Suchbegriff: hasdrubal
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Annibal jugeant de ce que les ennemis pouvoient faire en cette occasion, ne leur en donna pas le tems. Il s'apperçut bien qu'on employoit contre lui ses ruses & ses artifices ordinaires; mais il n'en avoit pas épuisé le fond. C'est dans de pareilles conjonctures qu'un Commandant a besoin d'une présence d'esprit & d'une fermeté d'ame non communes, pour envisager le péril dans toute son étendue sans s'effrayer, & pour trouver de sures & promtes ressources sans délibérer. Il (a) imagina donc un stratagême tout neuf, & qui n'avoit point encore été mis en usage, moins capable de nuire en effet, que d'é blouir & d'effrayer par le spectacle. Il assembla environ deux mille bœufs, tant sauvages que domestiques, qui se trouvoient parmi le butin qu'il avoit fait dans le pays ennemi. Il donna ordre qu'on ramassât dans la campagne du sarment & autre bois sec & menu, dont on fit de petits fagots, qu'on attacha adroitement aux cornes de ces animaux. Il chargea

(a) Ludibrium oculorum, specie terribile, ad frustrandum hostem commentus. Liv.

Cn. Servil. C. Flamin. Cons.Asdrubal d'y faire mettre le feu vers leAn R.535.Av. J. C.217. milieu de la nuit, & de chasser les bœufs vers les hauteurs, sur-tout du côté des défilés dont les Romains s'étoient emparés.


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Annibal rangea aussi son Armée sur une même ligne. Il mit à la gauche la Cavalerie Espagnole & Gauloise appuyée à l'Aufide, pour l'opposer à la Cavalerie Romaine; & tout de suite une moitié de l'Infanterie Africaine pesamment armée, l'Infanterie Espagnole & Gauloise qui faisoit proprement le centre, l'autre moitié de l'Infanterie Africaine, & enfin la Ca- C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons. valerie Numide qui composoit l'aile droiAn. R.536.Av. J. C.216.te. Les gens de trait étoient à la tête vis- à-vis ceux des Romains. Asdrubal avoit la gauche, Hannon la droite, Annibal, aiant avec lui Magon son frére, s'étoit réservé le commandement du centre.


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Les deux Armées marchérent l'une contre l'autre, & en vinrent aux mains. Après l'attaque des soldats armés à la légére de part & d'autre qui ne fut qu'une espéce de prélude, l'action commença par les deux ailes de la Cavalerie du côté de l'Aufide. L'aile gauche d'Annibal, qui étoit un vieux corps au courage duquel il devoit principalement ses succès, attaque celle des Romains avec tant de force & de violence, qu'ils n'avoient rien éprouvé de semblable. Ce combat ne se fit point à la maniére ordinaire des combats de Cavalerie, tantôt en reculant, tantôt en revenant à la charge, mais en combattant homme à homme & de fort près, parce qu'ils n'avoient point assez d'espace pour s'étendre, & qu'ils étoient pressés d'un côté par le fleuve, & de l'autre par l'Infanterie. Le choc fut furieux, & également soutenu de part & d'autre, sans qu'on pût voir encore de quel côté tourneroit la victoire, lorsque les Cavaliers Romains, selon une coutume assez ordinaire dans leurs troupes, & qui réussit C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons. quelquefois, mais qui fut ici fort malAn. R.536.Av. J. C.216.Plut inFab. 183. placée, sautérent de cheval, mirent pié à terre, & combattirent en fantassins. QuandAnnibal l'eut apris, il s'écria: Je les aime mieux de cette maniére, que si on me les eût livré piés & mains liés. En effet, après s'être défendu avec la derniére valeur, la plupart demeurérent sur la place.Asdrubal poursuivit les fuyards, & en fit un grand carnage.


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Cependant la Cavalerie Numide de l'aile droite combattoit aussi de son côté contre les ennemis qui lui étoient opposés, c'est-à-dire contre la Cavalerie des Alliés des Romains. Quoiqu'elle ne se fût pas beaucoup distinguée dans ce combat, & que l'avantage fût égal de part & d'autre, elle ne laissa pas néanmoins d'être fort utile dans cette occasion. Car elle donna assez d'affaires aux ennemis qu'elle avoit en tête, pour qu'ils n'eussent pas le tems de penser à secourir leurs gens. Mais lorsque l'aile gauche, où commandoit Asdrubal, eut mis en déroute, comme nous l'avons dit, toute la Cavalerie de l'aile droite des Romains, & qu'elle se fut jointe aux Numides, la Cavalerie alliée des Romains n'attendit pas qu'on tombât sur elle, & lâcha pié.


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On dit qu'alors Asdrubal fit une choseAn. R.536.Av. J. C.216. qui prouve autant sa prudence, qu'elle contribua au succès de la bataille. Comme les Numides étoient en grand nombre, & que ces troupes ne font jamais mieux que lorsqu'on fuit devant elles, il leur donna les fuyards à poursuivre pour empêcher leur ralliement, & mena la Cavalerie Espagnole & Gauloise à la charge pour secourir l'Infanterie Africaine. Il vint donc fondre par derriére sur l'Infanterie Romaine, qui étant attaquée en même tems par les flancs & en queue, & enveloppée de tous côtés, fut toute taillée en piéces après avoir fait des prodiges de valeur.


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Cependant, lorsque Magon, frére d'Annibal, étoit sur le point de partir de Carthage, pour faire passer en Italie douze mille hommes de pié, quinze cens cavaliers, vingt éléphans, & mille talens d'argent, (trois millions) avec une escorte de soixante galéres, on y aprit que les Carthaginois avoient été battus en Espagne, & que presque tous les Peuples de cette province étoient passés dans le parti des Romains. Cette nouvelle fit changer le projet d'envoyer Magon en Italie, parce que l'Espagne parut avoir un plus grand besoin de secours. Dans le même tems sur vint encore un nouvel événement, qui fit de plus en plus oublier Annibal: c'étoit une occasion qui se présentoit de recouvrer la Sardaigne. On aprit “que les RoLes Carthaginoisenvoientdes troupes en Sar daigne.Liv.XXIII. 32.mains n'avoient que fort peu de troupes dans cette Ile: qu'ils y envoyoient un Préteur nouveau & sans expérience en la place d'Aulus Cornelius, qui avoit longtems gouverné la province, & qui la connoissoit parfaitement. Que d'ailleurs les Sardiots étoient las de l'empire des Romains, qui, l'année précédente, les avoient traités avec une extrême rigueur, en les contraignant de fournir de l'argent & du blé au dessus de leurs forces. T. Sempron. Q. Fabius, Cons.An. R.537.Av. J C.215.Qu'il ne manquoit qu'un Chef à la révolte.“ Ces plaintes furent portées à Carthage, par des Députés qu'y envoyé rent secrettement les prémiers de la nation, & sur-tout Hampsicoras, le plus considérable de tous par son crédit & ses richesses. Les nouvelles d'Espagne & de Sardaigne, qu'ils aprirent dans le même tems, ayant excité tout à la fois dans leurs esprits la crainte & l'espérance, ils envoyérentMagon en Espagne avec ses vaisseaux & ses troupes; & choisirent Asdrubal, surnommé le Chauve, pour l'expédition de Sardaigne, avec des forces à peu près egales à celles que commandoit Magon.Annibal cependant, qui de son côté avoit un pressant besoin de secours, & qui voyoit ses forces diminuer de jour en jour, devoit être dans une grande inquiétude & dans un grand embarras.


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Hannibal urtheilte hieraus, daß die Feinde bey dieser Gelegenheit dergleichen thunkönnten, und ließ ihnen also nicht Zeit dazu.Er merkte wohl, daß man wider ihn seinegewöhnliche Maaßregeln und Künste anwenden würde: Aber er hatte den Grund derSache nicht eingesehen. In dergleichen Umständen braucht ein commandirender General eine nicht gemeine Fertigkeit und Standhafftigkeit des Geistes, damit er die Gefahrin ihrem ganzen Umfange ohne Schrecken einsehen, und eine sichere und geschwinde Zu und was sich unter ihm zugetragen. 25flucht, ohne sich zu berathschlagen, findend. 535. J. n. R. E. d. 217. J. v. C. G.kann. Er (*) ersann also eine ganz neueund nie gebrauchte Kriegslist, welche in derThat weniger zu schaden, als durch ihrSchauspiel zu verblenden und zu erschreckenfähig war. Er brachte ohngefähr 2000 sowohl wilde als zahme Ochsen zusammen,welche sich unter der Beute befanden, die erin des Feindes Lande gemacht hatte. Erbefahl auf dem Felde Reisig und ander trockenes und kleines Holz zusammen zu bringen, woraus er Bündel machen und sie festan die Hörner der Ochsen binden ließ. DemAstrubal befahl er, um Mitternacht dieseBündel anzuzünden und die Ochsen auf dieHöhen zu jagen, und zwar vornehmlich gegen die Seite derer Wege, welche die Römer eingenommen hatten.


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Hannibal stellte seine Armee auch in eineLigne. Er stellte an den lincken Flügel dieSpanische und Gallische Reuterey, welchebis an den Aufida reichte, und setzte sie alsoder Römischen Reuterey entgegen. Gleichnach ihr folgete die Helffte der Africanischenschwer bewaffneten Infanterie; ferner dieSpanische und Gallische Infanterie, welche 90 C. Ter. Varro, u. L. Paul. Aemil. Cons.V. R. E. 536. V. C. G. 216. eigentlich den Mittelpunct ausmachte, dieandere Helffte der Africanischen Infanterie,und endlich die Numidische Reuterey, welcheden rechten Flügel ausmachte. Die Schleuderer stunden den Römischen Schleuderern ge genüber. Aßdrubal war zur Linken, Hannozur Rechten, und Hannibal behielt sich, mit seinem Bruder Mago, das Commando desMittelpuncts vor.


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Die beyden Armeen marschirten auf einander los, und wurden handgemein. Nachdem Anfall der leichten Soldaten von beyden Seiten, welcher nichts als eine Art einesVorspiels war, fing sich das Treffen aufden beyden Flügeln der Reuterey bey demAufida an. Der linke Flügel des Hannibal,welcher ein altes Corps war, dessen Mutheer vornehmlich seinen glücklichen Fortgang zudanken hatte, fiel den linken Flügel der Römer so hefftig und tapffer an, daß sie nochniemals so viel ausgestanden hatten. DiesesGefechte war nicht so beschaffen, wie gemeiniglich die Gefechte der Reuterey beschaffensind, da man nämlich bald zurück weichet,und bald wieder anrücket: Denn es fochteMann vor Mann, und zwar sehr nah bey ein 92 C. Ter. Varro, u. L. Paul. Aemil. Cons.V. R. E. 536. V. C. G.216.ander, weil sie nicht Raum gnug hatten, sichauszubreiten, und weil ihnen auf einer Seiteder Fluß und auf der andern die Infanterieim Wege war. Der Anfall war wüthend,und das Gefechte ward auf beyden Seitengleich hitzig fortgesetzt, ohne daß man noch sehen konnte, auf welche Seite sich der Siegwenden würde, bis die Römische Reuter, nacheiner unter ihren Trupen eingeführten Gewohnheit, welche zuweilen gelung, hier abersehr übel angebracht war, von den Pferdenstiegen, und als Infanteristen fochten. AlsPlut. im Fab. 183.Hannibal dieses sahe, schrie er:„ So will ichsie lieber haben, als wenn man mir sie mitKetten an Händen und Füssen lieferte.“ Inder That, nachdem sie sich mit gröster Tapferkeit vertheydiget hatten, blieb der meiste Theil davon auf dem Platze. Aßdrubal verfolgte die Flüchtigen, und richtete ein grossesNiedermetzeln unter ihnen an.


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Indessen fochte die Numidische Reutereyauf dem rechten Flügel auch ihrer Seits gegen die Feinde, welche ihr entgegen stunden, 94 C. Ter. Varro, u. L. Paul. Aemil. Cons.V. R. E. 536. V. C. G. 216. d. i. gegen die Reuterey der NumidischenBundesgenossen. Ob sie sich gleich in diesem Gefechte nicht sonderlich hervorthat, undobgleich der Vortheil auf beyden Seitengleich groß war, so that sie doch bey dieserGelegenheit grosse Dienste. Denn sie machte den Feinden, welche sie vor sich hatte, gnugzu thun, weil sie nicht Zeit gnug hatten, dranzu denken, ihren Leuten zu Hülffe zu kom men. Als aber der linke Flügel, wo Aßdrubal commandirte, wie wir schon gesagt haben, die ganze Reuterey des rechten Flügelsder Römer in Unordnung gebracht, und sichmit den Numidern vereiniget hatte, vermuthete die Reuterey der Römischen Bundesgenossen nicht, daß sie würde angefallen werden, und stieg ab.


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Man sagt, daß Aßdrubal damals etwasgethan, welches eben so sehr seine Klugheitbeweiset, als wieviel es zum glücklichen Fortgange der Schlacht beytrug. Da die Numider in grosser Anzahl zugegen waren, unddiese Trupen sich nie besser halten, als wennman vor ihnen fliehet, so gab er ihnen dieFlüchtigen zu verfolgen, damit er ihre Wiedervereinigung verhindere, und ließ die Spanische und Gallische Reuterey der Africanischen Insanterie zur Hülffe anrücken. Erfiel also die Römische Infanterie von hintenan, welche, da sie auf einmahl auf den Flügeln und von hinten angegriffen, und auf allen Seiten eingeschlossen war, in Stücken zer und was sich unter ihnen zugetragen. 95hauen ward, nachdem sie Wunder ihrer Tapferkeit gethan.


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Da während dessen Mago, der BruderV. R. E. 537. V. C. G. 215.Hannibals, im Begriff war, von Carthagoabzugehen, und die zwölftausend Mann zuFuß, fünfhundert zu Pferde, zwanzig Elephanten, und tausend Talente Silbers (ohngefähr eine Million Thaler) unter Bedeckung einer Flotte von sechzig Galeeren nachItalien überzubringen, erhielt man allda dieNachricht, daß die Carthaginenser in Spanien wären geschlagen worden, und fast alleVölker dieser Provinz die Parthey der Römer ergriffen hätten. Diese Zeitung machte,daß man den Entwurf, den man gemacht hatte, den Mago nach Italien zu schicken,änderte, weil Spanien der Hülffe weit mehrbenöthiget zu seyn schien. Hierzu kam nochein anderer Zufall, der sich um eben die Zeitereignete, und den Hannibal immer nochmehr in Vergessenheit brachte. Es war solcher die Gelegenheit, die sich darbot, Sardinien wieder zu erobern. „Man vernahm, daßDie Carthaginenser schicken Trupen nach Sardinien. Liv.XXIII.32.die Römer nicht nur eine gar geringe Machtauf dieser Insul hätten, sondern auch an die Stelle des Aulus Cornelius, der dieseProvinz lange Zeit beherrschet hatte, undsie vollkommen kannte, einen neuen undnoch ganz unerfahrnen Prätor dahin schicken wollten. Daß die Sardinier auch überhaupt des Jochs der Römer überdrüßigwären, weil man ihnen im vorigen Jahremit äuserster Härte begegnet, und sie gezwungen hätte, Geld und Getrayde überihr Vermögen herbey zu schaffen; und es 202 T. S. Gracchus, u. Q. F. Maximus, Cons.V. R. E. 537. V. C. G. 215.daher nur an einem Oberhaupte, der denAnfang zum Aufruhr machte, fehlete.“Diese Klagen wurden durch die Abgeordnete,welche die Vornehmsten der Nation, und in sonderheit Hampsicoras, der wegen seinesAnsehens und Reichthums am meisten vermochte, heimlich waren abgefertiget worden,nach Carthago überbracht. Weil diese Zeitungen, die sie zu gleicher Zeit aus Spanienund Sardinien erhielten, bey ihnen zugleichFurcht und Hofnung erweckten, beorderten sie den Mago mit seinen Schiffen und Tru pen nach Spanien, und gaben dem Hasdrubal,den man den Kahlen zunamte, fast eine gleiche Anzahl Soldaten zur Unternehmung aufSardinien. Hannibal, der eines Beystandes am höchsten benöthiget war, und seineMacht von Tage zu Tage abnehmen sahe,war indessen in der grösten Unruhe und Verlegenheit.