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1 - Reflexions sur comique-lamoryant /

Le ſiecle d'Auguſte, qui alla preſ que dans tous les genres à la perfec tion, laiſſa à celui de Louis xiv. la gloire d'y porterl'art comique. Mais comme les progrès du goût ne ſont que ſucceſſifs, il nous a fallu épui- ſer mille erreurs avant d'arriver à ce * Rouſ-ſeau, Epi-tre à Tha-lie.point fixe où l'art* doit naturelle ment aboutir. Imitateurs indiſcrets du génie Eſpagnol, nos peres cher cherent dans la Religion la matiere de leurs téméraires divertiſſemens; leur piété inconſidérée oſa joüer les myſteres les plus reſpectables, & ne craignit point d'expoſer ſur les Théatres publics un aſſemblage monſtrueux de dévotion, de liber tinage & de bouffonnerie.


2 - Betrachtungen über das weinerlich Komische /

Das Jahrhundert des Augustus, welches fast alle Arten zur Vollkommenheit brachte, ließ dem Jahrhunderte Ludewigs des XIV. die Ehre, die komische Dichtkunst bis dahin zu bringen. Da aber die Ausbreitung des Geschmacks nur allmälich geschieht, so haben wir vorher tausend Jrrthümer erschöpfen müssen, ehe wir auf den bestimmten Punkt gelangt sind, auf welchen die Kunst eigentlich kommen muß. Als unbehutsame Nachahmer des Spanischen Genies, suchten unsre Väter in der Religion den Stof zu ihren verwegenen Ergötzungen; ihre unüberlegte Andacht unterstand sich, die allerverehrungswürdigsten Geheimnisse zu spielen, und weinerlich Komische. scheute sich nicht, eine ungeheure Vermischung von Frömmigkeit, Ausschweifungen und Possen auf die öffentlichen Bühnen zu bringen.


3 - Des Abts du Bos Ausschweifung von den theatralischen Vorstellungen der Alten /

Vierzigern, und beständiger Sekretär der französischen Akademie. Der Herr von Voltaire hat ihn mit unterdie Schriftsteller gezehlet, welche das Jahrhundert Ludewigs des XIV. erleuchtet haben. Er hat sich der Welt als ein Geschichtschreiberund als ein Kunstrichter gezeigt. Als jenerin seiner Histoire de la ligue de Cambrai, weldu Bos,cher der Herr von Voltaire das Lob zugestehet, daß sie ein Muster in ihrer Art sey. Alsdieser, in seinen critischen Betrachtungenüber die Dichtkunst und Mahlerey,(Reflexions critiques sur la Poesie & sur laPeinture) von welchen ich hier etwas mehrersmelden muß. Ich kann es jetzt nicht gleichwissen, in welchem Jahre sie zu erst ans Lichttraten. Ich habe blos die fünfte Ausgabe vormir, welche von 1746 ist. Es ist die letzte, meines Wissens, und auf den Titel wird gesagt, daß sie von dem Verfasser selbst durchgesehen, verbessert und vermehrt worden. Sieist in Paris in groß Duodez gedruckt, und bestehet aus drey Theilen, deren stärkster ein Alphabet hat. Der Inhalt, wie ihn der Verfasser selbst entwirft, ist kurz dieser. In demersten Theile erklärt er, worinn die Schönheit eines Gemähldes und die Schönheit einesGedichts vornehmlich bestehe; was für Vorzüge so wohl das eine, als das andere, durchdie Beobachtungen der Regeln erlange, undendlich was für Beystand sowohl die Werkeder Dichtkunst, als der Mahlerey, von andernKünsten erborgen können, um sich mit von den Theatr. Vorstel. der Alten.desto grössern Vortheile zu zeigen. In demzweyten Theile handelt er von den Theils natürlichen, Theils erworbenen Eigenschaften, welche sowohl grosse Mahler, als grosse Dichter,haben müssen, und forscht den Ursachen nach, warum einige Jahrhunderte so viele, und einigefast gar keine berühmte Künstler gesehen haben. Hierauf untersucht er, auf welche Weisedie Künstler zu ihrem Ruhme gelangen; anwelchen Kennzeichen man es voraussehen könne, ob der Ruhm, in welchem sie zu ihren Zeitenstehen, ein wahrer Ruhm sey, oder ob sie nurein flüchtiges Aufsehen machen; und endlichaus welchen Merkmalen man es zuverläßigschliessen dürfe, daß der Name eines von seinen Zeitgenossen gerühmten Dichters oderMahlers, immer mehr und mehr wachsen,und in den folgenden Zeiten noch grösser seynwerde, als er selbst zu seiner Zeit gewesen ist.In dem dritten Theile endlich trägt unser Abtverschiedene Entdeckungen vor, die er in Ansehung der theatralischen Vorstellungen der Alten gemacht zu haben glaubet. In den erstenAusgaben seines Werks, war diese Materiedem ersten Theile mit eingeschaltet. Weil sie du Bos, v. d. theat. Vorst. d. Alten.aber doch nichts anders als eine Ausschweifungwar, durch die man die Hauptsache allzulangeaus den Augen verlohr, so folgte er dem Rathe einiger Freunde, und machte einen besondern Theil daraus. Dieser besondre Theil nun, oder diese Ausschweifung ist es, welche ich hiermeiner theatralischen Bibliothek einverleibenwill. Ich werde aber dabey für diesesmalnichts, als die Pflichten eines getreuen Uebersetzers beobachten; und meine Gedanken überverschiedene besondere Meinungen des Verfassers auf eine andere Gelegenheit versparen.

4 - Des Abts du Bos Ausschweifung von den theatralischen Vorstellungen der Alten /

welche unter Ludewig dem XIV. mit dem Tanze

5 - Lettres sur la danse /

Fossan, le plus agréable & le plus spirituel de tous les Danseurs comiques, a fait tourner la tête aux éleves de Terpsichore; tous ont voulu le copier, même sans l'avoir vu. On a sacrifié le beau genre au trivial; on a secoué le joug des principes; on a dé- daigné & rejetté toutes les regles; on s'est livré à des sauts, à des tours de force; on a cessé de danser, & l'on s'est cru Pantomime, comme si l'on pouvoit être déclaré tel, lorsqu'on manque totalement par l'expression; lorsqu'on ne peint rien; lorsque la Danse est totalement défigurée par des charges grossieres; lorsqu'elle se borne à des contorsions hideuses; lorsque le masque Sur la Danse. grimace à contre-sens, enfin lorsque l'action qui devoit être accompagnée & soutenue par la grace est une suite d'efforts répétés, d'autant plus désagréables pour le Spectateur qu'il souffre lui-même du travail pénible & forcé de l'exécutant. Tel est cependant, Monsieur, le genre dont le Théatre est en possession; & il faut convenir que nous sommes riches en sujets de cette espece. Cette fureur d'imiter ce qui n'est pas imitable, fait & fera la perte d'un nombre infini de Danseurs & de Maîtres de Ballets. La parfaiteimitation, demande que l'on ait en soi le même goût, les mêmes dispositions, la même conformation, la même intelligence, & les mêmes organes de l'original que l'on se propose d'imiter; or comme il est rare de trouver deux Lettres êtres également ressemblants en tout, il est aussi rare de trouver deux hommes dont les talents, le genre & la maniere soient exactement semblables. Le mêlange que les Danseurs ont fait de la cabriole avec la belle Danse a altéré son caractere & dégradé sa noblesse; c'est un alliage qui diminue sa valeur & qui s'oppose, ainsi que je le prouverai dans la suite, à l'expression vive & à l'action animée qu'elle pourroit avoir, si elle se dégageoit de toutes les inutilités qu'elle met au nombre de ses perfections. Ce n'est pas d'aujourd'hui que l'on donne le titre de Ballet à des Danses figurées que l'on ne devroit appeller que du nom de divertissement; on prodigua jadis ce titre à toutes les fêtes éclatantes qui se donnerent dans les différentes Cours de Sur la Danse. l'Europe. L'examen que j'ai fait de toutes ces fêtes me persuade que l'on a eu tort de le leur accorder. Je n'y ai jamais vu la Danse en action; les grands récits étoient mis en usage au défaut de l'expression des Danseurs, pour avertir leSpectateur de ce qu'on alloit repré- senter; preuve très-claire & très-convaincante de leur ignorance, ainsi que du silence & de l'inefficacité de leursmouvements. Dès le troisieme siecle on commençoit à s'appercevoir de la monotonie de cet Art, & de la négligence des Artistes; St. Augustin lui-même, en parlant des Ballets, dit qu'on étoit obligé de placer sur le bord de la Scene un homme qui expliquoit à haute voix l'action qu'on alloit peindre. Sous le regne de Louis XIV, les récits, les dialogues & les monologues ne ser- Lettres voient-ils pas également d'interpretes à la Danse? Elle ne faisoit que bégayer. Ses sons foibles & inarticulés avoient besoin d'être soutenus par la Musique & d'être expliqués par la Poésie, ce qui équivaut sans doute à l'espece de Héros d'Armes du Théatre, au Crieur public dont je viens de vous parler. Il est en vérité bien étonnant, Monsieur, que l'époque glorieuse du triomphe des beaux Arts, de l'émulation & des progrès des Artistes, n'ait point été celle d'une révolution dans la Danse & dans les Ballets; & que nos Maîtres, non moins encouragés & non moins excités alors par les succès qu'ils pouvoient se promettre dans un siecle où tout sem- bloit élever & seconder le génie, soient demeurés dans la langueur & dans une honteuse médiocrité. Vous savez que le Sur la Danse.langage de la Peinture, de la Poésie & de la Sculpture, étoit déjà celui de l'éloquence & de l'énergie. La Musique, quoiqu'encore au berceau, commençoit à s'exprimer avec noblesse; cependant la Danse étoit sans vie, sans caractere & sans action. Si le Ballet est le frere aîné des autres Arts, ce n'est qu'autant qu'il en réunira les perfections; mais on ne sauroit lui déférer ce titre glorieux dans l'état pitoyable où il se trouve, & convenez avec moi, Monsieur, que ce frere aîné fait pour plaire, est un sujet déplorable, sans goût, sans esprit, sans imagination, & qui mérite à tous égards l'indifférence & le mépris de ses sœurs.


6 - Discours historique sur l'apocalypse /

Fossan, der angenehmste und sinnreichste von allen komischen Tänzern, hat den Schülern der Terpsichore den Kopf verrückt; alle haben ihm nachahmen wollen, wenn sie ihn auch schon nicht gesehen hatten. Man hat die edle Gattung der niedrigen aufgeopfert; man hat das Joch der Regeln abgeschüttelt; man hat sich der Sprünge, der gewaltsamen Hebungen und Wendungen, beflissen; kurtz, man hat aufgehört zu tanzen, und hat sichPantomime zu seyn eingebildet: als ob man sich so nennen könnte, wenn man ganz und gar keinen Ausdruck hat; wenn man schlechterdings nichts mahlt; wenn der Tanz durch die gröbsten Uebertreibungen gänzlich entstellt wird; wenn er sich auf die häßlichstenVerrenkungen einschränkt; wenn das Gesicht widersinnige Grimassen schneidet; wenn endlich die Handlung, die durchaus Reitz und Anstand begleiten sollte, nichts als eine Folge wiederholter Anstrengungen ist, die dem Zuschauer so viel unangenehmer sind, da er bey der mühsamen und gezwungnen Arbeit des Ausführers nicht anders als selbst leiden kann. Gleichwohl, mein Herr, ist das die Gattung, die im Besitze des Theaters ist; und von der wir, welches nicht zu leugnen, so viele und mancherley Muster haben. Diese Raserey nachzuahmen was nicht nachzuahmen ist, hat uns schon um so viele Tänzer und Balletmeister gebracht, und wird uns noch um mehrere bringen. Eine vollkommneNachahmungverlangt, daß man selbst den nehmlichen Geschmack, die nehmlichen Fähigkeiten, den nehmlichen Bau, die nehmliche Einsicht, die nehmlichen Organa habe, welche das Original hat, das man sich zur Nachahmung vorstellet. So wenig man also zwey Wesen finden kann, die einander vollkommen gleich sind, so selten werden sich auch zwey Menschen finden, deren Talente, Art und Manier völlig eben dieselben wären. Die Vermischung der Kabriole mit dem schönern Tanze, hat den Charakter desselben verdorben und seinen Adel erniedriget; durch diesen Zusatz wird sein Werth nothwendig geringer, denn er ist, wie ich in dem Folgenden erweisen werde, denn lebhaften Ausdrücken und der beseelten Handlung gänzlich zuwider, die er haben könnte, wenn er sich von allen den unnützen Dingen frey machte, die er mit zu seinen Vollkommenheiten rechnet. Es ist nicht erst seit gestern Mode, daß man den Namen eines Ballets figürlichen Tänzen giebt, die weiter nichts als Lustbarkeiten zu heissen verdienen; man hat schon vor längst diesen Titel an die Prungfeste verschwendet, welche an den verschiednen Europäischen Höfen angestellet wurden. Ich habe aber diese Feste untersucht, und bin überzeugt, das er ihnen nicht zukömmt. Ich habe den Tanz in Handlung nie darinn wahrgenommen; weitläuftige Erzehlungen mußten den Mangel des Ausdrucks der Tänzer ersetzen, um den Zuschauer von dem, was vorgestellet werden sollte, zu unterrichten; und dieses zeiget genugsam von der Unwissenheit ihrer Angeber, und von den kalten nichts sagenden Bewegungen ihrer Ausführer. Bereits im dritten Jahrhunderte fing man an, die Monotonie dieser Kunst und die Nachläßigkeit ihrer Künstler zu spüren. Der H. Augustinus selbst sagt, wenn er von Balletten redet, das man genöthiget gewesen, jemanden vorne an die Scene zu stellen, welcher die Handlung, die gemahlet werden sollen, mit lauter Stimme erklären müssen. Und mußten nicht auch unter Ludewig dem XIV.Erzehlungen, Gespräche, Monologen, dem Tanze auf gleiche Weise zu Auslegungen dienen? Der Tanz stammelte nur. Seine schwachen und unartikulirten Töne brauchten noch von der Musick unterstützt, und von der Poesie erklärt zu werden, welches ohne Zweifel nicht viel besser war, als der Gebrauch des Herolds oder Ausrufers, dessen Augustinus erwähnet. Es ist wirklich sehr zu verwundern, mein Herr, daß die ruhmreiche Epoche des Triumphs der schönen Künste, der Nacheiferung und des Fortganges der Künstler, nicht zugleich auch die Epoche einer glücklichen Verbesserung des Tanzes und der Ballette gewesen ist; und daß unsere Meister, die der Beyfall, den sie sich in einem Jahrhunderte versprechen konnten, in welchem alles dem Genie aufhelfen zu wollen schien, nicht weniger hätte ermuntern und reitzen sollen, gleichwohl in ihrer Kraftlosigkeit und in dem Stande einer schimpflichen Mittelmäßigkeit verblieben sind. Sie wissen, daß die Sprache der Mahlerey, derPoesie, der Bildhauerkunst, bereits alle ihre Beredsamkeit, allen ihren Nachdruck hatte. Selbst die Musik, ob sie schon noch in der Wiege war, fing an sich mit Würde auszudrücken. Nur der Tanz war ohne Leben, ohne Charakter und ohne Handlung. Wenn das Ballet der ältere Bruder der übrigen Künste ist, so ist er es nur in so fern, als er die Vollkommenheit von ihnen allen in sich vereinigen kann. In dem elenden Zustande aber, in welchem er sich itzt befindet, kann man ihm diese Ehrenbezeugung unmöglich bewilligen; vielmehr müssen Sie mir zugestehen, mein Herr, das dieser ältere Bruder, so sehr ihn auch dieNatur zu gefallen bestimmte, eine sehr jämmerliche Figur macht, weder Geschmack, noch Geist, noch Einbildungskraft zeigt, und auf alle Weise die Gleichgültigkeit und Verachtung seiner Schwestern verdienet.


7 - Discours sur les Contradictions de ce Monde /

Le sceptique PhilosopheBayle a été persécuté même en Hollande; la Motte-le-Vayer, plus sceptique & moins Philosophe, a été Précepteur du Roi Louis XIV, & du frere du Roi. Gouville étoit à la fois pendu en effigie à Paris, & Ministre de France en Allemagne.


8 - Discours sur les Contradictions de ce Monde /

L'Abbé de St. Pierre, homme qui a pu se tromper souvent, mais qui n'a jamais écrit qu'en vuë du bien public, & dont les Ouvrages étoient appellés par le Cardinal du Bois, les Rêves d'un bon Citoyen; l'Abbé de St. Pierre, dis-je, a été exclus de l'Académie Française d'une voix unanime, pour avoir dans un Ouvrage de politiquepréféré l'établissement des Conseils à l'établissement des Sécretaires d'Etat; & pour avoir dit, que les Finances avoient été malheureusement administrées sur la fin de ce glorieux Régne. L'Auteur des Lettres Persannes n'avoit parlé de Louis XIV dans son Livre, que pour dire que ce Roy étoit un Magicien, qui faisoit acroire à ses Sujets, que du papier étoit de l'argent; qu'il n'aimoit que le Gouvernement turc; qu'il préféroit un homme, qui lui donnoit la serviette, à un homme, qui lui avoit gagné des batailles; qu'il avoit donné une pension à une homme, qui avoit fui 2 lieues, & un Gouvernement à un homme, qui en avoit fui 4; qu'il étoit accablé de pauvreté, quoiqu'il soit dit dans la même Lettre, que ses Finances sont inépuisables. Voilà encore une fois tout ce que cet Auteur, dans son seul Livre connu, avoit dit de Louis XIV, Protecteur de l'Académie Française; & ce Livre est le seul titre sur lequel l'Auteur a été effectivement reçu dans l'Académie Française.


9 - Discours sur les Contradictions de ce Monde /

L'Abbé de St. Pierre, homme qui a pu se tromper souvent, mais qui n'a jamais écrit qu'en vuë du bien public, & dont les Ouvrages étoient appellés par le Cardinal du Bois, les Rêves d'un bon Citoyen; l'Abbé de St. Pierre, dis-je, a été exclus de l'Académie Française d'une voix unanime, pour avoir dans un Ouvrage de politiquepréféré l'établissement des Conseils à l'établissement des Sécretaires d'Etat; & pour avoir dit, que les Finances avoient été malheureusement administrées sur la fin de ce glorieux Régne. L'Auteur des Lettres Persannes n'avoit parlé de Louis XIV dans son Livre, que pour dire que ce Roy étoit un Magicien, qui faisoit acroire à ses Sujets, que du papier étoit de l'argent; qu'il n'aimoit que le Gouvernement turc; qu'il préféroit un homme, qui lui donnoit la serviette, à un homme, qui lui avoit gagné des batailles; qu'il avoit donné une pension à une homme, qui avoit fui 2 lieues, & un Gouvernement à un homme, qui en avoit fui 4; qu'il étoit accablé de pauvreté, quoiqu'il soit dit dans la même Lettre, que ses Finances sont inépuisables. Voilà encore une fois tout ce que cet Auteur, dans son seul Livre connu, avoit dit de Louis XIV, Protecteur de l'Académie Française; & ce Livre est le seul titre sur lequel l'Auteur a été effectivement reçu dans l'Académie Française.


10 - /

Cette Reine fut la première à le reconnaître dès qu'il fut Protecteur des trois Royaumes. Presque tous les Souverains de l'Europe envoyérent des Ambassadeurs à leur frere Cromvel, à ce domestique d'un Eveque, qui venoit de faire perir par les mains du bourreau un Souverain leur Parent. Ils briguérent à l'envie son alliance. Le Cardinal Mazarin pour lui plaire chassa de France les deux Fils de Charles Premier, les deux petits fils deHenri IV, les deux Cousins Germains de Louis XIV. La France conquit Dunkerke pour lui, & on lui en remit les clefs. Après sa mort Louis XlV & toute sa cour portérent le deuil, excepté Mademoiselle, qui eut le courage de venir au cercle en habit de couleur, & soutient seule l'honneur de sa race.


11 - /

Cette Reine fut la première à le reconnaître dès qu'il fut Protecteur des trois Royaumes. Presque tous les Souverains de l'Europe envoyérent des Ambassadeurs à leur frere Cromvel, à ce domestique d'un Eveque, qui venoit de faire perir par les mains du bourreau un Souverain leur Parent. Ils briguérent à l'envie son alliance. Le Cardinal Mazarin pour lui plaire chassa de France les deux Fils de Charles Premier, les deux petits fils deHenri IV, les deux Cousins Germains de Louis XIV. La France conquit Dunkerke pour lui, & on lui en remit les clefs. Après sa mort Louis XlV & toute sa cour portérent le deuil, excepté Mademoiselle, qui eut le courage de venir au cercle en habit de couleur, & soutient seule l'honneur de sa race.


12 - /

UN seul Citoyen qui n'étoit pas fort riche, mais qui avoit une grande ame, fit à ses dépens la Place-des-Victoires, & érigea par reconnaissance une Statue à son Roi. Il fit plus que sept cens mille Citoyens n'ont encore fait dans ce siécle. Nous possédons dans Paris de quoi acheter des Royaumes; nous voyons tous les jours ce qui manque à notre Ville, & nous nous contentons de murmurer! On passe devant le Louvre, & on gémit de voir cette façade, monument de la grandeur de Louis XIV. du zéle de Colbert & du génie de Perrault, cachée par des bâtimens de Gots & de Vandales. Nous courons aux Spectacles, & nous sommes indignés d'y entrer d'une maniére si incommode & si dégoûtante, d'y être placés si mal à notre aise, de voir des salles si grossiérement construites, des théâtres si mal entendus, & d'en sortir avec plus d'embarras & de peine qu'on n'y est entré. Nous rougissons avec raison de voir les Marchés publics établis dans des rues étroites, étaler la mal-propreté, répandre l'infection & causer des désordres continuels. Nous n'avons que deux Fontaines dans le grand goût, & il s'en faut bien qu'elles soient avantageusement placées. Toutes les autres sont dignes d'un village. Des quartiers immenses demandent des Places publiques; & tandis que l'Arc-de-Triomphe de la Porte S. Denis, la Statue équestre de Henri le Grand, ces deux Ponts, ces deux Quais superbes, ce Louvre, ces Tuileries, ces Champs-Elisées égalent ou surpassent les beautés de l'ancienne Rome; le centre de la Ville obscur, resserré, hideux, représente les tems de la plus honteuse barbarie. Nous le disons sans cesse; mais jusqu'à quand le dirons-nous sans y remédier?


13 - /

Il y a aujourd'hui beaucoup plus d'argent monnoyé dans le Royaume, qu'il n'en possédoit quandLouis XIV. dépensa quatre cens millions & davantage à Versailles, à Trianon, à Marly: & ces quatre cens millions à vingt-sept & vingt-huit livres le marc, font aujourd'hui beaucoup plus de sept cent millions. Les dépenses de trois bosquets auroient suffi pour les embellissemens nécessaires à la Capitale. Quand un Souverain fait ces dépenses pour lui, il témoigne sa grandeur: quand il les fait pour le public, il témoigne sa magnanimité. Mais dans l'un & dans l'autre cas, il encourage les Arts, il fait circuler l'argent, & rien ne se perd dans ses entreprises, sinon les remises faites dans les pays étrangers pour acheter chérement d'anciennes Statues mutilées, tandis que nous avons parmi nous desPhidias & des Praxiteles.


14 - /

Le Roi, par sa grandeur d'ame & par son amour pour son peuple, voudroit contribuer à rendre sa Capitale digne de lui. Mais après-tout, il n'est pas plus Roi des Parisiens que des Lyonnais & des Bordelois. Chaque Métropole doit se secourir elle-même. Faut-il à un particulier un Arrêt du Conseil pour ajuster sa maison? Le Roi d'ailleurs, après une longueguerre, n'est point en état à présent de dépenser beaucoup pour nos plaisirs: & avant d'abattre les maisons qui nous cachent la façade de S. Gervais, il faut payer le sang qui a été répandu pour la patrie. D'ailleurs s'il y a aujourd'hui plus d'espéces dans le Royaume que du tems de Louis XIV. les revenus actuels de la Couronne n'approchent par encore de ce qu'ils étoient en effet sous ce Monarque. Car dans les soixante & douze années de ce regne, on leva sur la nation dix-huit milliards numéraires: ce qui fait, année commune, deux cent millions cinq cens mille livres, à vingt-sept, à trente livres le marc, & cette somme annuelle revient à environ trois cent trente millions d'aujourd'hui. Or il s'en fautbeaucoup que le Roi ait ce revenu. On dit toujoursle Roi est riche, dans le même sens qu'on le diroit d'un Seigneur ou d'un particulier. Mais en ce senslà, le Roi n'est point riche du tout. Il n'a presque point de Domaines; & j'observerai en passant que les tems les plus malheureux de la Monarchie ont été ceux où les Rois n'avoient que leurs Domaines pour résister à leurs ennemis, & pour récompenser leurs sujets. Le Roi est précisément & à la lettre l'œconôme de toute la nation; la moitié de l'argent circulant dans le Royaume, passe par ses Trésoriers comme par un crible: & tout homme qui demande au Roi une gratification, une pension, dit en effet au Roi; SIRE, donnez-moi une petite portion de l'argent de mes Concitoyens; reste à sçavoir si cet homme a bien mérité de la patrie; il est clair qu'alors la patrie lui doit, & le Roi le paye au nom de l'État. Mais il est clair encore que le Roi n'a pour les dépenses arbitraires, que ce qui reste après qu'il a satisfait aux dépenses néccessaires.


15 - Lettre sur Messieurs Jean Law, Melon et Dutot /

On entend mieux le commerce en France depuis vingt ans, qu'on ne l'a connu depuis Pharamond jusqu'àLouis XIV. C'étoit auparavant un Art caché, une espece de Chimie entre les mains de trois ou quatre hommes, qui faisoient en effet de l'Or, & qui ne disoient pas leur secret. Le gros de la Nation étoit d'une ignorance si profonde sur ce secret important, qu'il n'y avoit guéres de Ministres ni de Juge, qui sût ce que c'étoit que des Actions, des Primes, le Change, un Dividende. Il a fallu qu'un Ecossois, nommé Jean Law, soit venu en France, & ait bouleversé toute l'économie de notre Gouvernement pour nous instruire. Il osa dans le plus horrible dérangement de nos Finances, dans la disette la plus générale, établir une Banque & une Compagnie des Indes. C'étoit l'émétique à des malades. Nous en prîmes trop, & nous eûmes des convulsions. Mais enfin des débris de son Systême il nous resta une Compagnie des Indes avec cinquante millions de fonds. Qu'eût-ce été si nous n'avions pris de la drogue que la dose qu'il falloit? Le Corps de l'Etat seroit, je crois, le plus robuste & le plus puissant de l'Univers.