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Ne cessera-t-on jamais de nous tromper sur l'avenir, le présent & le passé? Il faut que l'homme soit bien né pour l'erreur, puisque dans ce siécle éclairé on prend tant de plaisir à nous débiter les Fables d'Hérodote, & des Fables encore qu'Hérodote n'auroit jamais osé conter même à des Grecs.


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Ne cessera-t-on jamais de nous tromper sur l'avenir, le présent & le passé? Il faut que l'homme soit bien né pour l'erreur, puisque dans ce siécle éclairé on prend tant de plaisir à nous débiter les Fables d'Hérodote, & des Fables encore qu'Hérodote n'auroit jamais osé conter même à des Grecs.


3 - /

Quelle prodigieuse connaissance, nous dit-on, les Egyptiens avoient de l'Astronomie! les quatre côtéz d'une grande Pyramide sont exposés aux quatre régions du Monde; ne voilà-t-il pas un grand effort d'Astronomie? Ces Egyptiens étoient-ils autant de Cassini, de Halley, de Keplers, de Tichobrahé? Ces bonnes-gens racontoient froidement à Hérodote, que le Soleil en onze mille ans s'étoit couché deux fois où il se leve: c'étoit-là leur Astronomie.


4 - /

Il répéte encore après Hérodote, qu'on entretenoit d'ordinaire en Egypte, c'est-à-dire, dans un Païs beaucoup moins grand que la France, quatre cent mille soldats; qu'on donnoit à chacun cinq livres de pain par jour, & deux livres de viande. C'est donc huit cent mille livres de viande par jour pour les seuls soldats, dans un Païs, où l'on n'en mangeoit presque point. D'ailleurs, à qui appartenoient ces quatre cent mille soldats, quand l'Egypte étoit divisée en plusieurs petites Principautés? On ajoute, que chaque soldat avoit six arpens francs de contribution; voilà donc deux millions quatre cent mille arpens, qui ne payent rien à l'Etat. C'est cependant ce petit Etat, qui entretenoit plus de soldats que n'en a aujourd'hui le Grand-Seigneur, Maître de l'Egypte & de dix fois plus de païs que l'Egypte n'en contient. Louis XIV a eu quatre cent mille hommes sous les armes pendant quelques années; mais c'étoit un effort, & cet effort a ruïné la France.


5 - /

On commence à respecter très-peu l'avanture de Curtius, qui referma un gouffre en se précipitant au fond lui & son cheval. On se moque des Boucliers descendus du Ciel, & de tous les beaux Talismans dont les Dieux faisoient présent si libéralement aux hommes; & des Vestales, qui mettoient un vaisseau à flot avec leur ceinture; & de toute cette foule de sottises célébres, dont les anciens Historiens regorgent. On n'est guéres plus content, que dans son Histoire AncienneMr. Rollin nous parle sérieusement du Roi Nabis, qui faisoient embrasser sa femme par ceux qui lui apportoient de l'argent, & qui mettoit ceux qui lui en refusoient dans les bras d'une belle poupée toute semblable à la Reine, & armée de pointe de fer sous son corps de jupe. On rit, quand on voit tant d'Auteurs répéter les uns après les autres, que le fameux Otton Archevêque de Mayence, fut assiégé & mangé par une Armée de Rats en 698, que des pluyes de sang inondérent la Gascogne en 1017, que deux armées de serpens se battirent près de Tournay en 1059. Les prodiges, les prédictions, les épreuves par le feu, &c. sont à présent dans le même rang que les Contes d'Hérodote.


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Ne cessera - t - on jamais de nous tromper sur l'avenir, le présent & le passé? Il faut que l'homme soit bien né pour l'erreur, puisque dans ce siécle éclairé on prend tant de plaisir à nous débiter les Fables d'Hé- rodote, & des Fables encore qu'Hérodote n'auroit jamais osé conter même à des Grecs.


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Quelle prodigieuse connaissance, nous dit - on, les Egyptiens avoient de l'Astronomie! les quatre côtez d'u- ne grande Pyramide sont exposés aux quatre régions du Monde; ne voilà-t-il pas un grand effort d'Astronomie? Ces Egyptiens étoient - ils autant de Cassini, de Halley, de Keplers, de Tichobrahé? Ces bonnes-gens racontoient froidement à Hérodote, que le Soleil en onze mille ans s'étoit couché deux fois où il se leve: c'étoit - là leur A- stronomie.


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Il répéte encore après Hérodote, qu'on entretenoit d'ordinaire en Egypte, c'est-à-dire, dans un Païs beau- coup moins grand que la France, quatre cent mille sol- dats; qu'on donnoit à chacun cinq livres de pain par jour, & deux livres de viande. C'est donc huit cent mille livres de viande par jour pour les seuls soldats, dans un Païs, où l'on n'en mangeoit presque point. D'ailleurs, à qui appartenoient ces quatre cent mille sol- dats, quand l'Egypte étoit divisée en plusieurs petites Principautés? On ajoute, que chaque soldat avoit six arpens francs de contribution; voilà donc deux millions quatre cent mille arpens, qui ne payent rien à l'Etat. C'est cependant ce petit Etat, qui entretenoit plus de soldats que n'en a aujourd'hui le Grand-Seigneur, Maître de l'Egypte & de dix fois plus de païs que l'Egypte n'en contient. Louis XIV a eu quatre cent mille hommes sous les armes pendant quelques années; mais c'étoit un effort, & cet effort a ruïné la France.


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On commence à respecter très - peu l'avanture de Curtius, qui referma un gouffre en se précipitant au fond lui & son cheval. On se moque des Boucliers descen- dus du Ciel, & de tous les beaux Talismans dont les Dieux faisoient présent si libéralement aux hommes; & des Vestales, qui mettoient un vaisseau à flot avec leur ceinture; & de toute cette foule de sottises célébres, dont les anciens Historiens regorgent. On n'est guéres plus content, que dans son Histoire Ancienne Mr. Rollin nous parle sérieusement du Roi Nabis, qui faisoient embrasser sa femme par ceux qui lui apportoient de l'argent, & qui mettoit ceux qui lui en refusoient dans les bras d'une belle poupée toute semblable à la Reine, & armée de pointe de fer sous son corps de jupe. On rit, quand on voit tant d'Auteurs répéter les uns après les autres, que le fameux Otton Archevêque de Mayence, fut assié- gé & mangé par une Armée de Rats en 698, que des SUR L'HISTOIRE. pluyes de sang inondérent la Gascogne en 1017, que deux armées de serpens se battirent près de Tournay en 1059. Les prodiges, les prédictions, les épreuves par le feu, &c. sont à présent dans le même rang que les Con- tes d'Hérodote.


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Wird man denn niemals aufhören uns wegen des Zukünftigen, des Gegenwärtigen und des Vergangenen zu betriegen? Der Mensch muß wohl sehr zum Irrthume gebohren seyn, weil man in einem so aufgeklärten Jahrhunderte so viel Vergnügen findet uns die Fabeln des Herodotus aus zukramen, und wohl gar solche Fabeln, welche Herodotus selbst nicht einmal den Griechen zu erzählen sich unterstanden haben würde.


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Wird man denn niemals aufhören uns wegen des Zukünftigen, des Gegenwärtigen und des Vergangenen zu betriegen? Der Mensch muß wohl sehr zum Irrthume gebohren seyn, weil man in einem so aufgeklärten Jahrhunderte so viel Vergnügen findet uns die Fabeln des Herodotus aus zukramen, und wohl gar solche Fabeln, welche Herodotus selbst nicht einmal den Griechen zu erzählen sich unterstanden haben würde.


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Welche wunderbare Kenntniß, spricht man, die Aegyptier wußten von der Astronomie! Die vier Sei über die Geschichte überhaupt.ten einer großen Pyramide sind nach den vier Gegenden der Welt gerichtet; zeigt sich nicht die Astronomie hier in ihrer Stärke? Waren diese Aegyptier lauter Cassini, Halleys, Keplers, und Tychobrahe? Diese guten Leute erzählten den Herodotus ganz kaltsinnig, daß die Sonne zweymal in eilf tausend Jahren da untergegangen sey, wo sie aufgeht: und das war ihre Astronomie.


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Er wiederholt noch nach dem Herodotus, daß man gemeiniglich in Aegypten, das ist in einem Lande, welches bey weitem nicht so groß als Frankreich ist, Anmerkungen viermal hundert tausend Soldaten gehalten, und jedem des Tages fünf Pfund Brod und zwey Pfund Fleisch gegeben habe. Das macht also täglich achtmal hundert tausend Pfund Fleisch bloß für die Soldaten, in einem Lande, wo man beynahe gar keines aß. Uebrigens wem gehörten denn diese viermal hundert tausend Soldaten, als Aegypten in verschiedene kleine Herrschaften zertheilet war? Man setzt noch hinzu, jeder Soldate habe sechs Morgen Landes, von allen Abgaben befreyet, gehabt; das macht also zwo Millionen und viermal hundert tausend Morgen Landes, welche dem Staate nichts zahlten. Gleichwohl war es dieser kleine Staat, welcher mehr Soldaten hielt, als jetzo der Großsultan nicht hält, welcher doch Herr von Aegypten und von zehnmal mehr Landes ist, als Aegypten beträgt. Ludewig der XIV hat einige Jahre durch viermal hundert tausend Mann auf den Beinen gehabt; allein das war was Außerordentliches, und dieses Außerordentliche hat Frankreich ruinirt.


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Man fängt an gegen das Abentheuer des Curtius sehr wenig Achtung zu haben, welcher einen Schlund verstopfte, indem er sich mit sammt dem Pferde hinein stürzte. Man lacht über die vom Himmel gefallene Schilde, über alle die schönen Talismans, welche die Götter den Menschen so freygebig mittheilten, über die Vestalen, welche mit ihren Gürteln die Schiffe flott machten, und über alle die berühmten Kindereyen, womit die alte Geschichte erfüllet ist. Eben so wenig ist man zufrieden, daß uns Herr Rollin in seiner alten Historie im Ernst von dem Könige Nabis vorredet, welcher seine Frau von allen, die ihm Geld brachten, umarmen, und diejenigen, welche es ihm zu bringen verweigerten, in die Arme einer schönen Puppe legen ließ, welche der Königinn völlig gleich sahe, unter den Kleidern aber mit eisernen Stacheln bewaffnet war. Man lacht, wenn man sieht, daß so viele Geschichtschreiber, einer nach dem andern, wiederholen, der berüchtigte Erzbischof von Maynz sey im Jahre 698 von einer Armee Ratten belagert und Anmerkungen aufgefressen worden; Blutregen hätten im Jahre 1017 ganz Gascogne überschwemmt, und zwo Armeen von Schlangen hätten sich 1059 bey Tournay geschlagen. Die Wunderzeichen, die Vorherverkündigungen, die Feuerproben et cetera sind jetzo mit den Mährchen des Herodotus in gleichem Range.


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Man wird vielleicht wissen wollen, durch welches Mittel man dieses Gold zusammen sammeln kann? Hier ist das Mittel. Alles was nicht mit der Naturlehre, was nicht mit der Vernunft, was nicht mit der Art des menschlichen Herzens übereinkömmt, ist nichts als Sand; das übrige, welches von klugen Zeitverwandten bezeuget wird, ist der Goldstaub, welchen ihr suchet. Herodotus erzählt dem versammletenGriechenlande die Geschichte der benachbarten Völker: die verständigen Leute lachen, wenn er von den Vor Gedruckte Lügen.herverkündigungen des Apollo und von den ägyptischen und assyrischen Fabeln redet; er selbst glaubet sie nicht; alles was er von den ägyptischen Priestern hat, ist falsch; das, was er selbst gesehen hat, ist bestätiget worden. Man muß ihm ohne Zweifel glauben, wenn er zu den Griechen, die ihn anhören, saget: es ist in dem Schatze zu Corinth ein goldner Löwe, am Ge wichte 360 Pfund, welcher ein Geschenk des Crösus ist; man sieht noch den goldnen und den silbernen Zober, welche er in den Tempel zu Delphos schenkte; der goldne Zober wiegt ohngefähr fünfhundert Pfund, und in den silbernen gehen ohngefähr zweytausend und vierhundert Maaß. So groß diese Pracht auch sey, so weit sie auch alle übertrifft, die wir kennen, so kann man sie doch nicht in Zweifel ziehen. Herodotus redete von etwas, wovon mehr als hunderttausend Zeugen waren. Dieser Umstand ist übrigens sehr merkwür dig, weil er beweiset, daß zu den Zeiten des Crösus in klein Asien mehr Pracht war, als man heut zu Tage kennt; und diese Pracht welche uns allein die Frucht einer langen Reihe von Jahrhunderten seyn kann, beweiset ein großes Alterthum, wovon uns keine Kenntniß übrig geblieben ist. Die wunderbaren Denkmäler welche Herodotus in Aegypten und Babylon gesehen hatte, sind gleichfalls unverwerfliche Sachen. Es ist nicht eben so mit den festgesetzten feyerlichen Begehungen zum Andenken einer Begebenheit, weil, da die Feste zwar wahr, die Begebenheiten aber falsch seyn können.