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scipion arme trois cens Cavaliers Romains aux dépens de pareil nombre de siciliens. Il choisit dans les Légions les plus anciens soldats, & les plus expérimentés. Il prend toutes les mesures nécessaires pour son grand dessein. Il régle quelques affaires de sicile. Indibilis renouvelle la guerre en Espagne. Ba- taille dans laquelle Indibilis est tué, & son Armée défaite. Mandonius & les autres auteurs de la révolte sont livrés aux Romains. Lelius ravage l'Afrique avec sa Flotte. Allarme de Carthage. Mesures que prennent les Carthaginois pour se mettre en état de défense. Ma- sinissa vient trouver Lelius, & se plaint de la lenteur de scipion. Lelius retour- ne en sicile. Magon reçoit les convois de Carthage. Locres reprise sur les Carthaginois. Avarice & cruauté de Pleminius & des Romains dans la ville de Locres. Combat dans cette ville entre les Romains mêmes. Pleminius traité cruellement par deux Tribuns. scipion donne gain de cause à Pleminius. Celui- ci fait mourir les Tribuns avec une cruauté inouïe. Maladie répandue dans l'Armée du Consul Licinius. La Mére des Dieux, appellée la Mére Idée, estscipion et Licinius Cons.apportée de Pessinonte à Rome. scipionAn. R. 547.Av. J. C.205.Nasica est déclaré le plus homme de bien de toute la République. Arrêt du sénat contre les douze Colonies qui avoient refusé de payer leur contingent. On ordonne le payement des sommes prêtées à la République par les Particuliers. Députés de Locres envoyés à Rome. Plainte douloureuse des Locriens contre Plemi- nius. Fabius parle contre scipion avec beaucoup d'aigreur. Le sénat nomme des Commissaires pour examiner l'affaire de Pleminius, & les plaintes formées contre scipion. Les Commissaires par- tent pour Locres. Pleminius est condanné, & envoyé à Rome. Les Commissaires arrivent à syracuse. scipio est pleinenement justifié. Retour des Commissai- res à Rome. Mort de Pleminius. sci- pion comblé de louanges dans le sénat. Réflexion sur la conduite de Fabius à l'égard de scipion.
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Lorsqu'ils furent près d'arriver, M. Valerius Falton, l'un des Députés, prit les devans pour annoncer dans la ville l'arrivée prochaine de la Déesse, & avertir qu'on cherchât le plus digne de recevoir la Déesse, comme l'Oracle de Delphes l'avoit ordonné. Ce fut un grand embarras pour le sénat, de se voir obligé de décider quel étoit le plus homme de bien de la Républi- scipion et Licinius Cons. que. Il(a)n'y avoit point de citoyen, ditAn. R. 547.Av. J. C.205.Tite-Live, qui n'eût préféré sans hésiter cette victoire remportée à juste titre, à tous les commandemens & à toutes les dignités qu'on pouvoit obtenir par les suffrages du sénat ou du Peuple. Parcourez(b)tous les Fastes, dit un autre Auteur, & tous les triomphes qui y sont rapportés, & vous reconnoîtrez qu'il n'est point de gloire plus éclatante que celle de tenir le prémier rang parmi les gens de bien. Il y a donc dans la Vertu une grandeur bien réelle, puisqu'elle doit être préférée à tout ce qu'il y a de plus brillant & de plus recherché. Mais on sera bien étonné de voir que parmi tant de grands hommes d'une si haute réputation & d'un mérite si généralement reconnu qui étoient alors à Rome, une distinction si honorable tomba sur un jeune homme qui n'avoit pas encore vingt-sept ans. C'étoit Publius scipion, surnomméscipionNasica estdéclaré leplus hommede bien detoute laRépubli-que. Nasica, fils de Cneus qui étoit mort en Espagne. Il est bien fàcheux que l'Histoire ne nous apprenne point quelles qualités déterminérent le sénat à prononcer ce jugement.
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Le jeune scipion eut ordre d'aller jusqu'à Ostie au devant de la Déesse avec toutes les Dames Romaines, de la tirer du vaisseau
(a) Veram certè victoriam ejus rei sibi quisque mallet, quàm ulla imperia honoresve suffragio seu Patrum seu Plebis delatos.
(b) Explica totos fastos, constitue omnes currus triumphales, nihil tamen morum principatu speciosius reperies. Val. Max. VIII. 15.
scipion et Licinius Cons.An. R. 547.Av. J. C.205.sueton.in Tib. cap.2.qui la portoit, & de la mettre entre les mains des Dames. Quand le vaisseau fut entré dans le Tibre, il arriva, s'il en faut croire les Historiens, un accident qui causa une grande surprise & une grande douleur: le vaisseau s'arrêta tout d'un coup, sans qu'il fût possible de le faire avancer. Alors une des Dames Romaines, nommée Claudia Quinta, dont la réputation avoitApp.été jusques-là équivoque, (c'étoit sa trop grande parure qui avoit donné lieu à ces mauvais bruits) pria les Dieux que si les soupçons contre sa vertu étoient sans fondement, le vaisseau, auquel elle avoit attaché sa ceinture pour le tirer, la suivît: ce qui arriva dans le moment. scipion y étant entré, prit la Déesse des mains des Prêtres, & la transporta sur le bord, où elle fut reçue par les Dames Romaines. se succédant les unes aux autres pour partager un si glorieux fardeau, elles entrérent dans la ville, dont tout le peuple étoit sorti pour aller au devant de la Déesse; & par-tout où elle passoit, on avoit mis devant les portes des maisons des vases où fumoit l'encens pour honorer son passage. En même tems tout retentissoit des priéres qu'on lui adressoit, pour lui demander d'entrer dans Rome avec bonté comme dans son domicile, & d'y établir sa résidence. Enfin elles la déposérent dans le Temple de la Victoire sur le Mont Palatin, & ce jour devint dans la suite un jour de fête pour les Romains. Il n'y eut point de si petit citoyen qui n'al- Cornel. et sempron. Cons. lâ{??} porter son offrande au Mont Palatin.An. R. 547.Av. J. C.205. Les jours suivans on fit la cérémonie du (a)Lectisterne, & l'on représenta des Jeux qui furent appellés Megalesia, c'est-à-dire,Les grands Jeux, du nom de la Déesse,Grande Mére des Dieux.5 - /
Le jeune scipion eut ordre d'aller jusqu'à Ostie au devant de la Déesse avec toutes les Dames Romaines, de la tirer du vaisseau
(a) Veram certè victoriam ejus rei sibi quisque mallet, quàm ulla imperia honoresve suffragio seu Patrum seu Plebis delatos.
(b) Explica totos fastos, constitue omnes currus triumphales, nihil tamen morum principatu speciosius reperies. Val. Max. VIII. 15.
scipion et Licinius Cons.An. R. 547.Av. J. C.205.sueton.in Tib. cap.2.qui la portoit, & de la mettre entre les mains des Dames. Quand le vaisseau fut entré dans le Tibre, il arriva, s'il en faut croire les Historiens, un accident qui causa une grande surprise & une grande douleur: le vaisseau s'arrêta tout d'un coup, sans qu'il fût possible de le faire avancer. Alors une des Dames Romaines, nommée Claudia Quinta, dont la réputation avoitApp.été jusques-là équivoque, (c'étoit sa trop grande parure qui avoit donné lieu à ces mauvais bruits) pria les Dieux que si les soupçons contre sa vertu étoient sans fondement, le vaisseau, auquel elle avoit attaché sa ceinture pour le tirer, la suivît: ce qui arriva dans le moment. scipion y étant entré, prit la Déesse des mains des Prêtres, & la transporta sur le bord, où elle fut reçue par les Dames Romaines. se succédant les unes aux autres pour partager un si glorieux fardeau, elles entrérent dans la ville, dont tout le peuple étoit sorti pour aller au devant de la Déesse; & par-tout où elle passoit, on avoit mis devant les portes des maisons des vases où fumoit l'encens pour honorer son passage. En même tems tout retentissoit des priéres qu'on lui adressoit, pour lui demander d'entrer dans Rome avec bonté comme dans son domicile, & d'y établir sa résidence. Enfin elles la déposérent dans le Temple de la Victoire sur le Mont Palatin, & ce jour devint dans la suite un jour de fête pour les Romains. Il n'y eut point de si petit citoyen qui n'al- Cornel. et sempron. Cons. lâ{??} porter son offrande au Mont Palatin.An. R. 547.Av. J. C.205. Les jours suivans on fit la cérémonie du (a)Lectisterne, & l'on représenta des Jeux qui furent appellés Megalesia, c'est-à-dire,Les grands Jeux, du nom de la Déesse,Grande Mére des Dieux.6 - /
Scipio wafnet dreyhundert Römische Reiter auf Unkosten einer gleichen Anzahl Sicilianer. Er sucht unter den Legionen die ältesten und erfahrensten Soldaten aus. Er nimmt alle nöthige Maaßregeln zu seinem grossen Unternehmen. Er bringt einige Sachen Siciliens in Richtigkeit. Jndibilis fängt in Spanien von neuen Krieg an. Schlacht, in welcher Jndibilis umkommt, und seine Armee gänzlich zerstreuet wird. Mandoniusund die übrigen Urheber der Rebellion werdenden Römern überliefert. Lälius verwüstet Afrika mit seiner Flotte. Plötzliches Schrecken derStadt Carthago. Maaßregeln, welche die Carthaginenser nehmen, sich in Vertheidigungsstand zu setzen. Masinissa findet sich bey dem Läliusein, und beschwert sich über die Langsamkeit des Scipio. Lälius geht nach Sicilien zurück. Mago erhält Verstärkungen von Carthago. Locri wird den Carthaginensern abgenommen. Geitz und Grausamkeit des Pleminius und der Römer in der Stadt Locri. Gefecht, das unter den Römern selbst in dieser Stadt entstehet. Zween Obersten gehen mit dem Pleminius sehr grausam um. Scipio giebt dem Pleminius Recht. Dieser läßt die Obersten auf eine unerhörte Art hinrichten. Kranckheit, die unter der Armee des Consuls Licinius einreißt. Die Mutter der Götter, Namens Mutter Jdäa, wird von Peßinus nach Rom gebracht. Scipio Nasica wird vor den rechtschaffensten Mann der ganzen Republik erklärt. Schluß des Raths wider die zwölf Pflanzftädte, die, ihren gesetzten Beytrag zu zahlen, sich geweigert. Man verordnet die Bezahlung der Summen, die dem Staate von Privatpersonen waren dargeliehen worden. Abgeordnete, die von Locri nach Rom abgeschickt worden. Wehmüthige Klage der Locrenser wider den Plemi nius. Fabius redet mit vieler Erbitterung wider den Scipio. Der Rath ernennt Bevollmächtig8 - /
Als sie nicht mehr weit davon waren, gieng einer von den Abgeordneten, Valerius Falton voraus, um der Stadt die nahe Ankunftder Göttin kund zu thun, und Anstalt zu machen, daß man den ehrlichsten Mann aussuche, welcher, dem Befehle des Delphischen Orakels gemäß, der würdigste sey, die Göttin zu empfangen. Der Senat gerieth in keine geringe Verwirrung, da er sich gezwungen sahe zu entscheiden, welches der wackerste Mann in der Republik sey.Es war kein einzigerBürger, sagt Livius,welcher nicht ohneAnstand einen so schön erlangten Siegallen Aemtern und Ehren, zu welchenman durch die Wahl des Volks oder des Senats gelangen konnte, vorgezogen hätte. (*) Durchsucht alle Geschichts=
(*)Veram certe victoriam eius rei ſibi quisquemallet, quam vlla imperia honoresue ſuffra-gio ſeu Patrum ſeu plebis delatos.
272 P. C. Scipio, u. P. L. Crassus, Cons.d. 547. J. n. R. E. d. 205. J. v. C. G.bücher, sagt ein andrer Schriftsteller,betrachtet alle Triumphe, welche darinne erzehlt werden, ihr werdet keinen erhabnern Ruhm finden, als den Ruhm, der erste unter den ehrlichsten Leutenzu seyn.(*) Es liegt also in der Tugendeine wirkliche Grösse, weil sie allem vorzuziehen ist, was man glänzendes und ausgesuchtes hat. Man wird sich aber sehr wundern,wenn man siehet, daß unter so viel grossenMännern, deren Verdienste und Ruhm in der Scipio Nasica wird für den ehrlichsten Mann in der ganzen Republik erkläret. Stadt allgemein bekannt waren, diese so ehrenvolle Unterscheidung einem jungen Menschen zufiel, welcher damahls noch nicht 27. Jahr alt war. Es war Publius Scipio, mit dem Zunahmen Nasica, ein Sohn desCurus, welcher in Spanien geblieben war.Es ist verdrüßlich, daß uns die Geschichte dieEigenschaften nicht nennet, welche den Senat, dieses Urtheil zu fällen, bewogen.9 - /
Der junge Scipio erhielt Befehl, der Göttin bis nach Ostia mit allen Römischen Matronen entgegen zu gehen, sie aus dem Schiffe zu nehmen, welches sie trug, und sie hernach den Frauenzimmern einzuhändigen. Alsdas Schif in die Tiber eingelauffen war,so ereignete sich ein Zufall, welcher, wenn man den Historienschreibern glauben kan, eine grosse Bestürzung und Betrübniß ver
(*)Explica totos faſtos, conſtitue omnes currustriumphales, nihil tamen morum principatuſpecioſius reperies. Valerius Max. VIII. 15.
und was sich unter ihnen zugetragen. 273 ursachte: das Schiff nemlich blieb auf eind. 547. J. n. R. E. d. 205. J. v. C. G.mahl stehen, und man konnte es unmöglich weiter bringen. Hierauf bat eine Römische Dame, mit Nahmen Claudia Quinta, deren Ruff bisher sehr zweydeutig gewesenwar, (zu dieser übeln Nachrede hatte ihreallzugrosse Liebe zum Putze Gelegenheit gegeben) die Götter, daß, wenn der Argwohngegen ihre Tugend falsch wäre, das Schiff, an welches sie ihren Gürtel, um es fort zu ziehen, gebunden hatte, ihr folgen möge: wel ches auch den Augenblick geschahe. Scipiostieg in das Schiff, nahm die Göttin von den Händen der Priester, und brachte sie ans Ufer, wo sie von dem Frauenzimmer angenommen ward. Sie wechselten im Tragenab, damit alle an dieser ehren - vollen LastTheil haben möchten, und begaben sich indie Stadt, aus welcher alles Volk der Göttin entgegen gegangen war. Ueberall, wo sie vorbey zog, hatte man an die Thüren der Häuser Gefässe mit Weyhrauch gesetzt, welcher ihr zu Ehren brennete. Zugleich erschalleten überall die Gebeter, welche man an sie richtete, und worinne man sie ersuchte, mit Gnade in Rom einzuziehen, und ihren beständigen Sitz daselbst zu nehmen. Endlichwar sie in dem Tempel des Sieges auf dempalatinischen Berge niedergesetzt, und dieserTag ward in der Folge den Römern einFesttag. Es war kein Bürger so geringe, daß er nicht sein Opfer auf den palatinischen Berg gebracht hätte. Die folgenden Tage 274 M. C. Cethegus, u. P. S. Tuditanus, Cons.d. 547. J. n. R. E. d. 205. J. v. C. G. brachte man mit den Ceremonien des Lectisterniums zu, und stellte Spiele an, welcheden NahmenMegalesia, das ist,die grossen Spiele, von dem Nahmen der Göttin,der grossen Mutter der Götter, bekamen.10 - /
Der junge Scipio erhielt Befehl, der Göttin bis nach Ostia mit allen Römischen Matronen entgegen zu gehen, sie aus dem Schiffe zu nehmen, welches sie trug, und sie hernach den Frauenzimmern einzuhändigen. Alsdas Schif in die Tiber eingelauffen war,so ereignete sich ein Zufall, welcher, wenn man den Historienschreibern glauben kan, eine grosse Bestürzung und Betrübniß ver
(*)Explica totos faſtos, conſtitue omnes currustriumphales, nihil tamen morum principatuſpecioſius reperies. Valerius Max. VIII. 15.
und was sich unter ihnen zugetragen. 273 ursachte: das Schiff nemlich blieb auf eind. 547. J. n. R. E. d. 205. J. v. C. G.mahl stehen, und man konnte es unmöglich weiter bringen. Hierauf bat eine Römische Dame, mit Nahmen Claudia Quinta, deren Ruff bisher sehr zweydeutig gewesenwar, (zu dieser übeln Nachrede hatte ihreallzugrosse Liebe zum Putze Gelegenheit gegeben) die Götter, daß, wenn der Argwohngegen ihre Tugend falsch wäre, das Schiff, an welches sie ihren Gürtel, um es fort zu ziehen, gebunden hatte, ihr folgen möge: wel ches auch den Augenblick geschahe. Scipiostieg in das Schiff, nahm die Göttin von den Händen der Priester, und brachte sie ans Ufer, wo sie von dem Frauenzimmer angenommen ward. Sie wechselten im Tragenab, damit alle an dieser ehren - vollen LastTheil haben möchten, und begaben sich indie Stadt, aus welcher alles Volk der Göttin entgegen gegangen war. Ueberall, wo sie vorbey zog, hatte man an die Thüren der Häuser Gefässe mit Weyhrauch gesetzt, welcher ihr zu Ehren brennete. Zugleich erschalleten überall die Gebeter, welche man an sie richtete, und worinne man sie ersuchte, mit Gnade in Rom einzuziehen, und ihren beständigen Sitz daselbst zu nehmen. Endlichwar sie in dem Tempel des Sieges auf dempalatinischen Berge niedergesetzt, und dieserTag ward in der Folge den Römern einFesttag. Es war kein Bürger so geringe, daß er nicht sein Opfer auf den palatinischen Berg gebracht hätte. Die folgenden Tage 274 M. C. Cethegus, u. P. S. Tuditanus, Cons.d. 547. J. n. R. E. d. 205. J. v. C. G. brachte man mit den Ceremonien des Lectisterniums zu, und stellte Spiele an, welcheden NahmenMegalesia, das ist,die grossen Spiele, von dem Nahmen der Göttin,der grossen Mutter der Götter, bekamen.