Suchbegriff: matho
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Quoique ces accusations, en partieLe sénatnomme desCommissai-res pourexaminerl'affaire desLocriens,& les plain- vraies, en partie fausses, fussent appuyées sur quelque vraisemblance, on s'en tint cependant à l'avis de Q. Metellus, qui convenoit avec Fabius dans tous les autres

(a) C'étoit d'user d'un manteau & de chaussures qui étoient propres aux Grecs. Cum pallio crepidisque inambulare in gymnasio

Cornel. et sempron. Cons.An. R. 548.Av. J. C.204.tes forméescontre sci-pion.Liv.XXIX. 20.chefs, mais lui étoit opposé dans ce qui regardoit la personne de scipion. „Que penseroit-on, disoit-il, du sénat & du Peuple Romain, si, après avoir choisi scipion encore jeune pour recouvrer les Espagnes, ce qu'il avoit exécuté avec beaucoup de prudence & de valeur; si, après l'avoir créé Consul pour terminer la guerre de Carthage; si dans le tems même qu'il faisoit espérer à toute la République qu'il arracheroit Annibal du sein de l'Italie, & soumettroit l'Afrique, ils le rappelloient tout d'un coup de sa province, & le forçoient de revenir à Rome avec Pleminius, en le condannant en quelque sorte sans l'entendre; d'autant plus que les Locriens déclaroient que c'étoit en son absence qu'on les avoit accablés de tous les maux qu'ils avoient soufferts, & qu'ainsi on ne pouvoit lui reprocher tout au plus que d'avoir eu un peu trop d'indulgence & de ménagement pour le Commandant qu'il avoit établi dans leur ville. Que son sentiment étoit que l'on fît partir dans trois jours pour la sicile le Préteur M. Pomponius, à qui cette province étoit échue; que les Consuls envoyassent avec lui dix Commissaires tirés du sénat à leur choix, & deux Tribuns du Peuple, avec un Edile; & que le Préteur, avec ce Conseil, prît connoissance de toute l'affaire. Que s'ils reconnoissoient que ce fût par l'ordre ou du consentement de Cornel. et sempron. Cons.scipion qu'on eût exercé sur les LocriensAn. R. 548.Av. J. C.204. les violences dont ils se plaignoient, alors ils lui ordonneroient de sortir de sa province. Qu'en cas qu'il fût déja passé en Afrique, les deux Tribuns du Peuple & l'Edile, avec deux des Commissaires au choix du Préteur, partissent aussitôt pour l'Afrique; les Tribuns & l'Edile, pour ramener scipion à Rome; les deux Commissaires, pour commander l'Armée, jusqu'à ce qu'on eût envoyé un nouveau Général en sa place. Que si au contraire M. Pomponius & les dix Commissaires du sénat trouvoient que scipion n'eût eu aucune part au malheur des Locriens, il restât en ce cas à la tête de ses troupes, & continuât la guerre ainsi qu'il l'avoit projettée.“


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Quoique ces accusations, en partieLe sénatnomme desCommissai-res pourexaminerl'affaire desLocriens,& les plain- vraies, en partie fausses, fussent appuyées sur quelque vraisemblance, on s'en tint cependant à l'avis de Q. Metellus, qui convenoit avec Fabius dans tous les autres

(a) C'étoit d'user d'un manteau & de chaussures qui étoient propres aux Grecs. Cum pallio crepidisque inambulare in gymnasio

Cornel. et sempron. Cons.An. R. 548.Av. J. C.204.tes forméescontre sci-pion.Liv.XXIX. 20.chefs, mais lui étoit opposé dans ce qui regardoit la personne de scipion. „Que penseroit-on, disoit-il, du sénat & du Peuple Romain, si, après avoir choisi scipion encore jeune pour recouvrer les Espagnes, ce qu'il avoit exécuté avec beaucoup de prudence & de valeur; si, après l'avoir créé Consul pour terminer la guerre de Carthage; si dans le tems même qu'il faisoit espérer à toute la République qu'il arracheroit Annibal du sein de l'Italie, & soumettroit l'Afrique, ils le rappelloient tout d'un coup de sa province, & le forçoient de revenir à Rome avec Pleminius, en le condannant en quelque sorte sans l'entendre; d'autant plus que les Locriens déclaroient que c'étoit en son absence qu'on les avoit accablés de tous les maux qu'ils avoient soufferts, & qu'ainsi on ne pouvoit lui reprocher tout au plus que d'avoir eu un peu trop d'indulgence & de ménagement pour le Commandant qu'il avoit établi dans leur ville. Que son sentiment étoit que l'on fît partir dans trois jours pour la sicile le Préteur M. Pomponius, à qui cette province étoit échue; que les Consuls envoyassent avec lui dix Commissaires tirés du sénat à leur choix, & deux Tribuns du Peuple, avec un Edile; & que le Préteur, avec ce Conseil, prît connoissance de toute l'affaire. Que s'ils reconnoissoient que ce fût par l'ordre ou du consentement de Cornel. et sempron. Cons.scipion qu'on eût exercé sur les LocriensAn. R. 548.Av. J. C.204. les violences dont ils se plaignoient, alors ils lui ordonneroient de sortir de sa province. Qu'en cas qu'il fût déja passé en Afrique, les deux Tribuns du Peuple & l'Edile, avec deux des Commissaires au choix du Préteur, partissent aussitôt pour l'Afrique; les Tribuns & l'Edile, pour ramener scipion à Rome; les deux Commissaires, pour commander l'Armée, jusqu'à ce qu'on eût envoyé un nouveau Général en sa place. Que si au contraire M. Pomponius & les dix Commissaires du sénat trouvoient que scipion n'eût eu aucune part au malheur des Locriens, il restât en ce cas à la tête de ses troupes, & continuât la guerre ainsi qu'il l'avoit projettée.“


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scipion, en conséquence, écrivit à M.scipion serend à Li-lybée, &préparetout pour ledépart dela Flotte.Liv.XXIX. 24. Pomponius, pour le prier de venir le trouver à Lilybée s'il le jugeoit à propos, afin qu'ils examinassent de concert quelles Légions & quelle quantité de troupes il conviendroit de conduire en Afrique. En même tems il envoya sur toute la côte des ordres pour assembler & amener à Lilybée tous les vaisseaux de charge qui s'y rencontreroient. Tout ce qu'il y avoit de troupes & de vaisseaux en sicile s'étant rendus à Lilybée, la ville ne pouvoit contenir tant de soldats, ni le port tant de bâtimens: & tou-

(a) Adeo veritatis diligens, ut ne joco quidem mentiretur. Corned. Nep. in Epamin. cap. 3.

Cornel. et sempron. Cons.An. R. 548.Av. J. C.204.te cette multitude avoit une si grande ardeur de mettre à la voile, & de passer la mer, qu'il sembloit qu'on les menoit en Afrique, non pour faire la guerre, mais pour recueillir les fruits d'une victoire déja certaine. sur-tout les soldats qui étoient restés de l'Armée de Cannes, étoient persuadés qu'il n'y avoit que scipion qui pût leur donner lieu de mériter par d'utiles & d'importans services la fin de leur honte, & le rétablissement dans tous leurs droits. scipion, de son côté, ne méprisoit pas ce genre de troupes. Il étoit convaincu que ce n'étoit pas par leur lâcheté que la bataille de Cannes avoit été perdue; & il savoit qu'il n'y avoit point de plus vieux soldats dans toutes les Armées Romaines; & que d'ailleurs ceux-ci étoient expérimentés, non seulement dans les différens genres de combats, mais encore dans les siéges. Ces troupes composoient la cinquiéme & la sixiéme Légion. Il en fit la revue, & en forma un corps d'élite, écartant les soldats dont il n'espéroit pas tirer un bon service, & les remplaçant de ceux qu'il avoit amenés d'Italie. Il renforça même ces Légions pour le nombre, & voulut qu'elles eussent chacune six mille deux cens hommes de pié, & trois cens cavaliers. Parmi les Alliés du Nom Latin, Cavalerie & Infanterie, il préféra aussi ceux qui s'étoient trouvés à la bataille de Cannes. On ne sait pas précisément à quoi montoit le nombre des troupes qui s'embarquérent, les Historiens va- Cornel. et sempron. Cons. rient beaucoup sur ce sujet. La Flotte éAn. R. 548.Av. J. C.204.toit composée de cinquante gros vaisseaux, & de près de quatre cens barques.


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scipion eut grand soin qu'elle ne manquât de rien, & pour cela entra par lui- même dans le dernier détail, pour voir si ses ordres avoient été bien exécutés. M. Pomponius, qui avoit été chargé des provisions de bouche, en fit mettre dans les vaisseaux pour quarante-cinq jours, dont il y en avoit de cuites pour quinze. On y mit aussi de l'eau, tant pour les hommes que pour les bêtes, pour un pareil nombre de jours. Les vaisseaux de charge étoient au centre, couverts à la droite de vingt gros bâtimens commandés par le Général lui-même & par L. scipion son frére, & à la gauche d'autant de vaisseaux de même espéce, sous la conduite de C. Lelius Commandant de la Flotte, & de M. Porcius Caton Questeur. Les gros vaisseaux avoient chacun une lumiére, ceux de charge deux: l'Amiral en avoit trois par distinction, & pour être plus aisément remarqué. Il commanda aux pilotes d'aborder au canton (a) d'Empories, dont les habitans peu belliqueux, & même amollis par les délices & la fertilité du terroir, paroissoient peu capables de faire résistance. Le départ fut fixé pour le lendemain.


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On avoit déja vu plusieurs Flottes Romaines partir de sicile, & du même port de Lilybée. Mais, ni pendant cette guerre, ni dans tout le cours de la prémiére, il n'y en avoit aucune dont le départ eût été célébré par un aussi grand concours de spectateurs. Quoique cependant, si l'on jugeoit d'une Flotte par sa grandeur, on en avoit vu qui avoient transporté au-delà de la mer les deux Consuls avec deux Armées Consulaires, composées de presque autant de vaisseaux de guerre que scipion avoit alors de bâtimens de charge. Mais l'importance de cette seconde guerre, infiniment supérieure à l'autre; le danger extrême où l'Italie s'étoit trouvée, & où elle se trouvoit encore après tant de sanglantes défaites; la haute réputation de scipion, fondée sur les glorieux exploits qu'il avoit déja exécutés, & sur ceux que l'on attendoit de son courage & de son bonheur; le dessein hardi de passer en Afrique, qui n'étoit point encore venu dans l'esprit d'aucun des Généraux; le bruit qu'il avoit répandu avec un air & un ton de confiance, qu'il alloit arracher Annibal du sein de l'Italie, & faire repasser la guerre en Afrique, où elle seroit enfin terminée: tout cela avoit excité une curiosité avide dans l'esprit des peuples, & attiré une attention extraordinaire sur le départ de la Flotte. Le port étoit rempli non seulement de tous les habitans de Lilybée, mais encore d'un grand nombre de Députés de tous les peuples de sicile, Cornel. et sempron. Cons. que le desir de faire leur cour à scipion, ouAn. R. 548,{??}Av. J. C.204. leurs affaires auprès du Préteur Pomponius, avoient amenés dans cette ville. De plus, les soldats des Légions qui restoient en sicile s'y étoient rendus pour dire adieu à leurs camarades. Et si la Flotte attiroit les yeux de cette multitude infinie qui couvroit le port & les parties du rivage d'où elle pouvoit être apperçue, cette multitude elle-même n'étoit pas un spectacle moins brillant pour la Flotte.


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Ob nun gleich diese Anklagungen, welche theils falsch, theils wahr waren, einigenSchein der Wahrscheinlichkeit hatten, so blieb man doch bey der Meinung des Q. Me tellus, welcher in allen Stücken mit dem Fabius einig war, nur in dem nicht, was die Person des Scipio anbelangte. „Was würde man, sagte er, von dem Senate und dem Römischen Volke denken, wenn,nachdem sie den Scipio, seiner Jugend ohngeachtet, erwählet hätten, Spanien wiedereinzunehmen; nachdem er es mit vielerKlugheit und Tapferkeit ausgeführet; nachdem man ihn zum Consul ernennt, den punischen Krieg zu enden, wenn man ihn,zu eben der Zeit, da er der ganzen Republick Hoffnung mache, den Hannibal ausdem Schoosse Jtaliens zu treiben, und Afrika unterwürfig zu machen, auf einmal aus seiner Provinz zurück ruffte, und ihn nebst dem Pleminius nach Rom zu kommen nöthigte, wodurch er schon, so zu reden, ohne verhört zu seyn, bestrafet würde.Die Locrier erklärten ja selbst, daß sie alleihr Unglück in seiner Abwesenheit hättenausstehen müssen, und daß man ihm alsoaufs höchste nichts vorwerffen könne, als seine allzugrosse Nachsicht gegen den General, welchem er ihre Stadt anvertrauet ha und was sich unter ihnen zugetragen. 289be. Seine Meinung sey, man solle binnend. 548. J. n. R. E. d. 204. J. v. C. G.drey Tagen den Prätor M. Pomponiusnach Sicilien, als derjenigen Provinz, welche ihm zugefallen sey, abgehen lassen; derSenat solle zehn Glieder aus sich, zweyTribune des Volks, und einen Aedil mitihm dahin schicken, und mit diesen müsse der Prätor die Sache untersuchen. Wenn sie alsdann fänden, daß man auf Befehl,oder mit Einwilligung des Scipio mit denLocriern so grausam verfahren sey, so sollten sie ihm seine Provinz zu verlassen befehlen. Und im Fall, daß er schon nachAfrika übergegangen sey, sollten die zwey Tribune des Volks, und der Aedil, nebst zwey von dem Prätor ernennten Commissaren, gleichfals nach Afrika gehen: DieTribune und der Aedil sollten den Scipionach Rom zurückbringen, und die zweyCommissare sollten unterdessen die Armee commandiren, bis man einen neuen General an seine Stelle geschickt hätte. Wannaber, gegentheils, M. Pomponius und diezehn Commissare des Raths fänden, daßScipio keinen Theil an dem Unglücke derLocrier habe, so solle er, in diesem Falle, an der Spitze seiner Trupen bleiben, und den Krieg, nach seinem entworffenen Plane, fortsetzen.“


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Ob nun gleich diese Anklagungen, welche theils falsch, theils wahr waren, einigenSchein der Wahrscheinlichkeit hatten, so blieb man doch bey der Meinung des Q. Me tellus, welcher in allen Stücken mit dem Fabius einig war, nur in dem nicht, was die Person des Scipio anbelangte. „Was würde man, sagte er, von dem Senate und dem Römischen Volke denken, wenn,nachdem sie den Scipio, seiner Jugend ohngeachtet, erwählet hätten, Spanien wiedereinzunehmen; nachdem er es mit vielerKlugheit und Tapferkeit ausgeführet; nachdem man ihn zum Consul ernennt, den punischen Krieg zu enden, wenn man ihn,zu eben der Zeit, da er der ganzen Republick Hoffnung mache, den Hannibal ausdem Schoosse Jtaliens zu treiben, und Afrika unterwürfig zu machen, auf einmal aus seiner Provinz zurück ruffte, und ihn nebst dem Pleminius nach Rom zu kommen nöthigte, wodurch er schon, so zu reden, ohne verhört zu seyn, bestrafet würde.Die Locrier erklärten ja selbst, daß sie alleihr Unglück in seiner Abwesenheit hättenausstehen müssen, und daß man ihm alsoaufs höchste nichts vorwerffen könne, als seine allzugrosse Nachsicht gegen den General, welchem er ihre Stadt anvertrauet ha und was sich unter ihnen zugetragen. 289be. Seine Meinung sey, man solle binnend. 548. J. n. R. E. d. 204. J. v. C. G.drey Tagen den Prätor M. Pomponiusnach Sicilien, als derjenigen Provinz, welche ihm zugefallen sey, abgehen lassen; derSenat solle zehn Glieder aus sich, zweyTribune des Volks, und einen Aedil mitihm dahin schicken, und mit diesen müsse der Prätor die Sache untersuchen. Wenn sie alsdann fänden, daß man auf Befehl,oder mit Einwilligung des Scipio mit denLocriern so grausam verfahren sey, so sollten sie ihm seine Provinz zu verlassen befehlen. Und im Fall, daß er schon nachAfrika übergegangen sey, sollten die zwey Tribune des Volks, und der Aedil, nebst zwey von dem Prätor ernennten Commissaren, gleichfals nach Afrika gehen: DieTribune und der Aedil sollten den Scipionach Rom zurückbringen, und die zweyCommissare sollten unterdessen die Armee commandiren, bis man einen neuen General an seine Stelle geschickt hätte. Wannaber, gegentheils, M. Pomponius und diezehn Commissare des Raths fänden, daßScipio keinen Theil an dem Unglücke derLocrier habe, so solle er, in diesem Falle, an der Spitze seiner Trupen bleiben, und den Krieg, nach seinem entworffenen Plane, fortsetzen.“


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Die offenbare und verwegene Lügen, dieder Scipio hier in Ansehung des Syphaxbrauchte, würde besser einem Carthaginen ser, als Römer, angestanden haben. Scipio, der sonst eben ein so grosser Kriegsheld, als der Epaminondas, war, gieng hierinnen sehr viel von dieses Meinung ab. Denn Epaminondas verehrte die Wahrheit mit so viel Ehrerbietung, daß er selbst vor unerlaubt hielte, im Scherz und Lachen eine UnwahrCornelius Nepos E- paminond. cap. 3. Scipio begiebt sich nach Lilybäum, u. macht alles zur Abreise der Flotte geschickt. LiviusXXIX. 24. heit zu sagen. Adeo veritatis diligens, vtne ioco quidem mentiretur. Zu Folgedieses ersuchte Scipio den M. Pomponiusdurch ein Schreiben, daß er möchte zu ihmnach Lilybäum kommen, damit sie sich miteinander bereden könnten, was für Legionen, und wie viel Trupen sie nach Afrika führen wollten. Er schickte zugleich Befehl an die Küsten, alle Lastschiffe, die sie an denselben finden würden, zu versammlen, und nach Lilybäum abzuführen. Nachdem nun alle Trupen und Schiffe, welche daselbst waren,nach Sicilien abgegangen, konnte weder dieStadt, noch der Hafen, die grosse Mengevon Menschen und Schiffen beherbergen. Dieganze Armee bezeigte so grosse Begierde abzusegeln, daß es schien, als wenn sie nach Afrika abgeführet würde, nicht daselbst zu streiten, sondern die Früchte eines schon versi und was sich unter ihnen zugetragen. 303cherten Sieges einzusammlen. Besondersd. 548. J. n. R. E. d. 204. J. v. C. G.die Trupen, die von der Schlacht bey Cannä übrig geblieben, glaubten gewiß, daß niemand, als Scipio, ihnen Gelegenheit machen könnte, ihre Scharte auszuwetzen, unddie Wiederherstellung aller ihrer Vorzügedurch nützliche und wichtige Dienste erlangen zu können. Scipio verachtete diese Soldaten nicht, die einen so guten Entschluß gefaßt hatten. Er war versichert, daß dieSchlacht bey Cannä nicht durch ihre Feigheit war verlohren worden, und er wuste, daß unter allen Römischen Heeren keine ältere Trupen, als diese, wären. Ueberdies waren sie sowohl in allen Arten von Treffen, als Belagerungen, sehr erfahren. Diese Trupen machten die fünfte und sechste Legionaus. Er ließ sie durch die Musterung gehen, und da er diejenigen Soldaten, von denen er keine ausserordentliche Dienste erwartete, absonderte, und an ihre Stellevon denjenigen, die er aus Jtalien gebrachthatte, darunter steckte, machte er daraus ein auserlesen Corpo. Er verstärkte sogar diese Legionen an der Zahl, und ordnete, daß jede Legion aus sechs tausend und zwey hundert zu Fuß, und dreyhundert Reitern bestehen sollte. Er zog diejenigen Trupender Bundsgenossen, welche dem Treffen beyCannä beygewohnet, sowohl Reiterey, alsFußvolk, allen andern des lateinischen Namens vor. Man weiß die Zahl der Trupen,welche eingeschiffet worden, nicht vor gewiß. 304 M. C. Cethegus, u. P. S. Tuditanus, Cons.d. 548. J. n. R. E. d. 204. J. v. C. G. Die Geschichtschreiber sind darüber von unterschiedener Meinung. Die Flotte bestandaus funfzig grossen Schiffen und fast vierhundert Booten.


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Scipio bezeigte eine ganz besondre Sorgfalt, damit es ja an nichts fehlen möchte.Er bekümmerte sich selbst um die geringsteKleinigkeiten, damit er sähe, ob man seinen Befehlen auch nachgekommen wäre. M.Pomponius, welcher vor den Proviant zu sorgen hatte, versahe die Schiffe auf fünf und vierzig Tage, wovon schon auf funfzehen Tage gebacken war. Sie hatten auf eben so viel Tage Wasser für Menschen undVieh. Die Lastschiffe waren in der Mitten.Zwanzig grosse Schiffe, die der General selbstcommandirte, machten den rechten Flügel,und eben so viel unter dem Commando desC. Lälius, Admirals der Flotte, und des Qvästors, M. Porcius Cato, machten den linken Flügel aus. Die grossen Schiffe hatten jedes eine, die Lastschiffe aber zwo Leuchten. Das Admiralschiff war des Vorzugswegen, und damit es desto kenntlicher seynmöchte, mit dreyen versehen. Er befahl denSteuermännern an den Küsten der Provinz Emporia (*) zu landen, deren Einwohner,da sie ohnedem wenig zum Kriege geneigt, überdies wegen der Fruchtbarkeit und An

(*) Emporia war eine Landschaft in klein Syrien,die ietzo der Meerbusen von Capes genanntwird, und auf der Küste des Königreichs Tunis liegt.

und was sich unter ihnen zugetragen. 305 nehmlichkeit ihrer Provinz faul wären, ih=d. 548. J. n. R. E. d. 204. J. v. C. G.nen gar geringen Widerstand thun würden. Der folgende Tag ward zur Abreise fest gesetzt. Man hatte schon sonst unterschiedeneAbreise der Flotte. Liv.XXIXFlotten von Sicilien und aus eben diesem Hafen Lilybäum abgehen sehen, aber weder im gegenwärtigen, noch in den vergangenen Kriegen war keine mit einer grössern Menge von Zuschauern beehret worden, als diese. Wenn man zwar von einer Flotte nach ihrer Grösse urtheilen wollte, so hatte man schon vorher einige gesehen, welche die zween Consul mit zwo Consularischen Armeen auf eben so viel Kriegsschiffen, als damals Scipio Lastschiffe hatte, übers Meer gebracht. Die Wichtigkeit aber dieses zweyten Feldzugs,der weit merkwürdiger war, als der erste;die äusserste Gefahr, worinnen Jtalien, nachso vielen blutigen Niederlagen sich befundenhatte; der grosse Ruhm des Scipio, welchersich auf seine Heldenthaten, die er schon gethan, und auf diejenigen Thaten, die man von seiner Tapferkeit und Glücke noch erwartete, gründete; das verwegene Unternehmen, nach Afrika zu gehen, woran noch kein General gedacht hatte; das Gerücht, welches er mit einer Art von Zuversicht ausgebreitet hatte, den Hannibal aus dem Schoos von Jtalien zu reissen, und den Krieg ganz nach Afrika zu spielen, wo er auch sein Ende erreichen sollte. Alles dieses hatte bey dem Volke eine unbeschreibliche Neugier, und eine ausserordentliche Aufmerksamkeit auf das 306 M. C. Cethegus, u. P. S. Tuditanus, Cons.d. 548. J. n. R. E. d. 205. J. v. C. G. Abseegeln der Flotte verursacht. Der Hafen war nicht allein von Lilybäern angefüllet, sondern es war auch eine grosse Menge Abgeordneter von allen Sicilianischen Völkern zugegen, die theils aus Verlangen, dem Scipio aufzuwarten, theils in ihren An gelegenheiten bey dem Prätor Pomponius,in diese Stadt gekommen waren. Die Soldaten von denjenigen Legionen, welche inSicilien blieben, lieffen gleichfals dahin, vonihren Kameraden Abschied zu nehmen. Undwenn die Flotte die Augen so vieler Zuschauer, die den Hafen und den ganzen Strand anfülleten, auf sich zog, so war diese Menge selbst ein nicht wenig schöner Anblick vor die Flotte.


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Scipio bezeigte eine ganz besondre Sorgfalt, damit es ja an nichts fehlen möchte.Er bekümmerte sich selbst um die geringsteKleinigkeiten, damit er sähe, ob man seinen Befehlen auch nachgekommen wäre. M.Pomponius, welcher vor den Proviant zu sorgen hatte, versahe die Schiffe auf fünf und vierzig Tage, wovon schon auf funfzehen Tage gebacken war. Sie hatten auf eben so viel Tage Wasser für Menschen undVieh. Die Lastschiffe waren in der Mitten.Zwanzig grosse Schiffe, die der General selbstcommandirte, machten den rechten Flügel,und eben so viel unter dem Commando desC. Lälius, Admirals der Flotte, und des Qvästors, M. Porcius Cato, machten den linken Flügel aus. Die grossen Schiffe hatten jedes eine, die Lastschiffe aber zwo Leuchten. Das Admiralschiff war des Vorzugswegen, und damit es desto kenntlicher seynmöchte, mit dreyen versehen. Er befahl denSteuermännern an den Küsten der Provinz Emporia (*) zu landen, deren Einwohner,da sie ohnedem wenig zum Kriege geneigt, überdies wegen der Fruchtbarkeit und An

(*) Emporia war eine Landschaft in klein Syrien,die ietzo der Meerbusen von Capes genanntwird, und auf der Küste des Königreichs Tunis liegt.

und was sich unter ihnen zugetragen. 305 nehmlichkeit ihrer Provinz faul wären, ih=d. 548. J. n. R. E. d. 204. J. v. C. G.nen gar geringen Widerstand thun würden. Der folgende Tag ward zur Abreise fest gesetzt. Man hatte schon sonst unterschiedeneAbreise der Flotte. Liv.XXIXFlotten von Sicilien und aus eben diesem Hafen Lilybäum abgehen sehen, aber weder im gegenwärtigen, noch in den vergangenen Kriegen war keine mit einer grössern Menge von Zuschauern beehret worden, als diese. Wenn man zwar von einer Flotte nach ihrer Grösse urtheilen wollte, so hatte man schon vorher einige gesehen, welche die zween Consul mit zwo Consularischen Armeen auf eben so viel Kriegsschiffen, als damals Scipio Lastschiffe hatte, übers Meer gebracht. Die Wichtigkeit aber dieses zweyten Feldzugs,der weit merkwürdiger war, als der erste;die äusserste Gefahr, worinnen Jtalien, nachso vielen blutigen Niederlagen sich befundenhatte; der grosse Ruhm des Scipio, welchersich auf seine Heldenthaten, die er schon gethan, und auf diejenigen Thaten, die man von seiner Tapferkeit und Glücke noch erwartete, gründete; das verwegene Unternehmen, nach Afrika zu gehen, woran noch kein General gedacht hatte; das Gerücht, welches er mit einer Art von Zuversicht ausgebreitet hatte, den Hannibal aus dem Schoos von Jtalien zu reissen, und den Krieg ganz nach Afrika zu spielen, wo er auch sein Ende erreichen sollte. Alles dieses hatte bey dem Volke eine unbeschreibliche Neugier, und eine ausserordentliche Aufmerksamkeit auf das 306 M. C. Cethegus, u. P. S. Tuditanus, Cons.d. 548. J. n. R. E. d. 205. J. v. C. G. Abseegeln der Flotte verursacht. Der Hafen war nicht allein von Lilybäern angefüllet, sondern es war auch eine grosse Menge Abgeordneter von allen Sicilianischen Völkern zugegen, die theils aus Verlangen, dem Scipio aufzuwarten, theils in ihren An gelegenheiten bey dem Prätor Pomponius,in diese Stadt gekommen waren. Die Soldaten von denjenigen Legionen, welche inSicilien blieben, lieffen gleichfals dahin, vonihren Kameraden Abschied zu nehmen. Undwenn die Flotte die Augen so vieler Zuschauer, die den Hafen und den ganzen Strand anfülleten, auf sich zog, so war diese Menge selbst ein nicht wenig schöner Anblick vor die Flotte.