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16 - Le Pere de Famille /

Si j'ai jamais éprouvé votre bonté; si dès mon enfance, j'ai pu vous regarder comme l'ami le plus tendre; si vous fûtes le confident de toutes mes joies & de toutes mes peines, ne m'abandonnez pas. Conservez-moi Sophie; que je vous doive ce que j'ai de plus cher au monde. Protégez-la... Elle va nous quitter, rien n'est plus certain... Voyez-la, détournez-la de son projet... La vie de votre fils en dépend... Si vous la voyez, je serai le plus heureux de tous les enfans, & vous serez le plus heureux de tous les peres.


17 - Der Hausvater /

Keiner. — O mein Freund, die Thränen eines Vaters fliessen oft in geheim. — (Er seufzet; er weinet.) Du siehest die meinigen. — Ich zeige dir meinenSchmerz .


18 - Der Hausvater /

(noch immer auf den Knieen.) Habe ich jemals ihre Gütigkeit erfahren; habe ich Sie, von meiner Kindheit an, als meinenzärtlichsten Freund betrachten können; sind Sie immer der Vertraute aller meiner Freuden, aller meiner Schmerzen gewesen: so verlassen Sie mich itzt nicht. Erhalten Sie mir Sophien; lassen Sie mich Ihnen das Kostbarste auf der Welt zu danken haben. Beschützen Sie sie. — Sie will uns verlassen; nichts kann gewisser seyn. — Sprechen Sie mit ihr; reden Sie ihr dieses Vorhaben aus — Das Leben ihres Sohnes hängt davon ab. — Ja, sprechen Sie sie; und ich werde der Glücklichste unter allen Kindern, Sie werden der Glücklichste unter allen Vätern seyn!


19 - Fils naturelle /

Je voulus connoître cet homme. Je le connus, & je le trouvai tel qu'on me l'avoit dépeint, sombre & mélancoli que. Le chagrin & la douleur, en sor tant d'une ame où ils avoient habité trop long-tems, y avoient laissé la tristesse. Il étoit triste dans sa conversation & dans son maintien, à moins qu'il ne 4 parlât de la vertu, ou qu'il n'éprouvât les transports qu'elle cause à ceux qui en sont fortement épris. Alors vous eussiez dit qu'il se transfiguroit. La sérénité se déployoit sur son visage. Ses yeux prenoient de l'éclat & de la douceur. Sa voix avoit un charme inexprimable. Son discours devenoit pathétique. C'étoit un enchaînement d'idées austeres & d'imagestouchantes qui tenoient l'attention suspendue & l'ame ravie. Mais, comme on voit le soir, en automne, dans un tems nébuleux & couvert, la lumiere s'échapper d'unnuage, briller un moment, & se perdre en un ciel obscur; bientôt sa gaieté s'éclipsoit, & il retomboit tout-à-coup dans le silence & la mélancolie.


20 - Fils naturelle /

En cet endroit, Dorval détournant son visage, & cachant ses larmes, me dit du ton d'un homme qui contraignoit sa douleur .... La Pièce est faite ..... mais celui qui l'a commandée n'est plus .... Après un moment de silence, il ajoûta: .... Elle étoit restée-là, cette Pièce; & je l'avois presque oubliée; mais ils m'ont répété si souvent que c'étoit manquer à la volonté de mon pere, qu'ils m'ont persuadé; &, Dimanche prochain, nous nous acquittons, pour la premiere fois, d'une chose qu'ils s'accordent tous à regarder comme un devoir.


21 - Fils naturelle /

Dans sa douleur, qu'elle m'a paru belle! Que ses charmes étoient touchans! J'aurois donné ma vie pour recueillir une des larmes qui couloient de ses yeux ... Dorval, vous le savez .... Ces mots retentissent encore dans le fond de mon cœur .... Ils ne sortiront pas sitôt de ma mémoire! ...


22 - Fils naturelle /

La honte & le remords me poursuivent ...... Dorval, vous connoissez lesloix de l'innocence .... Suis-je criminelle? .... Sauvez-moi ..... Hélas! en est-il tems encore? .... Que je plains mon pere! ..... Et Clairville? je donnerois ma vie pour 48 LE FILS NATUREL, lui .... Adieu, Dorval; je donnerois pourvous mille vies .... Adieu! .... vous vous éloignez, & je vais mourir de douleur

23 - Fils naturelle /

de douleur, de fureur; il s'appuie les coudes

24 - Fils naturelle /

en marquant leur surprise et leur douleur,

25 - Fils naturelle /

douleur. Clairville ne peut plus contenir la

26 - Fils naturelle /

Si par malheur Constance se trompoit ... si j'avois des enfans, comme j'en vois tantd'autres, malheureux & méchans... je me connois. J'en mourrois de douleur.


27 - Fils naturelle /

la fortune! ma passion! la liberté .... Mais le sacrifice de ma liberté est-il bien résolu! .... O raison! qui peut te résister, quand tu prends l'accent enchanteur & la voix de la femme?.... Homme petit & borné, assez simple pour imaginer que tes erreurs & ton infortune sont de quelque importance dans l'univers; qu'un concours de hasards infinis préparoit de tout tems ton malheur; que ton attachement à un être, mene la chaîne de sa destinée: viens entendre Constance; & reconnois la vanité de tes pensées ..... Ah! si je pouvois trouver en moi la sorce de sens & la supériorité de lumieres avec laquelle cette femme s'emparoit de mon ame & la dominoit, je verrois Rosalie, elle m'entendroit, & Clairville seroit heureux ..... Mais pourquoi n'obtiendrois-je pas sur cette ame tendre & fléxible, le même ascendant que Constance a su pren- 108 LE FILS NATUREL, dre sur moi? Depuis quand la vertu a-t-elle perdu son empire? ... Voyons-la, parlonslui, & espérons tout de la vérité de son ca ractere, & du sentiment qui m'anime. C'est moi qui ai égaré ses pas innocens; c'est moi qui l'ai plongée dans la douleur & dans l'abattement; c'est à moi à lui tendre la main; & à la ramener dans la voie du bonheur.


28 - Fils naturelle /

Dorval, un méchant! Rosalie, y pensezvous? Il est au monde deux êtres que je porte au fond de mon cœur; c'est Dorval & Rosalie. Les attaquer dans cet asyle, c'est me causer une peine mortelle. Dorval un méchant! C'est Rosalie qui le dit! Elle! ... Il ne lui restoit plus, pour m'accabler, que d'accuser mon ami!


29 - Fils naturelle /

Ce vieillard entra dans le sallon, comme Lysimond y étoit entré la premiere fois, tenu sous les bras par Clairville & par André, couvert des habits que son ami avoit apportés des prisons. Mais à peine y parutil, que, ce moment de l'action remettant sous les yeux de toute la famille un hommequ'elle venoit de perdre, & qui lui avoitété si respectable & si cher, personne neput retenir ses larmes. Dorval pleuroit. Constance & Clairville pleuroient. Rosalie étouf- 132 DE LA POÉSIE. soit ses sanglots, & détournoit ses regards,Le vieillard qui représentoit Lyfimond se troubla, & se mit à pleurer aussi. La douleur, passant des maîtres aux domestiques, devint générale, & la Pièce ne finit pas.


30 - Fils naturelle /

C'est un mélange de curiosité, d'inquié tude, de douleur, d'amour & de honte, que le plus mauvais tableau me peindroit mieux que le meilleur discours.