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Mézeray, plus hardi que judicieux, fortifie ces soup-çons; & celui qui vient de faire imprimer le sixiéme Tome des Mémoires de Condé fait ses efforts pour donner au miserable Ravaillac les complices les plus respectables. N'y a-t-il donc pas assez de crimes sur la Terre? Faut-il encor en chercher où il n'y en a point?


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On accuse à la fois le Pere Alagona, Jesuite, oncle du Duc de Lerme; tout le Conseil Espagnol, la ReineMarie de Médicis, la Maîtresse de Henri IV, Madame de Verneuil, & le Duc d'Espernon. Choisissez donc. Si la Maîtresse est coupable, il n'y a pas d'apparence que l'Epouse le soit; si le conseil d'Espagne a mis dans Naples le coûteau à la main de Ravaillac, ce n'est donc pas le Duc d'Espernon qui l'a séduit dans Paris, lui queRavaillac appeloit Catholique à gros grain, comme il est prouvé au Procès; lui qui n'avoit jamais fait que desactions généreuses; lui qui d'ailleurs empêcha qu'on ne tuât Ravaillac à l'instant qu'on le reconnut tenant son coûteau sanglant, et qui vouloit qu'on le réservât à la Question & au supplice.


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On accuse à la fois le Pere Alagona, Jesuite, oncle du Duc de Lerme; tout le Conseil Espagnol, la ReineMarie de Médicis, la Maîtresse de Henri IV, Madame de Verneuil, & le Duc d'Espernon. Choisissez donc. Si la Maîtresse est coupable, il n'y a pas d'apparence que l'Epouse le soit; si le conseil d'Espagne a mis dans Naples le coûteau à la main de Ravaillac, ce n'est donc pas le Duc d'Espernon qui l'a séduit dans Paris, lui queRavaillac appeloit Catholique à gros grain, comme il est prouvé au Procès; lui qui n'avoit jamais fait que desactions généreuses; lui qui d'ailleurs empêcha qu'on ne tuât Ravaillac à l'instant qu'on le reconnut tenant son coûteau sanglant, et qui vouloit qu'on le réservât à la Question & au supplice.


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On accuse à la fois le Pere Alagona, Jesuite, oncle du Duc de Lerme; tout le Conseil Espagnol, la ReineMarie de Médicis, la Maîtresse de Henri IV, Madame de Verneuil, & le Duc d'Espernon. Choisissez donc. Si la Maîtresse est coupable, il n'y a pas d'apparence que l'Epouse le soit; si le conseil d'Espagne a mis dans Naples le coûteau à la main de Ravaillac, ce n'est donc pas le Duc d'Espernon qui l'a séduit dans Paris, lui queRavaillac appeloit Catholique à gros grain, comme il est prouvé au Procès; lui qui n'avoit jamais fait que desactions généreuses; lui qui d'ailleurs empêcha qu'on ne tuât Ravaillac à l'instant qu'on le reconnut tenant son coûteau sanglant, et qui vouloit qu'on le réservât à la Question & au supplice.


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Il y a des preuves, dit Mezeray, que des Prêtres avoient mené Ravaillac jusqu'à Naples. Je répons, qu'il n'y a aucune preuve. Consultez le Procès criminel de ce monstre, vous y trouverez tout le contraire.


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Ravaillac persiste toujours à dire dans ses Interrogatoires: J'ai cru bien faire en tuant un Roi qui vouloit faire la guerre au Pape, j'ai eu des visions, des révélations, j'ai cru servir Dieu: je reconnais que je me suis trompé, & que je suis coupable d'un crime horrible, je n'y ai été jamais excité par personne. Voilà la substance de toutes ses réponses. Il avoue que le jour de l'assassinat il avoit été dévotement à la Messe; il avoue qu'il avoit voulu plusieurs fois parler au Roi pour le détourner de faire la guerre en faveur des Princes hérétiques; il avoue que le dessein de tuer le Roi l'a déja tenté deux fois; qu'il y a résisté; qu'il a quitté Paris pour se rendre le crime impossible; qu'il y est retourné vaincu par son Fanatisme. Il signe l'un de ses Interrogatoires, François Ravaillac.


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Ses Complices étoient la superstition & la fureur qui animerent Jean Chatel, Pierre Barriere, Jacques Clement. C'étoit l'esprit de Poltrot qui assassina le Duc de Guise; c'étoient les maximes de Baltazar Gerard, assassin du Grand Prince d'Orange. Ravaillac avoit été Feuillant, & il suffisoit alors d'avoir été Moine pour croire que c'étoit une œuvre méritoire de tuer un Prince ennemi de sa Religion. On s'étonne qu'on ait attenté plusieurs fois sur la vie de Henry IV, le meilleur des Rois; on devroit s'étonner que les assassins n'ayent pas été en plus grand nombre. Chaque Superstitieux avoit continuellement devant les yeux Aode assassinant le Roi des Philistins, Judith se prostituant à Holoferne pour l'égorger dormant entre ses bras, Samuel coupant par morceaux un Roi prisonnier de guerre, envers qui Saul n'osoit violer le droit des Nations. Rien n'avertissoit alors que ces cas particuliers étoient des exceptions, des inspirations, des ordres exprès qui ne tiroient point à conséquence; on les prenoit pour la Loi générale. Tout encourageoit à la démence, tout consacrait le parricide. Il me paraît enfin bien prouvé par l'esprit de superstition, de fureur & d'ignorance qui dominoit, & par la connaissance du cœur humain, & par les Interrogatoires deRavaillac, qu'il n'eut aucun complice. Il faut surtout s'en tenir à ces Confessions faites à la mort devant les Juges. Ces Confessions prouvent expressément que Jean Chatel avoit commis son parricide dans l'espérance d'être moins damné, et Ravaillac, dans l'espérance d'être sauvé.


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Ses Complices étoient la superstition & la fureur qui animerent Jean Chatel, Pierre Barriere, Jacques Clement. C'étoit l'esprit de Poltrot qui assassina le Duc de Guise; c'étoient les maximes de Baltazar Gerard, assassin du Grand Prince d'Orange. Ravaillac avoit été Feuillant, & il suffisoit alors d'avoir été Moine pour croire que c'étoit une œuvre méritoire de tuer un Prince ennemi de sa Religion. On s'étonne qu'on ait attenté plusieurs fois sur la vie de Henry IV, le meilleur des Rois; on devroit s'étonner que les assassins n'ayent pas été en plus grand nombre. Chaque Superstitieux avoit continuellement devant les yeux Aode assassinant le Roi des Philistins, Judith se prostituant à Holoferne pour l'égorger dormant entre ses bras, Samuel coupant par morceaux un Roi prisonnier de guerre, envers qui Saul n'osoit violer le droit des Nations. Rien n'avertissoit alors que ces cas particuliers étoient des exceptions, des inspirations, des ordres exprès qui ne tiroient point à conséquence; on les prenoit pour la Loi générale. Tout encourageoit à la démence, tout consacrait le parricide. Il me paraît enfin bien prouvé par l'esprit de superstition, de fureur & d'ignorance qui dominoit, & par la connaissance du cœur humain, & par les Interrogatoires deRavaillac, qu'il n'eut aucun complice. Il faut surtout s'en tenir à ces Confessions faites à la mort devant les Juges. Ces Confessions prouvent expressément que Jean Chatel avoit commis son parricide dans l'espérance d'être moins damné, et Ravaillac, dans l'espérance d'être sauvé.


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Ses Complices étoient la superstition & la fureur qui animerent Jean Chatel, Pierre Barriere, Jacques Clement. C'étoit l'esprit de Poltrot qui assassina le Duc de Guise; c'étoient les maximes de Baltazar Gerard, assassin du Grand Prince d'Orange. Ravaillac avoit été Feuillant, & il suffisoit alors d'avoir été Moine pour croire que c'étoit une œuvre méritoire de tuer un Prince ennemi de sa Religion. On s'étonne qu'on ait attenté plusieurs fois sur la vie de Henry IV, le meilleur des Rois; on devroit s'étonner que les assassins n'ayent pas été en plus grand nombre. Chaque Superstitieux avoit continuellement devant les yeux Aode assassinant le Roi des Philistins, Judith se prostituant à Holoferne pour l'égorger dormant entre ses bras, Samuel coupant par morceaux un Roi prisonnier de guerre, envers qui Saul n'osoit violer le droit des Nations. Rien n'avertissoit alors que ces cas particuliers étoient des exceptions, des inspirations, des ordres exprès qui ne tiroient point à conséquence; on les prenoit pour la Loi générale. Tout encourageoit à la démence, tout consacrait le parricide. Il me paraît enfin bien prouvé par l'esprit de superstition, de fureur & d'ignorance qui dominoit, & par la connaissance du cœur humain, & par les Interrogatoires deRavaillac, qu'il n'eut aucun complice. Il faut surtout s'en tenir à ces Confessions faites à la mort devant les Juges. Ces Confessions prouvent expressément que Jean Chatel avoit commis son parricide dans l'espérance d'être moins damné, et Ravaillac, dans l'espérance d'être sauvé.


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Il le faut avouer, ces monstres étoient fervens dans la Foi. Ravaillac se recommande en pleurant à St. Fran-çois son Patron, & à tous les Saints: il se confesse avant de recevoir la Question; il charge deux Docteurs auxquels il s'est confessé, d'assurer le Greffier que jamais il n'a parlé à personne du dessein de tuer le Roi; il avoue seulement qu'il a parlé au Pere d'Aubigni Jesuite de quelques visions qu'il a euës, & le Pere d'Aubigni dit très-prudemment qu'il ne s'en souvient pas; enfin le Criminel jure jusqu'au dernier moment sur sa damnation éternelle, qu'il est seul coupable, & il le jure plein de repentir. Sont-ce-là des raisons? Sont-ce-là des preuves suffisantes?


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Il le faut avouer, ces monstres étoient fervens dans la Foi. Ravaillac se recommande en pleurant à St. Fran-çois son Patron, & à tous les Saints: il se confesse avant de recevoir la Question; il charge deux Docteurs auxquels il s'est confessé, d'assurer le Greffier que jamais il n'a parlé à personne du dessein de tuer le Roi; il avoue seulement qu'il a parlé au Pere d'Aubigni Jesuite de quelques visions qu'il a euës, & le Pere d'Aubigni dit très-prudemment qu'il ne s'en souvient pas; enfin le Criminel jure jusqu'au dernier moment sur sa damnation éternelle, qu'il est seul coupable, & il le jure plein de repentir. Sont-ce-là des raisons? Sont-ce-là des preuves suffisantes?


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Cependant l'Editeur du sixiéme Tome des Mémoires de Condé insiste encore; il recherche un passage des Mémoires de L'Etoile, dans lequel on fait dire à Ravaillac dans la Place de l'exécution: On m'a bien trompé quand on m'a voulu persuader que le coup que je ferois seroit bien reçu du Peuple, puisqu'il fournit lui-même des chevaux pour me déchirer.


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Premierement, ces paroles ne sont point rapportées dans le Procès Verbal de l'exécution. Secondement, il est vrai peut-être que Ravaillac dit, ou voulut dire: On m'a bien trompé quand on me disoit, le Roi est haî, on se réjouira de sa mort. Il voyoit le contraire, & que le Peuple le regrettoit; il se voyoit l'objet de l'horreur publique, il pouvoit bien dire, on m'a trompé. En effet, s'il n'avoit jamais entendu justifier dans les conversations le crime de Jean Chatel; s'il n'avoit pas eu les oreilles rebattues des maximes fanatiques de la Ligue, il n'eût jamais commis ce parricide. Voilà l'unique sens de ces paroles.


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Mezeray, welcher mehr Verwegenheit als Beurtheilung besaß, bestärket diesen Argwohn; und der Herausgeber des sechsten Theils der Denkwürdigkei ten des Prinzen von Conde, giebt sich die äußerste Mühe, dem elenden Ravaillac die aller ehrwürdigsten Mitverbrecher zu geben. Sind denn nicht Laster genug auf der Welt? Muß man sie auch da suchen, wo keine sind?


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Man beschuldiget zugleich den Jesuiten, Pater Alagona, einen Vetter des Herzogs von Lerme; den ganzen spanischen Rath, die Königinn Maria von Medicis, die MaitresseHeinrichs des IVten, die Heinrichs des IV. Frau von Verneuil, und dem Herzoge von Espernon. Man wähle also. Wenn die Maitresse Schuld hat, so ist es nicht wahrscheinlich, daß die Gemahlinn zugleich Schuld haben solle. Wenn der spanische Rath dem Ravaillac in Neapel das Mordmesser in die Hand gegeben hat, so kann ihn der Herzog von Espernon in Paris nicht verführet haben; er, welchen Ravaillac den Catholiken von Schrot und Korne nannte, wie man aus dem Processe sieht; er, welcher nichts als lauter großmüthige Handlungen geübet hatte; er, welcher es verhinderte, daß man den Ravaillac nicht auf der Stelle tödtete, so bald man das blutige Messer bey ihm fand, und welcher durchaus wollte, daß man ihn der Tortur und der Bestrafung aufbehalten sollte.