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1 - L'art du Theatre /

Legoût que vous avez pour la Comédie eſt devenu chez vous unepaſſion, puiſque n'ayant pu vous borner au plaiſir de la voir joüer ſur L'Art du Théâtre. les Théâtres publics, votre plus grande ſatisfaction eſt de la repré- ſenter vous-même. La mode ſemble autoriſer votre penchant. Paris eſt plein de Théâtres particuliers, & tout le monde veut être Acteur. Comme il faut s'acquitter le mieux qu'il eſt poſſible de tout ce que l'on entreprend, vous avez cru qu'il vous falloit des conſeils pour réuſ- ſir dans un art que vous trouviez difficile, & vous m'avez fait l'honneur de vous adreſſer à moi pour avoir un guide dans vos amuſemens de Théâtre. Mais ce n'eſt pas aſſez, Madame, de raiſonner ſur quelques rôles dont on s'eſt chargé, & d'apprendre à les joüer plûtôt par mé- chanique que par connoiſſance. Il faut ſe mettre en état de joüer par réflexion, & ſçavoir les vrais principes de l'art. Et comment les apprendre? ſi perſonne ne s'eſt donné L'Art du Théâtre. la peine de les écrire; ſi les Comé- diens eux-mêmes ſont obligés de paſ- ſer la vie à développer chez eux, à force de pratique, des régles qu'il auroit fallu ſçavoir avant de commencer, & que l'on ne parvient à connoître que lorſqu'on n'eſt plus en état d'en faire uſage. Mon pere a compo- ſé un petit Traité, qui a pour titre,Penſées ſur la Déclamation; cet ouvrage eſt rempli des réflexions les plus fines & les plus délicates; mais combien de lecteurs ſe ſont trompés en croyant l'avoir parfaitement entendu! Il eſt preſque impoſſible de bien concevoir les coups de maître qui rendent un Acteur excellent, & ſupérieur dans ſon art, ſans être auparavant bien inſtruit des moyens par leſquels on peut atteindre à la médiocrité; & lire les penſées ſur la Déclamation avant d'avoir appris l'art de déclamer, c'eſt vouloir pein- L'Art du Théâtre. dre ſans avoir étudié le deſſein. Je ne cherche point ici à rien ajoûter à cet ouvrage, que je reſpecte autant que celui qui l'a écrit. Je vais ſeulement, Madame, vous détailler les petits principes qu'il faut apprendre les premiers, & qui vous ſerviront d'acheminement à l'étude d'un traité, dans lequel vous trouverez après, le vrai ſublime du Théâtre.


2 - L'art du Theatre /

* Je ſçais que dans cet article je ſuis entierement oppoſé au ſentiment de mon pere, comme on peut le voir dans ſes penſées ſur la Déclamation. Le reſpect que je dois à ſa déciſion, le reconnoiſſant pour mon maître dans l'art du Théâtre, ſuffit pour me perſuader que j'ai tort; mais j'aicru que ma réflexion, vraie ou fauſſe, ne ſeroit pas inutile au Lecteur.


3 - L'art du Theatre /

Il faut que l'expreſſion ſoit naturelle; cependant on croit aſſez communément qu'on ne doit pas s'en tenir aux bornes exactes de la nature. Elles feroient, dit-on, peu d'effet, & ne produiroient qu'un jeu froid. Mon pere a coutume de dire, que pour être frappant, il faut aller deux doigts au-delà du naturel; mais que ſi l'on paſſe cette meſure d'une ligne, on eſt ſur le champ outré & déſagréable. Cette façon de parler explique à merveille le danger où l'Acteur eſt continuellement d'exprimer ou trop ou trop peu. Examinons cependant ſi l'on ne pourroit pas trouver dans la nature, des modéles, qui parfaitement ſuivis, donneroient l'extrême vérité accompagnée de la vigueur néceſſaire. Obſervons le monde: je ne dis pas ſeulement ce monde choiſi qui ſe pique du bel air; je dis le monde en général, & plû- L'Art du Théâtre. tôt les petits que les grands. Ceux- ci accoutumés par l'uſage & la politeſſe à ne ſe point laiſſer entraîner au premier mouvement en préſence d'autrui, peuvent fournir peu d'exemples de l'expreſſion vive. Mais les hommes d'un rang moins élevé, qui s'abandonnent plus aiſément aux impreſſions qu'ils reçoivent, le peuple qui ne ſçait point contraindre ſes ſentimens, ce ſont-là les vrais modéles de la forte expreſſion. C'eſt chez eux que l'on peut voir l'accablement de la douleur, l'abaiſſement d'un ſuppliant, l'orgueil mépriſant du vainqueur, la fureur portée à l'excès. C'eſt-là qu'on trouve plus que par tout ailleurs les exemples du grand tragique. Ajoutons-y ſeulement un vernis de politeſſe, & tout ſera parfait. En un mot il faut exprimer comme le peuple, & ſe pré- ſenter comme les grands.


4 - L'art du Theatre /

Mon pere, dans ſon Poëme Italien, ſur l'art de repréſenter, dit que celui qui veut joüer la Comédie, doit s'attacher à l'eſpéce de rôle qui convient à ſon talent, mais ſur tout à ſa L'Art du Théâtre. figure & à ſa voix. Ce principe eſt trop ſage pour que je puiſſe m'en écarter. Car je ne m'aviſerai point de dire que tout Comédien doit avoir une belle figure & une voix flateuſe. Cela peut être vrai pour ceux qui joüent le Tragique & le haut Comique; mais rien n'eſt plus contraire à la raiſon que cette idée, ſi l'on enviſage tous les autres rôles de la Comédie. Pour jouer Nicolle dans le Bourgeois Gentilhomme, Martine dans les Femmes Sçavantes, & mille autres, ſans contredit la figure d'une Payſanne groſſière, eſt de beaucoup préférable à une taille de Nymphe, & une voix dure y convient mieux qu'une plus douce. Il en eſt de même des rôles de Vieille, des Payſans, des Peres ridicules & même des Valets. Celui qui dans ces caractères aura une taille fine & délicate, une voix fluttée, & ſur tout L'Art du Théâtre. une phyſionomie noble, démentira ſans ceſſe la vérité & le plaiſant de ſon perſonnage. En un mot M. Guillaume doit avoir la figure peſante, Thomas Diaphorus doit montrer un air ſot, & ce ne ſont point là des traits de beauté.


5 - Die Schauspielkunst /

Wir haben die Uebersetzung dieses Stücks unsern Lesern schon im vorhergehenden Stücke versprochen. Es ist nur in diesem Jahre in Paris auf sieben und einen halben Bogen in Octav herausgekommen; und verdienet wegen der vielen vortrefflichen Anmerkungen, die es ungeachtet seiner Kürze enthält, daß wir es ganz mittheilen. Der ältere Riccoboni, der Vater unsers Verfassers, hat sich schon um die Schauspielkunst durch seinen Tractat von der Declamation, und sein italienisches Gedichte, von der Kunst zu agiren sehr verdient gemacht, und wir werden nicht ermangeln, ehestens beydes, in einer deutschen Kleidung, auch in unsre Beyträge einzurücken.


6 - Die Schauspielkunst /

Der Geschmack, den Sie an den Schauspielen haben, ist bey Jhnen zu einer Leidenschaft geworden. Sie begnügen sich nicht bloß mit dem Vergnügen sie vorstellen zu sehen; Sie führen sie selbst mit vielem Eifer auf. Die Mode scheinet ihre Neigung zu rechtfertigen. Paris ist voller kleinen Theater, und jedermann will ein Schauspieler seyn. Weil man alles, was man unternimmt, so gut wie möglich ausführen muß, so haben Sie geglaubt, guten Rath nöthig zu haben, um in einer Kunst, die Sie schwer befanden, glücklich zu seyn. Sie haben sich deswegen an mich gewandt, und mich zu ihrem Führer bey ihren theatralischen Ergötzungen erlesen. Allein, Madame, es ist nicht genug, daß man über einige Rollen, die man übernommen hat, vernünftig zu reden weis, und daß man sie mehr durch Gewohnheit als durch Kenntniß andern lehren kann: man muß sich in den Stand setzen, mit Ueberlegung spielen zu können, indem man die wahren Grundsätze der Kunst inne hat. Wie aber soll man diese ler

I. Die Schauspielkunst.

nen? da sich niemand sie aufzusetzen die Mühe genommen; da die Schauspieler selbst genöthiget sind in ihrem ganzen Leben, Regeln, durch die öftre Uebung, auseinander zu wickeln, die sie, ehe sie angefangen, hätten wissen sollen, und die man nicht eher kennen lernt, als bis man nicht mehr im Stande ist sie zu brauchen. Mein Vater hat ein kleines Werk verfertiget, welches Gedanken über die Declamation heißt. Es ist voller feinen und zärtlichen Betrachtungen. Allein wie viel Leser haben sich betrogen, wenn sie es vollkommen zu verstehen geglaubt haben. Es ist beynahe unmöglich, die Meisterstücke, welche einen Schauspieler vortrefflich und in seiner Kunst vorzüglich machen, wohl einzusehen, wenn man nicht vorher von den Wegen, nur zum Mittelmäßigen zu gelangen, wohl unterrichtet ist. Gedan ken aber über die Declamation zu lesen, ehe man die Kunst zu declamiren gelernt hat, heißt malen wollen, ohne die Zeichenkunst vorher begriffen zu haben. Es ist meine Absicht nicht, zu diesem Werke, welches ich eben so hoch schätze als den, der es geschrieben hat, etwas hinzu zu setzen. Jch will Jhnen nur, Madame, die kleinen Grundsätze davon absondern, die man zu allererst wissen muß, und welche zur Einleitung eines Werks dienen können, in welchem Sie hernachmals das wirklich Erhabene des Theaters finden werden.


7 - Die Schauspielkunst /

* Jch weis, daß ich in diesem Punkte ganz anderer Mey nung als mein Vater bin, wie man aus seinen Gedanken über die Declamation ersehen kann. Die Hochachtung, die ich seinen Aussprüchen schuldig bin, indem ich ihn für meinen Meister in der Kunst des Theaters erkennen muß, überzeuget mich genugsam, daß ich unrecht habe; ich habe aber doch geglaubt, daß meine Betrachtung, sie mag nun wahr oder falsch seyn, dem Leser nützlich seyn könne.

8 - Die Schauspielkunst /

Der Ausdruck muß natürlich seyn: gleichwohl glaubt man gemeiniglich, daß man eben nicht nöthig habe sich so genau an die Natur zu binden. Wenn man es thäte, sagt man, würde die Wirkung sehr ge

I. Die Schauspielkunst.

ringe und das Spiel sehr frostig seyn. Mein Vater pflegt zu sagen, wenn man rühren wolle, so müsse man zwey Finger breit über das Natürliche gehen; so bald man aber dieses Maaß nur um eine Linie überschreite, so werde das Spiel alsobald übertrieben und unangenehm. Diese Art zu reden drückt die beständige Gefahr, worinne der Schauspieler ist, entweder in seinem Ausdrucke zu schwach oder zu stark zu seyn, ungemein wohl aus. Unterdessen wollen wir doch untersuchen, ob man nicht in der Natur Muster finden könne, welche, wenn man ihnen genau folget, die äußerste Wahrheit, mit der nöthigen Lebhaftigkeit verbunden, an die Hand geben. Wir wollen die Menschen betrachten, doch nicht allein die, die sich artiger Sitten befleißigen, sondern die Menschen überhaupt, und vielmehr die Geringen als die Vornehmen. Diese haben zu viel Lebensart und Klugheit, als daß sie sich durch die erste Bewegung in Gegenwart eines andern sollten hinreißen lassen, sie können uns also wenige Beyspiele eines lebhaften Ausdruckes geben. Allein Leute von einem weniger vornehmen Stande, die sich ihren Eindrücken leichter überlassen, und der Pöbel, welcher seine Empfindungen nicht zu bändigen weis, das sind die wahren Muster eines starken Ausdrucks. Bey ihnen findet man die Niedergeschlagenheit der Betrübniß, die Niederträchtigkeit eines Bittenden, den verachtenden Stolz eines Siegers, und die aufs äußerste getriebene Raserey. Bey ihnen findet man häufiger, als sonst wo, Beyspiele des hohen tragischen. Hiermit darf man nur ein wenig Wohlanständigkeit verbinden, und alles wird gut seyn. Kurz, man muß sich

I. Die Schauspielkunst.

ausdrücken wie der Pöbel, und betragen wie Leute von Stande.


9 - Die Schauspielkunst /

Mein Vater sagt in seinem italienischen Gedichte, von der Vorstellungskunst, daß sich jeder, welcher in einer Komödie spielen wolle, genau an die Rollen

I. Die Schauspielkunst.

halten müsse, die mit seinem Naturelle, besonders aber, die mit seiner Figur und Stimme überein kommen. Dieser Grundsatz ist allzuweise, als daß ich mich im geringsten davon entfernen sollte: denn ich will mir nicht in Sinn kommen lassen zu behaupten, daß alle Schauspieler von einer schönen Gestalt und angenehmen Stimme seyn müssen. Bey denen, welche tragische und hohe komische Rollen spielen wollen, ist es zwar wahr, in Ansehung der komischen Rollen überhaupt aber kann nichts falscher seyn. Zu der Rolle des Nicolle im bürgerlichen Edelmanne, der Martine in den gelehrten Weibern, und hundert andern wird sich die Gestalt einer groben Bäuerinn weit besser schicken, als die Gestalt einer zärtlichen Nymphe, und eine harte Sprache wird weit anständiger seyn, als eine weiche. Eben so ist es mit den Rollen der Alten, der Bauern, der lächerlichen Väter und so gar der Bedienten. Ein Mensch von einer zärtlichen und feinen Gestalt, von einer biegsamen Stimme, und besonders von einer edeln Gesichtsbildung wird bey dergleichen Charakteren beständig der Wahrheit und dem Lustigen seiner Person Schaden thun. Kurz, Mons. Guillaume muß eine schwerfällige Gestalt haben, und Thomas Diaphoirus muß ein dummes Ansehen haben, beydes aber ist keine Schönheit.