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61 - Lettres sur la danse /

Etes-vous tiedes, au contraire; votre sang circule-t-il paisiblement dans vos veines; votre cœur est-il de glace; votre ame est-elle insensible? renoncez au Théatre; abandonnez un Art qui n'est pas fait pour vous. Livrez-vous à un métier où les mouvements de l'ame soient moins nécessaires que les mouvements des bras, Lettres & où le génie ait moins à opérer que les mains.„


62 - Lettres sur la danse /

Conséquemment un Ballet bien fait peut se passer aisément du secours des paroles; j'ai même remarqué qu'elles refroidissoient l'action, qu'elles affoiblissoient l'intérêt. Je ne fais aucun cas d'un sujet Pantomime qui pour se faire entendre, a recours au récit ou au dialogue. Tout Ballet qui dénué d'intrigue, d'action vive & d'intérêt, ne me déploie que les beautés méchaniques de l'Art, & qui décoré d'un titre ne m'offre rien d'intelligible, ressemble à ces Portraits & à ces Tableaux que les premiers Peintres firent, au bas desquels ils étoient obligés d'écrire le nom des personnages qu'ils avoient voulu peindre, & l'action qu'ils devoient représenter; tant l'imitation étoit imparfaite, le sentiment foiblement exprimé, la passion mal rendue, Lettres le dessein peu correct, & le coloris peu vraisemblable. Lorsque les Danseurs animés par le sentiment, se transformeront sous mille formes différentes avec les traits variés des passions; lorsqu'ils seront des prothées, & que leur physionomie & leurs regards traceront tous les mouvements de leur ame; lorsque leurs bras sortiront de ce chemin étroit que l'école leur a prescrit; & que parcourant avec autant de grace que devérité un espace plus considérable, ils décriront par des positions justes les mouvements successifs des passions; lorsqu'enfin ils associeront l'esprit & legénie à leur Art; ils se distingueront; les récits dès-lors deviendront inutiles; tout parlera, chaque mouvement dictera une phrase; chaque attitude peindra une situation; chaque geste dévoilera Sur la Danse. une pensée; chaque regard annoncera un nouveau sentiment; tout sera séduisant parce que tout sera vrai, & que l'imitation sera prise dans la nature.


63 - Lettres sur la danse /

La Danse avertit en quelque façon le Machiniste de se tenir prêt au changement de décorations; vous savez en effet que le divertissement terminé, les lieux changent. Comment remplit-on ordinairement l'intervalle des Actes, Intervalle absolument nécessaire à la manœuvre du Théatre, au repos des Acteurs, & au changement d'habits de la Danse & des Chœurs? Que fait l'Orchestre? elle détruit les idées que la Scene vient d'imprimer dans mon ame; elle joue un Passepied; elle reprend un Rigaudon ou un Tambourin fort gai, lorsque Sur la Danse. je suis vivement ému & fortement attendri par l'action sérieuse qui vient de se passer; elle suspend le charme d'un moment délicieux; elle efface de mon cœur les images qui l'intéressoient; elle étouffe & amortit le sentiment dans lequel il se plaisoit; ce n'est pas tout encore, & vous allez voir le comble de l'inintelligence; cette action touchante n'a été qu'ébauchée; l'Acte suivant doit la terminer & me porter les derniers coups; or de cette Musique gaie & triviale, on passe subitement à uneRitournelle triste & lugubre: quel contraste choquant! S'il permet encore à l'Acteur de me ramener à l'intérêt qu'il m'a fait perdre, ce ne sera qu'à pas lents; mon cœur flottera longtemps entre la distraction qu'il vient d'éprouver & la douleur à laquelle on Lettres tente de le rappeller; le piege que la fiction me présente une seconde fois me paroît trop grossier; je cherche à l'éviter & à m'en défendre machinalement & malgré moi, & il faut alors que l'Art fasse des efforts inouis pour m'en imposer, & pour me faire succomber de nouveau. Vous conviendrez que cette vieille méthode, si chere encore à nos Musiciens, blesse toute vraisemblance. Ils ne doivent pas se flatter de triompher de moi au point d'exciter à leur gré & subitement dans mon ame tous ces ébranlements divers; le premier instant me disposoit à céder à l'impression qui devoit résulter des objets qui m'étoient offerts. Le second détruit totalement ce premier effet, & la nouvelle sensation qu'il produit sur moi est si différente & si distante de celle à Sur la Danse. laquelle je m'étois d'abord livré, que je ne saurois y revenir sans une peine extrême, sur-tout lorsque mes fibres ont naturellement plus de propension & plus de tendance à se déployer dans le dernier sens où elles viennent d'être mues; en un mot, Monsieur, cette chûte soudaine, ce brusque passage du pathétique à l'enjoué, du diatonique enharmonique,* ou du chromatique enharmonique à une Gavotte, ou à une* Le Trio des Parques d'Hippolite & d'Aricie qui n'avoit pu être rendu à l'Opéra tel qu'il est, offre un exemple de ce genre. Nous en avions un du second dans le tremblement de terre fait pour le second Acte des Indes Galantes, que l'Orchestre ne put jamais exécuter en 1735, & dont l'effet avoit été néanmoins surprenant dans l'épreuve ou dans l'essai que des Musiciens habiles & de bonne volonté en avoient fait en présence de M. Rameau. Si ces morceaux n'eussent pas été au-dessus des forces des exécutants, croyez-vous qu'un Tambourin qui les auroit suivi eût été bien placé? & tout entracte ne seroit-il pas mieux employé par le Musicien, s'il lioit le sujet, s'il tâchoit de conserver l'impression faite, & de préparer le Spectateur à celle à laquelle il veut le conduire.Lettres sorte de Pont-neuf, ne me semblent pas moins discordant, qu'un air qui commenceroit dans un ton & qui finiroit dans un autre. J'ose croire qu'une pareille disparate blessera toujours ceux que le plaisir de sentir conduit auSpectacle, car elle ne peut n'être pas apperçue que par les Originaux qui n'y vont que par air, & qui tenant une énorme lorgnette à la main, préférent la satisfaction d'étaler leurs ridicules, de voir & d'être vus, à celle de goûter les délices que les Arts réunis par l'esprit, par le génie & par le goût peuvent procurer.


64 - Lettres sur la danse /

M. Garrick célebre Comédien Anglois est le mod ele que je vais proposer. Il n'en est pas de plus beau, de plus parfait & de plus digne d'admiration; il peut être regardé comme le Prothée de nos jours car il réunit tous les genres, & les rend avec une perfection & une vérité qui lui attirent non seulement les applaudissements & les suffrages de sa Nation, mais qui excitent encore l'admiration & les éloges de tous les étrangers. Il est si naturel, son expression a tant de vérité, ses gestes, sa physionomie & ses regards sont si éloquents & si persuasifs, qu'ils mettent au fait de la Scene ceux mê- mes qui n'entendent point l'Anglois; on le suit sans peine; il to{??}uche dans le Lettres Pathétique; il fait éprouver dans leTragique les mouvements successifs despassions les plus violentes, & si j'ose m'exprimer ainsi, il arrache les entrailles du Spectateur, il déchire son cœur, il perce son ame, & lui fait répandre des larmes de sang. Dans le Comique noble il séduit & il enchante; dans le genre moins élevé il amuse & divertit, & il s'arrange au Théatre avec tant d'Art, qu'il est souvent méconnu des personnes qui vivent habituellement avec lui. Vous connoissez la quantité immense des caracteres que présente le Théatre Anglois: il les joue tous avec la même supériorité; il a, pour ainsi dire, un visage différent pour chaque rôle; il sait distribuer à propos & suivant que les caracteres l'exigent, quelques coups de pinceau sur les endroits où la physionomie doit Sur la Danse. se groupper & faire Tableau; l'âge, la situation, le caractere, l'emploi & le rang du Personnage qu'il doit repré- senter déterminent ses couleurs & ses pinceaux. Ne pensez pas que ce grand Acteur soit bas, trivial & grimacier; fidelle imitateur de la nature, il en sait faire le plus beau choix, il la montre toujours dans des positions heureuses & dans des jours avantageux; il conserve la décence que le Théatre exige dans les Rôles même les moins susceptibles de graces & d'agréments; il n'est jamais au-dessous ni au-dessus du Personnage qu'il fait; il saisit ce point juste d'imitation que les Comédiens manquent presque toujours; ce tact heureux qui caractérise le grand Acteur & qui le conduit à la vérité, est un talent{??} rare que M. Garrick possede; talent{??} Lettres d'autant plus estimable, qu'il empêche l'Acteur de s'égarer & de se tromper dans les teintes qu'il doit employer dans ses Tableaux; car on prend souvent le froid pour la décence, la monotonie pour le raisonnement, l'air guindé pour l'air noble, la minauderie pour les graces, les poumons pour les entrailles, la multiplicité des gestes pour l'action, l'imbécillité pour la naïveté, la volubilité sans nuances pour le feu, & les contorsions de la physionomie pour l'expression vive de l'ame. Ce n'est point tout cela chez M. Garrick: il étudie ses rôles, & plus encore les passions. Fortement attaché à son état, il se renferme en lui-même, & se dérobe à tout le monde les jours qu'il joue des rôles importants; son génie l'éleve au rang du Prince qu'il doit représenter; il en Sur la Danse. prend les vertus & les foiblesses; il en saisit le caractere & les goûts; il se transforme; ce n'est plus Garrick à qui l'on parle, ce n'est plus Garrick que l'on entend: la métamorphose une fois faite, le Comédien disparoît & le Héros se montre; il ne reprend sa forme naturelle que lorsqu'il a rempli les devoirs de son état. Vous concevez, Monsieur, qu'il est peu libre; que son ame est toujours agitée; que son imagination travaille sans cesse; qu'il est les trois quarts de sa vie dans un Enthousiasme fatigant qui altere d'autant plus sa santé qu'il se tourmente & qu'il se pénétre d'une situation triste & malheureuse, vingt-quatre heures avant de la peindre & de s'en délivrer. Rien de si gai que lui au contraire les jours où il doit représenter un Poëte, un Lettres Artisan, un Homme du Peuple, un Nouvelliste, un petit Maître; car cette espece regne en Angleterre, sous une autre forme à la vérité que chez nous; le génie différera, si vous le voulez, mais l'expression du ridicule & de l'impertinence est égale; dans ces sortes de rôles, dis-je, sa physionomie se déploie avec naïveté; son ame y est toujours répandue; ses traits sont autant de rideaux qui se tirent adroitement, & qui laissent voir à chaque instant de nouveaux Tableaux peints par le sentiment & lavérité. On peut sans partialité le regarder comme le Roscius de l'Angleterre, puisqu'il réunit à la diction, au débit, au feu, au naturel, à l'esprit & à la finesse cette Pantomime & cette expression rare de la Scene muette, qui caractérisent le grand Acteur & le parfait Sur la Danse.Comédien. Je ne dirai plus qu'un mot au sujet de cet Acteur distingué, & qui va désigner la supériorité de ses talents. Je lui ai vu représenter une Tragédie à laquelle il avoit retouché, car il joint au mérite d'exceller dans la Comédie celui d'être le Poëte le plus agréable de sa Nation; je lui ai vu, dis-je, jouer un tyran, qui effrayé de l'énormité de ses crimes, meurt déchiré de ses remords. Le dernier Acte n'étoit employé qu'aux regrets & à la douleur; l'humanité triomphoit des meurtres & de la barbarie; le tyran sensible à sa voix dé- testoit ses crimes; ils devenoient par gradations ses Juges & ses Bourreaux; la mort à chaque instant s'imprimoit sur son visage; ses yeux s'obcurcissoient; sa voix se prêtoit à peine aux efforts qu'il faisoit pour articuler sa pensée; Lettres ses gestes, sans perdre de leur expression caractérisoient les approches du dernier instant; ses jambes se déroboient sous lui; ses traits s'allongoient; son teint pâle & livide n'empruntoit sa couleur que de la douleur & du repentir; il tomboit enfin dans cet instant, ses crimes se retraçoient à son imagination sous des formes horribles. Effrayé des Tableaux hideux que ses forfaits lui présentoient, il luttoit contre la mort; la nature sembloit faire un dernier effort: cette situation faisoit frémir. Il grattoit la terre, il creusoit en quelque façon son tombeau; mais le moment approchoit, on voyoit réellement la mort; tout peignoit l'instant qui ramene à l'égalité; il expiroit enfin: le hoquet de la mort & les mouvements convulsifs de la Physionomie, des bras Sur la Danse. & de la poitrine, donnoient le dernier coup à ce Tableau terrible.


65 - Lettres sur la danse /

Mais passons aux tics; c'est une objection si foible, qu'il ne me sera pas difficile d'y répondre. Les tics, les contorsions & les grimaces prennent moins naissance de l'habitude, que des efforts violents que l'on fait pour sauter; efforts qui contractant tous les muscles, font grimacer les traits de cent manieres différentes, & auxquels je ne peux reconnoître qu'un Forç{??}at & non un Lettres Danseur & un Artiste. Tout Danseur qui altere ses traits par des efforts & dont le visage est sans cesse en convulsion, est un Danseur sans ame qui ne pense qu'à ses jambes, qui ignore les premiers éléments de son Art, qui ne s'attache qu'à la partie grossiere de la Danse & qui n'en a jamais senti l'esprit. Un tel homme est fait pour aller faire le saut périlleux: le Tramplain* & la Batoude doivent être son Théatre puisqu'il a sacrifié l'imitation, le génie & les charmes de son Art à une routine qui l'avilit; puisqu'au lieu de s'attacher à peindre & à sentir, il ne s'est appliqué qu'à la méchanique de son talent; puisqu'enfin sa physionomie ne montre que la peine & la douleur, lorsqu'elle* Planches posées de maniere qu'elles ont une grande élasticité, ce qui facilite les sauts périlleux des Danseurs de corde.Sur la Danse. ne devroit me tracer que les passions & les affections de son ame: un tel homme enfin n'est qu'un mal-adroit dont l'exécution pénible est toujours désagréable. Eh! qui peut nous flatter davantage, Monsieur, que l'aisance & la facilité? Les difficultés ne sont en droit de plaire que lorsqu'elles se présentent avec les traits du goût & des graces, & qu'elles empruntent enfin cet air noble & aisé, qui dérobant la peine ne laisse voir que la légéreté. Les Danseuses de nos jours ont, proportion gardée, plus d'exécution que les hommes; elles font tout ce qu'il est possible de faire. Mlle. Lany embarrassera toujours un Danseur, s'il n'est ferme & vigoureux, vif, brillant & précis. Je demanderai donc pourquoi les Danseuses conservent les graces de leur physionomie dans les instants Lettres les plus violents de leur exécution? Pourquoi les muscles du visage ne secontractent-ils pas, lorsque toute la machine est ébranlée par des secousses violentes & par des efforts réitérés? Pourquoi, dis-je, les femmesnaturellement moins nerveuses, moins musculeuses & moins fortes que nous, ont-elles la physionomie tendre & voluptueuse, vive & animée, & toujours expressive, lors même que les ressorts & les muscles qui coopérent à leurs mouvements, sont dans une contention forcée, & qui contraint la nature? D'où vient enfin ont-elles l'Art de dérober la peine, de cacher le travail du corps & les impressions désagréables, en substituant à la grimace convulsive qui naît des efforts la finesse de l'expression la plus délicate & la plus tendre? C'est qu'elles Sur la Danse. apportent une attention particuliere à l'exercice; qu'elles savent qu'une contorsion enlaidit les traits, & change le caractere de la physionomie; c'est qu'elles sentent que l'ame se déploie sur le visage, qu'elle se peint dans les yeux, qu'elle anime & vivifie les traits; qu'elles sont persuadées enfin que la physionomie est, ainsi que je l'ai dit, la partie de nous-mêmes où toute l'expression se rassemble, & qu'elle est le miroir fidelle de nos sentiments, de nos mouvements & de nos affections. Aussi mettent-elles plus d'ame, plus d'expression & plus d'intérêt dans leur exécution que les hommes. En apportant le même soin qu'elles, nous ne serons ni affreux ni désagréables; nous ne contracterons plus d'habitude vicieuse; nous n'aurons plus de tics, & nous pourrons nous passer Lettres d'un masque qui dans cette circonstance aggrave le mal sans le détruire; c'est une emplâtre qui dérobe aux yeux les imperfections, mais qui les laisse subsister. Le remede néanmoins ne pourra s'appliquer, si l'on cache continuellement sa physionomie. En effet, quel conseil peut-on donner à un masque? il seroit toujours froid & maussade en dépit des bons avis. Que l'on dépouille la Physionomie de ce corps étranger; que l'on abolisse cet usage qui donne des entraves à l'ame & qui l'empêche de se dé- ployer sur les traits; alors on jugera le Danseur, on estimera son jeu. Celui qui joindra aux difficultés & aux graces de l'Art cette Pantomime vive & animée, & cette expression rare de sentiment, recevra avec le titre d'excellent Danseur, celui de parfait Comédien; Sur la Danse. les éloges l'encourageront, les avis & les conseils des connoisseurs le conduiront à la perfection de son Art. „On lui diroit alors, votre physionomie étoit trop froide dans tel endroit; dans tel autre vos regards n'étoient pas assez animés; le sentiment que vous aviez à peindre étant foible au-dedans, n'a pu se manifester au dehors avec assez de force & d'énergie; aussi vos gestes & vos attitudes se sont-ils ressentis du peu de feu que vous avez mis dans l'action; livrez-vous donc davantage une autre fois; pénétrez-vous de la situation que vous avez à rendre, & n'oubliez jamais que pour bien peindre, il faut sentir, mais sentir vivement. „De tels conseils, Monsieur, rendroient la Danse aussi florissante que la Pantomime l'étoit chez les anciens, & lui Lettres donneroit un lustre qu'elle n'atteindra jamais, tant que l'habitude prévaudra sur le bon goût.


66 - Lettres sur la danse /

Il n'est donc question, Monsieur, pour se passer de masque & pour réussir, que de s'étudier soi-même. Consultons souvent notre miroir; c'est un grand Maître qui nous dévoilera toujours nos défauts & qui nous indiquera les moyens de les pallier ou de les dé- truire, lorsque nous nous présenterons à lui, dégagés d'amour propre & de toutes préventions ridicules. Le caractere de la beauté est beaucoup moins nécessaire à la physionomie que celui de l'esprit; toutes celles qui, sans être régulieres, sont animées par le sentiment, plaisent bien davantage que celles qui sont belles, sans expression & sans vivacité. Le Théatre d'ailleurs est avan- Sur la Danse. tageux à l'Acteur; les lumieres donnent ordinairement de la valeur aux traits, & les physionomies qui sont spirituelles gagnent toujours à être vues sur la Scene. Au reste, Monsieur, les Danseurs qui péchent par la taille, par la figure & par l'esprit, & qui ont des défauts visibles & rebutans doivent renoncer au Théatre, & prendre, comme je l'ai déjà dit, un métier qui n'exige aucuneperfection dans la structure ni dans les traits. Que tous ceux au contraire qui sont favorisés de la nature, qui ont un goût vif & décidé pour la Danse, & qui sont comme appellés à la pratique de cet Art, apprennent à se placer & à saisir le genre qui leur est véritablement propre; sans cette précaution, plus de réussite, plus de supériorité. Moliere n'auroit point eu de succès, s'il eût Lettres voulu aspirer à être Corneille, & Racine n'auroit jamais été un Moliere.


67 - Lettres sur la danse /

Tel est le caractere de la belle Danse, qu'il faut y substituer le raisonnement à l'imbécillité; l'esprit aux tours de force; l'expression aux difficultés; lesTableaux aux cabrioles; les graces aux minauderies; le sentiment à la routine des pieds, & les caracteres variés de la physionomie à ces masques tiedes qui n'en portent aucun.


68 - Discours historique sur l'apocalypse /

Ja es ist dieser Grundsatz um so verwerflicher, je seltner die Balletmeister sind, welche selbst empfinden. Es giebt so wenige unter ihnen, die gute Komödianten wären, und sich auf die Kunst, die Bewegungen des Gemüths durch Gebehrden zu schildern, verstünden; ein Bathyllus und Pylades, sage ich, ist ein solches Wunder unter uns, daß ich unmöglich umhin kann, alle diejenigen zu verdammen, die eitel genug sind, sich für Muster der Nachahmung zu halten. Wenn sie kein warmes Gefühl haben, so wird auch ihr Ausdruck frostig seyn; ihren Gebehrden wird es an Geist, ihrer Physiognomie an Charakter, und ihren Stellungen an Affekte fehlen. Was kann aber die Figuranten mehr verderben, als verlangen, daß sie sich nach so etwas Mittelmäßigem bilden sollen? Und durch was kann die Ausführung mehr verunglücken, als wenn man sie solchen Marionetten überträgt? Uebrigens lassen sich gar nicht einmal allgemeine und feste Regeln für diePantomime vorschreiben. Denn die Gebehrden müssen blos das Werk der Seele, und die unmittelbare Eingebung ihrer Regungen seyn.


69 - Discours historique sur l'apocalypse /

Eines der wesentlichsten Stücke eines Ballets ist ohnstreitig die Abwechselung; die Zwischenfälle und Gemählde, die daraus entspringen, müssen schnell auf einander folgen; wenn die Handlung nicht mit großen Schritten fortgehet, wenn die Scenen langweilig werden, wenn sich ein gleiches Feuer nicht durch alle Theile verbreitet, wenn sich dieses Feuer mit der Entwickelung der Intrigue nicht immer mehr und mehr spüren läßt: so ist der Plan übel angelegt, übel verbunden, so sündiget er wider die Regeln des Theaters, und die Vorstellung kann kein anderes Gefühl bey dem Zuschauerhervorbringen, als das Gefühl ihrer Kälte und Langweiligkeit.


70 - Discours historique sur l'apocalypse /

Wenn unsereKunst, so unvollkommen sie noch ist, gleichwohl die Zuschauer täuschet und fesselt, wenn der Tanz, auch ohne die Zauberey des Ausdrucks, uns manchmal rühret und in unserer Seele einen angenehmen Tumult erreget: welche Gewalt, welche Herrschaft müßte er nicht über unsere Sinnen haben, wenn alle seine Bewegungen durch den Verstand gelenket, alle seine itzt kaum entworfnenGemählde durch die Empfindung ausgeführet würden! Ohnstreitig werden die Ballette den Vorzug über die Mahlerey erhalten, sobald die, welche sie ausführen, mehr als Maschinen, und die, welche sie machen, Männer vonGenie und Gefühl sind.


71 - Discours historique sur l'apocalypse /

Seyd ihr hingegen lau; schleichet euer Blut ruhig in euern Adern umher; ist euer Herz von Eis; ist eure Seele ohne Gefühl: o, so gebt das Theater ja auf, und verlaßt eine Kunst, die nicht für euch gemacht ist. Greifet dafür zu einem Gewerbe, zu welchem die Bewegungen der Seele weniger nöthig sind, als die Bewegungen der Arme, bey dem es mehr auf die Wirksamkeit der Hände, als des Genies ankömmt.


72 - Discours historique sur l'apocalypse /

Die Scene mit dem Ringe, die Scene wo der Geitzige den Bedienten visitiret, die Scene wo Euphrosine ihn von seiner Geliebten unterhält, alle diese Scenen lassen sich sehr deutlich ausdrücken; und zu der wüthenden Verzweiflung des Harpagon werdet ihr eben so wahre und lebhafte Farben finden, als die sind, mit welchen sie Moliere geschildert hat, wenn ihr anders nicht ganz ohne Geist undGefühl seyd. Was der Mahler nutzen kann, muß auch der Tänzer brauchen können. Man beweise mir also erst, daß die Stücke der Verfasser, welche ich genannt habe, ohneCharakter, ohne Intresse, ohne starke Situationen sind; man beweise mir, das ein Boucher und ein Vanloo nichts als frostige und unangenehme Gemählde nach diesen Meisterstücken machen könnte: und dann will ich es zugeben, daß es nichts wie Grillen sind, auf die ich verfallen bin. Wenn aber aus diesen Stücken eine Menge vortrefflicher Gemählde können gezogen werden: so habe ich meine Sache gewonnen; und es ist nicht meine Schuld, wenn es uns an mahlerischenPantomimen fehlt, und unsere Tänzer ohneGenie sind.


73 - Discours historique sur l'apocalypse /

Folglich kann ein wohleingerichtetes Ballet die Hülfe der Worte gar wohl entbehren; ich habe sogar bemerkt, daß sie die Handlung kalt machen und das Interesse schwächen. Der Inhalt einer Pantomime, der, um verständlich zu seyn, nothwendig eine Erzehlung, oder ein Gespräch erfordert, taugt nicht viel; und jedes Ballet, das ohne Verwicklung, ohne lebhafte Handlung und Interesse ist, das mir nichts als die mechanischen Schönheiten der Kunst zeigt, das bey seinem schönen Titel mir nichts verständliches sagt, gleichet jenen Bildnissen und Schildereyen, welche die erstenMahler machten, und unter die sie die Namen der Personen und die Auslegung der Handlung schreiben mußten, die sie mahlen und vorstellen wollen; so unvollkommen war die Nachahmung, so übel ausgedrückt dieEmpfindung, so schlecht getroffen die Leidenschaft, so unrichtig die Zeichnung, so unwahrscheinlich das Kolorit. Wenn der Tänzer, von einem innigen Gefühle belebt, sich in tausend verschiedne Gestalten, mit den einer jeden, nach Beschaffenheit der Leidenschaft, gehörigen Zügen, werden zu verwandeln wissen; wenn jeder von ihnen ein Proteus seyn wird, und ihre Physiognomie und ihre Blicke alle Bewegungen ihrer Seele ausdrücken werden; wenn ihre Arme sich aus den engen Schranken wagen werden, die ihnen dieKunst vorgeschrieben hat; wenn sie sich einen weitern Raum erlauben, und sich in diesem mit eben so viel Reitz alsWahrheit zu bewegen lernen werden; wenn sie, durch richtige Stellungen, alle auf einander folgende Regungen einer jeden Leidenschaft werden ausdrücken können; kurz, wenn sie Geist und Genie mit ihrer Kunst verbinden werden: so werden sie in einem ganz andern Glanze erscheinen; alle Auslegungen werden unnütz werden; alles wird sprechen; jede Bewegung wird eine Redensart seyn; jede Stellung wird eine Situation schildern; jede Gebehrde wird einen Gedanken enthüllen; jeder Blick wird eine neue Empfindung ankündigen; alles wird entzücken und täuschen, weil alles wahr ist, weil die Nachahmung aus der Natur selbst geschöpft ist.


74 - Discours historique sur l'apocalypse /

Der Tanz erinnert gewissermaßen den Maschienenmeister, sich zur Veränderung der Decoration bereit zu halten. Sie wissen, daß man den Ort vertauscht, wenn das Divertissement vorbey ist. Wie füllt man den Raum zwischen den Akten aus, welcher nothwendig erfodert wird, um das Theater in Ordnung zu bringen, die Akteurs sich ausruhn zu lassen, und den Chorsängern und Tänzern Zeit zu geben, sich umzukleiden? Was thut das Orchestre? Es löscht die Ideen aus, die der vorhergegangene Auftritt in meine Seelegedrückt hatte; es spielt ein Passepied; wiederholt ein lustiges Rigaudon oder Tambourin, da ich noch durch die vorigen ernsthaftenHandlungen lebhaft bewegt und höchst gerührt bin; es stört das Entzücken eines so süßen Augenblicks; es wischt aus meinem Herzen die Bilder weg, woran es hing; es erstickt und vernichtet die Empfindung, welche ihm gefielen; das ist aber noch nicht alles, und das höchst Unschickliche kommt erst; dieserührende Handlung war nur erst eingeleitet; der folgende Akt soll sie ausführen und meineLeidenschaft auf den höchsten Grad bringen; nun fällt die Musik plötzlich aus einem gemeinen lustigen Stückchen, in ein klagendes trauriges Ritornell: welch ein widersinniger Abfall! Wenn er auch dem Akteur erlaubt, mich zu dem Interesse zurück zu führen, welches mir aus dem Herzen weggegeiget war, so wirds doch nur mit langsamen Schritten geschehen; meine Seele wird lange Zeit zwischen der Zerstreuung, darinn man sie gezogen, und dem Schmerze, wozu man sie zurück zu rufen sucht, herum schwanken; das Garn, welches mir die Ficktion zum zweytenmale aufstellt, ist zu sichtbar; ganz mechanischer Weise, und ohne michs bewußt zu seyn, suche ich ihm auszuweichen, und dann muß dieKunst die unerhörtesten Kräfte anstrengen, um mich von neuem zu täuschen und zu besiegen. Sie werden gestehen, daß diese alte Methode, der unsere Musici noch so getreu anhängen, wider alle Wahrscheinlichkeit verstößt. Sie dürfen sich nicht schmeicheln, mich bis zu dem Punkte in ihrer Gewalt zu haben, daß sie so schnell, als sie nur wollen, alle diese verschiedenen Erschütterungen in meiner Seeleerregen können; der erste Augenblick machte mich geneigt, dem Eindrucke Raum zu geben, der aus den Gegenständen, die man mir darbot, entspringen sollte; der zweete hebt diese Wirkung völlig auf, und das neue Gefühl, was er bey mir hervorbringt, ist von demjenigen, welchem ich mich anfangs überlassen hatte, so verschieden, so entfernt, daß ich nur mit ausserordentlicher Mühe wieder dahin gelangen kann, besonders, wenn meine Fibern natürlicher Weise mehr Hang und Reitzbarkeit für die letztere Art Bewegungen haben. Mit einem Worte, mein Herr, dieser plötzliche Abfall, dieser unvorbereitete Uebergang vom Pathetischen zum Lustigen, vom Diatonischenharmonischen (*) oder vom Chromatisch(*) Das Trio der Parcen, des Hipolits und der Aricie, welches, so wie es ist, nicht in der Oper aufgeführt werden können, giebt ein Beyspiel von dieser Art. Von der zwoten haben wir eins an dem Erdbeben, welches für den zweyten Akt der Indes galantes gemacht worden, das das Orchester im Jahr 1735 auf keine Weise herausbringen konnte, und das doch bey einer Probe oder einem Versuche den geschickte und folgsame Muster in Gegenwart des Herrn Rameau damit machten, eine erstaunende Wirkung that. Glauben Sie wohl, daß, wenn diese Stücke nicht über den Kräften der Instrumentisten gewesen, ein darauf gespieltes Tambourin wohl angebracht gewesen wäre? Und würde der Musikus die Zeit zwischen den Akten nicht viel besser nützen, wenn er sein Sujet an einander hinge, wenn er suchte, den gemachten Eindruck zu unterhalten, und den Zuschauer auf denjenigen, den er noch machen will, vorzubereiten ?enharmonischen zu einer Gavotte oder einer Art Gassenhauer, scheint mir eben so widrig, als eine Arie, die in einer andern Tonart schließt, als sie angefangen. Ich darf glauben, daß eine solche Unschicklichkeit von allen denjenigen empfunden wird, welche das Vergnügen zu empfinden ins Schauspiel lockt, denn nur solche Geschöpfe können sie übersehn, welche der Mode wegen da sind, welche mit ungeheuren Ferngläsern in der Hand zufrieden sind, wenn sie ihre Lächerlichkeitenauskramen, sehen und gesehen werden können, und sich um das Vergnügen, welches die durchVerstand, Geschmack und Genie vereinten Künste gewähren können, nicht bekümmern.


75 - Discours historique sur l'apocalypse /

Der berühmte englische Comödiant, Garrick, ist das Muster, das ich aufstellen will. Ich weiß kein schöneres, vollkommneres und das mehr Bewunderung verdiente; man könnte ihn den Protheus unserer Zeit nennen, denn er spielt alle Gattungen von Rollen, und zwar mit einer Vollkommenheit und Wahrheit, die ihm nicht allein den Beyfall seiner Nation, sondern auch von allen Fremden Lob und Bewunderung erwerben. Er ist so natürlich, sein Ausdruck ist so mannichfaltig, seine Gestus, seine Physionomie und seine Blicke sind so rednerisch, so überzeugend, daß ihn selbst der versteht, der kein Englisch weiß; es wird einem nicht schwer, ihm zu folgen. Er rührt im Pathetischen; im Tragischen erregt er die auf einander folgenden Bewegungen der heftigstenLeidenschaften, er wühlt, wenn ich so sagen darf, im Eingeweide des Zuschauers>, zerreißt ihm das Herz, durchbohrt ihm dieSeele, und preßt ihm blutige Thränen aus. Im hohen komischen gefällt und entzückt er; er ergötzt und belustigt in der niedern Gattung, und weiß sich mit solcher Kunst fürs Theater einzurichten, daß ihn oft diejenigen verkennen, die täglich mit ihm umgehen. Sie kennen die unendliche Zahl von Charakteren, welche das englische Theater aufzuweisen hat: er spielt sie alle mit gleich großer Geschicklichkeit; er hat gleichsam zu jeder Rolle ein eigenes Gesicht. Er versteht die Kunst, nach Erforderniß der Charaktere gelegentlich an den Stellen der Physionomie, die gruppiren oder ein Gemählde machen sollen, einige Pinselstriche anzubringen; das Alter, die Situation, der Charakter, die Lebensart und der Rang der Person, die er vorzustellen hat, schreiben ihm die Farben und Züge vor. Glauben Sie nicht, daß dieser große Akteur niedrig und gemein sey, oder Grimassen mache; er ist ein getreuer Nachahmer der Natur, und weiß aus derselben allemal das Schönste zu wählen; er zeigt sie beständig in glücklichen Stellungen und in einem vortheilhaften Lichte: selbst in solchen Rollen, welche Grazie und Anmuth am wenigsten leiden, weiß er die, dem Theater wesentliche Wohlanständigkeit beyzuhalten. Er ist niemals weder unter noch über seiner vorzustellenden Person. Er trift den richtigen Punkt der Nachahmung, welchen die Komödianten fast beständig verfehlen; dieses glückliche Gefühl, ohne welches keiner ein großer Akteur werden kann, und welches zum Wahren leitet, ist die seltene Eigenschaft, welche Garrick besitzt; dieses Talent ist um desto schätzbarer, weil es den Akteur abhält, sich zu verirren und sich in den Tinten zu betriegen, die er zu seinen Gemählden anwenden soll; denn man hält oft das Frostige für Würde, Eintönigkeit fürvernünftiges Wesen, Aufgeblasenheit für edles Ansehn, Mienenspielerey für Anmuth, Schreyen für Heftigkeit, vieles Herumtummeln für Aktion, Klotzigkeit für ungekünstelteNatur, schnelles Plappern für Feuer, und eine verzerrte Physionomie für einen lebendigen Ausdruck der Seele. Bey Garrick ist es ganz anders; er studirt seine Rollen, noch mehr aber die Leidenschaften. Er liebt seine Kunst so sehr, daß er sich an den Tagen, da er wichtige Rollen zu spielen hat, in der Einsamkeit vorbereitet, und keinen Menschen zu sich läßt. Sein Genie erhebt ihn zu den Prinzen, den er vorstellen soll; er nimmt seine Tugenden und Schwachheiten an; er dringt in ihren Charakter und Geschmack; er schmilzt sich um; es ist nicht mehr Garrick, welcher hört oder spricht; wenn die Verwandelung einmal vorgegangen, steht der Held da, und der Komödiant verschwindet; er nimmt seinen natürlichen Charakter nicht eher wieder, als nach geendigter Rolle. Sie können leicht denken, m. H., daß er wenig frey ist; daß er den Kopf beständig voll hat; daß seine Gedanken immerfort arbeiten; daß er drey Viertheile von seinem Leben in einem abmattenden Enthusiasmus hinbringt, der seine Gesundheit um desto mehr angreifen muß, weil er vier und zwanzig Stunden vorher anfängt, sich zu quälen und in eine traurige und unglückliche Situation zu versetzen, ehe er sie mahlt und vorstellt. Hingegen kann man niemand munterer sehen, als ihn, die Tage, wo er einen Poeten zu machen hat, einen Künstler, einen gemeinen Mann, einen wichtigen Zeitungsschreiber, einen Petitmaitre; denn dieser Art Leute giebts in England eben sowol, obgleich unter einer andern Gestalt, als bey uns inFrankreich; das Genie ist verschieden, das geb' ich Ihnen zu, aber der Ausdruck des Lächerlichen und der Unverschämtheit ist sich gleich. In dieser Art von Rollen, sag' ich, entfaltet sich seine Physionomie gleichsam von selbst; seine Seele ist immer darauf sichtbar; seine Gesichtszüge sind so viel Vorhänge, die er sehr geschickt aufzuziehen weiß, um jeden Augenblick neue Gemählde voller Wahrheit und Empfindung sehen zu lassen. Man kann ihn ohne Partheylichkeit Englands Roscius nennen, weil er mit der Diction, der Deklamation, dem Feuer, der Natur, dem Geiste und der Feinheit, diese Pantomime und diesen seltenen Ausdruck der stummen Scene verbindet, welche den großen Akteur und den vollkommnen Schauspieler auszeichnen. Ich will nur noch ein Wort von diesem vortrefflichen Akteur sagen, woraus die Größe seiner Talente erhellen wird. Ich sah ihn eines Tages in einem Trauerspiele agiren, welches er nach seiner eigenen Veränderung wieder aufs Theater gebracht hatte, denn er ist nicht allein ein großer Schauspieler, sondern er hat auch das Verdienst, ein bey seiner Nation sehr beliebter Dichter zu seyn; ich sah ihn, sag ich, einen Tyrannen vorstellen, welcher vollerSchrecken über die Abscheulichkeit seiner Verbrechen in der heftigsten Gewissensangst stirbt. Der ganze letzte Akt war zu dieser angstvollen Reue angewendet; die Menschlichkeit siegte über Mordsucht und Blutdurst; der Tyrann empfand ihre Stimme, verabscheuete seineLaster; stuffenweise ward er sein Richter und sein Henker; jeden Augenblick zeigte sich derTod auf seinem Gesichte; seine Augen wurden dunkel; seine Stimme wollte kaum dem Bestreben gehorchen, das er anwendete, seine Gedanken in Worte zu fassen; seine Gestus, ohne von ihrem Ausdrucke zu verlieren, verkündigten die Annäherung des letzten Augenblickes; seine Kniee schlotterten; seine Gesichtszüge verlängerten sich; Quaal und Reue hatten ihn mit Todesblässe übermahlt. In diesem Augenblicke sank er endlich auf den Boden nieder; seine Schandthaten stellten sich seiner Einbildung unter den furchtbarsten Gestalten vor. Voller Entsetzen über das schreckliche Gemählde, welches ihm seine Blutschulden vorhielten, rang er mit dem Tode; die Natur schien ihre letzten Kräfte anzustrengen: diese Situation erregte Schaudern. Er kratzte auf der Erde, und scharrte gleichsam sein Grab auf; aber der Augenblick rückte heran, man sah den Tod vor Augen; alles mahlte den Zeitpunkt, der alle Ungleichheit aufhebt; endlich verschied er; das Todesschluchsen und die konvulsivischen Bewegungen der Gesichtsmuskeln, der Arme und der Brust, gaben diesem graunvollen Gemählde den letzten Pinselzug