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16 - La Poésie Dramatique /

Autre chose est la vérité en Poésie, autre chose en Philosophie. Pour être vrai, le Philosophe doit conformer son discours à la nature des objets; le Poëte à la nature de ses caracteres.


17 - La Poésie Dramatique /

Le Philosophe dit peu de choses à sa femme: mais combien de choses touchantes un homme sage qui ne fait aucun cas de la vie, n'avoit-il pas à dire sur son enfant?


18 - La Poésie Dramatique /

Les Philosophes entrerent. A peine Xantippe les apperçut-elle, qu'elle se mit à se désespérer & à crier, comme c'est la coutume des femmes en ces occasions: Socrate, vos amis vous parlent aujourd'hui pour la derniere fois. C'est pour la derniere fois que vous embrassez votre femme, & que vous voyez votre enfant.


19 - La Poésie Dramatique /

Alors le Philosophe prenant un visage serein, s'assied sur son lit; & pliant la jambe d'où l'on avoit ôté la chaîne, & la frottant doucement, il dit:


20 - La Poésie Dramatique /

Si le spectateur est au Théatre, comme devant une toile où des tableaux divers se succéderoient par enchantement; pourquoi le Philosophe qui s'assied sur les pieds du lit de Socrate, & qui craint de le voir mourir, ne seroit-il pas aussi pathétique sur la scene, que la femme & la fille d'Eudamidas dans le tableau du Poussin?


21 - La Poésie Dramatique /

Mon Ami, vous connoissez Ariste. C'est de lui que je tiens ce que je vais vous raconter. Il avoit alors quarante ans. Il s'étoit particuliérement livré à l'étude de la Philosophie. On l'avoit sur- nommé le Philosophe; parce qu'il étoit né sans ambition, qu'il avoit l'ame honnête, & que l'envie n'en avoit jamais altéré la douceur & la paix. Du reste, grave dans son maintien, sévere dans ses mœurs, austere & simple dans ses discours, le manteau d'un ancien Philosophe étoit presque la seule chose qui lui manquât, car il étoit pauvre & content de sa pauvreté.


22 - La Poésie Dramatique /

Mon Ami, vous connoissez Ariste. C'est de lui que je tiens ce que je vais vous raconter. Il avoit alors quarante ans. Il s'étoit particuliérement livré à l'étude de la Philosophie. On l'avoit sur- nommé le Philosophe; parce qu'il étoit né sans ambition, qu'il avoit l'ame honnête, & que l'envie n'en avoit jamais altéré la douceur & la paix. Du reste, grave dans son maintien, sévere dans ses mœurs, austere & simple dans ses discours, le manteau d'un ancien Philosophe étoit presque la seule chose qui lui manquât, car il étoit pauvre & content de sa pauvreté.


23 - La Poésie Dramatique /

J'ai quarante ans. J'ai beaucoup étudié. On m'appelle le Philosophe. Si cependant il se présentoit ici quelqu'un qui me dît: Ariste, qu'est-ce que le vrai, le bon, & le beau, aurois-je ma réponse prête? Non. Comment, Ariste, vous ne savez pas ce que c'est que le vrai, le bon & le beau, & vous souffrez qu'on vous appelle le Philosophe!


24 - La Poésie Dramatique /

J'ai quarante ans. J'ai beaucoup étudié. On m'appelle le Philosophe. Si cependant il se présentoit ici quelqu'un qui me dît: Ariste, qu'est-ce que le vrai, le bon, & le beau, aurois-je ma réponse prête? Non. Comment, Ariste, vous ne savez pas ce que c'est que le vrai, le bon & le beau, & vous souffrez qu'on vous appelle le Philosophe!


25 - La Poésie Dramatique /

Mais où prendre la mesure invariable que je cherche & qui me manque?... Dans un homme idéal que je me formerai, auquel je présenterai les objets, qui prononcera, & dont je me bornera à n'être que l'écho fidele?... Mais cet homme sera mon ouvrage... Qu'importe, si je le crée d'après des élémens constans?... Et ces élémens constans où sont-ils?... Dans la nature?... Soit; mais comment les rassembler?... La chose est difficile; mais est-elle impossible?... Quand je ne pourrois espérer de me former un modele accompli, serois-je dispensé d'essayer?... Non... Essayons donc... Mais si le modele de beauté auquel les anciens Sculpteurs rapporterent dans la suite tous leurs ouvrages, leur coûta tant d'observations, d'études & de peines, à quoi m'engageai-je?... Il le faut pourtant, ou s'entendre toujours appeller Ariste le Philosophe, & rougir.


26 - La Poésie Dramatique /

Mais pourquoi, reprit-il après un moment de silence, n'imiterai-je pas aussi les Sculpteurs? Ils se sont fait un modele propre à leur état, & j'ai le mien... Que l'homme de lettres se fasse un modele idéal de l'homme de lettres le plus accompli, & que ce soit par la bouche de cet homme qu'il juge les productions des autres & les siennes. Que le Philosophe suive le même plan... Tout ce qui semblera bon & beau à ce modele, le sera. Tout ce qui lui semblera faux, mauvais & difforme, le sera... Voilà l'organe de ses décisions... Le modele idéal sera d'autant plus grand & plus sévere, qu'on étendra davantage ses connoissances... Il n'y a personne & il ne peut y avoir personne qui juge également bien en tout, du vrai, du bon & du beau. Non: & si l'on entend par un homme de goût, celui qui porte en lui-mème le modele général idéal de toute perfection; c'est une chimere.


27 - La Poésie Dramatique /

Mais de ce modele idéal qui est propre à mon état de Philosophe, puisqu'on veut m'appeller ainsi; quel usage ferai-je, quand je l'aurai? Le même que les Peintres & les Sculpteurs ont fait de celui qu'ils avoient. Je le modifierai selon les circonstances. Voilà la seconde étude à laquelle il faudra que je me livre.


28 - Von der dramatischen Dichtkunst /

Doch wider die Wahrheit ist kein Vorurtheil stark genug. Das Schlecht fällt Trotz den Lobsprüchen, die es von der Einfalt erhalten hat; und das Gute begleibt Trotz der Unentschließigkeit der Unwissenden, Trotz dem Geschrey des Neides. Das verdrießlichste dabey ist dieses, daß den Menschen nicht eher Gerechtigkeit widerfährt, als bis sie nicht mehr sind. Erst muß man ihnen ihr Leben sauer gemacht haben, ehe man eine Handvoll geruchloser Blumen auf ihr Grab streuet. Was ist zu thun? Entweder die Hände in den Schooß zu legen, oder sich einem Gesetze zu unterwerffen, das sich bessere, als wir, haben müssen gefallen lassen. Wehe jedem, der sich beschäftiget, wenn seine Arbeit nicht die Quelle seiner süssesten Augenblicke ist; wenn er sich nicht mit dem Beyfalle weniger befriedigen kann! Die Anzahl guter Richter ist sehr klein. O Freund, lasse ich etwas ans Licht treten, es sey der Entwurf eines Schau- spiels, oder eine philosophische Idee, oder ein Stück aus der Moral oder Litteratur, denn mein Geist ruhet sich durch die Abwechslung aus: so komme ich zu Ihnen. Fällt Ihnen meine Gegenwart nicht zur Last; eilen Sie mir mit einer vergnügten Mine entgegen: so will ich geduldig warten, bis Zeit, bis Billigkeit, welche sich mit der Zeit beständig äussert, den Ausspruch über mein Werk thun.


29 - Von der dramatischen Dichtkunst /

Er sey Philosoph; er sey in sich selbst herabgestiegen; er habe die menschliche Natur kennen lernen; er sey von den gesellschaftlichen Ständen auf das genaueste unterrichtet; er kenne ihre Beschäftigungen und ihre Wichtigkeit, ihre Vortheile und Unbequemlichkeiten.


30 - Von der dramatischen Dichtkunst /

O wie sehr ersprießlich würde es für die Menschen seyn, wenn sich alle Künste derNachahmung einen gemeinschaftlichen Gegenstand wählten, und sich einmal mit den Gesetzen dahin verbänden, uns die Tugend liebenswürdig und das Laster verhaßt zu machen! Des Philosophen Pflicht ist es, sie dazu einzuladen; er muß sich an den Dichter, an den Mahler, an den Tonkünstler wenden, und ihnen auf das nachdrücklichste zuruffen: O ihr von höhern Fähigkeiten, warum hat euch der Himmel begabt? Wird er gehört, so werden gar bald die Mauern unsrer Palläste nicht mehr von Gemählden der schändlichsten Wollust bedeckt seyn; unsere Stimmen werden nicht länger die Verkündigerinnen des Lasters seyn, und Geschmack und Tugend werden dabey gewinnen. Glaubt man denn wirklich, daß die Aetion zweyer blinden Eheleute, die einander noch im hohenAlter suchten, die sich mit thränenden Augen zärtlich die Hände drückten, die sich, so zu reden, an dem Rande des Grabes noch liebkosten, nicht eben so viel Geschicklichkeit erfordere, mich nicht weit mehr rühren würde, als der Anblick der heftigen Wollust, in der sich ihre noch ganz neuen Sinne in der Jugend betaumelten.