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l'alliance des Campaniens avec Annibal. Il est reçu dans Capoue. Pérolla offre à son pére de tuer Annibal. Calavius le détourne d'un dessein si affreux. Promes- ses magnifiques d'Annibal aux Campa niens. Il demande qu'on lui livre Decius Magius: ce qui est exécuté sur le champ. Magius reproche aux Campaniens leur lâ- cheté. Il est porté par la tempête en Egypte. Fabius Pictor rapporte à Rome la réponse de l'Oracle de Delphes.

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l'alliance des Campaniens avec Annibal. Il est reçu dans Capoue. Pérolla offre à son pére de tuer Annibal. Calavius le détourne d'un dessein si affreux. Promes- ses magnifiques d'Annibal aux Campa niens. Il demande qu'on lui livre Decius Magius: ce qui est exécuté sur le champ. Magius reproche aux Campaniens leur lâ- cheté. Il est porté par la tempête en Egypte. Fabius Pictor rapporte à Rome la réponse de l'Oracle de Delphes.

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DéciusMagiuss'oppose àla reception d'An nibal.Liv.XXIII.7-9.

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Decius Magius s'étoit opposé de toutes ses forces à cet acte d'inhumanité, aussi- bien qu'à l'Ambassade qu'on avoit envoyée à Annibal. C'étoita un homme à qui il ne manquoit, pour être souverainement considéré dans sa patrie, que d'avoir affai re à des citoyenssensés. Lorsqu'il vit qu'Annibal envoyoit une garnison dans Capoue, il leur représenta avec les cou

a Vir, cui ad summam auctoritatem nihil præter sanam civium mentem defuit.

C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons. leurs les plus vives, l'état déplorable oùAn. R.536.Av. J. C.216. les Tarentins s'étoient réduits autrefois, & les maux qu'ils avoient soufferts, pour s'être donné un maître impérieux & violent dans la personne de Pyrrhus, & pour avoir reçu dans leur ville la garnison qu'il y envoya. Celle d'Annibal aiant été reçue malgré ses remontrances, il ne se rebuta point encore. Il les exhorta fortement ou à la chasser de leur ville, ou, s'ils vouloient par une action glorieuse & mémorable expier le crime qu'ils avoient commis en trahissant si indignement leurs an ciens Alliés, à égorger les soldats d'Anni bal, & à racheter à ce prix l'amitié du Peuple Romain. Comme Magius ne s'étoit point caché en parlant ainsi, Annibal en fut bientôt informé. Il lui envoya sur le champ ordre de le venir trouver. Magius répondit fiérement qu'il n'iroit pas, & qu'Annibal n'avoit aucun droit sur les habitans de Capoue. Alors ce Général, transporté de colére, ordonna qu'on le chargeât de chaînes, & qu'on le traînât de force jusques dans son camp. Mais, après quelques momens de réflexion, craignant qu'un traitement si violent n'aigrît l'esprit des Campaniens, & n'excitât quelque tumulte dans la ville, il envoya un courier à Marius Blasius Préteur des Campaniens, pour l'avertir que le lendemain il se rendroit lui-même à Capoue: & en effet il partit, comme il l'avoit dit, avec un petit nombre de soldats.


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Decius Magius s'étoit opposé de toutes ses forces à cet acte d'inhumanité, aussi- bien qu'à l'Ambassade qu'on avoit envoyée à Annibal. C'étoita un homme à qui il ne manquoit, pour être souverainement considéré dans sa patrie, que d'avoir affai re à des citoyenssensés. Lorsqu'il vit qu'Annibal envoyoit une garnison dans Capoue, il leur représenta avec les cou

a Vir, cui ad summam auctoritatem nihil præter sanam civium mentem defuit.

C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons. leurs les plus vives, l'état déplorable oùAn. R.536.Av. J. C.216. les Tarentins s'étoient réduits autrefois, & les maux qu'ils avoient soufferts, pour s'être donné un maître impérieux & violent dans la personne de Pyrrhus, & pour avoir reçu dans leur ville la garnison qu'il y envoya. Celle d'Annibal aiant été reçue malgré ses remontrances, il ne se rebuta point encore. Il les exhorta fortement ou à la chasser de leur ville, ou, s'ils vouloient par une action glorieuse & mémorable expier le crime qu'ils avoient commis en trahissant si indignement leurs an ciens Alliés, à égorger les soldats d'Anni bal, & à racheter à ce prix l'amitié du Peuple Romain. Comme Magius ne s'étoit point caché en parlant ainsi, Annibal en fut bientôt informé. Il lui envoya sur le champ ordre de le venir trouver. Magius répondit fiérement qu'il n'iroit pas, & qu'Annibal n'avoit aucun droit sur les habitans de Capoue. Alors ce Général, transporté de colére, ordonna qu'on le chargeât de chaînes, & qu'on le traînât de force jusques dans son camp. Mais, après quelques momens de réflexion, craignant qu'un traitement si violent n'aigrît l'esprit des Campaniens, & n'excitât quelque tumulte dans la ville, il envoya un courier à Marius Blasius Préteur des Campaniens, pour l'avertir que le lendemain il se rendroit lui-même à Capoue: & en effet il partit, comme il l'avoit dit, avec un petit nombre de soldats.


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Decius Magius s'étoit opposé de toutes ses forces à cet acte d'inhumanité, aussi- bien qu'à l'Ambassade qu'on avoit envoyée à Annibal. C'étoita un homme à qui il ne manquoit, pour être souverainement considéré dans sa patrie, que d'avoir affai re à des citoyenssensés. Lorsqu'il vit qu'Annibal envoyoit une garnison dans Capoue, il leur représenta avec les cou

a Vir, cui ad summam auctoritatem nihil præter sanam civium mentem defuit.

C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons. leurs les plus vives, l'état déplorable oùAn. R.536.Av. J. C.216. les Tarentins s'étoient réduits autrefois, & les maux qu'ils avoient soufferts, pour s'être donné un maître impérieux & violent dans la personne de Pyrrhus, & pour avoir reçu dans leur ville la garnison qu'il y envoya. Celle d'Annibal aiant été reçue malgré ses remontrances, il ne se rebuta point encore. Il les exhorta fortement ou à la chasser de leur ville, ou, s'ils vouloient par une action glorieuse & mémorable expier le crime qu'ils avoient commis en trahissant si indignement leurs an ciens Alliés, à égorger les soldats d'Anni bal, & à racheter à ce prix l'amitié du Peuple Romain. Comme Magius ne s'étoit point caché en parlant ainsi, Annibal en fut bientôt informé. Il lui envoya sur le champ ordre de le venir trouver. Magius répondit fiérement qu'il n'iroit pas, & qu'Annibal n'avoit aucun droit sur les habitans de Capoue. Alors ce Général, transporté de colére, ordonna qu'on le chargeât de chaînes, & qu'on le traînât de force jusques dans son camp. Mais, après quelques momens de réflexion, craignant qu'un traitement si violent n'aigrît l'esprit des Campaniens, & n'excitât quelque tumulte dans la ville, il envoya un courier à Marius Blasius Préteur des Campaniens, pour l'avertir que le lendemain il se rendroit lui-même à Capoue: & en effet il partit, comme il l'avoit dit, avec un petit nombre de soldats.


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Le Préteur aiant assemblé les citoyens, leur ordonna d'aller au devant d'Annibal en grand nombre, avec leurs femmes & leurs enfans. Tout le monde y courut, non seulement par obéissance, mais par curiosité & avec empressement, pour voir un Général qui s'étoit rendu célébre par tant de victoires. Magius ne sortit point de la ville. Mais afin qu'on ne pût pas dire que la crainte l'empêchoit de paroître, comme s'il eût eu quelque chose à se reprocher, il ne se tint pas renfermé dans sa maison. Il se promena dans la place publique avec son fils & un petit nombre d'amis, pendant que toute la ville étoit en mouvement pour recevoir Annibal, & pour se donner la satisfaction de considérer de près un si grand homme.


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Qui se seroit attendu que dans une ville perdue de luxe & de débauches comme Capoue, & livrée à la servitude, il se trouveroit un citoyen d'un zèle si généreux pour le salut & la liberté de sa patrie, & d'un courage si intrépide & tellement su périeur à toute crainte? Peut-être le poussoit-il trop loin. Cette tranquillité d'un homme menacé d'un péril certain, qui affecte de se promener dans la place publique avec ses amis, ressent bien la bravade & l'insulte. Magius, par un desir immo déré de gloire, sembloit provoquer laTacit.mort. Famam fatumque provocabat.


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Il logea dans la maison de Stenius & dePacuvius, deux fréres qui étoient des plus distingués de Capoue par leur naissance & leurs grandes richesses. Pacuvius Calavius, chef de la faction qui avoit engagé Capoue dans les intérêts d'Annibal, y amena son fils Pérolla, après l'avoir arraché avec peine de la compagnie de De cius Magius, avec qui il avoit toujours fortement soutenu le parti des Romains contre les Carthaginois, sans que l'exemple de la plus grande partie de ses compatriotes, ni l'autorité paternelle, eussent pu le faire changer de sentiment. Annibal étoit informé de la conduite & des dispositions de ce jeune homme. Aussi son pére n'entreprit-il point de le justifier, mais par ses priéres il lui obtint le pardon. Annibal l'accorda de si bonne grace, qu'il l'invita même à se trouver avec son pére au repas que lui donnoient les Minius, & auquel il n'admit avec eux que le seul Jubellius C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons.An. R.536Av. J. C216.Taurea, homme illustre par sa bravoure dans la guerre.


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On peut d'abord être frappé de quelque sentiment d'admiration pour le dessein hardi de Pérolla: mais, si l'on fait réflexion que la Guerre a ses loix ainsi que la Paix, on condannera sans doute un projet d'assassinat, qui devient même encore plus criminel par les circonstances de perfidie & de trahison qui l'accompagnent. Si Décius Magius en est l'auteur, comme cela paroit assez probable, on ne peut plus le regarder comme innocent, ni croire qu'il n'ait point mérité le traitement qu'il va souffrir.


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An. R.536.Av. J. C.216.Il deman de qu'ondelivreDeciusMagius:ce qui estexécutésur lechamp.

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En effet, le lendemain de l'entrée d'Annibal, le Sénat de Capoue s'étant assemblé, le Général Carthaginois y fit un discours très gracieux, rempli de témoignages d'amitié & de bienveillance. Il les remercia d'avoir préféré l'alliance des Carthaginois à celle des Romains. Et parmi les promesses magnifiques qu'il leur fit, il les assura “que dans peu Capoue seroit la capitale de toute l'Italie, & que les Romains eux-mêmes y viendroient rece- C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons. voir la loi avec les autres peuples. Qu'ilAn. R.536.Av. J. C.216.Il deman de qu'ondelivreDeciusMagius:ce qui estexécutésur lechamp. y avoit cependant parmi eux un homme qui ne devoit avoir aucune part à l'amitié des Carthaginois, ni être compris dans le Traité que l'on venoit de faire avec eux; qu'il ne méritoit pas même le nom de Campanien, puisqu'il étoit seul opposé au sentiment de ses compa triotes: c'étoit Decius Magius. Qu'il demandoit qn'on le lui livrât, & qu'en sa présence le Sénat, après avoir pris connoissance de son crime, prononçât sur son sujet.“ Il ne se trouva pas un seul Sénateur qui osât repliquer, quoique la plupart pensassent que Magius ne méritoit pas un traitement si rigoureux, & qu'Annibal, dès le commencement, don noit une mortelle atteinte à leur liberté.


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En effet, le lendemain de l'entrée d'Annibal, le Sénat de Capoue s'étant assemblé, le Général Carthaginois y fit un discours très gracieux, rempli de témoignages d'amitié & de bienveillance. Il les remercia d'avoir préféré l'alliance des Carthaginois à celle des Romains. Et parmi les promesses magnifiques qu'il leur fit, il les assura “que dans peu Capoue seroit la capitale de toute l'Italie, & que les Romains eux-mêmes y viendroient rece- C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons. voir la loi avec les autres peuples. Qu'ilAn. R.536.Av. J. C.216.Il deman de qu'ondelivreDeciusMagius:ce qui estexécutésur lechamp. y avoit cependant parmi eux un homme qui ne devoit avoir aucune part à l'amitié des Carthaginois, ni être compris dans le Traité que l'on venoit de faire avec eux; qu'il ne méritoit pas même le nom de Campanien, puisqu'il étoit seul opposé au sentiment de ses compa triotes: c'étoit Decius Magius. Qu'il demandoit qn'on le lui livrât, & qu'en sa présence le Sénat, après avoir pris connoissance de son crime, prononçât sur son sujet.“ Il ne se trouva pas un seul Sénateur qui osât repliquer, quoique la plupart pensassent que Magius ne méritoit pas un traitement si rigoureux, & qu'Annibal, dès le commencement, don noit une mortelle atteinte à leur liberté.


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Le prémier Magistrat sortit aussi-tôt de la salle, & s'étant placé sur son tribunal, il fit amener Magius devant lui, & lui ordonna de se défendre. Celui-ci, sans rien rabattre de sa fierté, refusa de répondre, alléguant que la prémiére condition du Traité même fait avec Annibal l'en dispensoit. Ses raisons ne pouvoient man quer d'être trouvées mauvaises. On leMagiusreprocheaux Campaniensleur lâ-cheté. chargea de chaînes, & l'on commença à le traîner par les rues de la ville, pour le conduire au camp des Carthaginois. Tant qu'il eut la liberté de parler, il ne cessa de tenir à la multitude qui l'environnoit des discours pleins de force & de hardiesse. Voilà, leur disoit-il, cette liberté que vousC. Ter. Varro, L. Æmil. Cons.An. R.536.Av. J. C.216.avez prétendu vous procurer. Dans la place publique, en plein jour, sous vos yeux, on charge de chaînes, on conduit à la mort un homme qui tient un des prémiers rangs dans votre ville. Quelle plus grande violence exerceroit-on dans Capoue, si elle avoit été prise de force? Allez au-devant d'Annibal, ornez la ville. Faites du jour de son entrée un jour de fête, pour le voir triompher de l'un de vos citoyens. On apréhenda que ces reproches ne fissent impression sur le Peuple. Ainsi on lui couvrit la tête, afin qu'il ne lui fût plus possible de se faire entendre. Annibal n'osa le faire mourir dans son camp, de peur que sa mort n'excitât quelque tumulte dans la ville. Il le fit embarquer sur un vaisseau qui devoit le mener à Carthage. Mais une tempête le jetta sur les côtes de Cyréne, qui étoit soumise au Roi d'Egypte: c'étoit pour lors Ptolémée Philopator. Magius trouva un asile dans les Etats de ce Prince, & y demeura en sureté sous sa protection.


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Magiusreprocheaux Campaniensleur lâ-cheté.