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Annibal, après la Bataille de Cannes, pas- se en Campanie. Il tourne vers Capoue, ville perdue de délices. Pacuvius Calavius assujettit le Sénat de cette ville au Peuple, & par-là à lui-même. Causes du luxe & du déréglement des Campaniens. Ils envoient des Ambassadeurs à Varron, qui leur découvre trop la perte faite à Cannes. Les mêmes Ambassadeurs sont

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l'alliance des Campaniens avec Annibal. Il est reçu dans Capoue. Pérolla offre à son pére de tuer Annibal. Calavius le détourne d'un dessein si affreux. Promes- ses magnifiques d'Annibal aux Campa niens. Il demande qu'on lui livre Decius Magius: ce qui est exécuté sur le champ. Magius reproche aux Campaniens leur lâ- cheté. Il est porté par la tempête en Egypte. Fabius Pictor rapporte à Rome la réponse de l'Oracle de Delphes.

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PacuviusCalaviusassujettit leSénat deCapoue auPeuple, &par-là à lui même.Ibid. 2-4.

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De-là il tourna ses pas du côté de Capoue. Les habitans de cette ville étoient plongés dans le luxe & dans les délices. C'étoit le fruit d'une longue paix & d'u ne prospérité continuelle depuis un grand nombre d'années. Mais, dans cette corruption générale, le plus grand des maux de Capoue étoit l'abus que le Peuple y fai PacuviusCalaviusassujettit leSénat deCapoue auPeuple, &par-là à lui même.Ibid. 2-4.soit de sa liberté. Pacuvius Calavius avoit trouvé le secret de rendre le Sénat dépendant du Peuple, & par-là de se le sou mettre à lui-même. Ce Citoyen populaire, quoique noble, avoit acquis par de mauvaises voies un crédit infini dans Capoue. L'année que les Romains furent vaincus à Trasiméne, il étoit le prémier Magistrat de cette ville. Il se persuada que le Peuple qui haïssoit le Sénat depuis longtems, & qui est toujours avide de nouveauté, prendroit occasion de cette défaite pour se porter à quelque grande extrémité, comme d'égorger le Sénat, & de livrer Capoue à Annibal, si ce Général s'en aprochoit avec son Armée victorieu se. Pacuvius étoit un méchant homme; mais il n'étoit pas du nombre de ces scé lérats du prémier ordre, à qui les crimes les plus énormes ne coutent rien. Il étoit C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons. bien-aise de dominer dans sa patrie, maisAn. R.536.Av. J. C.216. il ne vouloit pas qu'elle fût tout-à-fait ruï- née; & il savoit qu'un Etat est absolument perdu, quand il n'a plus de Conseil public. Il imagina donc un stratagême, dont il espéroit tirer deux avantages tout à la fois; savoir, de sauver le Sénat, & de l'assujettir entiérement aux volontés du Peuple, & aux siennes.


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De-là il tourna ses pas du côté de Capoue. Les habitans de cette ville étoient plongés dans le luxe & dans les délices. C'étoit le fruit d'une longue paix & d'u ne prospérité continuelle depuis un grand nombre d'années. Mais, dans cette corruption générale, le plus grand des maux de Capoue étoit l'abus que le Peuple y fai PacuviusCalaviusassujettit leSénat deCapoue auPeuple, &par-là à lui même.Ibid. 2-4.soit de sa liberté. Pacuvius Calavius avoit trouvé le secret de rendre le Sénat dépendant du Peuple, & par-là de se le sou mettre à lui-même. Ce Citoyen populaire, quoique noble, avoit acquis par de mauvaises voies un crédit infini dans Capoue. L'année que les Romains furent vaincus à Trasiméne, il étoit le prémier Magistrat de cette ville. Il se persuada que le Peuple qui haïssoit le Sénat depuis longtems, & qui est toujours avide de nouveauté, prendroit occasion de cette défaite pour se porter à quelque grande extrémité, comme d'égorger le Sénat, & de livrer Capoue à Annibal, si ce Général s'en aprochoit avec son Armée victorieu se. Pacuvius étoit un méchant homme; mais il n'étoit pas du nombre de ces scé lérats du prémier ordre, à qui les crimes les plus énormes ne coutent rien. Il étoit C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons. bien-aise de dominer dans sa patrie, maisAn. R.536.Av. J. C.216. il ne vouloit pas qu'elle fût tout-à-fait ruï- née; & il savoit qu'un Etat est absolument perdu, quand il n'a plus de Conseil public. Il imagina donc un stratagême, dont il espéroit tirer deux avantages tout à la fois; savoir, de sauver le Sénat, & de l'assujettir entiérement aux volontés du Peuple, & aux siennes.


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Après ce discours, il s'assit, fit jetter C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons. dans une urne tous les noms des Sénateurs,An. R.536.Av. J. C.216. & donna ordre qu'on allât faire sortir du Sénat celui dont le nom avoit été tiré le prémier. Dès qu'on l'eut entendu nommer, tous s'écriérent que c'étoit un méchant & un misérable, qui n'étoit digne que du suplice. Je vois bien, dit Pacuvius, que vous condannez celui-ci. Avant qu'on le punisse, substituez-en un autre en sa place, qui soit un homme de probité, & capable d'être un bon Sénateur. Tous les citoyens demeurérent d'abord dans le silence, faute de trouver un plus homme de bien. Ensuite, quelqu'un des plus effrontés de la multitude s'étant hazardé d'en nommer un, on se mit à crier de tous côtés, les uns disant qu'ils ne le connoissoient point, d'autres lui reprochant, ou la bassesse de sa naissance, ou l'indignité du métier qu'il exerçoit, ou le déréglement de ses mœurs. Il se trouva encore de plus grandes difficultés à l'égard du deuziéme & du troisiéme que l'on s'avisa de proposer; ensorte que, dans l'impossibilité de mieux trouver que celui qu'ils avoient d'a bord condanné, tous les citoyens se retirérent chacun chez eux, avouant qu'entre tous les maux, celui auquel on est accoutumé, est encore le plus supportable; & ils laissérent les Sénateurs en paix.


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Pacuvius aiant ainsi sauvé la vie aux Sénateurs, il les soumit, par ce prétendu bienfait, à sa puissance, beaucoup plus qu'à celle du Peuple. Depuis ce tems-là il exerça dans la ville une domination ab- C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons.An. R.536.Av. J. C.216.solue, sans être obligé d'employer la violence, tout le monde lui cédant volontairement. Les Sénateurs, oubliant leur rang & même leur liberté, flatoient le Peuple, & lui faisoient bassement la cour. Ils invitoient les plus vils citoyens à manger chez eux; & lorsqu'il y avoit quelque procès à juger, pour gagner la faveur de la multitude, ils se déclaroient hautement pour celui auquel elle s'intéressoit. Enfin, dans toutes les délibérations du Sénat la décision étoit toujours telle, que le Peuple lui-même l'auroit donnée.


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Il logea dans la maison de Stenius & dePacuvius, deux fréres qui étoient des plus distingués de Capoue par leur naissance & leurs grandes richesses. Pacuvius Calavius, chef de la faction qui avoit engagé Capoue dans les intérêts d'Annibal, y amena son fils Pérolla, après l'avoir arraché avec peine de la compagnie de De cius Magius, avec qui il avoit toujours fortement soutenu le parti des Romains contre les Carthaginois, sans que l'exemple de la plus grande partie de ses compatriotes, ni l'autorité paternelle, eussent pu le faire changer de sentiment. Annibal étoit informé de la conduite & des dispositions de ce jeune homme. Aussi son pére n'entreprit-il point de le justifier, mais par ses priéres il lui obtint le pardon. Annibal l'accorda de si bonne grace, qu'il l'invita même à se trouver avec son pére au repas que lui donnoient les Minius, & auquel il n'admit avec eux que le seul Jubellius C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons.An. R.536Av. J. C216.Taurea, homme illustre par sa bravoure dans la guerre.


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Il logea dans la maison de Stenius & dePacuvius, deux fréres qui étoient des plus distingués de Capoue par leur naissance & leurs grandes richesses. Pacuvius Calavius, chef de la faction qui avoit engagé Capoue dans les intérêts d'Annibal, y amena son fils Pérolla, après l'avoir arraché avec peine de la compagnie de De cius Magius, avec qui il avoit toujours fortement soutenu le parti des Romains contre les Carthaginois, sans que l'exemple de la plus grande partie de ses compatriotes, ni l'autorité paternelle, eussent pu le faire changer de sentiment. Annibal étoit informé de la conduite & des dispositions de ce jeune homme. Aussi son pére n'entreprit-il point de le justifier, mais par ses priéres il lui obtint le pardon. Annibal l'accorda de si bonne grace, qu'il l'invita même à se trouver avec son pére au repas que lui donnoient les Minius, & auquel il n'admit avec eux que le seul Jubellius C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons.An. R.536Av. J. C216.Taurea, homme illustre par sa bravoure dans la guerre.


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Vers le soir, son pére étant sorti de la salle du festin, il le suivit jusques dans un jardin qui étoit derriére la maison. Et là, le tirant à l'écart: Mon pére, dit-il, je

(a) Cœperunt epulari de die: & convivium non ex more Punico, aut militari disciplina esse, sed, ut in civitate atque etiam domo luxuriosa, omni bus voluptatum illecebris instructum. Liv.

(b) J'expliquerai dans la suite l'usage des Anciens pas rapport aux repas.

C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons.vai vous proposer un dessein, qui non seuleAn. R.536.Av. J. C.216.ment nous obtiendra des Romains le pardon de notre révolte, mais qui nous mettra en plus grand crédit & en plus grande considération aupres d'eux que nous n'avons jamais été. Pacuvius tout surpris lui demande ce que c'est. Alors le jeune homme ouvrant sa robe, lui montre un poignard qu'il avoit pendu à sa ceinture. Je vai, dit-il, sceller par le sang d'Annibal notre alliance avec les Romains. J'ai voulu vous en avertir auparavant, afin que, si vous ne voulez pas être témoin de l'action, vous puissiez vous absenter. Calavius, aussi efCalaviusdétourneson filsd'un dessein si affreux.frayé que s'il avoit déja vu couler le sang d'Annibal: (a)Mon fils, s'écria-t-il, je

(a) Per ego te, inquit, fili, quæcumque jura liberos jungunt parentibus, precor quæsoque, ne ante oculos patris facere & pati omnia infanda velis. Paucæ horæ sunt, intra quas jurantes per quicquid Deorum est, dextræ dextras jungentes, fidem obstrinximus, ut sacratas fide manus, digressi ab colloquio, extemplo in eum armaremus? Surgis ab hospitali mensa, ad quam tertius Campanorum adhibitus ab Annibale es, ut eam ipsam mensam cruentares hospitis sanguine? Annibalem pater filio meo potui placare, filium Annibali non possum? Sed sit nihil sancti, non fides, non religio, non pietas: audeantur infanda, si non perniciem nobis cum scelere afferunt. Unus aggressurus es Annibalem? Quid illa turba tot liberorum servorumque? quid in unum intenti omnium oculi? quid tot dextræ? torpescent-ne in amentia illa? Vultum ipsius Annibalis, quem armati exercitus sustinere nequeunt, quem horret populus Romanus, tu sustinebis? Et, alia auxilia desint, me ipsum ferire, corpus meum opponentem pro corpore Annibalis, sustinebis? Atqui per meum pectus petendus ille tibi transfigendusque est. Deterreri hîc sine te potiùs, quàm illîc vinci. Valeant preces apud te meæ, sicut pro te hodie valuerunt. Liv.

C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons.An. R.536.Av. J. C.216.vous prie & vous conjure par tous les droits les plus sacrés de la nature & du sang qui lient les péres aux enfans, de ne point commettre sous les yeux de votre pére le plus énorme de tous les crimes, & de ne point vous exposer à souffrir les suplices les plus affreux. Il n'y a que peu de momens que nous nous sommes liés par les sermens les plus solennels, que nous avons donné à An nibal les marques les plus saintes d'une amitié inviolable, prenant tout ce qu'il y a de Dieux à témoin de notre bonne foi: &, sortis à peine de cet entretien, nous armerions contre lui cette même main que nous lui avons offert comme un gage de notre fi délité? Cette table, où président les Dieux vengeurs des droits de l'hospitalité, où vous avez été admis par une faveur que deux seuls Campaniens partagent avec vous, vous ne la quitez cette table sacrée, que pour la souiller un moment après du sang de votre hôte? Hélas! après avoir obtenu d'Anni bal la grace de mon fils, seroit-il bien possible que je ne pusse obtenir de mon fils celle d'Annibal? Mais ne respectons rien, j'y consens, de tout ce qu'il y a de plus sacré entre les hommes: violons tout ensemble la Foi, la Religion, la Piété: rendons-nous coupables de l'action du monde la plus noire, si notre perte ne se trouve pas ici infailliblement jointe avec le crime. Seul vous prétendez attaquer Annibal? Mais cependant que deviendra cette foule d'hommes libres & d'esclaves qui l'environnent? Tous ces yeux attachés sur lui sans cesse pour veiller à saC. Ter. Varro, L. Æmil. Cons.conservation, se fermeroni-ils tout d'un coup?An. R.536.Av. J. C.216.Tant de bras armés pour sa défense, espérez-vous qu'ils demeureront immobiles & glacés au moment que vous vous porterez à cet excès de fureur? Soutiendrez-vous le regard d'Annibal, ce regard redoutable, que ne peuvent soutenir les Armées entiéres, qui fait trembler le Peuple Romain?Et quand même tout autre secours lui manqueroit, aurez-vous le courage de me frap per lorsque je le couvrirai de mon corps, & que je me mettrai entre lui & vous? Car, je vous le déclare, ce n'est qu'en me perçant le flanc que vous pourrez porter vos coups jusqu'à lui. Laissez-vous flechir en ce moment, plutôt que de vouloir périr dans une entreprise si mal concertée. Souffrez que mes priéres ayent sur vous quelque pouvoir, après qu'elles ont été aujourd'hui si puissantes en votre faveur.


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Vers le soir, son pére étant sorti de la salle du festin, il le suivit jusques dans un jardin qui étoit derriére la maison. Et là, le tirant à l'écart: Mon pére, dit-il, je

(a) Cœperunt epulari de die: & convivium non ex more Punico, aut militari disciplina esse, sed, ut in civitate atque etiam domo luxuriosa, omni bus voluptatum illecebris instructum. Liv.

(b) J'expliquerai dans la suite l'usage des Anciens pas rapport aux repas.

C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons.vai vous proposer un dessein, qui non seuleAn. R.536.Av. J. C.216.ment nous obtiendra des Romains le pardon de notre révolte, mais qui nous mettra en plus grand crédit & en plus grande considération aupres d'eux que nous n'avons jamais été. Pacuvius tout surpris lui demande ce que c'est. Alors le jeune homme ouvrant sa robe, lui montre un poignard qu'il avoit pendu à sa ceinture. Je vai, dit-il, sceller par le sang d'Annibal notre alliance avec les Romains. J'ai voulu vous en avertir auparavant, afin que, si vous ne voulez pas être témoin de l'action, vous puissiez vous absenter. Calavius, aussi efCalaviusdétourneson filsd'un dessein si affreux.frayé que s'il avoit déja vu couler le sang d'Annibal: (a)Mon fils, s'écria-t-il, je

(a) Per ego te, inquit, fili, quæcumque jura liberos jungunt parentibus, precor quæsoque, ne ante oculos patris facere & pati omnia infanda velis. Paucæ horæ sunt, intra quas jurantes per quicquid Deorum est, dextræ dextras jungentes, fidem obstrinximus, ut sacratas fide manus, digressi ab colloquio, extemplo in eum armaremus? Surgis ab hospitali mensa, ad quam tertius Campanorum adhibitus ab Annibale es, ut eam ipsam mensam cruentares hospitis sanguine? Annibalem pater filio meo potui placare, filium Annibali non possum? Sed sit nihil sancti, non fides, non religio, non pietas: audeantur infanda, si non perniciem nobis cum scelere afferunt. Unus aggressurus es Annibalem? Quid illa turba tot liberorum servorumque? quid in unum intenti omnium oculi? quid tot dextræ? torpescent-ne in amentia illa? Vultum ipsius Annibalis, quem armati exercitus sustinere nequeunt, quem horret populus Romanus, tu sustinebis? Et, alia auxilia desint, me ipsum ferire, corpus meum opponentem pro corpore Annibalis, sustinebis? Atqui per meum pectus petendus ille tibi transfigendusque est. Deterreri hîc sine te potiùs, quàm illîc vinci. Valeant preces apud te meæ, sicut pro te hodie valuerunt. Liv.

C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons.An. R.536.Av. J. C.216.vous prie & vous conjure par tous les droits les plus sacrés de la nature & du sang qui lient les péres aux enfans, de ne point commettre sous les yeux de votre pére le plus énorme de tous les crimes, & de ne point vous exposer à souffrir les suplices les plus affreux. Il n'y a que peu de momens que nous nous sommes liés par les sermens les plus solennels, que nous avons donné à An nibal les marques les plus saintes d'une amitié inviolable, prenant tout ce qu'il y a de Dieux à témoin de notre bonne foi: &, sortis à peine de cet entretien, nous armerions contre lui cette même main que nous lui avons offert comme un gage de notre fi délité? Cette table, où président les Dieux vengeurs des droits de l'hospitalité, où vous avez été admis par une faveur que deux seuls Campaniens partagent avec vous, vous ne la quitez cette table sacrée, que pour la souiller un moment après du sang de votre hôte? Hélas! après avoir obtenu d'Anni bal la grace de mon fils, seroit-il bien possible que je ne pusse obtenir de mon fils celle d'Annibal? Mais ne respectons rien, j'y consens, de tout ce qu'il y a de plus sacré entre les hommes: violons tout ensemble la Foi, la Religion, la Piété: rendons-nous coupables de l'action du monde la plus noire, si notre perte ne se trouve pas ici infailliblement jointe avec le crime. Seul vous prétendez attaquer Annibal? Mais cependant que deviendra cette foule d'hommes libres & d'esclaves qui l'environnent? Tous ces yeux attachés sur lui sans cesse pour veiller à saC. Ter. Varro, L. Æmil. Cons.conservation, se fermeroni-ils tout d'un coup?An. R.536.Av. J. C.216.Tant de bras armés pour sa défense, espérez-vous qu'ils demeureront immobiles & glacés au moment que vous vous porterez à cet excès de fureur? Soutiendrez-vous le regard d'Annibal, ce regard redoutable, que ne peuvent soutenir les Armées entiéres, qui fait trembler le Peuple Romain?Et quand même tout autre secours lui manqueroit, aurez-vous le courage de me frap per lorsque je le couvrirai de mon corps, & que je me mettrai entre lui & vous? Car, je vous le déclare, ce n'est qu'en me perçant le flanc que vous pourrez porter vos coups jusqu'à lui. Laissez-vous flechir en ce moment, plutôt que de vouloir périr dans une entreprise si mal concertée. Souffrez que mes priéres ayent sur vous quelque pouvoir, après qu'elles ont été aujourd'hui si puissantes en votre faveur.


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Calaviusdétourneson filsd'un dessein si affreux.

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Hannibal geht nach der Schlacht bey Cannasnach Campanien. Er wendet sich nach Capua, einer durch Wollüste verderbten Stadt. Pacuvius Calavius unterwirft den Rath dieser Stadt dem Volk, und hierdurch sich selbst.Ursache der Schwelgerey und der Unordnungunter den Campaniern. Sie schicken Abgesandte zu dem Varro, welcher ihnen den beyCannas erlittenen Verlust allzu sehr entdeckt.

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Eben diese Abgesandte werden zu dem Hannibal geschickt. Bedingungen des Bündnissesder Campanier mit dem Hannibal. Er wirdzu Capua aufgenommen. Perolla erbietetsich gegen seinen Vater, den Hannibal umzu bringen. Caluvius wendet ihn von einem soschrecklichen Vorhaben ab. Ausehnliche Versprechungen des Hannibal, welche er denCampaniern thut. Er verlangt, daß manihm den Tecius Magius ausliefere, welches auch alsbald geschieht. Magius wirft denCampaniern ihre Zagheit vor. Er wirddurch einen Sturm nach Egypten verschlagen. Fabius Pictor bringt die Antwort desDelphischen Oraculs nach Rom.

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Von da wendete er sich nach Capua. DieEr wendet sich nach Capua, einer in den Wollüsten ersoffenen Stadt.Einwohner dieser Stadt waren in Schwelgerey und Wollust versenket. Dieses wardie Frucht eines langen Friedens und einesbeständigen Glücks seit sehr viel Jahren. Aber bey dieser allgemeinen Verderbniß wardas gröste Uebel zu Capua dieses, daß das Volk seine Freyheit mißbrauchte. Pacuvi us Calavius hatte das Geheimniß gefunden,Pacuvius Calaviusunterwirft den Rath zu Capua dem Volk, und sich selbst. ebend. 2-4.den Rath von dem Volke abhängig zu machen, und dadurch ihn sich selbst zu unterwerfen. Dieser Pöbelbürger, ob er gleich vonAdel war, hatte durch böse Wege sich in Capua ein unglaubliches Zutrauen erworben. Indem Jahre, da die Römer bey Trasimene überwunden worden, war er die erste grosseMagistratsperson in dieser Stadt. Er überredete sich, das Volk, welches seit langerZeit den Rath hassete, und welches stets etwas neues haben will, würde Gelegenheitvon dieser Niederlage nehmen, sich zu einemäussersten Verfahren verleiten zu lassen, nämlich den Rath zu erwürgen und Capua demHannibal zu übergeben, wenn dieser General mit seiner siegreichen Armee anrücken wür 134 C. Terentius Varro, Cons.V. R. E. 536. V. C. G. 216. de. Pacuvius war ein böser Mensch: aberer war nicht aus der Zahl derjenigen Lasterhafften vom ersten Range, welche die abscheuligsten Verbrechen nichts achten, es warleicht, in seinem Vaterlande zu herrschen,aber er wollte nicht, daß es ganz zerstöretwürde; und er wuste, daß ein Staat ganzund gar verlohren ist, wenn er keinen öffentlichen Rath mehr hat. Er dachte sich alsoeine List aus, woraus er zweyerley Vortheilauf einmahl zu ziehen hoffte; nämlich, denRath zu erhalten, und ihn des Volks undseinem Willen gänzlich zu unterwerffen.