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Polybius, Hist.p.

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Polyb. Hiſt. p.

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Le Sénat formoit le Conseil de l'Etat, & étoit comme l'ame de toutes les délibérations publiques, à peu près comme celui de Rome. Quand les sentimens étoient uniformes, & que tous les suffrages se réunissoient, alors le Sénat décidoit souverainement & en dernier ressort. Lorsqu'il y avoit partage, & qu'on ne convenoit point, les affaires étoient portées devant le Peuple, & dans ce cas le pouvoir de décider lui étoit dévolu. Il est aisé de comprendre quelle sagesse il y avoit dans ce réglement, & combien il étoit propre à arrêter les ca bales, à concilier les esprits, à appuyer & à faire dominer les bons conseils, une Compagnie comme celle-là étant extrêmement jalouse de son autorité, & ne consentant pas facilement à laisser passer à un autre corps les affaires dont elle étoit saisie. Po lybe remarque, que tant que le Sénat fut le maitre des affaires, l'Etat fut gouverné avec beaucoup de sagesse, & que toutes les entreprises eurent un grand succès.


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On ne voit point, je crois, dans l'AnVénalitéde chargesinconnuedans l'Antiquité.tiquité aucune trace qui marque que les Dignités, soit de l'Etat, soit de la Judicature, y ayent jamais été vénales; & ce que dit ici Aristote des dépenses qui se faisoient à Carthage pour y parvenir, tombe sans doute sur les présens par lesquels on achetoit les suffrages de ceux qui conféroient les charges; ce qui, comme le remarque aussi Polybe, étoit fort ordinaire parmi les CarPolyb. VI.497. thaginois, chez qui nul gain n'étoit hon teux. Il n'est donc pas étonnant qu'Aristo te condanne un usage, dont il est aisé de voir combien les suites peuvent être funes- tes.


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Diodore remarque avec raison que lesMinesd'Espagneautre source des richesses &de la puissance deCarthage.Diod. IV.312. Mines d'or & d'argent que les Carthaginois trouvérent en Espagne, furent pour eux une source inépuisable de richesses, qui les mirent en état de soutenir de si longues guerres contre les Romains. Les naturels du pays avoient longtems ignoré ces trésors cachés dans le sein de la terre, ou du moins ils en connoissoient peu l'usage & le prix. Ce furent les Phéniciens qui en firent la prémiére découverte; & par l'échange qu'ils faisoient de quelques marchandises de peu de valeur avec ce précieux métal, ils amassérent des richesses immenses. Les Carthaginois surent Avant-propos. bien profiter de leur exemple, quand ils se furent rendus maitres du pays, & les Romains ensuite, quand ils l'eurent enlevé à ces Strab. III.147.derniers. Polybe, cité par Strabon, dit que de son tems il y avoit quarante mille hommes occupés aux mines qui étoient dans le voisinage de Carthagéne, & qu'ils fournissoient chaque jour au Peuple Romain vingt-cinq mille dragmes, c'est-à-dire douze mille cinq cens livres.


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Les Traite's que je raporte ici pourront être de quelque secours pour connoitre l'état où étoient ces deux Peuples, sur- tout par raport au Commerce, lors de ces Traités. C'est principalement Polybe qui nous en a conservé la mémoire.


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Ce premier Traite' est duAn. R.244. Av.J. C. 508.Polyb. III.176-178. tems des prémiers Consuls qui furent créés après l'expulsion des Rois. Le voici, dit Polybe, tel qu'il m'a été possible de l'in Avant-propos.terpréter. Car la Langue Latine de ces tems- là est si différente de celle d'aujourd'hui, que les plus habiles ont bien de la peine à entendre certaines choses.


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C'est ainsi que Polybe raconte la construction de cette Flotte & les préparatifs de cette prémiére Armée navale des Romains. Il n'en faut pas conclure qu'ils n'eussent jamais été en mer. Le contraire est prouvé par des monumens certains, dont nous de vons la connoissance à cet Historien même. Mais ils n'avoient jamais eu de Flotte qui méritât ce nom, ni vraisemblablement jamais de vaisseaux à plusieurs rangs de rames.


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Polybe fait une description fort détaillée de cette machine, mais fort obscure. Il y a plusieurs sortes de Corbeaux. On peut voir la dissertation de Mr. Follart sur cette matière.

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Le Consul Atilius est sauvé d'un grand pé- ril par le courage de Calpurnius Flamma, Tribun Légionaire. Il bat la Flotte Car- thaginoise. Régulus est nommé Consul. Célébre bataille d'Ecnome gagnée sur mer par les Romains. Les deux Consuls passent en Afrique, se rendent maitres de Clypéa, & ravagent tout le pays. Ré- gulus continue de commander en Afrique en qualité de Proconsul: son Collégue re- tourne à Rome. Régulus demande qu'on lui envoie un successeur. Combat contre le serpent de Bagrada. Bataille gagnée par Régulus. Prise de Tunis. Dures pro- positions de paix que Régulus offre aux Carthaginois: ils les refusent. L'arrivée de Xanthippe Lacédémonien rend le courage & la confiance aux Carthaginois. Régulus battu dans un combat par Xan- thippe, est fait prisonnier. Xanthippe se retire. Réflexions de Polybe sur ce grand événement. On construit une nou

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L'Armée des Carthaginois étoit compoRégulusbattu dansun combatpar Xanthippe, estfait prisonnier.sée de douze mille hommes de pié, de quatre mille chevaux, & d'environ cent éléphans. Celle des Romains, autant que l'on peut conjecturer par ce qui précéde, (car Polybe ne le marque point ici) avoit quinze mille hommes de pié, & trois cens chevaux.


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Du côté des Romains, comme ce qui les épouvantoit les plus étoient les éléphans, Régulus, pour remédier à cet inconvénient, distribua les troupes armées à la légére sur une prémiére ligne. Après elles il plaça les cohortes les unes derriére les autres, & mit sa cavalerie sur les deux ailes. En donnant ainsi au corps de bataille moins de front & plus de profondeur, il prenoit à la vérité de justes mesures contre les éléphans, (dit Po lybe) mais il ne remédioit point à l'inégalité de la cavalerie, qui, du côté des Ennemis, étoit beaucoup supérieure à la sienne.


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Polybe dit qu'on racontoit autrement le départ de Xanthippe, & promet de l'exposer ailleurs: mais cet endroit n'est pas parve nu jusqu'à nous. On lit dans Appien, queDe Bell.Pun. pag. 3. les Carthaginois, piqués d'une basse & noire Serv. Fulv. M. Æmil. Cons.An. R.497.Av. J. C.255.jalousie de la gloire de Xanthippe, & ne pouvant soutenir l'idée d'être redevables de leur salut à un étranger, sous prétexte de le reconduire par honneur dans sa patrie avec une nombreuse escorte de vaisseaux, donnérent ordre sous main à ceux qui les conduisoient, de faire périr en chemin le Général Lacédémonien, & tous ceux qui l'accompagnoient: comme s'ils avoient pu ensevelir avec lui dans les eaux, & le souvenir du service qu'il leur avoit rendu, & l'horreur du crime qu'ils commettoient à son égard. Une telle noirceur ne me paroit pas croyable, même dans des Carthaginois.


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Réflexionsde Polybesur cegrand événement.

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Cette bataille, dit Polybe, quoique moins considérable que beaucoup d'autres, peut nous donner de salutaires instructions; & c'est, ajoute-t-il, le solide fruit de l'Histoire. Voilà le maitre que je tâche de suivre.