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31 - Von den Trauerspielen /

Wenn aber die Entdeckung erst nach dem Tode des Unbekannten geschieht, so kann das Mitleiden, welchesdurch das Misvergnügen des Mörders erweckt wird,von keinem großen Umfange seyn, weil es bis in dieKatastrophe versparet wird. Wenn man aber mitungebundnen Augen handelt, wenn man weis, wenman ermorden will, so nimmt der Streit der Leidenschaften und der Natur, der Pflicht und der Liebe den größten Theil des Gedichts ein, woraus denn große und heftige Bewegungen, die sich alle Augenblicke verneuern, und das Mitleiden verstärken, entstehen. Dieses durch die Erfahrung zu bestätigen, so sehen wir, daß Chimene und Antiochus weit mehr Mitleidenerweckt, als Oedipus für seine Person. Ich sage für seine Person, weil vielleicht das ganze Stück eben so sehr rührt als Cid oder Rodogune; allein diesesverursacht großentheils der Dircäus, so daß das Mitleiden, welches erweckt wird, aus einem Zwischenspielemit entspringet.


32 - Von den Trauerspielen /

Diese Schwierigkeit zu heben, und zu finden, von was für einer Natur dieses unglaublich mögliche, wovon er uns kein Exempel giebt, sey, so antworte ich,daß es an und für sich selbst unmögliche Sachen giebt,die ganz leichte möglich, und also auch glaublich scheinen, wenn man sie auf eine andre Art betrachtet.So sind alle die, wo wir die Historie verfälschen. Esist unmöglich, daß sie so können geschehen seyn, wiewir sie vorstellen, weil sie auf eine andre Art geschehen sind, und weil es auch nicht einmal in der Gewalt Gottes steht das Vergangene zu ändern: sie scheinen aber offenbar möglich zu seyn, wenn sie die allgemeine Wahrscheinlichkeit haben, und wenn mansie abgesondert von der Historie betrachtet, und dasvon ihr auf eine Zeitlang vergessen, was mit dem er fundenen streitet. Alles was im Nikomed vorgehtist unmöglich, weil die Geschichte meldet, daß er seinen Vater umgebracht habe ohne ihn zu sehn, unddaß seine Brüder von der andern Ehe als Geißel in Rom gewesen wären, als er sich des Königreichs be mächtigte. Alles was in dem Heraklius vorfällt, ist eben so wenig möglich, denn er war kein Sohn des Mauritius, er wurde auch nicht für einen Sohn des 260 II. P. Corneille zweyte Abhandlung, Phokas gehalten, und dafür bey diesem Tyrannen auferzogen, sondern er zog mit offenbarer Gewalt von den africanischen Ufern, wo er Statthalter war, wider ihn los, und hat ihn wohl niemals gesehen. Gleichwohl hält man diese Zwischenfälle in diesen beyden Trauerspielen nicht für unglaublich, und diejenigen, die es wissen, daß sie mit der Historie nicht übereinkommen, setzen ihr Wissen unterdessen leichtlich bey Seite, damit sie sich an der Vorstellung ergetzen können, denn sie sind wenigstens von der allgemeinen Wahrscheinlichkeit, ob ihnen gleich die besondre fehlt.


33 - Von den Trauerspielen /

Wider diese Regel wird von vielen gestritten, die sie eine Tyranney nennen. Sie würden Recht haben, wenn sie allein auf das Ansehen des Aristotelesgegründet wäre, und uns die Natur nicht selbst befähle, sie anzunehmen. Das dramatische Gedichteist eine Nachahmung, oder besser zu reden, ein Bildder menschlichen Handlungen; und es ist außer allemZweifel, daß die Bilder desto vortrefflicher sind, je näher sie dem Originale kommen. Die Vorstellung dauert ungefähr zwey Stunden, und nur alsdannwürde sie vollkommen ähnlich seyn, wenn die vorgestellte Handlung in der That nicht mehr Zeit erfoderte. Was brauchen wir uns also in 12 oder 24Stunden einzuschließen? Wenn wir nur die Hand lung des Gedichts in eine so kurze Dauer einschränken als es möglich ist, damit die Vorstellung desto ähnlicher, und also desto vollkommner sey. Kann man sie vollkommen ähnlich machen, und die Dauerder Handlung selbst auf zwey Stunden bringen, so ist es desto besser. Ich glaube nicht, daß Rodogune vielmehr Zeit erfodert, und für den Cinna werden sie auchhinlänglich seyn. Geht es aber nicht an, daß zweyStunden zu der Dauer zureichend sind, so können wir vier, sechs, zehn Stunden dazu nehmen, nur daß wir die 24 Stunden nicht allzusehr überschreiten, weil alsdann alle Kleinigkeiten allzu weit auseinander gesetzt seyn würden, als daß sie ihre gehörige Verhältnisse gegen einander haben könnten.


34 - La Poésie Dramatique /

Une maniere de me décider qui m'a souvent réussi, & à laquelle je reviens toutes les fois que l'habitude ou la nouveauté rend mon jugement incertain, car l'une & l'autre produisent cet effet; c'est de saisir par la pensée des objets, de les transporter de la nature sur la toile, & de les examiner à cette distance où ils ne sont ni trop près ni trop loin de moi.


35 - La Poésie Dramatique /

Oui, mon ami, & très-bonne. L'eau, l'air, la terre, le feu, tout est bon dans la nature; & l'ouragan qui s'éleve sur la fin de l'automne, secoue les forêts, & frappant les arbres les uns contre les autres, en brise & sépare les branches mortes; & la tempête qui bat les eaux de la mer & les purifie; & le volcan qui verse de son flanc entr'ouvert des flots de matieres embrasées, & porte dans l'air la vapeur qui le nettoie.


36 - La Poésie Dramatique /

Les plans se forment d'après l'imagination; les discours d'après la nature.


37 - La Poésie Dramatique /

D'où l'on peut conclure que le Poëte comique est le Poëte par excellence. C'est lui qui fait. Il est dans sa sphere ce que l'Etre tout-puissant est dans la nature. C'est lui qui crée, qui tire du néant; avec cette différence que nous n'entrevoyons dans la nature qu'un enchaînement d'effets dont les causes nous sont inconnues, au lieu que la marche du drame n'est jamais obscure; & que si le Poëte nous cache assez de ses ressorts pour nous piquer, il nous en laisse toujours appercevoir assez pour nous satisfaire.


38 - La Poésie Dramatique /

Mais la Comédie étant une imitation de la nature dans toutes ses parties, le Poëte n'a-t-il pas un modele auquel il se doive conformer, même lorsqu'il forme son plan?

39 - La Poésie Dramatique /

Si la nature ne combinoit jamais des événemens d'une maniere extraordinaire, tout ce que le Poëte imagineroit au-delà de la simple & froide uniformité des choses communes, seroit incroyable. Mais il n'en est pas ainsi. Que fait donc le Poëte? Ou il s'empare de ces combinaisons extraordinaires, ou il en imagine de semblables. Mais au lieu que la liaison des événemens nous échappe souvent dans la nature, & que faute de connoître l'enfemble des choses nous ne voyons qu'une concomitance fatale dans les faits; le Poëte veut lui qu'il regne dans toute la texture de son ouvrage une liaison apparente & sensible; ensorte qu'il est moins vrai & plus vraisemblable que l'Historien.


40 - La Poésie Dramatique /

Si la nature ne combinoit jamais des événemens d'une maniere extraordinaire, tout ce que le Poëte imagineroit au-delà de la simple & froide uniformité des choses communes, seroit incroyable. Mais il n'en est pas ainsi. Que fait donc le Poëte? Ou il s'empare de ces combinaisons extraordinaires, ou il en imagine de semblables. Mais au lieu que la liaison des événemens nous échappe souvent dans la nature, & que faute de connoître l'enfemble des choses nous ne voyons qu'une concomitance fatale dans les faits; le Poëte veut lui qu'il regne dans toute la texture de son ouvrage une liaison apparente & sensible; ensorte qu'il est moins vrai & plus vraisemblable que l'Historien.


41 - La Poésie Dramatique /

Résumons. Si l'on mettoit en vers l'histoire de Charles XII, elle n'en seroit pas moins une histoire. Si l'on mettoit la Henriade en prose, elle n'en seroit pas moins un poëme. Mais l'Historien a écrit ce qui est arrivé, purement & simplement; ce qui ne fait pas toujours sortir les caracteres autant qu'ils pourroient, ce qui n'émeut ni n'intéresse pas autant qu'il est possible d'émouvoir & d'intéresser. Le Poëte eût écrit tout ce qui lui auroit semblé devoir affecter le plus. Il eût imaginé des événemens. Il eût feint des discours. Il eût chargé l'histoire. Le point important pour lui eût été d'être merveilleux sans cesser d'être vraisemblable: ce qu'il eût obtenu, en se conformant à l'ordre de la nature, lorsqu'elle se plaît à combiner des incidens extraordinaires, & à sauver les incidens extraordinaires par des circonstances communes.


42 - La Poésie Dramatique /

C'est par un toucher qui se diversifie dans la nature animée en une infinité de manieres & de degrés, & qui s'appelle dans l'homme, voir, entendre, flairer, goûter & sentir, qu'il reçoit des impressions qui se conservent dans ses organes, qu'il distingue ensuite par des mots, & qu'il se rappelle ou par ces mots même, ou par des images.


43 - La Poésie Dramatique /

Se rappeller une suite nécessaire d'images telles qu'elles se succedent dans la nature, c'est raisonner d'après les faits. Se rappeller une suite d'images comme elles se succéderoient nécessairement dans la nature, tel ou tel phénomene étant donné, c'est raisonner d'après une hypothese, ou feindre; c'est être Philosophe ou Poëte, selon le but qu'on se propose.


44 - La Poésie Dramatique /

Se rappeller une suite nécessaire d'images telles qu'elles se succedent dans la nature, c'est raisonner d'après les faits. Se rappeller une suite d'images comme elles se succéderoient nécessairement dans la nature, tel ou tel phénomene étant donné, c'est raisonner d'après une hypothese, ou feindre; c'est être Philosophe ou Poëte, selon le but qu'on se propose.


45 - La Poésie Dramatique /

En voilà, ce me semble, assez pour montrer l'analogie de la vérité & de la fiction, caractériser le Poëte & le Philosophe, & relever le mérite du Poëte, sur-tout épique ou dramatique. Il a reçu de la nature, dans un degré supérieur, la qualité qui distingue l'homme de génie de l'homme ordinaire, & celui-ci du stupide; l'imagination, sans laquelle le discours se réduit à l'habitude méchanique d'appliquer des sons combinés.