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46 - Fils naturelle /

Et vous, jugez de l'effet des tableaux par celui que vous me citez. Il y a dans la pièce d'autres détails qui m'ont plu. Elle suffit pour éveiller un homme de génie; mais il faut un autre ouvrage pour convertir un peuple.


47 - Fils naturelle /

Il faut s'occuper fortement de la pantomime, laisser là ces coups de théâtre, dont l'effet est momentané, & trouver des tableaux. Plus on voit un beau tableau, plus il plaît.


48 - Fils naturelle /

Si vous êtes convaincu, me dit-il, que ce soit là de la tragédie, & qu'il y ait entre la tra- DRAMATIQUE. 231 gédie & la comédie un genre intermédiaire; voilà donc deux branches du genre dramatiquequi sont encore incultes, & qui n'attendent que des hommes. Faites des comédies dans le genre sérieux. Faites des tragédies domestiques, & soyez sûr qu'il y a des applaudissemens & une immortalité qui vous sont réservés. Surtout négligez les coups de théâtre; cherchez des tableaux; rapprochez-vous de la vie réelle; & ayez d'abord un espace qui permette l'éxercice de la pantomime dans toute son étendue .... On dit qu'il n'y a plus de grandes passions tragiques à émouvoir; qu'il est impossible de présenter les sentimens élevés d'une maniere neuve & frappante. Cela peut être dans la tragédie, telle que les Grecs, les Romains, les François, les Italiens, les Anglois & tous les peuples de la terre l'ont composée. Mais la tragédie domestique aura une autre action, un autre ton, & un sublimequi lui sera propre. Je le sens, ce sublime; il est dans ces mots d'un pere qui disoit à son fils qui le nourrissoit dans sa vieillesse: Mon fils, nous sommes quittes. Je t'ai donné la vie, et tu me l'as rendue; & dans ceux-ci d'un autre pere qui disoit au sien: Dites toujours la vérité. Ne promettez rien à personne, que232 DE LA POÉSIEvous ne vouliez tenir. Je vous en conjure par ces pieds que je réchauffois dans mes mains, quand vous étiez au berceau.


49 - Fils naturelle /

Je vous le demande. Elle est plus voisine de nous. C'est le tableau des malheurs qui nous environnent. Quoi! vous ne concevez pas l'effet que produiroient sur vous une scène réelle, des habits vrais, des discours proportionnés aux actions, des actions simples, des dangers dont il est impossible que vous n'ayez tremblé pour vos parens, vos amis, pour vous-même? Un renversement de fortune, la crainte de l'ignominie, les suites de la misere, une passion qui conduit l'homme à sa ruine, de sa ruine au désespoir, du désespoir à une mort violente, ne sont pas des événemens rares; & vous croyez qu'ils ne vous affecteroient pas autant que la mort fa buleuse d'un tyran, ou le sacrifice d'un enfant aux autels des Dieux d'Athènes ou de Rome! .... Mais vous êtes distrait ...... Vous rêvez .... Vous ne m'écoutez pas ....


50 - Fils naturelle /

Personne ne lit Quinault avec plus de plaisir que moi. C'est un poëte plein de graces, qui est toujours tendre & facile, & souvent élevé. J'espere vous montrer un jour jusqu'où je porte la connoissance & l'estime des talens de cet homme unique, & quel parti on auroit pû tirer de ses tragédies, telles qu'elles sont. Mais il s'agit de son genre, que je trouve mauvais. Vous m'abandonnez, je crois, le monde burlesque. Et le monde enchanté, vous est-il mieux connu? A quoi en compa rez-vous les peintures, si elles n'ont aucun modele subsistant dans la nature?


51 - Fils naturelle /

Je vais tâcher de réparer cette faute par quelque observation plus grave. Les Dieuxdu théâtre lyrique ne sont-ils pas les mêmes que ceux de l'épopée? Et pourquoi, je vous prie, Vénus n'auroit-elle pas aussi bonne grace à se désoler sur la scène de la mort d'Adonis, qu'à pousser des cris dans l'Iliade de l'égratignure qu'elle a reçue de la lance de Diomede; ou qu'à soupirer en voyant l'endroit de sa belle main blanche, où la peau meurtrie commençoit à noircir? N'est-ce pas dans le poëme d'Homere un tableau charmant, que celui de cette Déesse en pleurs, renversée sur le sein de sa mere 244 DE LA POÉSIE Dioné? Pourquoi ce tableau plairoit-il moins dans une composition lyrique

52 - Fils naturelle /

Ils s'approchent. Ils se saluent. Le petit paysan propose à la jeune paysanne de répéter leur leçon. Elle lui répond qu'il est tard, 254 DE LA POÉSIE qu'elle craint d'être grondée. Il la presse. Elle accepte. Ils posent à terre les instrumens de leurs travaux. Voilà un récitatif. Les pas marchés & la pantomime non mesurée sont le récitatif de la danse. Ils répetent leur danse. Ils se recordent le geste & les pas; ils se reprennent; ils recommencent; ils font mieux; ils s'approuvent; ils se trompent; ils se dépitent; c'est un récitatif qui peut être coupé d'une ariette de dépit; c'est à l'orchestre à parler; c'est à lui à rendre les discours, à imiter les actions. Le poëte a dicté à l'or chestre ce qu'il doit dire; le musicien l'a écrit; le peintre a imaginé les tableaux; c'est au pantomime à former les pas & les gestes. D'où vous concevez facilement que, si la danse n'est pas écrite comme un poëme; si le poëte a mal fait le discours; s'il n'a pas su trouver des tableaux agréables; si le danseur ne sait pas jouer; si l'orchestre ne sait pas parler, tout est perdu.


53 - Fils naturelle /

Au moment où leur consternation est la plus grande, les fantômes ôtent leurs masques, & laissent voir au petit paysan & à la jeune paysanne des visages amis. La naïveté de leur étonnement forme un tableau trèsagréable. Ils prennent chacun un masque; ils le considerent; ils le comparent au visage. La jeune paysanne a un masque hideux d'homme; le petit paysan, un masque hideux defemme. Ils mettent ces masques; ils se regardent; ils se font des mines; & ce récitatif estsuivi du chœur général. Le petit paysan & la petite paysanne se font, au travers de ce chœur,258 DE LA POÉSIE mille niches enfantines, & la pièce finit avecle chœur.


54 - Fils naturelle /

Vivement. Barbares: barbares, arrêtez, arrêtez .... c'est le pur sang du Dieu qui lance le tonnerre .... c'est le sang .... c'est le pur sang du Dieu qui lance le tonnerre ..... Ce Dieu vous voit ..... vous entend ..... vous menace, barbares .... arrêtez .... - -J'entends gronder la foudre ..... je sens trembler la terre .... arrêtez ..... Un Dieu, un Dieu vengeur fait retentir ses coups ..... arrêtez, barbares .... Mais rien ne les arrête .... Ah, ma fille! .... ah, mere infortunée! ... Je la vois .... je vois couler son sang ..... elle meurt .... ah, barbares! ô ciel! .... Quelle variété de sentimens & d'images!


55 - Der natürliche Sohn /

Hier hielt Dorval einen Augenblick inne; und fuhr darauf fort: Ich wollte weit lieber Gemäldeauf der Bühne wissen, wo es so wenig Gemälde giebt, und wo sie doch eine so angenehme und so sichere Wirkung haben würden, als diese Theaterstreiche, die man auf eine so gezwungene Art vorbereitet, und die sich auf so viel sonderbare Voraussetzungen gründen, daß für eine von diesen Verknüpfungen zufälliger Begebenheiten, die glücklich und natürlich ist, sich immer tausend finden, die einem Manne von Geschmack mißfallen müssen.


56 - Der natürliche Sohn /

Ich meines Theils glaube, die Bühne müßte dem Zuschauer, wenn ein dramatisches Werk gut gemacht und gut aufgeführet würde, eben so viel wirkliche Gemälde darstellen, als brauchbare Augenblicke für den Maler in der Handlung vorkommen.


57 - Der natürliche Sohn /

Aber auch nichts wahrscheinlich genug. Sehen Sie denn nicht, wie viel Zeit man braucht, eine solche Menge von Umständen zu verbinden? Die Künstler mögen sich wegen ihrer Gabe, dergleichen Zufälle zu bereiten, immerhin glücklich schätzen. Ich werde ihnen Erfindung zugestehen, aber keinen wahren Geschmack. Je einfacher der Verlauf eines Stücks ist, desto schöner ist es. Ein Dichter, der diesen Theaterstreich und die Stellung in dem fünften Aufzuge erdacht hätte, wo ich zu Rosalien trete, und ihr Clairvillen zu hinterst in dem Saale, auf 148 einem Canapee, in der Fassung eines verzweifelnden Menschen zeige, würde wenig Verstand beweisen, wenn er den Theaterstreich dem Gemälde vorzöge. Jenes ist beynahe ein Kinderspiel. Dieses ist ein Zug des Genies. Ich rede ohne Partheylichkeit davon. Ich habe beydes nicht erfunden. Der Theaterstreich ist eine wahre Begebenheit. Das Gemälde ist ein glücklicher Umstand, der sich von ohngefehr eräugnete, und den ich zu nutzen wußte.


58 - Der natürliche Sohn /

Es ist eine Vermischung von Neugierde, von Unruhe, von Schmerz, von Liebe, und von Scham, die mir das allerschlechteste Gemälde weit besser schildern würde, als die ausgesuchteste Rede.


59 - Der natürliche Sohn /

Alles wegschaffen, was einen ohnedem schon engen Ort, noch enger macht. Verzierungen anbringen. Im Stande seyn, andere Gemälde auszuführen, als die man seit hundert Jahren gewohnt ist; mit einem Worte Clairvillens ganzen Saal, so wie er ist, auf das Theater zu bringen.


60 - Der natürliche Sohn /

Eine stumme Scene ist ein Gemälde, eine belebte Verzierung. Streitet denn auf dem lyrischen Theater das Vergnügen zu sehen, mit dem Vergnügen zu hören?