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Dans le même tems, P. Scipion étoit exposé à un danger encore plus grand, & plus inévitable. Il avoit affaire à un nouvel ennemi, qui ne lui donnoit point de relâche: c'étoit Masinissa, allié pour lors des Carthaginois, mais que dans la suite l' amitié qu'il contracta avec les Romains rendit si illustre & si puissant. Ce jeune Prince, dès le moment de l'arrivée

a Id quidem cavendum semper Romanis ducibus erit, exemplaque hæc verè pro documentis habenda, ne ita externis credant auxiliis, ut non plus sui roboris suarumque propriè virium in castris ha beant. Liv.

Q. Fulvius, Ap. Claud. Cons. de Scipion, vint à sa rencontre avec laAn. R.540.Av. J. C.212. Cavalerie des Numides, & ne cessa depuis de le harceller jour & nuit avec tant d'acharnement, que non seulement il tomboit sur ceux des Romains qui s'écartoient tant soit peu pour aller chercher du bois ou du fourage, mais qu'il venoit souvent les insulter jusques dans leur camp. Souvent il se jettoit au milieu de leurs corps de garde, les obligeoit de quiter leur poste avec beaucoup de tumulte & de desordre; & fondant sur eux pendant la nuit lorsqu'ils s'y attendoient le moins, il por toit l'allarme & l'effroi jusqu'à leurs portes & dans leurs retranchemens. En un mot, il n'y avoit aucun lieu, ni aucun tems, où ils fussent exemts de crainte & d'inquiétude. Par-là il les obligeoit à se tenir renfermés dans leurs lignes, privés de toutes les choses nécessaires. Ils étoient à peu près dans la même situation que des gens que l'on tient assiégés dans les formes. Il paroissoit même qu'on les resser reroit encore davantage, aussitôt qu'Indibilis, qu'on disoit devoir incessamment arriver avec sept mille hommes, se seroit joint aux Carthaginois.


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Zu eben der Zeit war P. Scipio einer nochviel grössern und unvermeidlichern Gefahrausgesetzt. Er hatte mit einem neuen Feinde zu thun, der ihm nicht die geringste Ruhe ließ; nämlich mit dem Masinissa, der damahlsmit den Carthaginensern im Bündniß stund,und nachher durch die Freundschaft, die ermit den Römern errichtete, so berühmt und so mächtig wurde. Dieser junge Herr gieng mit seiner Numidischen Reuterey dem Scipioso gleich bey seinem Anmarsch entgegen, undbeunruhigte ihn ohne Aufhören Tag und (*) Id quidem cauendum semper Romanis ducibus erit, exemplaque haec vere pro documentis habenda, ne ita externis credant auxiliis, vtnon plus sui roboris suarumque proprie virium in castris habeant. Liu.und was sich unter ihnen zugetragen. 453 Nacht. Er bewieß dabey einen so grossend. 540. J. n. R. E. d. 212. J. v. C. G.Eifer, daß er nicht allein diejenigen Römer, welche sich nur ein wenig von der Armee entfernten, um Holz und Fütterung zuholen, überfiel, sondern sie auch öffters selbstin ihrem Lager heimsuchte. Oeffters machteer sich an ihre ausgestellten Wachten, undnöthigte sie ihre Posten in gröster Unordnungzu verlassen, und wenn er sie des Nachts, dasie sich es am wenigsten vermutheten, überrumpelte, setzte er alles so gar unter den Thoren und hinter den Verschanzungen selbst inFurcht und Schrecken. Mit einem Worte,es war kein Ort, und keine Stunde, da siehätten ausser Furcht und Unruhe seyn können. Hierdurch nöthigte er sie, sich in ihrenLinien eingeschlossen zu halten, ob sie schon anallem Benöthigten Mangel litten. Sie waren beynahe in eben den Umständen, worinnen sich diejenigen befinden, welche ordentlichbelagert werden. Es hatte so gar das Ansehen, daß man sie noch genauer einschliessen wollte, so bald Indibilis, der in kurzem mitsieben tausend Mann ankommen sollte, zu denCarthaginensern gestossen seyn würde.


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Hierauf ließ Scipio die Gefangenen vorsich bringen. Die Bürger schickte er wiederzu den Ihrigen, welche vor Freuden überdiese unverhoffte Gnade weinten; die Künstler aber mußten Römische Sclaven bleiben,doch versprach er ihnen, daß sie, wenn siefür die Republick wohl gesinnet seyn würden,frey gemacht werden sollten. Unter den übrigen Gefangenen las er die besten, unter ebendiesem Versprechen, zum Dienst der Flotteaus. Dieses gelinde Verfahren erwecktebey den Einwohnern in Carthagena eingrosses Zutrauen zu der Republick. DenMago mit seinen Soldaten übergab er demLälius zur Bewachung. Die Geisseln, deren 300 waren, beschenkte er, und schickte siezu den Ihrigen zurück. Indem sich Scipiomit diesen Wohlthaten beschäfftigte, kam ei ne sehr alte Dame, die Generalin des Man donius, Bruders des Indibilis, Königs derJlergeten, aus dem Haufen der Geisseln her vor, warf sich weinend zu Scipions Füssen,und beschwor ihn, daß er Sorge tragenmöchte, daß die Ehre derjenigen Prinzeßinnen, welche sie bey sich hatte, erhalten wer und was sich unter ihnen zugetragen. 509de; welches er ihr auch mit den großmüthigd. 542. J. n. R. E. d. 210. J. v. C. G.sten Ausdrückungen heiligst versprach.


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avantage de part & d'autre. second combat, où Annibal est supérieur. Vive reprimande de Marcellus à son Armée. Troisiéme combat, où Annibal est vaincu, & mis en fuite. Plusieurs villes de la Calabre & des pays voisins se rendent aux Romains. Fabius assiége & prend Tarente par intelligence. Il n'en emporte qu'une seule statue. Annibal tend un pié- ge à Fabius. sa ruse est découverte. Jeunesse de Caton. scipion fait rentrer les peuples d'Espagne dans le parti des Romains. Asdrubal & scipionsongent à en venir aux mains. Indibilis & Man- donius quitent les Carthaginois pour se joindre à scipion. Belle réflexion de Po- lybe sur l'usage qu'il faut faire de la victoire. Combat entre scipion & As- drubal. Celui-ci est vaincu, & mis en fuite. scipion refuse le nom de Roi, qui lui est offert par les Espagnols. Massiva, jeune Prince Numide, renvoyé par scipion à ses parens sans rançon & avec des présens. Jonction des trois Généraux Carthaginois. Leurs résolutions.

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P. scipion avoit employé tour l'hiverscipionfait ren-trer les peu-ples d'Es-pagne dansle parti desRomains.Liv.XXVII. 17.Polyb. X.604. précédent à faire rentrer les peuples d'Espagne dans le parti des Romains, en les gagnant, tantôt par des présens, tantôt par la restitution gratuite de leurs ôtages & de leurs prisonniers. Dès le commencement du printems, un des plus illustres d'entre les Espagnols, nommé Edescon, vint le trouver. sa femme & ses enfans étoient au pouvoir des Romains. Mais, outre cette raison, il étoit comme entraîné par une disposition générale de tous les esprits à préférer le parti des Romains à celui des Carthaginois. La même cause engagea Mandonius & Indibilis, qui étoient sans contredit les Princes les plus considérables Q. Fabius, Q. Fulvius, Cons.An. R. 543.Av. J. C.209.de l'Espagne, à se retirer avec tous leurs vassaux sur des collines qui commandoient le camp des Carthaginois, & d'où, en continuant de tenir les hauteurs, ils pouvoient gagner l'Armée Romaine, sans rien appréhender de la part d'Asdrubal qu'ils abandonnoient.


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Indibilis& Mando-nius qui-tent lesCarthagi-nois pourse joindreà scipion.Ibid.

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Ce fut avec ces forces que scipion, dès le commencement du printems, sortit de Tarragone, & alla chercher les ennemis avec Lelius qui étoit revenu de Rome, & sans lequel il ne vouloit tenter aucune entreprise importante. Il ne trouva dans sonIndibilis& Mando-nius qui-tent lesCarthagi-nois pourse joindreà scipion.Ibid. chemin que des amis & des alliés, qui venoient de toutes parts à sa rencontre chacun à l'entrée de leur pays, & qui l'accompagnoient ensuite & grossissoient son Armée. Ce fut dans cette marche que Mandonius & Indibilis vinrent le joindre avec leurs troupes. Indibilis porta la parole, & son discours ne se ressentit en rien de la grossiéreté d'un Barbare. Il parla avec beaucoup de dignité & de retenue, prenant à tâche d'excuser son changement de parti comme fondé sur la nécessité, plutôt que de s'en faire honneur comme d'une résolution prise de gayeté de cœur, & exécutée à la prémiére occasion qui s'en étoit présentée. Il dit „qu'il savoit bien que le nom de déserteur étoit aussi suspect aux nouveaux Alliés, qu'il paroissoit détestable aux anciens. Qu'il ne blâmoit point ce sentiment commun à tous les hommes, pour- Q. Fabius, Q. Fulvius, Cons.An. R. 543.Av. J. C.209.vu qu'on ne considérât pas le nom seul de transfuge, mais les raisons que chacun pouvoit avoir de le devenir. Il étala ensuite les services importans que son frére & lui avoient rendus aux Généraux Carthaginois, auxquels il opposa l'avarice (a) insatiable & l'arrogance insupportable dont toute la Nation Carthaginoise les avoit paiés, & enfin les mauvais traitemens de toute espéce qu'elle leur avoit fait souffrir à eux & à leurs sujets. Qu'ainsi il y avoit déja longtems que lui & son frére n'étoient plus unis que de corps & extérieurement avec les Carthaginois, mais que leur cœur & leur affection étoit du côté de ceux par qui ils savoient que la Justice & les Loix étoient religieusement observées. Qu'on adressoit ses priéres aux Dieux pour obtenir leur protection contre l'injustice & la violence des hommes. Que pour eux, tout ce qu'ils demandoient à scipion, c'étoit de ne leur faire ni un mérite ni un crime de leur changement, mais de juger d'eux par la conduite qu'il leur verroit garder à l'avenir.“


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Ce fut avec ces forces que scipion, dès le commencement du printems, sortit de Tarragone, & alla chercher les ennemis avec Lelius qui étoit revenu de Rome, & sans lequel il ne vouloit tenter aucune entreprise importante. Il ne trouva dans sonIndibilis& Mando-nius qui-tent lesCarthagi-nois pourse joindreà scipion.Ibid. chemin que des amis & des alliés, qui venoient de toutes parts à sa rencontre chacun à l'entrée de leur pays, & qui l'accompagnoient ensuite & grossissoient son Armée. Ce fut dans cette marche que Mandonius & Indibilis vinrent le joindre avec leurs troupes. Indibilis porta la parole, & son discours ne se ressentit en rien de la grossiéreté d'un Barbare. Il parla avec beaucoup de dignité & de retenue, prenant à tâche d'excuser son changement de parti comme fondé sur la nécessité, plutôt que de s'en faire honneur comme d'une résolution prise de gayeté de cœur, & exécutée à la prémiére occasion qui s'en étoit présentée. Il dit „qu'il savoit bien que le nom de déserteur étoit aussi suspect aux nouveaux Alliés, qu'il paroissoit détestable aux anciens. Qu'il ne blâmoit point ce sentiment commun à tous les hommes, pour- Q. Fabius, Q. Fulvius, Cons.An. R. 543.Av. J. C.209.vu qu'on ne considérât pas le nom seul de transfuge, mais les raisons que chacun pouvoit avoir de le devenir. Il étala ensuite les services importans que son frére & lui avoient rendus aux Généraux Carthaginois, auxquels il opposa l'avarice (a) insatiable & l'arrogance insupportable dont toute la Nation Carthaginoise les avoit paiés, & enfin les mauvais traitemens de toute espéce qu'elle leur avoit fait souffrir à eux & à leurs sujets. Qu'ainsi il y avoit déja longtems que lui & son frére n'étoient plus unis que de corps & extérieurement avec les Carthaginois, mais que leur cœur & leur affection étoit du côté de ceux par qui ils savoient que la Justice & les Loix étoient religieusement observées. Qu'on adressoit ses priéres aux Dieux pour obtenir leur protection contre l'injustice & la violence des hommes. Que pour eux, tout ce qu'ils demandoient à scipion, c'étoit de ne leur faire ni un mérite ni un crime de leur changement, mais de juger d'eux par la conduite qu'il leur verroit garder à l'avenir.“


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Ce fut avec ces forces que scipion, dès le commencement du printems, sortit de Tarragone, & alla chercher les ennemis avec Lelius qui étoit revenu de Rome, & sans lequel il ne vouloit tenter aucune entreprise importante. Il ne trouva dans sonIndibilis& Mando-nius qui-tent lesCarthagi-nois pourse joindreà scipion.Ibid. chemin que des amis & des alliés, qui venoient de toutes parts à sa rencontre chacun à l'entrée de leur pays, & qui l'accompagnoient ensuite & grossissoient son Armée. Ce fut dans cette marche que Mandonius & Indibilis vinrent le joindre avec leurs troupes. Indibilis porta la parole, & son discours ne se ressentit en rien de la grossiéreté d'un Barbare. Il parla avec beaucoup de dignité & de retenue, prenant à tâche d'excuser son changement de parti comme fondé sur la nécessité, plutôt que de s'en faire honneur comme d'une résolution prise de gayeté de cœur, & exécutée à la prémiére occasion qui s'en étoit présentée. Il dit „qu'il savoit bien que le nom de déserteur étoit aussi suspect aux nouveaux Alliés, qu'il paroissoit détestable aux anciens. Qu'il ne blâmoit point ce sentiment commun à tous les hommes, pour- Q. Fabius, Q. Fulvius, Cons.An. R. 543.Av. J. C.209.vu qu'on ne considérât pas le nom seul de transfuge, mais les raisons que chacun pouvoit avoir de le devenir. Il étala ensuite les services importans que son frére & lui avoient rendus aux Généraux Carthaginois, auxquels il opposa l'avarice (a) insatiable & l'arrogance insupportable dont toute la Nation Carthaginoise les avoit paiés, & enfin les mauvais traitemens de toute espéce qu'elle leur avoit fait souffrir à eux & à leurs sujets. Qu'ainsi il y avoit déja longtems que lui & son frére n'étoient plus unis que de corps & extérieurement avec les Carthaginois, mais que leur cœur & leur affection étoit du côté de ceux par qui ils savoient que la Justice & les Loix étoient religieusement observées. Qu'on adressoit ses priéres aux Dieux pour obtenir leur protection contre l'injustice & la violence des hommes. Que pour eux, tout ce qu'ils demandoient à scipion, c'étoit de ne leur faire ni un mérite ni un crime de leur changement, mais de juger d'eux par la conduite qu'il leur verroit garder à l'avenir.“


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Ce fut avec ces forces que scipion, dès le commencement du printems, sortit de Tarragone, & alla chercher les ennemis avec Lelius qui étoit revenu de Rome, & sans lequel il ne vouloit tenter aucune entreprise importante. Il ne trouva dans sonIndibilis& Mando-nius qui-tent lesCarthagi-nois pourse joindreà scipion.Ibid. chemin que des amis & des alliés, qui venoient de toutes parts à sa rencontre chacun à l'entrée de leur pays, & qui l'accompagnoient ensuite & grossissoient son Armée. Ce fut dans cette marche que Mandonius & Indibilis vinrent le joindre avec leurs troupes. Indibilis porta la parole, & son discours ne se ressentit en rien de la grossiéreté d'un Barbare. Il parla avec beaucoup de dignité & de retenue, prenant à tâche d'excuser son changement de parti comme fondé sur la nécessité, plutôt que de s'en faire honneur comme d'une résolution prise de gayeté de cœur, & exécutée à la prémiére occasion qui s'en étoit présentée. Il dit „qu'il savoit bien que le nom de déserteur étoit aussi suspect aux nouveaux Alliés, qu'il paroissoit détestable aux anciens. Qu'il ne blâmoit point ce sentiment commun à tous les hommes, pour- Q. Fabius, Q. Fulvius, Cons.An. R. 543.Av. J. C.209.vu qu'on ne considérât pas le nom seul de transfuge, mais les raisons que chacun pouvoit avoir de le devenir. Il étala ensuite les services importans que son frére & lui avoient rendus aux Généraux Carthaginois, auxquels il opposa l'avarice (a) insatiable & l'arrogance insupportable dont toute la Nation Carthaginoise les avoit paiés, & enfin les mauvais traitemens de toute espéce qu'elle leur avoit fait souffrir à eux & à leurs sujets. Qu'ainsi il y avoit déja longtems que lui & son frére n'étoient plus unis que de corps & extérieurement avec les Carthaginois, mais que leur cœur & leur affection étoit du côté de ceux par qui ils savoient que la Justice & les Loix étoient religieusement observées. Qu'on adressoit ses priéres aux Dieux pour obtenir leur protection contre l'injustice & la violence des hommes. Que pour eux, tout ce qu'ils demandoient à scipion, c'étoit de ne leur faire ni un mérite ni un crime de leur changement, mais de juger d'eux par la conduite qu'il leur verroit garder à l'avenir.“


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La maniére dont Indibilis fut traité, &Excerpt. èPolyb. apudValcs. pag.29. que Polybe rapporte dans un autre endroit, en est une preuve bien claire. C'étoit un des Princes les plus puissans d'Espagne, & des plus affectionnés au service des Carthaginois. sa fidélité fut mise à une rude épreuve, puisqu'elle lui couta la perte de son Royaume. Il y avoit été rétabli depuis, en récompense de son attachement & de son zèle pour les intérêts de Carthage. As- Q. Fabius, Q. Fulvius, Cons.An. R. 543.Av. J. C.209.drubal fils de Gisgon, devenu fier & insolent depuis l'avantage qu'il avoit remporté sur les Romains, & abusant de son crédit pour satisfaire son avarice, exigea d'Indibilis une somme considérable. Et comme ce Prince ne se pressoit point d'exécuter un ordre si injuste, Asdrubal, sous un faux prétexte & une calomnieuse accusation, l'obligea à lui donner sa fille en ôtage.


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La maniére dont Indibilis fut traité, &Excerpt. èPolyb. apudValcs. pag.29. que Polybe rapporte dans un autre endroit, en est une preuve bien claire. C'étoit un des Princes les plus puissans d'Espagne, & des plus affectionnés au service des Carthaginois. sa fidélité fut mise à une rude épreuve, puisqu'elle lui couta la perte de son Royaume. Il y avoit été rétabli depuis, en récompense de son attachement & de son zèle pour les intérêts de Carthage. As- Q. Fabius, Q. Fulvius, Cons.An. R. 543.Av. J. C.209.drubal fils de Gisgon, devenu fier & insolent depuis l'avantage qu'il avoit remporté sur les Romains, & abusant de son crédit pour satisfaire son avarice, exigea d'Indibilis une somme considérable. Et comme ce Prince ne se pressoit point d'exécuter un ordre si injuste, Asdrubal, sous un faux prétexte & une calomnieuse accusation, l'obligea à lui donner sa fille en ôtage.


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La désertion d'Indibilis acheva de déterCombatentre sci-pion & As-drubal. Ce-lui-ci estvaincu &mis en fuite.Polyb. X.608-610.Liv.XXVII.18. 19.miner Asdrubal à donner le combat. Il comptoit que la victoire, s'il la remportoit, le mettroit en état de faire rentrer les peuples d'Espagne dans leur devoir; & que s'il étoit vaincu, il se retireroit dans les Gaules avec les troupes qu'il auroit ramassées, & passeroit en Italie pour secourir son frére Annibal.


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Ils furent si sensibles à cette générosité, que s'étant rassemblés autour de lui, tant ceux qu'il avoit pris la veille, que ceux qui s'étoient rendus à lui auparavant, ils le saluérent du nom de Roi avec une acclamation & un consentement général. scipion leur répondit, après avoir fait faire silence par un héraut: „Qu'il ne connoissoit point de titre plus glorieux que celui d'Impe- rator, qu'il avoit reçu de ses soldats. Q. Fabius, Q. Fulvius, Cons. Que (a) le nom de Roi, estimé & resAn. R. 543.Av. J. C.209.pecté par-tout ailleurs, étoit insupportable à Rome. Que s'ils croyoient en remarquer en lui les qualités, & s'ils les regardoient comme ce qu'il y a de plus grand dans l'homme, ils pouvoient penser de lui ce qu'il leur plaîroit, mais qu'il les prioit de ne lui point donner ce nom.“ Ces peuples, tout barbares qu'ils étoient, sentirent quelle grandeur d'ame il y avoit à mépriser ainsi, comme du haut de sa vertu, un nom qui sait l'objet des vœux ou de l'admiration du reste des mortels. Il fit ensuite des présens à tous les seigneurs Espagnols; & parmi une grande multitude de chevaux qui faisoient partie du butin, il pria Indibilis d'en prendre trois cens à son choix.


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Cependant scipion fut attaqué d'une maladie assez fâcheuse, & que la renommée faisoit beaucoup plus dangereuse qu'elle L. Vetur. Q. Cæcil. Cons. n'étoit en effet, comme il arrive d'ordinaiAn. R. 546{??}.Av. J. C.206.Liv.XXVIII.24-29.App. Bell.Hisp. 273-275.re par la pente qu'ont naturellement les hommes à exagérer & à grossir toujours de quelque nouvelle circonstance les récits qu'on leur fait. Toute la province, & sur- tout les quartiers les plus éloignes, furent remplis de trouble & de confusion par ces nouvelles mêlées de vrai & de faux: & l'on vit quelles suites auroit eu la mort de ce Général, si elle eût été réelle, puisqu'un bruit sans fondement en causa de si terribles. Les Alliés devinrent infidéles, & les soldats séditieux. Mandonius & Indibilis aiant soulevé leurs sujets & nombre de Celtibériens, vinrent ravager les terres des Alliés du Peuple Romain. Mais ce qu'il y eut de plus fâcheux dans ce mouvement, c'est que les citoyens mêmes oubliérent ce qu'ils devoient à leur patrie.