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16 - La Poésie Dramatique /

Quand je dis que l'illusion est une quantité constante, c'est dans un homme qui juge de différentes productions, & non dans des hommes différens. Il n'y a peut-être pas sur toute la surface de la terre deux individus qui aient la même mesure de la certitude, & cepen- dant le Poëte est condamné à faire illusion également à tous! Le Poëte se joue de la raison & de l'expérience de l'homme instruit, comme une gouvernante se joue de l'imbécillité d'un enfant. Un bon poëme est un conte digne d'être fait à des hommes sensés.


17 - La Poésie Dramatique /

Eh, laissez-là cet Auteur. L'écart d'un homme de génie ne prouve rien contre le sens commun. Dites-moi seulement s'il est possible que vous vous adressiez un instant au spectateur sans arrêter l'action; & si le moindre défaut des détails où vous l'aurez considéré, n'est pas de disperser autant de petits repos sur toute la durée de votre drame & de le rallentir?


18 - La Poésie Dramatique /

Ce n'est pas tout. Dans un même homme, tout est dans une vicissitude perpétuelle, soit qu'on le considere au physique, soit qu'on le considere au moral: la peine succede au plaisir, le plaisir à la peine; la santé à la maladie, la maladie à la santé. Ce n'est que par la mémoire que nous sommes un même individu pour les autres & pour nousmêmes. Il ne me reste peut-être pas à l'âge que j'ai, une seule molécule du corps que j'apportai en naissant. J'ignore le terme prescrit à ma durée; mais lorsque le moment de rendre ce corps à la terre sera venu, il ne lui restera peutêtre pas une des molécules qu'il a. L'ame en différens périodes de la vie ne se ressemble pas davantage. Je balbutiois dans l'enfance. Je crois raisonner à présent. Mais tout en raisonnant, le temps passe & je m'en retourne à la balbutie. Telle est ma condition & celle de tous. Comment seroit-il donc possible qu'il y en eût un seul d'entre nous qui conservât pendant toute la durée de son existence le même goût, & qui portât les mêmes jugemens du vrai, du bon & du beau? Les révolutions causées par le chagrin & par la méchanceté des hommes, suffiroient seules pour altérer ses jugemens.


19 - Von der dramatischen Dichtkunst /

Bey dem empfindlichen und aufrichtigen Charakter, mit welchem ich gebohren bin, habe ich mich nie, ich gestehe es Ihnen, mein Freund, vor einer Stelle gefürchtet, mit der ich durch Hülfe der Vernunft und Rechtschaffenheit zu Stande zu kommen hofte. Das sind die Waffen, die mich meine Aeltern bey guter Zeit zu führen gelehrt haben; und ich habe sie so oft gegen andere, und gegen mich selbst gebraucht!


20 - Von der dramatischen Dichtkunst /

Wenn ich sage, die Illusion sey eine unveränderliche Grösse, so verstehe ich es von Einem Menschen, der von verschiednen Werken urtheilet, und nicht von verschiednen Menschen. Es sind vielleicht auf der ganzen Welt nicht zwey Individua, die einerley Maaß der Gewißheit hätten, und gleichwohl ist der Dichter gehalten, sie alle gleich sehr zu täuschen. Der Dichter bedient sich der Vernunft und der Erfahrung eines verständigen Menschen, so wie eine Wärterin sich der Einfalt eines Kindes bedienet. Ein gut Gedicht ist ein Mährchen, das werth ist, vernünftigen Leuten erzehlt zu werden.


21 - Von der dramatischen Dichtkunst /

O man lasse doch diesen Verfasser in Ruhe! Die Ausschweiffung eines Mannes von Genie beweiset gegen die gesunde Vernunft nichts. Man sage mir nur, ist es möglich, daß man sich einen Augenblick an den Zuschauerwenden kann, ohne die Handlung aufzuhalten? Und sind nicht alle die kleinen Stellen, wo man auf ihn gesehen hat, eben so viel Ruhe punkte, die den Verlauf des Drama langsamer machen und hemmen?


22 - Von der dramatischen Dichtkunst /

Das ist noch nicht genug. In jedem Menschen ins besondere, ist alles in einer beständigen Abwechselung; man mag das Physische oder das Moralische an ihm betrachten; der Schmerz folgt dem Vergnügen, das Vergnügen dem Schmerze; die Gesundheit der Krankheit, der Krankheit die Gesundheit. Blos dem Gedächtnisse ist es zuzuschreiben, daß wir, sowohl in Ansehung anderer, als unserer selbst, das nehmliche Individuum bleiben. In dem Alter da ich itzt bin, habe ich vielleicht nicht das geringste Stäubchen mehr von dem Körper, den ich mit auf die Weltbrachte. Ich weis nicht wie weit das Ziel meiner Dauer noch entfernt ist; wenn aber der Augenblick kommen wird, daß ich nun diesen Körper der Erde wiedergeben soll, so ist ihm vielleicht von allen den kleinsten Theilchen, aus welchen er itzt bestehet, kein einziges mehr übrig. Eben so wenig gleichet sich die Seele in verschiednen Perioden ihres Lebens. Ich stammelte in meiner Kindheit. Itzt glaube ich vernünftig zu denken. Aber mitten unter diesem vernünftigen Denken, verfliegt die Zeit; und ich komme wieder zu dem Stammeln zurück. So ist es mit mir, so ist es mit allen beschaffen. Wie wäre es also möglich, daß ein einziger von uns, seine ganze Lebenszeit hindurch, immer einerley Geschmackbehalten, immer einerley Urtheil von dem, was wahr, was gut, was schön ist, fällen könnte? Die Veränderungen, welche der Gram und die Bosheit der Menschen in uns verursachen, wären schon allein hinlänglich, auch unsere Urtheile zu verändern.


23 - Le Pere de Famille /

S'il suffisoit de regarder autour de soi, d'écouter sa raison & son cœur...


24 - Le Pere de Famille /

Mon fils, si vous n'êtes pas rentré en vous-même, si la raison n'a pas recouvré ses droits sur vous, ne venez pas aggraver vos torts & mon chagrin.


25 - Le Pere de Famille /

Vous m'en voyez pénétré. J'approche de vous en tremblant... Je serai tranquille & raisonnable... Oui, je le serai... Je me le suis promis.


26 - Le Pere de Famille /

Mon fils, je vois que je vous parle en vain; que la raison n'a plus d'accès auprès de vous, & que le moyen dont je craignis toujours d'user, est le seul qui me reste. J'en userai, puisque vous m'y forcez. Quittez vos projets. Je le veux, & je vous l'ordonne par toute l'autorité qu'un pere a sur ses enfans.


27 - Le Pere de Famille /

J'entens.... Eh bien, aie-la, ta Sophie. Foule aux pieds la volonté de ton pere, les loix de la décence, les bienséances de ton état. Ruine-toi. Avilis-toi. Roule-toi dans la fange. Je ne m'y oppose plus. Tu serviras d'exemple à tous les enfans qui ferment l'oreille à la voix de la raison, qui se précipitent dans des engagemens honteux, qui affligent leurs parens, & qui deshonorent leur nom. Tu l'auras, ta Sophie, puisque tu l'as voulu; mais tu n'auras pas de pain à lui donner, ni à ses enfans qui viendront en demander à ma porte.


28 - Le Pere de Famille /

Eh bien, vous ne l'aurez ni l'un ni l'autre. Je vous abandonnerai tous. Je sortirai d'une maison où tout va au rebours du sens commun, où rien n'égale l'insolence des enfans, si ce n'est l'imbécillité du maître. Je jouirai de la vie, & je ne me tourmenterai pas davantage pour des ingrats.


29 - Le Pere de Famille /

Mon fils n'est pas dans un moment où la raison puisse quelque chose sur lui.


30 - Le Pere de Famille /

Il ne sera raisonnable qu'à ce prix.