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1 - Reflexions sur comique-lamoryant /

Le ſiecle d'Auguſte, qui alla preſ que dans tous les genres à la perfec tion, laiſſa à celui de Louis xiv. la gloire d'y porterl'art comique. Mais comme les progrès du goût ne ſont que ſucceſſifs, il nous a fallu épui- ſer mille erreurs avant d'arriver à ce * Rouſ-ſeau, Epi-tre à Tha-lie.point fixe où l'art* doit naturelle ment aboutir. Imitateurs indiſcrets du génie Eſpagnol, nos peres cher cherent dans la Religion la matiere de leurs téméraires divertiſſemens; leur piété inconſidérée oſa joüer les myſteres les plus reſpectables, & ne craignit point d'expoſer ſur les Théatres publics un aſſemblage monſtrueux de dévotion, de liber tinage & de bouffonnerie.


2 - Betrachtungen über das weinerlich Komische /

Das Jahrhundert des Augustus, welches fast alle Arten zur Vollkommenheit brachte, ließ dem Jahrhunderte Ludewigs des XIV. die Ehre, die komische Dichtkunst bis dahin zu bringen. Da aber die Ausbreitung des Geschmacks nur allmälich geschieht, so haben wir vorher tausend Jrrthümer erschöpfen müssen, ehe wir auf den bestimmten Punkt gelangt sind, auf welchen die Kunst eigentlich kommen muß. Als unbehutsame Nachahmer des Spanischen Genies, suchten unsre Väter in der Religion den Stof zu ihren verwegenen Ergötzungen; ihre unüberlegte Andacht unterstand sich, die allerverehrungswürdigsten Geheimnisse zu spielen, und weinerlich Komische. scheute sich nicht, eine ungeheure Vermischung von Frömmigkeit, Ausschweifungen und Possen auf die öffentlichen Bühnen zu bringen.


3 - Discours de la tragedie /

J'avouerai plus. Si la purgation des passions se fait dans la Tragédie, je tiens qu'elle se doit faire de la maniére que je l'explique; mais je doute si elle s'y fait jamais,& dans celles-là mêmes qui ont les conditions que demande Aristote. Elles se ren- DE LA TRAGEDIE. 509 contrent dans le Cid, & en ont causé le grand succès: Rodrigue & Chiméne y ont cetteprobité sujette aux passions, & ces passionsfont leur malheur, puisqu'ils ne sont malheureux qu'autant qu'ils sont passionnésl'un pour l'autre. Ils tombent dans l'inféli- cité par cette foiblesse humaine dont noussommes capables comme eux; leur malheur fait pitié, cela est constant, & il ena coûté assez de larmes aux spectateurspour ne le point contester. Cette pitié nous doit donner une crainte de tomber dans unpareil malheur, & purger en nous ce tropd'amour qui cause leur infortune, & nousles fait plaindre; mais je ne sai si elle nousla donne, ni si elle le purge, & j'ai bienpeur que le raisonnement d'Aristote sur ce point ne soit qu'une belle idée, quin'ait jamais son effet dans la vérité. Jem'en rapporte à ceux qui en ont vû lesreprésentations; ils peuvent en demander compte au secret de leur cœur, & repasser sur ce qui les a touchés au Théatre, pourreconnoître s'ils en sont venus par là jusqu'à cette crainte réfléchie, & si elle arectifié en eux la passion qui a causé ladisgrace qu'ils ont plainte. Un des Interprétes d'Aristote veut qu'il n'aye parlé de cette purgation des passions dans la Tragédie, que parce qu'il écrivoit après Platon,qui bannit les Poëtes Tragiques de sa République, parce qu'ils les remuent trop for- 510 SECOND DISCOURS. tement. Comme il écrivoit pour le contredire, & montrer qu'il n'est pas à proposde les bannir des Etats bien policés, il avoulu trouver cette utilité dans ces agitations de l'ame, pour les rendre recommandables par la raison même, sur qui l'autrese fonde pour les bannir. Le fruit qui peutnaître des impressions que fait la force del'exemple, lui manquoit; la punition des méchantesactions, & la récompense des bonnes, n'étoient pas de l'usage de son siécle, comme nous les avons rendues de celui du nôtre; & n'y pouvant trouver uneutilité solide, hors celle des sentences & desdiscours didactiques, dont la Tragédie sepeut passer selon son avis, il en a substitué une, qui, peut-être, n'est qu'imaginaire.Du moins si pour la produire il faut lesconditions qu'elle demande, elles se rencontrent si rarement, que Robortel ne lestrouve que dans le seul Oedipe, & soutient que ce Philosophe ne nous les prescrit pas comme si nécessaires, que leurmanquement rende un Ouvrage défectueux;mais seulement comme des idées de la perfection des Tragédies. Notre siécle les avues dans le Cid, mais je ne sai s'il les avues en beaucoup d'autres; & si nous voulons rejetter un coup d'œil sur cette régle,nous avouerons que le succès a justifié beaucoup de piéces où elle n'est pas observée.


4 - Discours de la tragedie /

Pour la prémiére, il est indubitable queles Anciens en prenoient si peu de liberté,qu'ils arrêtoient leurs Tragédies autour depeu de familles, parce que ces sortes d'ac- tions étoient arrivées en peu de familles:ce qui fait dire à ce Philosophe, que la Fortune leur fournissoit des Sujets, & non pasl'Art. Je pense l'avoir dit en l'autre Discours.Il semble toutefois qu'il en accorde un pleinpouvoir aux Poëtes par ces paroles: Ils doivent bien user de ce qui est reçû, ou inventereux-mêmes. Ces termes décideroient la ques- tion, s'ils n'étoient point si généraux; mais comme il a posé trois espéces de Tragédies,selon les divers temps de connoître, & lesdiverses façons d'agir, nous pouvons faireune revûe sur toutes les trois, pour jugers'il n'est point à propos d'y faire quelque distinction qui resserre cette liberté. J'en dirai mon avis d'autant plus hardiment, 528 SECOND DISCOURS. qu'on ne pourra m'imputer de contredireAristote, pourvû que je la laisse entiére àquelqu'une des trois.


5 - Discours de la tragedie /

Cette liberté du Poëte se trouve encoreen termes plus formels dans le vingt - cinquiéme Chapitre, qui contient les excuses,ou plutôt les justifications dont il se peut servir contre la censure. Il faut, dit-il, qu'ilsuive un de ces trois moyens de traiter les choses, & qu'il les représente ou comme elles ontété, ou comme on dit qu'ellés ont été, ou comme elles ont dû être: par où il lui donne le choix, ou de la vérité historique, oude l'opinion commune sur quoi la Fable estfondée, ou de la vraisemblance. Il ajoûte eusuite: Si on le reprend de ce qu'il n'a pasécrit les choses dans la vérité, qu'il réponde qu'il les a écrites comme elles ont dû être: sion lui impute de n'avoir fait ni l'un ni l'autre, qu'il se défende sur ce qu'en publie l'opinion commnne, comme en ce qu'on raconte desDieux, dont la plus grande partie n'a rien de véritable. Et un peu plus bas: Quelquefoisce n'est pas le meilleur qu'elles se soient passées de la maniére qu'il décrit, néanmoins elles se sont passées effectivement de cette maniére, & par conséquent il est hors de faute. Ce dernier passage montre que nous ne sommes point obligés de nous écarter de la vérité, pour donner une meilleure forme auxactions de la Tragédie par les ornemens de DE LA TRAGEDIE. 539 la vraisemblance, & le montre d'autant plus fortement, qu'il demeure pour constantpar le second de ces trois passages, que l'opinion commune suffit pour nous justifier,quand nous n'avons pas pour nous la véri- té, & que nous pourrions faire quelque chose de mieux que ce que nous faisons,si nous recherchions les beautés de cettevraisemblance. Nous courons par - là quelque risque d'un plus foible succès, mais nous ne péchons que contre le soin quenous devons avoir de notre gloire, & nonpas contre les régles du Théatre.


6 - Discours de la tragedie /

trouve le Poëte excusable,quand il péche contre un autre art que lesien, comme contre la Médecine ou contrel'Astrologie.

7 - Von den Trauerspielen /

Ich will noch mehr gestehn. Wenn die Leidenschaften in dem Trauerspiele sollen gereiniget werden,so glaube ich, daß es auf keine andre Art geschehenkönne, als ich erklärt habe; allein ich zweifle überhaupt, ob es jemals, auch so gar in denjenigen Trauerspielen, welche die Bedingungen des Aristoteles haben, geschieht. Sie sind alle im Cid, welches die 218 II. P. Corneille zweyte Abhandlung,sem Stücke den großen Beyfall erworben hat. Rodrigue und Chimene sind tugendhaft, doch so, daßsie Leidenschaften unterworfen sind, und diese Leidenschaften eben machen ihr Unglück, denn sie sind nichtweiter unglücklich, als sie in einander verliebt sind.Sie gerathen in Unglück durch eine menschlicheSchwachheit, deren wir, wie sie, fähig sind; ihrUnglück erweckt Mitleiden, das ist offenbar, und eshat den Zuschauern allzu viel Thränen gekostet, als daß man es leugnen könne. Dieses Mitleiden nun soll in uns die Furcht in ein gleiches Unglück zu verfallen erwecken, und die übermäßige Liebe, welche dieUrsache davon ist, reinigen: allein ich zweifle, ob esdiese Furcht erwecke, und ob sie diese Reinigung zuStande bringe, und ich sürchtefürchte sehr, daß dieses Vorgeben des Aristoteles nichts als ein schöner Gedankesey, der in der That niemals seine Wirkung thut.Ich berufe mich auf die, die das angeführte Stück haben vorstellen sehen, sie mögen insgeheim ihr Herz befragen, und alle die Stellen wiederholen, die sie auf dem Schauplatze gerührt habe, um zu erkennen, ob sie bis zu der nachdenkenden Furcht sind gebracht worden, und ob diese diejenige Leidenschaft bey ihnen gereiniget habe, die das Unglück, welches sie bedauern, verursacht. Einer von den Auslegern des Aristoteles behauptet, er habe nur deswegen von der Reinigung der Leidenschaften durch das Trauerspiel geredt, weiler nach dem Plato geschrieben habe, der die tragischenDichter aus seiner Republik verbannet, weil sie allzuheftig bewegen. Da er ihn also hat widerlegen wollen, und bemüht gewesen ist zu zeigen, daß es nichtgut sey, sie aus einem wohlgeordneten Staate zu ver von den Trauerspielen insbesondre. 219bannen, so hat er ihren Nutzen selbst in diese Bewegungen der Leidenschaften zu setzen gesucht, damit er sie eben dadurch, weswegen sie der andre verdammt hat, entschuldigen könne. Die Frucht des Eindrucks, welchen die Stärke des Exempels in uns macht, fehlte ihm; die Belohnung der guten und Bestrafung der bösenHandlungen, die zu unsrer Zeit ist eingeführet worden, war zu seiner Zeit nicht gebräuchlich;und da er also keinen gründlichern Nutzen in denTrauerspielen finden konnte, als den, der aus denSittensprüchen und den lehrreichen Reden, die darinnen enthalten sind, kömmt, und deren doch die Tragödie, nach seiner Meynung, entbehren kann, so hat er einen andern fest gesetzt, welches vielleicht nichts als ein eingebildeter Nutzen ist. Wenigstens wenn alle die Bedingungen, die er uns vorschreibt, ihn hervorzubringen nöthig sind, so finden sie sich so selten, daßRobortellus sie nur in dem einzigen Oedipus antrifft, daher er denn behauptet, daß Aristoteles sieuns eben nicht so nothwendig vorstelle, daß nicht ohne Nachtheil des Stückes eine davon fehlen könnte,und daß sie bey ihm nichts als Begriffe von der Vollkommenheit der Trauerspiele wären. Unsre Zeitenhaben sie alle in dem Cid gefunden, ich weis abernicht, ob in vielen andern, und wenn wir unsre Gedanken auf diese Regel wenden wollen, so werden wirgestehn müssen, daß der Beyfall viel Stücke gerechtfertiget habe, worinne man sie doch nicht beobachtet hat.


8 - Von den Trauerspielen /

Was die erste anbelangt, so ist es außer Zweifel, daß sich die Alten so wenige Freyheit dazu nahmen,daß sie ihre Tragödien nur mit sehr wenig Familienbeschäfftigten, weil dergleichen tragische Zufälle nursehr wenig Familien begegnet waren; und eben deswegen sagt der Philosoph, daß das Glück und nichtdie Kunst uns die Handlungen verschaffen müsse. Erglaubt es in einer andern Abhandlung gesagt zu ha 236 II. P. Corneille zweyte Abhandlung,ben. Gleichwohl scheint es, als ob er den Dichterneine völlige Freyheit verstattet hätte; sie können,spricht er, sich entweder dessen, was sie gehörthaben, bedienen, oder auch selbst was erfinden. Diese Ausdrücke würden die Frage entscheiden,wenn sie nicht zu allgemein wären. Weil er aber nachder unterschiedenen Zeit der Erkennung drey Arten desTrauerspiels feste setzt, so wollen wir alle dreye durchgehn, vielleicht daß wir einen Unterschied machen können, welcher diese Freyheit recht spricht. Ich werde meine Meynung um so viel kühner sagen, je weniger man mir wird vorwerfen können, daß ich dem Aristoteles widerspräche, wenn ich es ihm wenigstens nur bey einer von den drey Arten gänzlich einräume.


9 - Von den Trauerspielen /

Diese Freyheit des Dichters ist in dem 25 Capitel, welches die Entschuldigungen oder vielmehr Recht 246 II. P. Corneille zweyte Abhandlung,fertigungen, deren er sich gegen seine Tadler bedienen kann, enthält, noch deutlicher. Er muß sich, sprichter, einer von den drey Arten die Sachen auszuführen bedienen, entweder muß er sie vorstellen, wie sie gewesen sind, oder wie man sagt,daß sie gewesen sind, oder wie sie hätten seyn sollen. Hierdurch stellt er es in seine Wahl, entweder der historischen Wahrheit oder der gemeinen Meynung, welche der Grund der Fabeln ist, oder der Wahrscheinlichkeit zu folgen. Gleich drauf fügt erhinzu: Wenn man ihm vorwirft, daß er die Begebenheit nicht nach der Wahrheit abgehandelt habe, so kann er antworten, er habesie so vorgestellt, wie sie hätte geschehen sollen: giebt man ihm aber Schuld, er habeweder das eine noch das andre gethan, so kann er sich mit dem, was die gemeine Meynung davon sagt, wie in dem was von den Göttern erzählt wird, wovon der größte Theilnicht wahr ist, entschuldigen. Und kurz hernach: Oft ist es nicht die beste Art, nach welcher sie sich zugetragen haben, und nach welcher sie der Dichter beschreibt; gleichwohlhaben sie sich in der That auf diese Art zugetragen; und der Dichter folglich ist außer Schuld.Diese letzte Stelle beweiset, daß wir eben nicht verbunden sind uns von der Wahrheit zu entfernen, damit wir den Handlungen des Trauerspiels, durch dieAuszierungen der Wahrscheinlichkeit, eine beßre Art geben können, und beweiset es um so viel kräftiger, je unwidersprechlicher aus der andern von diesen drey angeführten Stellen erhellet, daß bloß die allgemei von den Trauerspielen insbesondre. 247ne Meynung uns zu rechtfertigen genug sey, wenn wir die Wahrheit nicht für uns haben, und daß wir etwas besseres daraus machen können, wenn wir die Schönheiten dieser Wahrscheinlichkeit aufsuchen. Wir laufen dadurch zwar Gefahr weniger Beyfall zu finden, doch das ist auch nur eine Sünde wider die Sorgfalt für unsre Ehre, nicht aber wider die Regelnder Schaubühne.


10 - Von den Trauerspielen /

der Dichter sey zu entschuldigen, wenn er wider eine andre als seine Kunst sündige, zum Exempel wider die Medicin oder wider die Astrologie.

11 - La Poésie Dramatique /

Mais qui est-ce qui nous peindra fortement les devoirs des hommes? Quelles seront les qualités du Poëte qui se proposera cette tâche?


12 - La Poésie Dramatique /

Parcourons les parties d'un drame, & voyons. Est-ce par le sujet qu'il en faut juger? Dans le genre honnête & sérieux, le sujet n'est pas moins important que dans la Comédie gaie, & il y est traité d'une maniere plus vraie. Est-ce par les caracteres? Ils y peuvent être aussi divers & aussi originaux, & le Poëte est contraint de les dessiner encore plus fortement. Est-ce par les passions? Elles s'y montreront d'autant plus énergiques, que l'intérêt sera plus grand. Est-ce par le style? Il y sera plus nerveux, plus grave, plus élevé, plus violent, plus susceptible de ce que nous appellons le sentiment, qualité sans laquelle aucun style ne parle au cœur. Est-ce par l'absence du ridicule? Comme si la folie des actions & des discours, lorsqu'ils sont suggérés par un intérêt mal-entendu, ou par le transport de la passion, n'étoit pas le vrai ridicule des hommes & de la vie.


13 - La Poésie Dramatique /

Le Poëte, le Romancier, le Comédien vont au cœur d'une maniere détournée, & en frappent d'autant plus sûrement & plus fortement l'ame, qu'elle s'étend & s'offre d'elle-même au coup. Les peines sur lesquelles ils m'attendrissent sont imaginaires; d'accord: mais ils m'attendrissent. Chaque ligne de l'Homme de qualité retiré du monde, du Doyen de Killerine, & de Cléveland, excite en moi un mouvement d'intérêt sur les malheurs de la vertu, & me coûte des larmes. Quel art seroit plus funeste que celui qui me rendroit complice du vicieux? Mais aussi quel art plus précieux que celui qui m'attache imperceptiblement au sort de l'homme de bien; qui me tire de la situation tranquille & douce dont je jouis, pour me promener avec lui, m'enfoncer dans les cavernes où il se refugie, & m'associer à toutes les traverses par lesquelles il plaît au Poëte d'éprouver sa constance?


14 - La Poésie Dramatique /

O quel bien il en reviendroit aux hommes, si tous les arts d'imitation se proposoient un objet commun, & concouroient un jour avec les loix pour nous faire aimer la vertu & haïr le vice! C'est au Philosophe à les y inviter; c'est à lui à s'adresser au Poëte, au Peintre, au Musicien, & à leur crier avec force: Hommes de génie, pourquoi le Ciel vous a-t-il doués? S'il en est entendu, bientôt les images de la débauche ne couvriront plus les murs de nos palais; nos voix ne seront plus des organes du crime, & le goût & les mœurs y gagneront. Croit-on en effet que l'action de deux époux aveugles qui se chercheroient encore dans un âge avancé, & qui les paupieres humides des larmes de la tendresse, se serreroient les mains, & se caresseroient, pour ainsi dire, au bord du tombeau, ne demanderoit pas le même talent & ne m'intéresseroit pas davantage que le spectacle des plaisirs violens dont leurs sens tout nouveaux s'enivroient dans l'adolescence?


15 - La Poésie Dramatique /

De quoi s'agiroit-il en effet? De disposer le poëme de maniere que les choses y fussent amenées comme l'abdication de l'empire l'est dans Cinna. C'est ainsi qu'un Poëte agiteroit la question du suicide, de l'honneur, du duel, de la fortune, des dignités & cent autres. Nos Poëmes en prendroient une gravité qu'ils n'ont pas. Si une telle scene est nécessaire, si elle tient au fond, si elle est annoncée & que le spectateur la desire, il y donnera toute son attention, & il en sera bien autrement affecté que de ces petites sentences alambiquées dont nos ouvrages modernes sont cousus.