Suchbegriff: pyrr
Treffer: 50

1 - /

DAns L'Histoire que renferme la fin du Volume précédent, & le commencement de celui-ci, je n'ai point eu Tite-Live pour guide: j'ai lieu de craindre qu'on ne s'en aperçoive que trop. Nous avons perdu la seconde Décade de cet Historien, qui contenoit la guerre contre les Tarentins & contre Pyrrhus, la fin de celle des Samnites, la prémiére Guerre Punique, & les événemens de l'intervalle qui s'est écoulé jusqu'à la seconde. A la vérité nous a- vons les Supplémens de Freinshé mius, qui a ramassé avec un tra AVERTISSEMENT.vail immense, & un discernement merveilleux, une infinité de pas sages répandus de côté & d'autre dans les Auteurs, pour remplir les lacunes & les vuides de Tite- Live, & en faire une histoire suivie. On ne peut trop estimer un Ouvrage si utile, ou plutôt si nécessaire, & composé avec tant d'exactitude, & même avec tant d'élégance: mais ce n'est point Ti te-Live. Rien n'est au dessus du mérite de cet illustre Historien. Il a égalé, par la beauté & la noblesse de son stile, la grandeur & la gloire du Peuple dont il a écrit l'histoire. Il est par-tout clair, intelligible, agréable: mais quand il entre dans des matiéres importantes, il s'éléve en quelque maniére au dessus de lui même, pour les traiter avec un soin particulier, & avec une espéce de complai sance. Il rend présente l'action qu'il décrit, il la met sous les yeux; il ne la raconte pas, il la montre. AVERTISSEMENT. Il peint d'après nature le génie & le caractére des Personnages qu'il fait paroître sur la scéne, & leur met dans la bouche les paroles toujours conformes à leurs sentimens & à leurs différentes situations. Sur-tout, il a l'art merveilleux de tenir tellement les Lecteurs en suspens par la variété des événemens, & d'intéresser si vivement leur curiosité, qu'ils ne peuvent quiter le récit d'une histoire, avant qu'elle soit entiérement terminée.


2 - /

Vers le tems de la descente de Pyrrhus dans l'Italie, les Romains firent un Traité avec les Carthaginois, où l'on voit les mêmes conventions que dans les précédens. Voici ce qu'on y avoit ajouté. „Que si les uns ou les autres font alliance par é crit avec Pyrrhus, ils mettront cette condition, qu'il leur sera permis de porter du secours à celui qui sera attaqué. Que soit que l'un ou l'autre des deux peuples soit attaqué, ce seront toujours les Car avant-propos.thaginois qui fourniront les vaisseaux, soit pour le transport des soldats ou des vivres, soit pour le combat; mais que les uns & les autres payeront leurs troupes de leurs propres deniers. Que les Carthaginois secourront les Romains même sur mer, s'il en est besoin. Que l'on ne forcera point l'équipage de sortir d'un vaisseau malgré lui.“


3 - /

Vers le tems de la descente de Pyrrhus dans l'Italie, les Romains firent un Traité avec les Carthaginois, où l'on voit les mêmes conventions que dans les précédens. Voici ce qu'on y avoit ajouté. „Que si les uns ou les autres font alliance par é crit avec Pyrrhus, ils mettront cette condition, qu'il leur sera permis de porter du secours à celui qui sera attaqué. Que soit que l'un ou l'autre des deux peuples soit attaqué, ce seront toujours les Car avant-propos.thaginois qui fourniront les vaisseaux, soit pour le transport des soldats ou des vivres, soit pour le combat; mais que les uns & les autres payeront leurs troupes de leurs propres deniers. Que les Carthaginois secourront les Romains même sur mer, s'il en est besoin. Que l'on ne forcera point l'équipage de sortir d'un vaisseau malgré lui.“


4 - /

Il paroit par le dernier Traité conclu du tems de Pyrrhus, & par le silence des His toriens sur la marine des Romains avant les guerres Puniques, que jusques-là les Ro

(a) Naves Antiatium, partim in navalia Romæ subductæ, partim incensæ. Lib. VIII. 14.

(b) Duo imperia eo anno dari cœpta per populum, utraque pertinentia ad rem militarem ... alterum, ut Duumviros navales classis ornandæ reficiendæque causâ idem populus juberet. Liv. IX. 30.

Avant-propos. mains n'avoient guéres tourné leurs soins du côté de la mer, quoiqu'ils ne l'eussent pas entiérement négligée; ensorte que s'il s'agissoit d'avoir une Flotte considérable pour une guerre, ils nétoit pas en état de la mettre sur pié: & que c'est par cette raison qu'ils stipulent que les Carthaginois leur fourniroient des vaisseaux.


5 - /

Il y a eu de tems en tems, comme on le voit ici, des Traités & des Alliances entre les Romains & les Carthaginois, mais ja mais de véritable amitié. Ils se craignoient, & peut-être aussi se haïssoient naturellement. Le refus que firent en dernier lieu les Romains du secours que Carthage leur fit offrir contre Pyrrhus, marque un peuple qui ne vouloit point avoir d'obligation aux Carthaginois, & qui prévoyoit peut-être dès lors une rupture. En effet le dernier Traité entre ces deux peuples fut suivi de près de la prémiére Guerre Punique.


6 - /

Après qu'à leur exemple & par leur secours une Légion Romaine, comme nous l'avons raporté dans le Volume précédent, eut traité de la même sorte la ville de Rhége, les Mamertins, soutenus de ces dignes Alliés, devinrent très puissans, & causérent bien de l'inquietude aux Syracusains & aux Carthaginois, entre lesquels l'empire de la Sicile étoit alors partagé. Cette puissance fut de courte durée. Les Romains, aussi- tôt qu'ils eurent terminé la guerre contre Pyrrhus, aiant tiré vengeance de la perfide Légion qui avoit envahi Rhége, & aiant rendu la ville à ses anciens habitans, les Mamertins, demeurés seuls & sans appui, ne furent plus en état de résister aux forces des Syracusains. Le sentiment de leur foiblesse, & la vue du danger prochain où ils se trouvoient de tomber entre les mains de leurs ennemis, les obligérent de recourir aux Romains, & d'implorer leur secours. Mais la I. guerre Punique.Hiéron ne leur laissa pas le tems de respirer. Il les attaqua vivement, & remporta sur eux une victoire considérable, par laquelle il se voyoit en état de les réduire à se rendre à sa discrétion. Mais un secours imprévu les tira de cette extrémité.


7 - /

J'ai dit que les Horloges étoient incon nues à Rome avant le Consulat de Valé re. Un ancien Auteur, selon Pline, en faiPlin. VII.60.soit remonter le prémier usage plus haut, jusqu'à la onziéme année avant la guerre de Pyrrhus: mais Pline lui-même infirme ceté moignage. Le (a) Cadran Solaire que Va lére apporta à Rome, aiant été dressé pour le climat de Catane, se trouva ne pas convenir au climat de Rome, & ne rendoit pas les heures au juste. Environ cent ans après, le Censeur Marcius Philippus en plaça un autre plus régulier tout près de celui de Valére. Dans l'intervalle ils devinrent assez communs à Rome, comme il paroit par un fragment de Plaute qu'Au lu-Gelle nous a conservé. C'est un Parasite affamé qui parle. Puissent (b) les

(a) Quod cùm ad clima Siciliæ descriptum, ad horas Romæ non conveniret, Marcius Philippus Censor aliud juxtà constituit. Censorin. de Die Natali, cap. 22.


(b) Ut illum dii perdant, primus qui horas rep
perit,
Quique adeo primus hîc statuit solarium,
Qui mihi comminuit misero articulatim diem!
Nam me puero uterus hic erat solarium,
Multo omnium istorum optumum & verissimum,
Ubi iste monebat esse, nisi cùm nihil erat.
Nunc etiam quod est, non est, nisi soli lubet.
Itaque adeo jam oppletum est oppidum solariis.
Major pars populi aridi reptant fame.
M. Valer. M. Otacil. Cons.An. R.489.Av. J. C.263.Dieux perdre celui qui le prémier a inventé, & qui le prémier a apporté à Rome cette horloge, qui pour mon malheur coupe le jour en je ne sai combien de parcelles. Autrefois la faim étoit pour moi la meilleure & la plus sure horloge. Au prémier signal qu'elle me donnoit, je pouvois prendre de la nourriture, à moins que je n'en manquasse. Mais aujourd'hui j'ai beau en avoir, c'est comme si je n'en avois point. Je ne puis manger que quand il plaît au Soleil, il faut en consulter le cours. Toute la ville est pleine d'horloges; & cette rare invention fait secher de faim la plus grande partie du peuple.


8 - /

On donna le signal du combat. La Flotte des Carthaginois étoit composée de cent trente vaisseaux, & commandée par Annibal, le même dont on a déja parlé. Il montoit une galére à sept rangs de ra mes, qui avoit appartenu à Pyrrhus. Les Carthaginois, à qui l'échec qu'ils venoient de recevoir n'avoit pas encore appris à ne point mépriser leurs ennemis, s'avancent fiérement, moins pour combattre, que pour recueillir les dépouilles dont ils se croyoient déja maitres. Ils furent pourtant un peu étonnés de ces machines, qu'ils voyoient élevées sur la proue de chaque vaisseau, & qui étoient nouvelles pour eux. Mais ils le furent bien plus, quand ces mêmes machines, abaissées tout d'un coup, & lancées avec force contre leurs vaisseaux, les accrochérent malgré eux, & changeant la forme du combat les obligérent à en venir aux mains comme si on eût été sur terre. C'étoit le fort des Romains de combattre de pié ferme. C'est pourquoi, lorsqu'ils en vinrent à l'abordage par le moyen de leurs corbeaux, ils eurent une

(a) Polybe fait une description fort détaillée de cette machine, mais fort obscure. Il y a plusieurs sortes de Corbeaux. On peut voir la dissertation de Mr. Follart sur cette matière.Polybe Liv. I. pag. 83. &c.

Cn. Cornel. C. Duil. Cons.An. R.492.Av. J. C.260.grande supériorité sur des ennemis qui ne les surpassoient qu'en agilité & en adresse pour la manœuvre, mais qui leur étoient inférieurs dans tout le reste. Aussi ne purent-ils soutenir l'attaque des Romains. Le carnage fut horrible. Les Carthaginois perdirent trente vaisseaux, parmi lesquels étoit celui du Général, qui se sauva avec peine dans une chaloupe.


9 - /

welcher den Krieg wider die Taren tiner und den Pyrrhus, das Endedes Samnitischen Krieges, den er sten Punischen Krieg, und die Bege benheiten, die sich in dem Zeit-Raumebis zu dem andern zugetragen, in sichfaßte. Wir haben zwar wohl dieErgänzungen des Freinsheim, dermit einer unbeschreiblichen Arbeit undeiner wunderbaren Richtigkeit imUrtheilen eine unendliche AnzahlStellen gesammlet hat, die hie undda in den alten Schriftstellern zer streut sind, um die Lücken und leerenRäume des Livius auszufüllen, undeine vollständige Geschichte daraus zumachen. Ein so nützliches oder viel mehr so nothwendiges Werk, dasmit so vieler Richtigkeit, ja selbst mitso vieler Schönheit ausgearbeitet ist,kann man nicht hoch genug schätzen.Aber es ist kein Livius. Nichts istüber die Verdienste dieses fürtrefli chen Geschichtschreibers zu setzen. Erhat durch die Schönheit und die Ho heit seiner Schreibart die Grösse undden Ruhm des Volks erreicht, dessen

10 - /

Gegen die Zeit als Pyrrhus nach Italien herüberd. 447. J. n. E. R. d. 278. J. v. C. G.kam, errichteten die Römer einen Tractat mit den Car thaginensern, in welchen man sich über eben die Dingeverglichen, welche man in den vorhergehenden sieht. FolPolyb. III180.gendes hatte man hinzugefügt: æDaß wenn ein oderder andere Theil ein schriftliches Bündniß mit demLiv. Epist. XIII.Pyrrhus errichtet, so wird er diese Bedingung hinzu fugen, daß es ihm erlaubt seyn soll, demjenigen, derangegriffen wird, Hülfe zu leisten. Es werde vonbeyden Völkern das eine oder das andere angegriffen,so sollen allemahl die Carthaginenser die Schiffe her geben, so wohl zu Ubersetzung der Soldaten und Le bensmittel, als zum Kriege selbst; doch soll so wohldas eine, als das andre seine Truppen von seinem eig nen Gelde besolden. Daß die Carthaginenser denRömern auch zur See Beystand leisten, wenn es nö thig ist. Daß man die Mannschaft eines Schiffesnicht zwingen wird wider Willen heraus zu gehen.“


11 - /

Gegen die Zeit als Pyrrhus nach Italien herüberd. 447. J. n. E. R. d. 278. J. v. C. G.kam, errichteten die Römer einen Tractat mit den Car thaginensern, in welchen man sich über eben die Dingeverglichen, welche man in den vorhergehenden sieht. FolPolyb. III180.gendes hatte man hinzugefügt: æDaß wenn ein oderder andere Theil ein schriftliches Bündniß mit demLiv. Epist. XIII.Pyrrhus errichtet, so wird er diese Bedingung hinzu fugen, daß es ihm erlaubt seyn soll, demjenigen, derangegriffen wird, Hülfe zu leisten. Es werde vonbeyden Völkern das eine oder das andere angegriffen,so sollen allemahl die Carthaginenser die Schiffe her geben, so wohl zu Ubersetzung der Soldaten und Le bensmittel, als zum Kriege selbst; doch soll so wohldas eine, als das andre seine Truppen von seinem eig nen Gelde besolden. Daß die Carthaginenser denRömern auch zur See Beystand leisten, wenn es nö thig ist. Daß man die Mannschaft eines Schiffesnicht zwingen wird wider Willen heraus zu gehen.“


12 - /

dem Pyrr hus.

13 - /

Es erhellt aus dem letztern Tractate, der zur Zeitdes Pyrrhus geschlossen worden, und aus dem Still schweigen der Geschichtschreiber über das Seewesen derRömer von den Punischen Kriegen, daß die Römer bisdahin beynahe gar nicht ihre Gedanken auf das See wesen gerichtet hatten, ob sie es gleich nicht gänzlichverabsäumten, so daß, wenn eine ansehnliche Flotte zueinem Kriege erfordert wurde, sie nicht im Stande wa ren dieselbe aufzubringen, und aus dieser Ursache ver glich man sich dahin, daß die Carthaginenser sie mitSchiffen versehen sollten.


14 - /

Es sind von Zeit zu Zeit, wie man hier sieht, Tra ctaten und Bündnisse zwischen den Römern und denCarthaginensern gewesen, aber niemahls eine wahreFreundschaft. Sie fürchteten und haßten sich auch viel leicht wechselsweise. Das, was die Römer zuletzt tha ten, da sie die Hulfe ausschlugen, die ihnen Carthagowider den Pyrrhus anbieten ließ, zeigt von einem Vol ke, das den Carthaginensern keine Verbindlichkeitschuldig seyn wollte, und vielleicht schon damahls einenBruch voraus sahe. In der That erfolgte sehr bald

nach dem letzten Tractate zwischen diesen beydenVölkern der PunischeKrieg.


15 - /

Als nach ihrem Beyspiele und vermittelstihrer Hülfe eine Römische Legion, wie wires in dem vorhergehenden Bande erzehlt haben, der Stadt Rhegium auf gleiche Artmitgespielt hatte, so kamen die Mamertiner,die von diesen würdigen Alliirten unterstütztwurden, zu einer sehr grossen Macht, undverursachten den Syrakusanern und den Carthaginensern viele Unruhe, zwischen welchendazumahl die Herschaft von Sicilien getheiltwar. Diese Macht war von kurzer Dauer. Die Römer übten gleich, nachdem sie 4 Die Geschichte vom ersten Punischen Kriege. den Krieg wider den Pyrrhus geendigt hatten, Rache an der ungetreuen Legion, dieRhegium überfallen hatte, und gaben dieStadt ihren alten Einwohnern wieder. DieMamertiner blieben alsdenn allein und ohneHülfe, und waren nicht länger im Standeder Macht der Syrakusaner zu widerstehen.Die Empfindung ihrer Schwäche und derAnblick der nahen Gefahr, ihren Feinden indie Hände zu fallen, nöthigten sie ihre Zuflucht zu den Römern zu nehmen, und dieselben um Hülfe anzusprechen. Aber Hieroließ ihnen keine Zeit sich zu erhohlen. Ergrif sie aus aller Macht an, und erhielt einengrossen Sieg über sie, durch welchen er sichin dem Stande sahe, sie dahin zu bringen,daß sie sich seiner Gnade überlassen mußten.Aber eine unvermuthete Hülfe errettete sie ausdiesen mißlichen Umständen. Hannibal,(*)General der Carthaginenser, welcher sich dazumahl von ungefähr auf den Liparischen Inseln nahe bey Sicilien befand, fürchtete,nachdem er den Sieg des Hiero vernommen,daß, wenn er Meßina gänzlich unterdrückte,die Macht der Syrakusaner seinem Vaterlande gefährlich werden möchte. Deswe

(*) Die Nahmen Hannibal, Asdrubal, Adherbal,Hanno, und andre von dieser Art waren zuCarthago sehr gebräuchlich. Man sieht wohl,daß der Hannibal, der hier vorkommt, der grosse Hannibal nicht ist.

Die Geschichte vom ersten Punischen Kriege. 5gen begab er sich eiligst zu dem Hiero, undunter dem Vorwande ihm zu seinem SiegeGlück zu wünschen, hielt er ihn einige Tagelang auf, und verhinderte ihn, daß er nicht,wie es seine Absicht war, auf der Stelle nachMeßina gieng. Dieser falsche Freund begabsich unterdessen zuerst in die Stadt, und weiler fand, daß die Mamertiner in Bereitschaftstunden sich dem Uberwinder zu ergeben, sohielt er sie davon zurück, indem er ihnen mächtige Hülfe versprach, und selbst einen Theilseiner Truppen in die Stadt hinein legte.