weis. Er ist eben so einfach, als die Wahrheit selbst; oder wenn man lieber dem Lehrgebäude des französischen Odendichters* folgen will, so giebt es nur einen gedoppelten, deren Züge hier zu entwerfen nicht undienlich seyn wird, damit man den Unterscheid ihrer Charaktere desto besser empfinde.


15 - Betrachtungen über das weinerlich Komische /

Nun ist es aber ganz und gar keine Frage, ob diese Moral aus dem Helden des Stücks fliessen soll, oder ob sie vielmehr der Gegenstand aller Züge des Tadels und des Scherzes seyn soll. Die neue Gattung scheint die erstre weinerlich Komische. Methode angenommen zu haben: allein sowohl die Grundsätze als die Beyspiele sind gleich stark darwieder. Nach den Grundsätzen ist die Komödie bestimmt, uns mehr Laster und Ungereimtheiten, die wir vermeiden, als Tugenden, die wir nachahmen sollen, vorzustellen; und nach den Beyspielen, kömmt es den Nebenpersonen zu, die Maximen der Weisheit anzubringen. So hat Moliere dem Freunde des Misanthropens, dem Schwager des Orgons, dem Bruder des Sganarelle et cetera die Sorge aufgetragen, uns die Grundsätze der Tugenden vorzulegen, die er zu dem Gegenstande unsrer Nachahmung machen wollte; seine Originale aber hat er mit allen Zügen der Satyre, des Tadels und des Lächerlichen überhäuft, von welchen er glaubte, daß sie sowohl zu unserm Ergötzen, als zu unserm Unterrichte dienen könnten.