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velle Flotte à Rome. Les Carthaginois lévent le siége de Clypéa. Les Consuls passent en Afrique avec une nombreuse Flotte. Après le gain de deux batailles, ils se remettent en mer pour retourner en Italie. La Flotte Romaine essuye une horrible tempête sur les côtes de Sicile. Les Carthaginois assiégent & prennent Agrigente. La prise de Panorme par les Romains est suivie de la reddition de plusieurs villes. Les Romains, rebutés par plusieurs naufrages, renoncent à la mer. Prise de Lipari. Desobéissance d'un Officier sévérement punie. Ancien bienfait de Timasithée récompensé dans sa postérité. Sévérité remarquable des Censeurs. Le Sénat tourne de nouveau tous ses efforts du côté de la mer. Célébre bataille par terre près de Panorme, gagnée sur les Carthaginois par le Proconsul Métellus. Les éléphans qu'on avoit pris sont envoyés à Rome. Maniére dont on leur fit passer le Détroit. Les Carthaginois envoient des Ambassadeurs à Rome pour traiter de la paix, ou de l'échange des prisonniers. Ré- gulus les accompagne. Il se déclare contre l'échange. Il retourne à Carthage, où on le fait mourir au milieu des plus cruels supplices. Réflexions sur la fermeté & la patience de Régulus.

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Ces Consuls furent chargés du soin de préparer une Flotte, & de l'équiper de tout ce qui étoit nécessaire. On continua à L. Métellus en qualité de Proconsul le commandement de l'Armée de Sicile, où il étoit resté, pendant que son Collégue étoit retourné à Rome pour l'élection des Consuls.


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Le Proconsul Métellus étoit pour lors dans cette ville avec son Armée. C'étoit le tems de la moisson; il y étoit venu pour mettre les habitans en état de scier & de serrer leurs blés en sureté. Aiant appris par des espions qu'Asdrubal avoit dans la ville, qu'il étoit venu dans le dessein de donner un combat, pour le fortifier dans cette résolution, & le rendre moins précautionné, il affecte de montrer de la crainte, & se tient renfermé dans la ville. Cette conduite, en effet, enhardit extrêmement le Général Carthaginois. Il ravage impunément le platpays, porte part-tout le fer & le feu, & s'avance fiérement jusqu'aux portes de Pa norme. Métellus demeure toujours dans l'inaction; & pour donner à Asdrubal de plus en plus mauvaise idée & du courage & du nombre de ses troupes, il ne fait paroître que fort peu de soldats sur les murs. C. At. Regul. L. Manl. Cons.An. R.502.Av. J. C.250.Asdrubal n'hésita plus. Il fait marcher toutes ses troupes tant de pié que de cheval, & tous ses éléphans, vers les murs de la ville, & y établit son camp avec tant de sécurité, & tant de mépris pour des ennemis qui n'osoient pas se montrer, qu'il ne daigna pas même l'environner de retranchemens.


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Le Proconsul Métellus étoit pour lors dans cette ville avec son Armée. C'étoit le tems de la moisson; il y étoit venu pour mettre les habitans en état de scier & de serrer leurs blés en sureté. Aiant appris par des espions qu'Asdrubal avoit dans la ville, qu'il étoit venu dans le dessein de donner un combat, pour le fortifier dans cette résolution, & le rendre moins précautionné, il affecte de montrer de la crainte, & se tient renfermé dans la ville. Cette conduite, en effet, enhardit extrêmement le Général Carthaginois. Il ravage impunément le platpays, porte part-tout le fer & le feu, & s'avance fiérement jusqu'aux portes de Pa norme. Métellus demeure toujours dans l'inaction; & pour donner à Asdrubal de plus en plus mauvaise idée & du courage & du nombre de ses troupes, il ne fait paroître que fort peu de soldats sur les murs. C. At. Regul. L. Manl. Cons.An. R.502.Av. J. C.250.Asdrubal n'hésita plus. Il fait marcher toutes ses troupes tant de pié que de cheval, & tous ses éléphans, vers les murs de la ville, & y établit son camp avec tant de sécurité, & tant de mépris pour des ennemis qui n'osoient pas se montrer, qu'il ne daigna pas même l'environner de retranchemens.


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Les vivandiers & les valets qui suivent l'Armée, avoient apporté dans le camp du vin en abondance. Le soldats mercenaires ne s'épargnérent pas, & remplis de vin ils excitoient un tumulte, & poussoient des cris confus & violens, tels que l'ivresse en fait jetter. Le Proconsul crut que c'étoit là le tems d'agir. Il commence par faire sortir ses armés à la légére, pour attirer les ennemis au combat: ce qui ne manqua pas d'arriver. S'avançant insensiblement les uns après les autres, toute l'Ar mée à la fin sortit du camp. Métellus place une partie des armés à la légére le long de quelques fossés de la ville, avec ordre si les éléphans s'approchoient, de jetter force traits contr'eux, &, quand ils se trouveroient pressés, de descendre dans le fossé, pour en remonter bientôt après, & tourmenter de nouveau les éléphans. Et afin qu'ils ne manquassent point de traits, il en fait porter une bonne quantité sur les murs, & charge les gens du petit-peuple d'en jetter en bas de tems en tems. Il range sur les mêmes murs ses archers. Pour lui, il demeure avec ses troupes pesamment armées C. At. Regul. L. Manl. Cons. à la porte de la ville qui étoit vis-à-vis l'aiAn. R.502.Av. J. C.250.le gauche des ennemis, prêt à sortir quand il seroit tems.


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Cependant les armés à la légére, qui avoient commencé l'action, tantôt pressés par la multitude des ennemis, se retiroient vers la ville en bon ordre; tantôt fortifiés par les nouvelles troupes que le Proconsul leur envoyoit de tems en tems, soutenoient le combat. Du côté des Carthaginois, les conducteurs des éléphans, voulant s'attri buer à eux principalement l'honneur de la victoire, & l'enlever à Asdrubal, mettent en mouvement leurs pesans animaux sans attendre l'ordre, & poursuivirent ceux qui se retiroient vers la ville jusqu'au fossé. C'étoit là où on les attendoit. Les archers qui étoient sur les murs, & les armés à la légére qui bordoient le fossé, font tomber sur eux une grêle de fléches & de traits. Les éléphans, percés de coups & de blessures, n'écoutent plus la voix de leurs maitres; & devenus furieux, ils se tournent contre les Carthaginois mêmes, troublent & renversent les rangs, & écrasent tout ce qu'ils rencontrent. C'est l'inconvénient or dinaire des éléphans. Métellus sort dans ce moment de trouble & de confusion, qui fut pour lui comme un signal. Trouvant les ennemis dans cet état, comme il l'avoit prévu, il n'eut pas de peine à les renverser, & à les mettre en déroute. Le carnage fut horrible, & dans le combat, & dans la fuite. Pour comble de malheur la C. At. Regul. L. Manl. Cons.An. R.502.Av. J. C.250.Flotte Carthaginoise arrive dans cette triste conjoncture, & loin de leur être de quelque secours, devient pour eux une occasion d'une nouvelle & plus grande disgrace. Dès qu'elle parut, aveuglés par la crainte ils courent tous précipitamment vers cette Flotte, comme vers leur unique asyle; & se renversant les uns les autres ils se foulent aux piés, ou sont écrasés par les éléphans, ou tués par les ennemis qui les poursuivent, ou noyés dans la mer en vou lant arriver à la nage aux vaisseaux. Asdru bal se sauva à Lilybée. Il fut condanné pendant son absence à Carthage; & quand il y fut retourné sans savoir ce qui s'étoit passé contre lui, il fut mis à mort. C'étoit un des plus grands Généraux qu'eût eu la République. Un seul malheur fit oublier tous les services qu'il lui avoit rendus. On n'en usoit pas de la sorte à Rome.


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Les Romains n'ont guéres remporté de victoire plus grande que celle-là. Elle rendit le courage à leurs troupes, & abbattit entiérement celui des Carthaginois; de sorte que pendant tout le reste de cette guerre, ils n'osérent plus hazarder de combat par terre. Vingt mille Carthaginois périrent dans cette action. On y prit vingt-Les éléphansqu'on avoit pris,sont envoyés àRome.six éléphans dans l'action même, & tous les autres dans les jours qui suivirent. Le Proconsul, prévoyant que ceux qui ne savoient pas la maniére de traiter & de conduire ces animaux, auroient de la peine à les prendre & à les emmener dans l'état C. At. Regul. L. Manl. Cons. de fureur où ils étoient, errans de côté &An. R.502.Av. J. C.250. d'autre dans la campagne, fit proclamer par un héraut qu'il accorderoit la vie & la liberté à ceux qui contribueroient à en prendre quelques-uns. Les Carthaginois saisirent avec joie une occasion si favorable d'adoucir leur sort. Ils prirent d'abord ceux qui étoient les moins farouches, & qu'ils connoissoient davantage, & par leur moyen attirérent les autres sans peine. Métellus les envoya tous à Rome au nombre de cent quarante-deux.


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Voici comme il s'y prit pour ce transManiéredont on fitpasser letrajet demer auxéléphans.Frontin. I.7.Plin. VIII.6.port, qui n'étoit pas facile, parce qu'il n'avoit point de vaisseaux propres pour une telle opération. On commença par amasser un grand nombre de tonneaux vuides, qu'on attachoit ensemble deux à deux par le moyen d'une poutre qu'on inséroit entre ces tonneaux, laquelle les empêchoit de s'entreheurter & de se séparer. On construisoit dessus une espéce de plancher formé d'ais, qu'on couvroit de terre & d'autres matériaux, aux deux côtés duquel on élevoit un garde-fou, c'est-à-dire comme une petite muraille, pour empêcher les éléphans de tomber dans l'eau. Ils y entroient de dessus la terre sans peine, avançoient sur la mer sans s'en apercevoir, & arrivoient, à la faveur de ces radeaux, jusqu'au bord du rivage, comme s'ils eussent toujours été portés sur terre. Métellus fit ainsi transporter tous ses éléphans jusqu'à Rhége, & de-là on les conduisit à Rome, où ils furent exposés dans le Cirque: spec- C. At. Regul. L. Manl. Cons.An. R.502.Av. J. C.250.Les Carthaginoisenvoientdes Ambassadeursà Rome,pour traiter de lapaix, oude l'échange desprisonniers. Régulus lesaccompagne.Freinshem.XVIII. 57-66.tacle qui fit autant de plaisir au peuple, qu'il avoit jusques-là causé de terreur aux troupes.


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Triomphe de Métellus. Siége de Lilybée par les Romains. Trahison dans la ville découverte. On y fait entrer un secours considérable. Combat sanglant aux machines. Incendie des ouvrages. Caractère vain du Consul Clodius. Bataille de Drépane

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A la douleur qu'avoit causé laAn. R.502.Av. J. C.250.Triomphe deMétellus.Freinshem.XIX.Liv. Epit.XIX. triste fin de Régulus, succéda la joie que répandit dans toute la ville l'agréable spec tacle du triomphe de L. Métellus, devant le char duquel marchoient treize Officiers considérables de l'Armée Carthaginoise, & six-vingts éléphans. J'ai déja dit que ces éléphans furent encore exposés aux yeux du peuple dans le Cirque, après quoi on les fit tous mourir, parce qu'on ne jugea C. At. Regul. L. Manl. Cons.An. R.502.Av. J. C.250.Plin.XVIII. 3.pas à propos d'en faire usage dans les Armées Romaines.


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Clodius eut ordre de nommer ce Dictateur. On ne sait quel nom donner à l'extravagante conduite qu'il tint ici, & qui est sans exemple. Comme s'il eût pris à tâche, en avilissant & dégradant la prémié re charge de l'Etat, d'insulter à la majesté du Sénat & du Peuple, & de les irriter de plus en plus contre lui, il choisit dans la lie du peuple un nommé Glicias, qui lui avoit servi de Greffier ou d'Huissier, pour le faire Dictateur. Alors l'indignation publique éclata contre cet indigne Consul: il fut obligé d'abdiquer, & citéVal. Max.VIII. 1.aussitôt après devant le Peuple. On prétend qu'un orage subit qui s'éleva rom Liv. Epit.XVIII.pit l'Assemblée, & le sauva. Atilius Ca latinus fut nommé Dictateur à la place de Glicias. Il prit pour Général de la ca valerie Cécilius Métellus. Ils partirent tous deux pour la Sicile, mais n'y firent rien de mémorable.


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L. Cécil. Métellus succéde dans la Souveraine Sacrificature à Ti. Coruncanius, qui le prémier des Plébéïens avoit eu cette dignité.


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Postumius se préparoit à partir avec sonPostumiusConsul retenu à Rome comme Prêtre.collégue pour la Sicile, où l'on se promettoit cette année quelque grand événement. Mais comme il étoit Prêtre de C. Lutat. A. Postum. Cons. Mars (Flamen Martialis), & que les PrêAn. R.510.Av. J. C.242.Liv. Epit.XIX.Tacit. Ann.III. 71.Val. Max.I. 1.Le Sénatdé fend àLutatiusde consulter lesDivinations dePréneste.Val. Max.l{!D}. 3.tres ne pouvoient pas s'éloigner de Rome, le Grand Pontife Métellus l'empêcha de partir pour la province. Dans la suite on se relâcha de cette grande régularité.