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31 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Lors donc que ce jeune Prince parut à la cour, Yésid touché du pitoyable état où il le voyoit, le HistoireYesid.Hégire 61.Ere Chr. 680.fit approcher, & lui parla avec beaucoup de douceur. Il termina cette audience en lui disant: Votre pere auroit voulu me ravir le trône; mais Dieu en a disposé autrement. Le jeune Ali lui répondit aussitôt par ce passage de l'Alcoran: Il n'arrive aucun malheur sur la terre, qui ne soit écrit dans le livre des décrets du Seigneur.


32 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Cette députation fit plus de tortLes députésde Médineconçoiventdu méprispour Yésid . à Yésid que tout ce qu'on avoit tramé contre lui jusqu'alors. Le singulier coup d'œil d'une cour, dont le Souverain n'avoit ni mœurs, ni religion, ni conduite, fut un ample sujet de scandale pour ces députés. Yésid en effet n'avoit nul respect pour sa religion; & il affectoit même de n'en remplir aucun devoir. D'ailleurs, passant sa vie dans l'oisiveté & de frivoles amusemens; il n'avoit d'autre occupation que de se livrer à la bonne chere & à des repas splendides, dans lesquels, au mépris de la loi Musulmane, on buvoit de toutes sor- HistoireYesid.Hégire 62.Ere Chr. 681.tes de vins avec le plus grand excès; le reste du tems étoit employé en vils divertissemens avec des danseurs, des baladins & des femmes débauchées.


33 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

L'arrivée d'Almondir à Médine, ne fit encore qu'augmenter la haine des peuples contre Yésid . Il chargea des Arabes. de nouvelles couleurs l'affreux ta-Yesid.Hégire 62.Ere Chr. 681. bleau que les autres députés avoient fait de ce Prince; & il avoua que, quoiqu'il en eût reçu des présens considérables, il ne pouvoit cependant s'empêcher de parler hautement contre l'indignité de la conduite d'un Souverain, qui ne connoissoit le Musulmanisme que de nom, sans en pratiquer aucun devoir; qui faisoit gloire de ses débauches, & dont les exemples scandaleux entraînoient toute sa cour dans le plus affreux libertinage.


34 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Giafar de son côté étoit resté fort étonné de l'indisposition du Calife, & de l'ordre qu'il en avoit reçu de se retirer. Il sut bientôt, par les mouvemens qui se firent à la cour, qu'il y avoit eu à l'audience du Calife quelqu'un que l'on soupçonnoit avoir du poison. Il fut le premier à tirer les courtisans d'embarras: il leur dit qu'il n'y avoit rien à craindre pour le Calife, & que personne n'en vouloit à sa vie: que c'étoit lui qui avoit toujours du poison tout prêt, depuis les dernières révolutions arrivées dans son pays: que s'étant vu pendant long- tems menacé de périr d'une mort infâme, il avoit pris des précau- des Arabes. tions pour se soustraire à la cruau-Soliman.Hégire 99.Ere Chr. 718. té de ses ennemis: qu'à cet effet il avoit fait faire une bague, dans le chaton de laquelle il avoit fait mettre un poison si subtil, qu'en suçant un tant soit peu cette bague, il étoit sûr de périr sur le champ, & d'ôter par ce moyen à ses ennemis le plaisir de lui donner la mort.


35 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Giafar ayant eu occasion de raconter souvent à la cour les révolutions de son pays, & les crises fâcheuses où il s'étoit trouvé réduit, au point d'être près de recourir au poison en suçant sa bague, se servoit souvent du terme Barmek, qui en Langue Persanne signifie suçer. La répétition fréquente de ce mot porta les Syriens à en faire un surnom pour Giafar, de sorte qu'on l'appelloit communément Giafar Barméki. De-là ses descendans, & en général ceux de sa famille, qui sont venus s'établir en Syrie, ont été appellés Barmékides. C'est ainsi que ce fait est rapporté par Tavarik Auteur Arabe.


36 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Il mit un Juif dans sa confidence, & convint avec lui de ce qu'il devoit lui dire en public, pour amener ce qu'il vouloit faire en faveur des Alides. Les arrangemens pris, le Juif parut un jour à la cour du Calife, dans le tems qu'il avoit autour de lui une nombreuse compagnie des principaux Seigneurs Syriens. Omar l'ayant apperçu, lui fit politesse comme à un homme qui tenoit un état considérable à Damas, & lui demanda s'il avoit quelque chose de particulier à lui dire. Le Juif lui répondit qu'il venoit pour une affaire très-importante pour lui, & qu'il avoit une grace à demander, qui étoit qu'il lui accordât sa fille en mariage.


37 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

YEsid, sils d'Abdalmélek, montaYesid II.Hégire 102.Ere Chr. 721. sur le trône immédiatement après la mort d'Omar, dont il n'imita ni la modestie ni la sagesse. Il sembloit même se faire honneur de tenir une conduite toute opposée à celle de ce Calife, dont il ne parloit que pour en dire du mal, & tâcher de ternir sa mémoire. Il éloigna de sa cour tous ceux qui avoient eu la confiance de son prédécesseur, & il affecta même de révoquer les Gouverneurs qu'il avoit mis à la tête des provinces.


38 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Le Calife, son oncle, qui l'avoit traité jusqu'alors avec beaucoup de bonté & de douceur, ne put s'empêcher de lui faire de sévères remontrances sur un fait aussi énorme. Le jeune Prince répondit au Calife avec toute l'insolence qu'inspire l'habitude du crime; & pour éviter à l'avenir de s'entendre donner de pareilles leçons, il s'éloigna de HistoireValid II.Hégire 125.Ere Chr. 742.la cour, & alla se retirer dans une campagne appellée Arzak, où il demeura jusqu'à la mort de Hescham.


39 - Des Abts von Marigny Geschichte der Araber unter der Regierung der Califen /

Mogairah wußte also bey dem Ziad seine Sachen so geschickt anzubringen, und that ihm übrigens von Seiten des Califen so vortheilhafte Vorschläge, daß erihn endlich gewann. Moavias empfing ihn an seinem Hofe mit allen möglichen Merkmalen der Achtung, und versicherte ihm, daß er ihn in kurzem in den Stand setzen wolle, die obersten Stellen des Staats zu verwalten, ohne zu besorgen, daß man ihm länger die Vorwürfe werde machen können, die man ihm zeither gemacht habe.


40 - Des Abts von Marigny Geschichte der Araber unter der Regierung der Califen /

Da nun also dieser junge Prinz an demHofe erschien, ward Yesid von dem elenden Zustande, in welchem er ihn sahe, auf das heftigste gerührt; er ließ ihn näher treten, und redete ihn mit vieler Freundlichkeit an. Endlich schloß er die Unterredung mit diesen Worten: Dein Vater wollte mich um den Thron bringen; allein GOtt fügte es anders. Der junge Ali antwortete ihm hierauf sogleich mit einer Stelle aus dem Korane: Es geschiehet kein Unglück auf der Welt, welches nicht in die Bücher des SchicksalsGOttes geschrieben sey.


41 - Des Abts von Marigny Geschichte der Araber unter der Regierung der Califen /

Die Gesandtschaft that dem Yesid mehrDie Abgeordnetenvon Medina bekommen einenAbscheuvor demYesid. Schaden, als alles, was man bisher wider ihn unternommen hatte. Der wunderbare Anblick eines Hofes, dessen Herr weder Sitten, noch Religion, noch Aufführung hatte, gab diesen Abgeordneten unglaublichen Stof zum Aergernisse. Yesid hatte in der That nicht die geringste Ehrfurcht für seine Religion; und machte sich beynahe eine Ehre daraus, keine von allen ihren Pflichten zu beobachten. Uebrigens brachte er sein Leben in Faulheit, und nichtswürdigen Ergötzlichkeiten zu; er hatte keine andre Beschäftigung, als sich der guten Tafel und den kostbarsten Schmausereyen zu überlassen, bey welchen man, dem Muselmännischen Gesetze zum Trotze, alle Arten Weine in dem grösten Uebermaasse trank; die übrige Zeit ward mit Tänzern, mit Gaucklern, und liederlichenWeibspersonen zugebracht.


42 - Des Abts von Marigny Geschichte der Araber unter der Regierung der Califen /

Die Ankunft des Almondir zu Medina vermehrte den Haß des Volkes gegen den Yesid um ein grosses. Er trug auf das abscheulicheBildniß, welches die andern Abgeordneten von diesem Fürsten gemacht hatten, noch neue Farben, und gestand, ob er gleich sehr ansehnliche Geschenke von ihm erhalten habe, daß er sich dennoch nicht enthalten könnte, öffentlich gegen die unwürdige Aufführung eines Regenten zu reden, welcher die Muselmännische Religion nur dem Namen nach kenne, ohne eine einzige von ihren Pflichten auszuüben; welcher sich aus seinen Ausschweifungen eine Ehre mache, und durch sein Beyspiel seinen ganzen Hof in die abscheulichsten Laster stürze.


43 - Des Abts von Marigny Geschichte der Araber unter der Regierung der Califen /

Auch zog er sich die Verachtung und den Unwillen der Völker durch zwey Laster zu, welche dem Ansehen nach einander ganz zuwider zu seyn schienen; ich meine die Verschwendung und den Geitz, welche beyde er bis auf das äusserste trieb. Begierig nach fremdem Gute beraubte er oft seine ehrwürdigsten Unterthanen aller ihrer Güter; indem er auf der andern Seite die ansehnlichsten Summen liederlichen Weibspersonen, Musicanten, und niederträchtigen Hofschmeichlern zuwarf.


44 - Des Abts von Marigny Geschichte der Araber unter der Regierung der Califen /

Giafar seines Theils war über den Unwillen des Califens, und über dessen Befehl sich zu entfernen, sehr erschrocken. Er erfuhr aber gar bald durch die verschiedlichen Bewegungen, die bey Hofe vorfielen, daß jemand bey dem Califen Audienz gehabt habe, von dem man vermuthe, daß er Gift bey sich getra gen. Er war hierauf der erste, welcher denSoliman.Hegire 99.n. C. G. 718 Hof aus aller Bestürzung zog, indem er entdeckte, daß es ganz und gar nicht auf das Leben des Califen angesehen sey; er selbst habe seit den letzten in seinem Vaterlande entstandenen Empörungen beständig Gift bey sich getragen; weil er schon längst gesehen, daß man ihn mit einem schimpflichen Tode drohe, so habe er sich der Grausamkeit seiner Feinde zu entziehen gesucht, und sich einen Ring machen lassen, unter dessen Steine ein solch subtiles Gift verwahrt sey, daß er nur ein ganz klein wenig daran saugen dürfe, um auf der Stelle des Todes zu seyn, und seinen Feinden also das Vergnügen zu berauben, ihn nach Gutdünken zu ermorden.


45 - Des Abts von Marigny Geschichte der Araber unter der Regierung der Califen /

Da Giafar oft Gelegenheit hatte bey Hofe die Unruhen in seinem Vaterlande, und die unglücklichen Umstände zu erzählen, in die er oft gebracht worden, so daß er beynahe zu dem Saugen seines giftigen Ringes die Zuflucht hätte nehmen müssen, so bediente er sich sehr häufig des Worts Barmek, welches in der Persischen Sprache saugen heißt. Die oftmalige Wiederhohlung desselben bewog die Syrer einen Zunamen für den Giafar daraus zu machen, so daß sie ihn gemeiniglich Giafar Barmeki nennten. Daher sind auch seine Nachkommen und überhaupt alle von seiner Familie, die sich in Syrien niederzulassen kamen, Barmekiden genennet worden. So wenigstens wird dieser Umstand von dem Tavarik, einem arabischen Schriftsteller, erzählt.