Suchbegriff: leid
Treffer: 728

16 - Discours de la tragedie /

par la pitié & la crainteelle purge de semblables passions.

17 - Discours de la tragedie /

Nous avous pitié, dit-il, de ceux que nousvoyons souffrir un malheur qu'ils ne méritentpas, & nous craignons qu'il ne nous en arrive un pareil, quand nous le voyons souffrir à nossemblables. Ainsi la pitié embrasse l'intérêtde la personne que nous voyons souffrir,la crainte qui la suit regarde le nôtre, & cepassage seul nous donne assez d'ouverture, pour trouver la maniere dont se fait la purgation des passions dans la Tragédie. Lapitié d'un malheur où nous voyons tomber nos semblables, nous porte à la crainte d'un pareil pour nous; cette crainte au desir de l'éviter; & ce desir à purger, modérer, rectifier, & même déraciner en nous la passion qui plonge à nos yeux dans cemalheur les personnes que nous plaignons:par cette raison commune, mais naturelle& indubitable, que pour éviter l'effet ilfaut retrancher la cause. Cette explication ne plaira pae à ceux qui s'attachent aux 504 SECOND DISCOURS,commentateurs de ce Philosophe. Ils se gênent sur ce passage, & s'accordent si peul'un avec l'autre, que Paul Beny marquejusqu'à douze ou quinze opinions diverses, qu'il réfute avant que de nous donner la sienne. Elle est conforme à celle-cipour le raisonnement, mais elle différe ence point, qu'elle n'en applique l'effet qu'auxRois, & aux Princes, peut-être par cetteraison que la Tragédie ne peut nous faire craindre que les maux que nous voyons arriver à nos semblables, & que n'en faisantarriver qu'à des Rois, & à des Princes, cette crainte ne peut faire d'effet que sur desgens de leur condition. Mais sans doute ila entendu trop littéralement ce mot de nos semblables, & n'a pas assez considéré qu'iln'y avoit point de Rois à Athenes, où se représentoient les poëmes dont Aristote tire ses exemples, & sur lesquels il forme sesrégles. Ce Philosophe n'avoit garde d'avoircette pensée qu'il lui attribue, & n'eût pasemployé dans la définition de la Tragédieune chose dont l'effet pût arriver si rarement, & dont l'utilité se fût restrainte à si peu de personnes. Il est vrai qu'on n'introduit d'ordinaire que des Rois pour premiers acteurs dans la Tragédie, & que lesauditeurs n'ont point de sceptres par oùleur ressembler, afin d'avoir lieu de crain- dre les malheurs qui leur arrivent: maisces Rois sont hommes comme les auditeurs, DE LA TRAGEDIE. 505& tombent dans ces malheurs par l'emportement des passions dont les auditeurs sontcapables. Ils prêtent même un raisonnement aisé à faire du plus grand au moindre, & le spectateur peut concevoir avecfacilité, que si un Roi, pour trop s'abandonner à l'ambition, à l'amour, à la haine,à la vengeance, tombe dans un malheur sigrand qu'il lui fait pitié, à plus forte raison, lui qui n'est qu'un homme du commun, doit tenir la bride à de telles passions,de peur qu'elles ne l'abîment dans un pareilmalheur. Outre que ce n'est pas une nécessité de ne mettre que les infortunes desRois sur le Théatre. Celles des autres hommes y trouveroient place, s'il leur en arrivoit d'assez illustres, & d'assez extraordinaires pour la mériter, & que l'histoireprît assez de soin d'eux pour nous les apprendre. Scédase n'étoit qu'un simple paysan de Leuctres, & je ne tiendrois pas la sienne indigne d'y paroître, si la pureté denotre scéne pouvoit souffrir qu'on y parlâtdu violement effectif de ses deux filles, après que l'idée de la prostitution n'y a puêtre soufferte dans la personne d'une Saintequi en fut garantie.


18 - Discours de la tragedie /

Nous avous pitié, dit-il, de ceux que nousvoyons souffrir un malheur qu'ils ne méritentpas, & nous craignons qu'il ne nous en arrive un pareil, quand nous le voyons souffrir à nossemblables. Ainsi la pitié embrasse l'intérêtde la personne que nous voyons souffrir,la crainte qui la suit regarde le nôtre, & cepassage seul nous donne assez d'ouverture, pour trouver la maniere dont se fait la purgation des passions dans la Tragédie. Lapitié d'un malheur où nous voyons tomber nos semblables, nous porte à la crainte d'un pareil pour nous; cette crainte au desir de l'éviter; & ce desir à purger, modérer, rectifier, & même déraciner en nous la passion qui plonge à nos yeux dans cemalheur les personnes que nous plaignons:par cette raison commune, mais naturelle& indubitable, que pour éviter l'effet ilfaut retrancher la cause. Cette explication ne plaira pae à ceux qui s'attachent aux 504 SECOND DISCOURS,commentateurs de ce Philosophe. Ils se gênent sur ce passage, & s'accordent si peul'un avec l'autre, que Paul Beny marquejusqu'à douze ou quinze opinions diverses, qu'il réfute avant que de nous donner la sienne. Elle est conforme à celle-cipour le raisonnement, mais elle différe ence point, qu'elle n'en applique l'effet qu'auxRois, & aux Princes, peut-être par cetteraison que la Tragédie ne peut nous faire craindre que les maux que nous voyons arriver à nos semblables, & que n'en faisantarriver qu'à des Rois, & à des Princes, cette crainte ne peut faire d'effet que sur desgens de leur condition. Mais sans doute ila entendu trop littéralement ce mot de nos semblables, & n'a pas assez considéré qu'iln'y avoit point de Rois à Athenes, où se représentoient les poëmes dont Aristote tire ses exemples, & sur lesquels il forme sesrégles. Ce Philosophe n'avoit garde d'avoircette pensée qu'il lui attribue, & n'eût pasemployé dans la définition de la Tragédieune chose dont l'effet pût arriver si rarement, & dont l'utilité se fût restrainte à si peu de personnes. Il est vrai qu'on n'introduit d'ordinaire que des Rois pour premiers acteurs dans la Tragédie, & que lesauditeurs n'ont point de sceptres par oùleur ressembler, afin d'avoir lieu de crain- dre les malheurs qui leur arrivent: maisces Rois sont hommes comme les auditeurs, DE LA TRAGEDIE. 505& tombent dans ces malheurs par l'emportement des passions dont les auditeurs sontcapables. Ils prêtent même un raisonnement aisé à faire du plus grand au moindre, & le spectateur peut concevoir avecfacilité, que si un Roi, pour trop s'abandonner à l'ambition, à l'amour, à la haine,à la vengeance, tombe dans un malheur sigrand qu'il lui fait pitié, à plus forte raison, lui qui n'est qu'un homme du commun, doit tenir la bride à de telles passions,de peur qu'elles ne l'abîment dans un pareilmalheur. Outre que ce n'est pas une nécessité de ne mettre que les infortunes desRois sur le Théatre. Celles des autres hommes y trouveroient place, s'il leur en arrivoit d'assez illustres, & d'assez extraordinaires pour la mériter, & que l'histoireprît assez de soin d'eux pour nous les apprendre. Scédase n'étoit qu'un simple paysan de Leuctres, & je ne tiendrois pas la sienne indigne d'y paroître, si la pureté denotre scéne pouvoit souffrir qu'on y parlâtdu violement effectif de ses deux filles, après que l'idée de la prostitution n'y a puêtre soufferte dans la personne d'une Saintequi en fut garantie.


19 - Discours de la tragedie /

Il reste donc à trouver un milieu entreces deux extrémités, par le choix d'unhomme, qui ne soit ni tout-à-fait bon, nitout-à-fait méchant, & qui par une faute, ou foiblesse humaine, tombe dans un malheur qu'il ne mérite pas. Aristote en donne pour exemple Oedipe, & Thyeste, enquoi véritablement je ne comprens point sa pensée. Le prémier me semble ne faireaucune faute, bien qu'il tue son pére, parce qu'il ne le connoit pas, & qu'il ne faitque disputer le chemin en homme de cœurcontre un inconnu qui l'attaque avec avantage. Néanmoins comme la significationdu mot Grec ἀμάρτημα peut s'étendre à unesimple erreur de méconnoissance, telle qu'étoit la sienne, admettons-le avec ce Philosophe, bien que je ne puisse voir quelle passion il nous donne à purger, ni de quoi nous pouvons nous corriger sur son exem- 508 SECOND DISCOURS. ple. Mais pour Thyeste, je n'y puis découvrir cette probité commune, ni cettefaute sans crime, qui le plonge dans sonmalheur. Si nous le regardons avant la Tra- gédie qui porte son nom, c'est un incestueux qui abuse de la femme de son frére.Si nous le considérons dans la Tragédie,c'est un homme de bonne foi qui s'assuresur la parole de son frére, avec qui il s'est réconcilié. En ce prémier état, il est trèscriminel; en ce dernier, très-homme debien. Si nous attribuons son malheur àson inceste, c'est un crime dont l'auditoiren'est point capable, & la pitié qu'il pren- dra de lui n'ira point jusqu'à cette crainte qui purge, parce qu'il ne lui ressemble point. Si nous imputons son desastre àsa bonne-foi, quelque crainte pourra suivre la pitié que nous en aurons; mais ellene purgera qu'une facilité de confiance surla parole d'un ennemi réconcilié, qui estplutôt une qualité d'honnête homme, qu'une vicieuse habitude, & cette purgation ne fera que bannir la sincérité des réconciliations. J'avoue donc avec franchise queje n'entens point l'application de cet exemple.


20 - Discours de la tragedie /

J'avouerai plus. Si la purgation des passions se fait dans la Tragédie, je tiens qu'elle se doit faire de la maniére que je l'explique; mais je doute si elle s'y fait jamais,& dans celles-là mêmes qui ont les conditions que demande Aristote. Elles se ren- DE LA TRAGEDIE. 509 contrent dans le Cid, & en ont causé le grand succès: Rodrigue & Chiméne y ont cetteprobité sujette aux passions, & ces passionsfont leur malheur, puisqu'ils ne sont malheureux qu'autant qu'ils sont passionnésl'un pour l'autre. Ils tombent dans l'inféli- cité par cette foiblesse humaine dont noussommes capables comme eux; leur malheur fait pitié, cela est constant, & il ena coûté assez de larmes aux spectateurspour ne le point contester. Cette pitié nous doit donner une crainte de tomber dans unpareil malheur, & purger en nous ce tropd'amour qui cause leur infortune, & nousles fait plaindre; mais je ne sai si elle nousla donne, ni si elle le purge, & j'ai bienpeur que le raisonnement d'Aristote sur ce point ne soit qu'une belle idée, quin'ait jamais son effet dans la vérité. Jem'en rapporte à ceux qui en ont vû lesreprésentations; ils peuvent en demander compte au secret de leur cœur, & repasser sur ce qui les a touchés au Théatre, pourreconnoître s'ils en sont venus par là jusqu'à cette crainte réfléchie, & si elle arectifié en eux la passion qui a causé ladisgrace qu'ils ont plainte. Un des Interprétes d'Aristote veut qu'il n'aye parlé de cette purgation des passions dans la Tragédie, que parce qu'il écrivoit après Platon,qui bannit les Poëtes Tragiques de sa République, parce qu'ils les remuent trop for- 510 SECOND DISCOURS. tement. Comme il écrivoit pour le contredire, & montrer qu'il n'est pas à proposde les bannir des Etats bien policés, il avoulu trouver cette utilité dans ces agitations de l'ame, pour les rendre recommandables par la raison même, sur qui l'autrese fonde pour les bannir. Le fruit qui peutnaître des impressions que fait la force del'exemple, lui manquoit; la punition des méchantesactions, & la récompense des bonnes, n'étoient pas de l'usage de son siécle, comme nous les avons rendues de celui du nôtre; & n'y pouvant trouver uneutilité solide, hors celle des sentences & desdiscours didactiques, dont la Tragédie sepeut passer selon son avis, il en a substitué une, qui, peut-être, n'est qu'imaginaire.Du moins si pour la produire il faut lesconditions qu'elle demande, elles se rencontrent si rarement, que Robortel ne lestrouve que dans le seul Oedipe, & soutient que ce Philosophe ne nous les prescrit pas comme si nécessaires, que leurmanquement rende un Ouvrage défectueux;mais seulement comme des idées de la perfection des Tragédies. Notre siécle les avues dans le Cid, mais je ne sai s'il les avues en beaucoup d'autres; & si nous voulons rejetter un coup d'œil sur cette régle,nous avouerons que le succès a justifié beaucoup de piéces où elle n'est pas observée.


21 - Discours de la tragedie /

Cependant, quelque difficulté qu'il y ayeà trouver cette purgation effective & sensible des passions, par le moyen de la pitié& de la crainte, il est aisé de nous accommoder avec Aristote. Nous n'avons qu'à dire que par cette façon de s'énoncer, iln'a pas entendu que ces deux moyens yservissent toujours ensemble, & qu'il suffitselon lui de l'un des deux pour faire cettepurgation, avec cette différence toutefois, que la pitié n'y peut arriver sans la crainte, & que la crainte peut y parvenir sans la pitié. La mort du Comte n'en fait aucunedans le Cid, & peut toutefois mieux purger en nous cette sorte d'orgueil envieuxde la gloire d'autrui, que toute la compassion que nous avons de Rodrigue & de DE LA TRAGEDIE. 513 Chiméne ne purge les attachemens de ceviolent amour qui les rend à plaindre l'un& l'autre. L'auditeur peut avoir de la commisération pour Antiochus, pour Nicoméde, pour Héraclius; mais s'il en demeure-là, & qu'il ne puisse craindre de tomber dans un pareil malheur, il ne guérirad'aucune passion. Au contraire, il n'en apoint pour Cléopatre, ni pour Prusias, nipour Phocas; mais la crainte d'une infortune semblable, ou approchante, peut purger en une mére l'opiniâtreté à ne se pointdessaisir du bien de ses enfans; en un mari,le trop de déférence à une seconde femmeau préjudice de ceux de son prémier lit;en tout le monde, l'avidité d'usurper le bien ou la dignité d'autrui par violence; & tout cela proportionnément à la condition d'unchacun, & à ce qu'il est capable d'entreprendre. Les déplaisirs & les irrésolutionsd'Auguste dans Cinna peuvent faire ce dernier effet, par la pitié & la crainte jointesensemble; mais, comme je l'ai déja dit, il n'arrive pas toujours que ceux que nousplaignons soient malheureux par leur faute.Quand ils sont innocens, la pitié que nousen prenons ne produit aucune crainte, & sinous en concevons quelqu'une qui purge nos passions, c'est par le moyen d'une autre personne que de celle qui nous fait pitié, & nous la devons toute à la force del'exemple


22 - Discours de la tragedie /

Pour nous faciliter les moyens d'excitercette pitié, qui fait de si beaux effets surnos Théatres, Aristote nous donne une lumiére. Toute Action, dit-il, se passe, ou entre des amis, ou entre des ennemis, ou entredes gens indifférens l'un pour l'autre. Qu'unennemi tue ou veuille tuer son ennemi, cela ne produit aucune commiseration; sinon entantqu'on s'émeut d'apprendre ou de voir la mortd'un homme, quel qu'il soit. Qu'un indifférent tue un indifférent, cela ne touche guéresdavantage, d'autant qu'il n'excite aucun combat dans l'ame de celui qui fait l'action. Maisquand les choses arrivent entre des gens que lanaissance ou l'affection attache aux intérêts l'un de l'autre, comme alors qu'un mari tue,ou est prêt de tuer sa femme, une mére ses enfans, un frére sa sœur; c'est ce qui convientmerveilleusement à la Tragédie. La raisonen est claire. Les oppositions des sentimensde la nature aux emportemens de la passion,ou à la sévérité du devoir, forment depuissantes agitations, qui sont recûes de DE LA TRAGEDIE. 519 l'auditeur avec plaisir, & il se porte aisément à plaindre un malheureux oppriméou poursuivi par une personne qui devroits'intéresser à sa conservation, & qui quelquefois ne poursuit sa perte qu'avec déplaisir, ou du moins avec répugnance. Horace & Curiace ne seroient point à plaindre, s'ils n'étoient point amis & beaux-fréres, ni Rodrigue s'il étoit poursuivi par un autre que par sa maîtresse; & le malheurd'Antiochus toucheroit beaucoup moins, siun autre que sa mére lui demandoit le sangde sa maîtresse, ou qu'un autre que sa maî- tresse lui demandât celui de sa mére, ousi après la mort de son frére qui lui donnesujet de craindre un pareil attentat sur sapersonne, il avoit à se défier d'autres quede sa mére & de sa maîtresse.


23 - Discours de la tragedie /

Quand elle ne se fait qu'après la mort del'inconnu, la compassion qu'excitent les déplaisirs de celui qui le fait périr, ne peut avoir grande étendue, puisqu'elle est reculée& renfermée dans la Catastrophe. Maislorsqu'on agit à visage découvert, & qu'onsait à qui on en veut, le combat des passions contre la nature, ou du devoir contrel'amour, occupe la meilleure partie du poëme, & de-là naissent les grandes & fortesémotions, qui renouvellent à tous momens,& redoublent la commisération. Pour justifier ce raisonnement par l'expérience, DE LA TRAGEDIE. 525 nous voyons que Chiméne & Antiochus enexcitent beaucoup plus que ne fait Oedipede sa personne. Je dis de sa personne; parce que le poëme entier en excite peut-êtreautant que le Cid, ou que Rodogune; mais il en doit une partie à Dircé, & ce qu'elle en fait naître n'est qu'une pitié empruntéed'une épisode.


24 - Von den Trauerspielen /

daß es vermittelst desMitleidens und der Furcht ähnliche Leidenschaften reiniget.

25 - Von den Trauerspielen /

Wir haben Mitleiden, spricht er, mit denen,welche wir ohne ihr Verschulden unglücklichsehen, und wir fürchten uns, daß uns nicht eben das wiederfahre, wenn wir sehen, daß es unsers gleichen wiederfährt. Das Mitleidennimmt also an den Umständen derjenigen Person,die wir leiden sehen, Antheil, und die Furcht, diediesem Mitleiden folgt, geht uns selbst an; folglichgiebt uns diese einzige Stelle Licht genug, die Art zuentdecken, auf welche die Reinigung der Leidenschaftenin dem Trauerspiele geschieht. Das Mitleiden mitdem Unglücke, worein wir einen andern verfallen sehen, läßt uns ein gleiches Unglück für uns befürchten, diese Furcht erwecket in uns die Bemühung ihm zu entgehen, und diese Bemühung treibt uns an, diejenigen Leidenschaften, welche, nach unserm Urtheil, die Person, welche wir bedauern, in ihr Unglück stürzen, zu von den Trauerspielen insbesondere. 213 reinigen, zu mäßigen, zu bessern, ja gar auszurotten. Denn der Schluß ist so natürlich, als unumstößlich, daß wir, wenn wir die Wirkung vermeiden wollen, die Ursache abschneiden müssen. Diese Erklärung wirddenen nicht gefallen, die sich genau an die Commentatores dieses Weltweisen halten. Sie martern sich überdie Stelle, und sind in ihren Meynungen so wenig einig, daß Paul Beni deren zwölf bis funfzehn verschiedne zählt, die er alle erst widerlegt, ehe er unsseine entdeckt. In den Gründen kömmt sie mit derunsrigen überein, darinne aber ist sie unterschieden, daßsie die Wirkung nur auf die Könige und Fürsten einschränkt, vielleicht deswegen, weil uns das Trauerspiel nur solche Uebel befürchten läßt, die unsers gleichenwiederfahren, weil sie nur Königen und Fürsten wiederfahren, so könne die Furcht auch keinen Eindruck als nur in Königen und Fürsten machen. Allein er hat ohne Zweifel das Wort: unsers gleichen; in allzuengem Verstande genommen, und hat nicht überlegt, daß in Athen keine Könige waren, wo doch die Gedichte vorgestellt wurden, aus welchen Aristoteles seine Regeln gezogen hat. Dieser Philosoph hat wohl schwerlich den Gedanken gehabt, den man ihm zuschreibt, weil er sonst nimmermehr etwas in die Erklärung der Tragödie würde gebracht haben, das seineWirkung so wenigmal äußert, und dessen Nutzen aufso wenig Personen eingeschränkt ist. Es ist zwar wahr,daß man meistentheils nichts als Könige zu den vornehmsten Personen des Trauerspiels nimmt, und daß die Zuschauer keinen Zepter haben, der sie ihnen gleich macht, damit sie gleichfalls das Unglück befürchten könnten, das ihnen begegnet: aber diese Könige 214 II. P. Corneille zweyte Abhandlung, sind doch Menschen wie ihre Zuschauer, und verfallen durch die Vergehungen solcher Leidenschaften in ihr Unglück, deren die Zuschauer gleichfalls fähig sind. Sie geben so gar einen Schluß vom Größern auf das Geringere ab, und der Zuschauer kann ganz leichte begreifen, daß, wenn ein König, weil er allzusehr dem Ehrgeize, der Liebe, dem Hasse, der Rache nachhängt, in ein so groß Unglück verfällt, daß er Mitleiden mit ihm hat, so müsse er, als ein Mensch vongeringerm Stande, noch vielmehr seine Leidenschaftenim Zügel halten, wenn sie ihn nicht in ein gleiches Unglück stürzen sollen. Uebrigens ist es keine Nothwendigkeit, daß man nur das Unglück der Könige auf denSchauplatz bringen müsse. Auch das Unglück andrerLeute, wenn es in die Augen fallend und besonders genug ist, und wenn es in den Geschichtbüchern selbst ist aufgezeichnet worden, findet daselbst seinen Platz. Scedasus war nichts, als ein gemeiner Bauer inLeuctra, gleichwohl glaube ich, daß seine Geschichteauf den Schauplatz geführet zu werden verdiene, wennes nur die Reinigkeit unsrer Bühne vergönnte, vonder seinen beyden Töchtern angethanen Gewalt zu reden, da selbst die Gedanke einer Schändung in der Person einer Heiligen, die dafür beschützet würde, den Zuhörern unerträglich war.


26 - Von den Trauerspielen /

Wir haben Mitleiden, spricht er, mit denen,welche wir ohne ihr Verschulden unglücklichsehen, und wir fürchten uns, daß uns nicht eben das wiederfahre, wenn wir sehen, daß es unsers gleichen wiederfährt. Das Mitleidennimmt also an den Umständen derjenigen Person,die wir leiden sehen, Antheil, und die Furcht, diediesem Mitleiden folgt, geht uns selbst an; folglichgiebt uns diese einzige Stelle Licht genug, die Art zuentdecken, auf welche die Reinigung der Leidenschaftenin dem Trauerspiele geschieht. Das Mitleiden mitdem Unglücke, worein wir einen andern verfallen sehen, läßt uns ein gleiches Unglück für uns befürchten, diese Furcht erwecket in uns die Bemühung ihm zu entgehen, und diese Bemühung treibt uns an, diejenigen Leidenschaften, welche, nach unserm Urtheil, die Person, welche wir bedauern, in ihr Unglück stürzen, zu von den Trauerspielen insbesondere. 213 reinigen, zu mäßigen, zu bessern, ja gar auszurotten. Denn der Schluß ist so natürlich, als unumstößlich, daß wir, wenn wir die Wirkung vermeiden wollen, die Ursache abschneiden müssen. Diese Erklärung wirddenen nicht gefallen, die sich genau an die Commentatores dieses Weltweisen halten. Sie martern sich überdie Stelle, und sind in ihren Meynungen so wenig einig, daß Paul Beni deren zwölf bis funfzehn verschiedne zählt, die er alle erst widerlegt, ehe er unsseine entdeckt. In den Gründen kömmt sie mit derunsrigen überein, darinne aber ist sie unterschieden, daßsie die Wirkung nur auf die Könige und Fürsten einschränkt, vielleicht deswegen, weil uns das Trauerspiel nur solche Uebel befürchten läßt, die unsers gleichenwiederfahren, weil sie nur Königen und Fürsten wiederfahren, so könne die Furcht auch keinen Eindruck als nur in Königen und Fürsten machen. Allein er hat ohne Zweifel das Wort: unsers gleichen; in allzuengem Verstande genommen, und hat nicht überlegt, daß in Athen keine Könige waren, wo doch die Gedichte vorgestellt wurden, aus welchen Aristoteles seine Regeln gezogen hat. Dieser Philosoph hat wohl schwerlich den Gedanken gehabt, den man ihm zuschreibt, weil er sonst nimmermehr etwas in die Erklärung der Tragödie würde gebracht haben, das seineWirkung so wenigmal äußert, und dessen Nutzen aufso wenig Personen eingeschränkt ist. Es ist zwar wahr,daß man meistentheils nichts als Könige zu den vornehmsten Personen des Trauerspiels nimmt, und daß die Zuschauer keinen Zepter haben, der sie ihnen gleich macht, damit sie gleichfalls das Unglück befürchten könnten, das ihnen begegnet: aber diese Könige 214 II. P. Corneille zweyte Abhandlung, sind doch Menschen wie ihre Zuschauer, und verfallen durch die Vergehungen solcher Leidenschaften in ihr Unglück, deren die Zuschauer gleichfalls fähig sind. Sie geben so gar einen Schluß vom Größern auf das Geringere ab, und der Zuschauer kann ganz leichte begreifen, daß, wenn ein König, weil er allzusehr dem Ehrgeize, der Liebe, dem Hasse, der Rache nachhängt, in ein so groß Unglück verfällt, daß er Mitleiden mit ihm hat, so müsse er, als ein Mensch vongeringerm Stande, noch vielmehr seine Leidenschaftenim Zügel halten, wenn sie ihn nicht in ein gleiches Unglück stürzen sollen. Uebrigens ist es keine Nothwendigkeit, daß man nur das Unglück der Könige auf denSchauplatz bringen müsse. Auch das Unglück andrerLeute, wenn es in die Augen fallend und besonders genug ist, und wenn es in den Geschichtbüchern selbst ist aufgezeichnet worden, findet daselbst seinen Platz. Scedasus war nichts, als ein gemeiner Bauer inLeuctra, gleichwohl glaube ich, daß seine Geschichteauf den Schauplatz geführet zu werden verdiene, wennes nur die Reinigkeit unsrer Bühne vergönnte, vonder seinen beyden Töchtern angethanen Gewalt zu reden, da selbst die Gedanke einer Schändung in der Person einer Heiligen, die dafür beschützet würde, den Zuhörern unerträglich war.


27 - Von den Trauerspielen /

Es ist also nichts übrig, als daß wir das Mittel dieser zwey äußersten Gränzen finden, daß wir nämlicheinen Mann wählen, der weder gänzlich gut, nochgänzlich lasterhaft ist, und der durch einen Fehler odereine menschliche Schwachheit in ein Unglück verfällt,das er nicht verdienet. Aristoteles führet den Oedipus und Thyestes zum Exempel an, worinne ich aber in der That seine Meynung nicht verstehe. Der erste scheinet mir gar keinen Fehler zu begehen, ob er gleich seinen Vater tödtet, weil er ihn nicht kennet, und nichts thut, als daß er, als ein beherzter Mann, einem Unbekannten, der ihn mit Vortheil angreift, den Weg streitig macht. Doch weil die Bedeutung des Worts αμαζτημα auch auf den bloßen Irrthum des Verkennens, wie des Oedipus seiner war, kann ausgedehnet werden, so wollen wir dieses dem Philosophen einräumen, ob ich gleich nicht einsehe, was wir für eine Leidenschaft daraus reinigen sollen, noch worinne wir uns aus seinem Exempel bessern können. Was aber den Thyestes anbelangt, so kann ich nir von den Trauerspielen insbesondre. 217gends weder die gewöhnliche Tugend, noch einen Fehler ohne Schandthat, welcher ihn in sein Unglück stürzet, an ihm entdecken. Wenn wir ihn vor dem Trauerspiele, das von ihm den Namen hat, betrachten, so ist er ein Blutschänder, welcher seines Bruders Frau misbraucht. Betrachten wir ihn in demTrauerspiele selbst, so ist er ein Mann von Treu undGlauben, der sich auf seines Bruders Wort, mit demer sich wieder vertragen hat, verläßt. In dem ersternZustande also ist er allzulasterhaft, und in dem andern allzuredlich. Wenn wir sein Unglück auf seine Blutschande schieben, so ist es ein Verbrechen, dessen die Zuschauer nicht fähig sind; das Mitleiden, das sie mit ihm haben, kann also nicht bis zu der bessernden Furcht anwachsen, weil sie ihm nicht gleich sind. Schieben wir aber sein Unglück auf seine Treu und Glauben, so kann zwar einige Furcht dem Mitleiden folgen, das wir mit ihm haben, allein sie kann zu nichts dienen, als uns gegen das Wort eines versöhnten Feindes mistrauischer zu machen, da doch das Vertrauen mehr die Eigenschaft eines rechtschaffnen Mannes, als eine lasterhafte Fähigkeit ist; und dieser Nutzen wird bloß die Aufrichtigkeit der Versöhnungen desto seltner machen. Ich gestehe also aufrichtig, daß ich die Anwendung dieses Exempels nicht begreife.


28 - Von den Trauerspielen /

Ich will noch mehr gestehn. Wenn die Leidenschaften in dem Trauerspiele sollen gereiniget werden,so glaube ich, daß es auf keine andre Art geschehenkönne, als ich erklärt habe; allein ich zweifle überhaupt, ob es jemals, auch so gar in denjenigen Trauerspielen, welche die Bedingungen des Aristoteles haben, geschieht. Sie sind alle im Cid, welches die 218 II. P. Corneille zweyte Abhandlung,sem Stücke den großen Beyfall erworben hat. Rodrigue und Chimene sind tugendhaft, doch so, daßsie Leidenschaften unterworfen sind, und diese Leidenschaften eben machen ihr Unglück, denn sie sind nichtweiter unglücklich, als sie in einander verliebt sind.Sie gerathen in Unglück durch eine menschlicheSchwachheit, deren wir, wie sie, fähig sind; ihrUnglück erweckt Mitleiden, das ist offenbar, und eshat den Zuschauern allzu viel Thränen gekostet, als daß man es leugnen könne. Dieses Mitleiden nun soll in uns die Furcht in ein gleiches Unglück zu verfallen erwecken, und die übermäßige Liebe, welche dieUrsache davon ist, reinigen: allein ich zweifle, ob esdiese Furcht erwecke, und ob sie diese Reinigung zuStande bringe, und ich sürchtefürchte sehr, daß dieses Vorgeben des Aristoteles nichts als ein schöner Gedankesey, der in der That niemals seine Wirkung thut.Ich berufe mich auf die, die das angeführte Stück haben vorstellen sehen, sie mögen insgeheim ihr Herz befragen, und alle die Stellen wiederholen, die sie auf dem Schauplatze gerührt habe, um zu erkennen, ob sie bis zu der nachdenkenden Furcht sind gebracht worden, und ob diese diejenige Leidenschaft bey ihnen gereiniget habe, die das Unglück, welches sie bedauern, verursacht. Einer von den Auslegern des Aristoteles behauptet, er habe nur deswegen von der Reinigung der Leidenschaften durch das Trauerspiel geredt, weiler nach dem Plato geschrieben habe, der die tragischenDichter aus seiner Republik verbannet, weil sie allzuheftig bewegen. Da er ihn also hat widerlegen wollen, und bemüht gewesen ist zu zeigen, daß es nichtgut sey, sie aus einem wohlgeordneten Staate zu ver von den Trauerspielen insbesondre. 219bannen, so hat er ihren Nutzen selbst in diese Bewegungen der Leidenschaften zu setzen gesucht, damit er sie eben dadurch, weswegen sie der andre verdammt hat, entschuldigen könne. Die Frucht des Eindrucks, welchen die Stärke des Exempels in uns macht, fehlte ihm; die Belohnung der guten und Bestrafung der bösenHandlungen, die zu unsrer Zeit ist eingeführet worden, war zu seiner Zeit nicht gebräuchlich;und da er also keinen gründlichern Nutzen in denTrauerspielen finden konnte, als den, der aus denSittensprüchen und den lehrreichen Reden, die darinnen enthalten sind, kömmt, und deren doch die Tragödie, nach seiner Meynung, entbehren kann, so hat er einen andern fest gesetzt, welches vielleicht nichts als ein eingebildeter Nutzen ist. Wenigstens wenn alle die Bedingungen, die er uns vorschreibt, ihn hervorzubringen nöthig sind, so finden sie sich so selten, daßRobortellus sie nur in dem einzigen Oedipus antrifft, daher er denn behauptet, daß Aristoteles sieuns eben nicht so nothwendig vorstelle, daß nicht ohne Nachtheil des Stückes eine davon fehlen könnte,und daß sie bey ihm nichts als Begriffe von der Vollkommenheit der Trauerspiele wären. Unsre Zeitenhaben sie alle in dem Cid gefunden, ich weis abernicht, ob in vielen andern, und wenn wir unsre Gedanken auf diese Regel wenden wollen, so werden wirgestehn müssen, daß der Beyfall viel Stücke gerechtfertiget habe, worinne man sie doch nicht beobachtet hat.


29 - Von den Trauerspielen /

Unterdessen, so schwer es auch ist diese merklichwirksame Reinigung der Leidenschaften, welche vondem Mitleiden und der Furcht erzeugt werden soll, anzutreffen, so können wir doch leicht mit dem Aristoteles einig werden. Wir dürfen nur sagen, er habeeben dadurch nicht behaupten wollen, daß alle beydeMittel zugleich dazu nöthig wären, sondern nach seiner Meynung sey auch eines zureichend, diese Reinigung hervorzubringen; doch mit dem Unterschiede, daß zwar nicht das Mitleiden ohne die Furcht, wohl aber die Furcht ohne das Mitleiden dazu genug sey. Der Tod des Grafen im Cid erweckt kein Mitleiden,er reiniget aber diese Art des Stolzes, die auf die Ehre der andern so neidisch ist, besser, als alle das Mitleiden, welches wir mit dem Rodrigue und der Chimene haben, die heftige Liebesneigung, welche beydeso beklagenswürdig macht, zu reinigen vermögend ist. Der Zuschauer kann mit dem Antiochus, dem Ni komed, dem Heraklius Mitleiden haben; wenn esaber dabey bleibt, und wenn er nicht besorgen darf, inein gleiches Unglück zu verfallen, so wird er von keiner Leidenschaft dadurch genesen können. Er hat Ge 222 II. P. Corneille zweyte Abhandlung,gentheils kein Mitleiden mit der Kleopatra, mit demPrusias, mit dem Phokas; und dennoch kann die Furcht eines gleichen oder ähnlichen Unglücks bey einer Mutter die Hartnäckigkeit sich des Vermögens ihrerKinder nicht zu entschlagen, bey einem Vater die allzugroße Ergebenheit gegen die andre Frau zum Nachtheil seiner Kinder erster Ehe, und bey allen die Begierde das Vermögen und die Ehre anderer mit Gewalt an sich zu ziehen, reinigen; so daß allezeit dieseReinigung jedes seinen Umständen und dem, was erzu begehen vermögend ist, gemäß bleibet. Das Misvergnügen und die Unentschließigkeit des Augusts im Cinna muß diese letztere Wirkung durch die Furchtund das Mitleiden zugleich thun; wie ich aber schongesagt habe, so geschieht es nicht allezeit, daß diejenigen, welche wir beklagen, durch ihr Verschulden unglücklich sind. Wenn sie also unschuldig sind, so bringtdas Mitleiden, welches wir mit ihnen haben, keine Furcht hervor, und wenn wir ja etwas von Furcht, die unsre Leidenschaft reinigen kann, dabey empfinden, so wird sie durch eine andre Person, und nicht durch die, welche wir beklagen, erweckt, so daß wir sie gänzlich der Stärke des Beyspiels schuldig sind. Wir können diese Erklärung aus dem Aristoteles selbst bekräftigen, wenn wir die Gründe recht erwägen, welche er von der Ausschließung derjenigen Begebenheiten, die er in den Trauerspielen misbilliget, giebt. Er sagt niemals, dieses oder jenes schickt sich in dieTragödie nicht, weil es bloß Mitleiden und keine Furcht erwecket; oder dieses ist daselbst unerträglich, weil es bloß die Furcht erwecket, ohne das Mitleiden zu erregen; nein, sondern er von den Trauerspielen insbesondre. 223 verwirft sie deswegen, weil sie, wie er sagt, wederMitleiden noch Furcht zuwege bringen, undgiebt uns dadurch zu erkennen, daß sie ihm deswegennicht gefallen, weil ihnen sowohl das eine als das andre fehlt, und daß er ihnen seinen Beyfall nicht versagen würde, wenn sie nur eines von beyden wirkten. In dieser Gedanke bestätiget mich das von ihm angeführte Beyspiel des Oedipus. Wenn wir ihm glauben, so hat es alle erfoderliche Eigenschaften einesTrauerspiels; gleichwohl erwecket sein Unglück nichts als Mitleiden, und ich glaube nicht, daß einer von denen, welche ihn bey der Vorstellung beklagen, sich in den Sinn kommen läßt zu befürchten, er könne auch seinen Vater tödten und seine Mutter heirathen.Wenn ja seine Vorstellung in uns einige Furcht erwecken kann, und wenn diese Furcht noch eine strafbare oder lasterhafte Neigung in uns zu reinigen vermögend ist, so kann es aufs höchste keine andre seyn,als die Neugierigkeit sein Schicksal zu wissen, undwenn es weit kömmt, so werden wir uns daraus hüten lernen, unsre Zuflucht zu Prophezeyungen zu nehmen, die größtentheils nichts nutzen, als daß sie uns in das Unglück, das man uns vorhergesagt hat, selbst durch die Sorgfalt ihm zu entfliehen, stürzen. Denn es ist gewiß, Oedipus würde weder seinen Vatergetödtet, noch seine Mutter geheirathet haben, wennsein Vater und seine Mutter, welchen das Orakel, was sich zutragen solle, vorausgesagt hatte, ihn nicht aus Furcht es möge wahr werden, hätten wegsetzen lassen. Es wäre also nicht Oedipus, sondern Lajus und Jokaste, die diese Furcht erweckten, welche noch dazu aus der Vorstellung eines Fehlers, welcher 224 II. P. Corneille zweyte Abhandlung, vierzig Jahr vor dem gegenwärtigen Falle begangen worden, herrühren würde; daß also die Furcht durch eine andre Person als die Hauptperson, und durch eine andre Handlung als die, welche den Inhalt der Tragödie ausmacht, in uns entstünde.


30 - Von den Trauerspielen /

Aristoteles giebt uns einiges Licht, wie wir uns die Mittel zur Erregung dieses Mitleidens, das auf unsern Bühnen so vortreffliche Wirkung thut, erleichtern von den Trauerspielen insbesondre. 227 sollen. Eine jede Handlung, spricht er, gehtentweder unter Freunden, oder unter Feinden,oder unter Leuten, die gegen einander gleichgültig gesinnet sind, vor. Wenn ein Feind seinen Feind tödtet oder tödten will, so entstehet kein Mitleiden; es sey denn, daß man den Tod eines jeden Menschen, er sey wer er sey, zu sehen scheue. Wenn ein Gleichgültiger einen Gleichgültigen tödtet, so rührt es eben so wenig, zumal wenn derjenige, der den Mord begeht, auch nicht einmal einen Streit in seiner Seele empfindet. Wenn dieses aber unterLeuten vorgeht, welche Geburt oder Neigungmit einander verbindet, zum Exempel, wennein Mann seine Frau tödtet, oder zu tödten Willens ist, oder eine Mutter ihre Kinder, ein Bruder seine Schwester, alsdenn schickt es sich vortrefflich zum Trauerspiele. Die Ursache davon ist klar. Wenn die natürlichen Empfindungen der Heftigkeit der Leidenschaften oder der Strenge der Pflichten entgegen gesetzt werden, so verursachensie heftige Bewegungen, welche von den Zuschauernmit Vergnügen angenommen werden, und sie sindleicht zu bewegen, einen Unglücklichen zu beklagen,welcher von einer Person verfolgt wird, die sich seiner Erhaltung annehmen sollte, und die wohl gar seinen Untergang mit Misvergnügen und wider Willen befördert. Horaz und Curiaz wären nicht zu beklagen,wenn sie nicht Freunde und Schwäger wären; auchRodrigue nicht, wenn er von jemand anders, alsvon seiner Liebsten, verfolgt würde. Das Unglückdes Antiochus würde viel weniger rühren, wenn je 228 II. P. Corneille zweyte Abhandlung,mand anders als seine Mutter das Blut seiner Liebsten, oder jemand anders als seine Liebste dasBlut seiner Mutter von ihm foderte oder wenn er,nach dem Tode seines Bruders, welcher ihm eine gleicheErmordung befürchten heißt, auf andre mistrauischseyn müßte, als auf seine Mutter und seine Liebste.