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Tite-Live & Plutarque n'ont pas jugé si avantageusement de la conduite de Marcellus. Ils observent qu'elle donna lieu, sans doute contre son intention, à un desordre qui causa de grands maux dans la République. “Tousa ces beaux ouvrages de Sculpture, de Peinture, dit le prémier, étoient à-la-vérité des dépouilles qu'on avoit prises sur des ennemis, à qui les régles de la guerre permettoient de les enlever. Mais ce fut-là la triste époque de ce funeste goût que prirent les Ro mains pour les Arts des Grecs, qu'ils n'avoient jusques-là ni connus, ni estimés; qui les porta bientôt à piller sans scrupule dans les provinces, non seulement les maisons des Particuliers, mais aussi les Temples des Dieux; & enfin à exercer leurs vols sacriléges jusques sur les Temples de Rome, & en particulier sur

a Hostium quidem illa spolia, & parta belli jure: ceterùm inde primum initium mirandi Græcarum artium opera, licentiæque hinc sacra profanaque omnia vulgò spoliandi, factum est: quæ postremò in Romanos deos, templum id ipsum primum, quod à Marcello eximiè ornatum est, vertit. Liv. XXV. 40.

Cn. Fulvius, P. Sulpicius. Cons. ceux-là même que Marcellus avoit siAn. R.541.Av. J. C.211. magnifiquement ornés. Car, ajoute cet Historien, on ne voit plus aujourd'hui dans les Temples de l'Honneur & de la Vertu les tableaux & les statues que Marcellus y avoit placés, & qui y attiroient autrefois la curiosité des Etrangers.“


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Plutarque insiste encore plus fortementPlut. inMarc. pag.310. sur cette réflexion. “Jusqu'alors, dit-il, Rome n'avoit eu, ni même connu, ces somptuosités & ces curiosités superflues, & l'on ne trouvoit point chez elle ces ornemens gracieux de Sculpture, qui sont aujourdhui si fort recherchés. Pleine d'armes prises sur les Barbares, & de dépouilles sanglantes; couronnée de monumens de triomphes & de trophées, elle offroit aux yeux un spectacle qui avoit l'air martial, & qui convenoit parfaitement à une nation guerriére & conquérante. Le peuple cependant savoit bon gré à Marcellus d'avoir orné la ville de tant de beaux ouvrages, qui dans leur variété renfermoient toute la grace, toute la dé licatesse, tout le bon goût des Grecs. Les gens sensés ne pensoient pas de- même, & préféroient infiniment la conduite de Fabius Maximus, qui n'emporta rien de semblable de la ville de Tarente qu'il prit deux ans après; mais se contentant de l'or & de toutes les autres richesses utiles, il laissa dans leur place les tableaux & les statues des Dieux. Ce fut à cette occasion qu'il dit cette paro- Cn. Fulvius, P. Sulpicius. Cons.An. R.541.Av. J. C.211.le mémorable, Laissons aux Tarentins. leurs Dieux irrités. On reprochoit àMarcellus, prémiérement qu'il avoit suscité contre Rome la haine & l'envie, en faisant mener en triomphe, non seulement les hommes, mais les Dieux* captifs: ensuite, que d'un peuple accou tumé à faire la guerre ou à labourer ses champs, & qui ne savoit ce que c'étoit que luxe & que mollesse, il en avoit fait un peuple qui ne se piquoit plus que de finesse de goût pour les Arts, & qui ne s'entretenoit plus que de la beauté de ces sortes d'ouvrages, & de l'habileté des Ouvriers.“


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Si les Romains n'eussent amassé dans leurs conquêtes que de l'or & de l'argent, on ne pourroit pas blâmer en cela leur politique. Pour parvenir à l'Empire universel, il faloit nécessairement ôter ces richesses aux Peuples vaincus, & se les approprier. Mais pour ces mer- Cn. Fulvius, P. Sulpicius. Cons.An. R.541.Av. J. C.211.veilles de l'art, il leur auroit été beaucoup plus glorieux de les laisser où elles étoient avec l'envie qu'elles attirent, & de mettre la gloire de leur patrie, non dans l'abon dance & la beauté des tableaux & des statues, mais dans la gravité des mœurs & la noblesse des sentimens.


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Titus Livius und Plutarchus haben vonBetrachtungen über die Statuen und Gemählde, welche von dem Marcellus im Triumph aufgeführet wurden.der Aufführung des Marcellus nicht so vortheilhafft geurtheilet. Sie bemerken, daß selbige, ohne Zweifel wider seine Absicht, zueiner Unordnung Anlaß gegeben, welche inder Republick grosses Uebel verursacht. „Alle (*) diese vortrefflichen Werke der Bildhauer- und Mahlerkunst, sagt der erstere, warenzwar wirklich eine Beute, die man den Feindenabgenommen, und zu deren Wegnehmungdie Kriegsmanier die Sieger berechtigte.Allein eben dieses war der betrübte Zeit(*) Hostium quidem illa spolia, et parta belli iure: caeterum inde primum initium mirandiGraecarum artium opera, licentiaeque hincsacra profanaque omnia vulgo spoliandi factumest: quae postremo in Romanos Deos, templum id ipsum primum, quod a Marcello eximie ornatum est, vertit. Liu. XXV. 40. 482 Cn. F. Centumalus, u. P. S. Galba, Cons.d. 541. J. n. R. E. d. 211. J. v.C. G.punct, in welchem die Römer anfiengen, einen Geschmack an den Künsten der Griechen, die sie vorher weder gekannt noch geachtet hatten, zu finden, der sie kurz daraufantrieb, in denen Provinzen nicht nur dieHäuser der Privatpersonen, sondern auchdie Tempel der Götter ohne Bedenken zuplündern, und endlich gar sich auf eine verruchte Art an denen Tempeln Roms undins besondere an demjenigen selbst zu vergreiffen, den Marcellus so vortrefflich ausgezieret hatte. Denn, füget dieser Geschichtschreiber hinzu, man findet in den Tempelnder Ehre und der Tugend heut zu Tagekeines von den Gemählden und keine vonden Statuen mehr, die Marcellus hineingestellet hatte, und welche ehedem die Neugierigkeit der Fremden dahin lockte.“


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Plutarch führt diese Anmerkung nochweitläuftiger und mit stärkern Gründen aus.Er sagt: „Bis dahin hatte Rom dergleichenKostbarkeiten und überflüßige Seltenheitenweder gehabt, noch gekannt, und man trafbey ihnen keine solche einnehmenden Stückeder Bildhauer Arbeit an, die jetzt so eifrigaufgesucht werden. Die Stadt war vollvon Gewehr, welches man den Barbarenabgenommen hatte, und voll von blutigerBeute; sie war mit Denkmaalen der Triumphe und Siegszeichen gekrönet; sie stelltesich denen Augen in einem wahrhaftig Martialischen Ansehen dar, das einer kriegerischen Nation, die sich nur mit Eroberun und was sich unter ihnen zugetragen. 483gen beschäftigte, vollkommen wohl anstund.d. 541. J. n. R. E. d. 211. J. v. C. G.Nichts destoweniger wuste es das Volkdem Marcellus grossen Dank, daß er dieStadt mit so viel schönen Seltenheiten ausgezieret hatte, die in ihrer Verschiedenheitalle Annehmlichkeit, alle Zärtlichkeit, alleden guten Geschmack der Griechen in sichbegriffen.“ Vernünfftige Leute dachtennicht also, sondern zogen das Verfahren desFabius Maximus weit vor, der nichts vondergleichen Sachen aus der Stadt Tarent, die er zwey Jahr nachher eroberte, wegnahm: sondern sich mit dem Golde und allen andern Schätzen, die von einem wahren Nutzen waren, begnügte, und die Gemählde und Statuen der Götter an ihremPlatze ließ. Er bediente sich bey solcher Gelegenheit des merkwürdigen Ausspruchs:Wir wollen den Tarentinern ihre erzürnten Götter lassen. Man tadelt altdem Marcellus, erst daß er Haß und Mißgunst gegen Rom erregt, indem er nicht nurdie Menschen, sondern auch (*) die Götterselbst als Gefangene im Triumph aufgeführet: sodann, daß er aus einem Volk, welches sich nur auf den Krieg und auf den Ackerbau verstund, und welches nicht einmahlwuste, was Verschwendung, Pracht undZärtlichkeit war, ein Volk gemacht, welchessich weiter um nichts, als um einen feinen (*) Cicero berichtet das Gegentheil. Deum vero nullum violauit, nullum attigit.484 Cn. F. Centumalus, u. P. S. Galba, Cons.d. 541. J. n. R. E. d. 211. J. v. C. G. Geschmack in den Künsten bekümmerte, undwelches sich von nichts, als von der Schönheit solcher Arten von Arbeiten und von derGeschicklichkeit ihrer Verfertiger, in seinenGesprächen unterhielt.


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Hätten die Römer bey ihren Eroberungen nichts als Gold und Silber gesammlet, so könnte man ihre Staatsklugheit hierinnen nicht tadeln. Zu der allgemeinenHerrschafft zu gelangen, musten sie nothwendig die Schätze den überwundenen Völkernabnehmen, und sich zueignen. Was aberdiese Wunder der Kunst anbelangt, so wärees ihnen viel rühmlicher gewesen, wann siesie da gelassen hätten, wo sie waren, undwann sie die Ehre ihres Vaterlandes nichtin der Menge und Schönheit der Gemählde486 Cn. F. Centumalus, u. P. S. Galba, Cons.d. 541. J. n. R. E. d. 211. J. v. C. G. und Bildseulen, sondern in ernsthafften Sitten und edeln Gesinnungen gesucht hätten.


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* Man kan im Deutschen den gedoppelten Verstanddes Worts signa nicht ausdrücken, welches Bildseulen und Fahnen zugleich heissen kan.


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On trouva aussi dans Tarente des statues & des tableaux presque en aussi grand nombre qu'on en avoit trouvé dans syracuse. Les statues représentoient les Dieux de Tarente de hauteur naturelle, chacun avec les armes qui leur étoient propres, & dans la posture de combattans. Le Questeur demandant à Fabius ce qu'il vouloit qu'on fît des Dieux des Tarentins: Laissons, dit-il,aux Tarentins leurs Dieux qui les ont si mal servis, & qui sont irrités contr'eux. Il emporta seulement une statue d'Hercule, qui étoit d'une grandeur extraordinaire, & que Plutarque appelle pour cette raison le Colosse d'Hercule.strabon nous apprend qu'elle étoit d'airain, & de la main de Lysippe, le plus habile statuaire de l'Antiquité. Fabius la plaça dans le Capitole, & mit tout auprès sa propre statue.


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Il revint peu de tems après devant AthéIl assiégeune secon-de fois A-thénes avecaussi peu denes, & en forma une seconde fois le siége avec aussi peu de succès qu'à la prémiére.

(a) On les appelloit ainsi, parce qu'en un jour ils faisoient beaucoup de chemin à la course.

P. sulpic. C. Aurel. Cons.An. R. 552.Av. J. C.200.succès, &désole tou-te l'Atti-que.Liv.XXXI. 26.Repoussé honteusement par les assiégés, il alla de nouveau ravager les campagnes. Après le prémier siége il n'avoit détruit que les tombeaux qu'il avoit trouvés hors de la ville: maintenant, pour ne rien épargner de tout ce que la Religion devoit rendre inviolable, il fit bruler & démolir tous les Temples des bourgs & villages de la contrée. Le marbre qui se trouvoit en abondance dans l'Attique, travaillé par les excellens Ouvriers qui savoient mettre cette matiére en œuvre, avoit orné tout le pays de ces édifices sacrés, que ce Prince sacrifia pour-lors à sa fureur & à sa vengeance. Non content de raser les Temples, & de renverser les statues des Dieux, il fit encore mettre en piéces toutes les pierres qui étoient restées entiéres, afin qu'il ne restât aucun vestige de tant de beaux monumens, & qu'on n'en pût pas montrer même les ruïnes. Après une si glorieuse expédition, il se retira en Béotie. Un Roi, si peu maître de sa colére, & qui se livre à de tels excès, n'en mérite guéres le nom.


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Man fand auch in Tarent beynahe eineeben so grosse Anzahl Bildseulen und Bilder,als man in Syracus gefunden hatte. DieBildseulen stellten die Götter von Tarent inihrer natürlichen Grösse vor, jeden mit seinen ihm gehörigen Waffen, in der Stellungals ob sie stritten. Der Quästor fragte denFabius, was man mit den Göttern der Tarentiner anfangen solle:Wir wollen, sagte er, ihnen ihre erzürnten Götter lassen.und was sich unter ihnen zugetragen. 41 Nur die einzige Bildseule des Herkules, weld. 543. J. n. R. E. d. 209. J. v. C. G.che von einer ausserordentlichen Grösse war, und den Plutarchus deßwegen den Colossus von einem Hercules nennt, nahm er mit sich. Strabo meldet uns, sie sey von Erzt und von der Hand des Lysippus, eines der berühmte sten Künstler des Alterthums, gewesen. Fabius stellte sie ins Kapitol, und sein eignes Bild nicht weit darvon.


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Wenig Zeit darnach kam er wieder vor Athen, und unternahm zum zweitenmale,wiewohl mit eben so schlechtem Fortgange, als und was sich unter ihnen zugetragen. 449 das erstemahl, die Belagerung davon. Dad. 552. J. n. R. E. d. 200. J. v. C. G.ihn die Belagerten mit Schimpf zurück getrieben hatten, verheerte er von neuen das ganze Gebiete umher. Nach der ersten BeFortgange, und verheert ganz Attika. LiviusXXXI. 26.lagerung hatte er nur die Gräber, welche er ausser der Stadt gefunden hatte, zerstört: jetzt ließ er alle Tempel der Flecken und Dörfer der ganzen Gegend verbrennen und niederreissen, damit er ja nichts verschonen möchte, was die Religion unverletzbar machte. Der Marmor, der sich in Attika in grossem Ueberflusse fand, und den die geschicktesten Künstler, die mit dieser Materie umzugehen wusten, bearbeitet hatten, hatte dasganze Land mit diesen heiligen Gebäuden, diedieser Fürst damals seiner Wuth und Rachgier aufopferte, ausgeziert. Er begnügte sichdamit nicht, die Tempel dem Erdboden gleichzu machen, und die Bildsäulen der Götterumzuwerffen; sondern er ließ auch alle Steine, die noch ganz geblieben waren, in Stücken zerschlagen, damit nicht eine Spur von so vielen herrlichen Denkmälern übrig bliebe, und man auch nicht einmal die Ueberbleibsel davon zeigen könnte. Nach einem so rühmlichen Feldzuge begab er sich nach Böotien zurück. Ein König, der seines Zorns so wenig mächtig ist, und der sich Ausschweiffungen von dieser Art überläßt, verdient nicht einmal den Namen eines Königs.


42 - Thyest /

Er selbst ist Priester; er selbst hält das blutige Gebeth, und läßt aus schrecklichem Munde das Sterbelied tönen. Er selbst stehet am Altare, befühlt die dem Tode Geweihten, legt sie zurechte, und ergreift den Stahl. Er selbst giebt Acht, und kein einziger des Seneca. Opfergebrauch wird übergangen. Der Hayn erzittert; der ganze Pallast schwankt auf dem durchschütterten Boden, und drohet bald hier bald dahin zu stürzen. Oben zur Linken schießt ein Stern durch den Himmel, und ein schwarzer Schweif bemerkt seine Bahn. Der in das Feuer gespritzte Wein wird Blut; dreymal entfällt dem Haupte das Diadem; die Bildsäulen weinen, und ein jeder wird von diesen Vorbedeutungen gerührt. Nur Atreus allein bleibt unbeweglich und sich selbst gleich, und hört nicht auf die drohenden Götter zu schrecken. Länger will er nicht verweilen, er springt wieder zu dem Altare, und schielet mit grimmigen Blicken um sich. So irret ein hungriges Tiegerthier in den Gangetischen Wäldern zwischen zwey jungen Stieren. Es ist auf den einen Raub so begierig, wie auf den andern, und nur ungewiß, welchen es zuerst zerreissen solle. Jezt bleckt es den Rachen auf diesen; jezt bleckt es ihn auf jenen zurück, und hält seinen Hunger in Zweifel. Nicht anders betrachtet der ruchlose Atreus die Schlachtopfer seines verfluchten Zornes, und steht bey sich an, welches er zuerst, und welches er hernach abthun wolle. Es wäre gleichviel, aber doch steht er bey sich an, und freuet sich, über seine verruchte That zu künsteln.


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UN seul Citoyen qui n'étoit pas fort riche, mais qui avoit une grande ame, fit à ses dépens la Place-des-Victoires, & érigea par reconnaissance une Statue à son Roi. Il fit plus que sept cens mille Citoyens n'ont encore fait dans ce siécle. Nous possédons dans Paris de quoi acheter des Royaumes; nous voyons tous les jours ce qui manque à notre Ville, & nous nous contentons de murmurer! On passe devant le Louvre, & on gémit de voir cette façade, monument de la grandeur de Louis XIV. du zéle de Colbert & du génie de Perrault, cachée par des bâtimens de Gots & de Vandales. Nous courons aux Spectacles, & nous sommes indignés d'y entrer d'une maniére si incommode & si dégoûtante, d'y être placés si mal à notre aise, de voir des salles si grossiérement construites, des théâtres si mal entendus, & d'en sortir avec plus d'embarras & de peine qu'on n'y est entré. Nous rougissons avec raison de voir les Marchés publics établis dans des rues étroites, étaler la mal-propreté, répandre l'infection & causer des désordres continuels. Nous n'avons que deux Fontaines dans le grand goût, & il s'en faut bien qu'elles soient avantageusement placées. Toutes les autres sont dignes d'un village. Des quartiers immenses demandent des Places publiques; & tandis que l'Arc-de-Triomphe de la Porte S. Denis, la Statue équestre de Henri le Grand, ces deux Ponts, ces deux Quais superbes, ce Louvre, ces Tuileries, ces Champs-Elisées égalent ou surpassent les beautés de l'ancienne Rome; le centre de la Ville obscur, resserré, hideux, représente les tems de la plus honteuse barbarie. Nous le disons sans cesse; mais jusqu'à quand le dirons-nous sans y remédier?


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UN seul Citoyen qui n'étoit pas fort riche, mais qui avoit une grande ame, fit à ses dépens la Place-des-Victoires, & érigea par reconnaissance une Statue à son Roi. Il fit plus que sept cens mille Citoyens n'ont encore fait dans ce siécle. Nous possédons dans Paris de quoi acheter des Royaumes; nous voyons tous les jours ce qui manque à notre Ville, & nous nous contentons de murmurer! On passe devant le Louvre, & on gémit de voir cette façade, monument de la grandeur de Louis XIV. du zéle de Colbert & du génie de Perrault, cachée par des bâtimens de Gots & de Vandales. Nous courons aux Spectacles, & nous sommes indignés d'y entrer d'une maniére si incommode & si dégoûtante, d'y être placés si mal à notre aise, de voir des salles si grossiérement construites, des théâtres si mal entendus, & d'en sortir avec plus d'embarras & de peine qu'on n'y est entré. Nous rougissons avec raison de voir les Marchés publics établis dans des rues étroites, étaler la mal-propreté, répandre l'infection & causer des désordres continuels. Nous n'avons que deux Fontaines dans le grand goût, & il s'en faut bien qu'elles soient avantageusement placées. Toutes les autres sont dignes d'un village. Des quartiers immenses demandent des Places publiques; & tandis que l'Arc-de-Triomphe de la Porte S. Denis, la Statue équestre de Henri le Grand, ces deux Ponts, ces deux Quais superbes, ce Louvre, ces Tuileries, ces Champs-Elisées égalent ou surpassent les beautés de l'ancienne Rome; le centre de la Ville obscur, resserré, hideux, représente les tems de la plus honteuse barbarie. Nous le disons sans cesse; mais jusqu'à quand le dirons-nous sans y remédier?


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Il y a aujourd'hui beaucoup plus d'argent monnoyé dans le Royaume, qu'il n'en possédoit quandLouis XIV. dépensa quatre cens millions & davantage à Versailles, à Trianon, à Marly: & ces quatre cens millions à vingt-sept & vingt-huit livres le marc, font aujourd'hui beaucoup plus de sept cent millions. Les dépenses de trois bosquets auroient suffi pour les embellissemens nécessaires à la Capitale. Quand un Souverain fait ces dépenses pour lui, il témoigne sa grandeur: quand il les fait pour le public, il témoigne sa magnanimité. Mais dans l'un & dans l'autre cas, il encourage les Arts, il fait circuler l'argent, & rien ne se perd dans ses entreprises, sinon les remises faites dans les pays étrangers pour acheter chérement d'anciennes Statues mutilées, tandis que nous avons parmi nous desPhidias & des Praxiteles.