Suchbegriff: lieb
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46 - Der Hausvater /

Auch sie, leider, ist eben so zurückhaltend als Sophia! Alles was ich aus ihr habe bringen können, ist, daß das Kind aus der Provinz hierher gekommen, um bey einem ihrer Anverwandten Hülfe zu suchen, der sie aber weder sehen, noch ihr beyspringen wollen. Diese Nachricht war mir dazu gut, daß ich ihr Elend erleichtern könnte, ohne ihre zärtliche Denkungsart zu beleidigen. Ich habe dem Gegenstande mei- ner Liebe Gutes erzeigt, und niemand weis davon, als ich.


47 - Der Hausvater /

Er hat königliche Dienste genommen. Ich aber bin mit der guten Frau allein geblieben, die Sie da sehen, und die die Liebe hat, mich als ihr Kind zu achten.


48 - Der Hausvater /

Reden Sie also nur, mein Herr; ich höre — Wenn es ein Unglück ist, zu lieben; nun so ist das Unglück geschehen, und ich kann nicht helfen. — Wenn man mir sie verweigert, so lehre man mich sie erst vergessen. — Sie vergessen! Wen? Sie? Ich? Ich könnte, ich wollte sie vergessen? Der Fluch meines Vaters werde an mir erfüllt, wenn ich mir es jemals einkommen lasse.


49 - Der Hausvater /

Recht oder Unrecht; zwey Dinge werden mir noch immer übrig bleiben, mit welchen ich der ganzen Welt trotzen kann; die Liebe, die alles zu unternehmen, und der Stolz, der alles zu ertragen weis. — Nur daher kömmt es, daß man so viele Klagen in der Welt höret, weil der Arme nicht Muth genug hat, und der Reiche — keine Menschlichkeit kennet.


50 - Fils naturelle /

Partir sans dire adieu! Il a raison; cela seroit d'une bisarrerie, d'une inconséquence!.. Et qu'est-ce que ces mots signifient? Est-il question de ce qu'on croira, ou de ce qu'il est honnête de faire? .... Mais, après tout, pourquoi ne verrois-je pas Clairville & sa sœur? ne puis-je les quitter, & leur en taire le motif? .... Et Rosalie? je ne la verrai point? ... Non ... l'amour & l'amitié n'imposent point ici les mêmes devoirs, sur-tout un amour insensé qu'on ignore & qu'il faut étouffer .... Mais que dira-t-elle? que pen- DRAME. 17 sera-t-elle? ... Amour, sophiste dangereux, je t'entends.


51 - Fils naturelle /

Je n'en ai point employé d'autre. Si je n'enai pas attendu le succès, si je parle, c'est le tems, & non la confiance qui m'a manqué. Je ne doutai jamais que la vertu ne fît naître l'amour, quand le moment en seroit venu.


52 - Fils naturelle /

Vous savez si j'aime Rosalie! ..... Mais non, vous n'en savez rien. Devant les autres, l'amour est ma premiere vertu; j'en rougis presque devant vous .... Eh bien! Dorval, je rougirai, s'il le faut; mais je l'adore ..... Que ne puis-je vous dire tout ce que j'ai fouffert! Avec quel ménagement, quelle dé licatesse j'ai imposé silence à la passion la plus forte! .... Rosalie vivoit retirée, près d'ici, avec une tante. C'étoit une Américaine fort âgée, une amie de Constance. Je voyois Rosalie tous les jours, & tous les jours je voyois augmenter ses charmes; je sentois augmenter mon trouble. Sa tante meurt. Dans ses derniers momens, elle appelle ma sœur, lui tend une main défaillante; & lui montrant Rosalie qui se désoloit au bord de son lit, elle la regardoit sans parler; ensuite elle regardoit Constance; des larmes tomboient de ses yeux; elle soupiroit; & ma sœur entendoit tout cela. Rosalie devint sa compagne, sa pupille, son éleve; & moi, je fus le plus heureux des hommes. Constance voyoit ma passion: Ro- 26 LE FILS NATUREL, salie en paroissoit touchée. Mon bonheurn'étoit plus traversé que par la volonté d'une mere inquiette qui redemandoit sa fille. Je me préparois à passer dans les climats éloignés où Rosalie a pris naissance: mais sa mere meurt; & son pere, malgré sa vieillesse, prend le parti de revenir parmi nous.


53 - Fils naturelle /

Clairville, il faut l'attendre. Il faut toutespérer des bontés du pere, de l'honnêteté de la fille, de votre amour, & de mon amitié. Le Ciel ne permettra pas que des êtres qu'il semble avoir formés pour servir de consolation & d'encouragement à la vertu, soient tous malheureux sans l'avoir mérité.


54 - Fils naturelle /

Justine, que penses-tu de ce Dorval? ... Le voilà donc, cet ami si tendre, cet hommesi vrai, ce mortel si vertueux! Il n'est, comme les autres, qu'un méchant qui se joue de ce qu'il y a de plus sacré, l'amour, l'amitié, la vertu, la vérité! .... Que je plains Constance! Il m'a trompée. Il peut bien la tromper aussi . . . . . (En se levant.)


55 - Fils naturelle /

Je connois les maux que le fanatisme a causés, & ceux qu'il en faut craindre ...... Mais s'il paroissoit aujourd'hui ..... parmi nous .... un monstre, tel qu'il en a produit dans les tems de ténebres, où sa fureur & ses illusions arrosoient de sang cette terre ... qu'on vît ce monstre s'avancer au plus grand des crimes, en invoquant le secours du Ciel .... &, tenant la loi de son Dieu d'une main, & de l'autre un poignard, préparer aux peuples de longs regrets ..... croyez, Dorval, qu'on en auroit autant d'étonnement que d'horreur .... Il y a sans doute encore des barbares; & quand n'y en aura-t-il plus? Mais les tems de barbarie sont passés. Le siécle s'est éclairé. La raison s'est épurée. Ses préceptes remplissent les ouvrages de la nation. Ceux où l'on inspire aux hommes la bienveillance générale, sont presque les seuls qui soient lus. Voilà les leçons dont nos théâtres retentissent, & dont ils ne peuvent retentir trop souvent. Et le Philosophe, dont vous m'avez rappellé les vers, doit principalement ses succès aux sentimens d'humanité qu'il arépandus dans ses Poëmes, & au pou- DRAME. 99 voir qu'ils ont sur nos ames. Non, Dorval,un peuple qui vient s'attendrir tous les jours sur la vertu malheureuse, ne peut être ni méchant, ni farouche. C'est vous-même; ce sont les hommes qui vous ressemblent, que la Nation honore, & que le Gouvernement doit protéger plus que jamais, qui affranchi ront vos enfans de cette chaine terrible dont votre mélancolie vous montre leurs mains innocentes chargées.


56 - Fils naturelle /

Vous pensez juste. Je vois que l'amour est sans préjugé. Mais ne songez qu'à fléchirRosalie, & vous n'aurez point à changer d'état. Si le vaisseau qui portoit sa fortune est tombé entre les mains des ennemis, il étoit assuré, & la perte n'est rien. La nouvelle en est dans les papiers publics, & je vous conseille de l'annoncer à Rosalie.


57 - Fils naturelle /

vement du desir et de la passion. Il attend. Ro-

58 - Fils naturelle /

C'est un mélange de curiosité, d'inquié tude, de douleur, d'amour & de honte, que le plus mauvais tableau me peindroit mieux que le meilleur discours.


59 - Fils naturelle /

Les parens ont, pour leurs enfans, un amour

60 - Fils naturelle /

On dit quelquefois: il est arrivé une aventure fort plaisante à la cour, un événement fort tragique à la ville. D'où il s'ensuit que la comédie & la tragédie sont de tous les états; avec cette différence, que la douleur& les larmes sont encore plus souvent sous les toîts des sujets, que l'enjouement & la gaieté dans les palais des rois. C'est moins le sujet qui rend une pièce comique, sérieuse ou tragique, que le ton, les passions, les caracteres & l'intérêt. Les effets de l'amour,de la jalousie, du jeu, du déreglement, de DRAMATIQUE. 221 l'ambition, de la haîne, de l'envie peuvent faire rire, réfléchir ou trembler. Un jaloux qui prend des mesures pour s'assurer de son déshonneur, est ridicule; un homme d'honneur qui le soupçonne & qui aime, en est affligé; un furieux qui le sait, peut commettre un crime. Un joueur portera chez un usurier le portraitd'une maitresse; un autre joueur embarrassera sa fortune, la renversera, plongera une femme & des enfans dans la misere, & tomberadans le désespoir. Que vous dirai-je de plus? La pièce dont nous nous sommes entretenus a presque été faite dans les trois genres.