Suchbegriff: hasdr
Treffer: 42

1 - /

La puissance de Carthage, qui croissoit de jour en jour, allarme les Romains. Construction de Carthage la neuve. Traité des Romains avec Asdrubal. Création

2 - /

Amilcar, surnommé Barcas, pére d'AnLa puissance deCarthagequi croissoit de jouren jour,allarme lesRomains.nibal, dont il a été fort parlé dans la guerre de Sicile, après avoir commandé les Armées en Espagne pendant neuf ans, & y avoir soumis à Carthage plusieurs nations puissantes & belliqueuses, avoit été tué malheu reusement dans un combat. Asdrubal, son gendre & son successeur, qui avoit hérité de sa haine contre les Romains, marchant sur ses traces, avoit ajouté de nouvelles conquêtes à celles de son prédécesseur, employant néanmoins plutôt l'adresse & la persuasion, que les armes. Entre les serConstruction deCarthagela neuve.vices qu'il rendit à l'Etat, un des plus importans, & qui contribua le plus à étendre & affermin la puissance de sa République en Espagne, ce fut la construction d'une ville, qu'on nomma Carthage la neuve, & qui depuis a été appellée Carthagéne. Sa situation étoit la plus heureuse que pussent souhaiter les Carthaginois pour tenir l'Espagne en bride.


3 - /

Les grandes conquêtes qu'Asdrubal avoit déja faites, & le degré de puissance où il étoit parvenu, firent prendre aux Romains la résolution de penser sérieusement à ce qui se passoit en Espagne. Ils se voulurent du mal de s'être endormis sur l'accroissement de la domination des Carthaginois, & songérent tout de bon à réparer cette faute; Sp. Carvil. Q. Fabius, Cons.An. R.523.A. J. C.229.sur-tout depuis que les Sagontins, qui se voyoient près de tomber sous le joug de Carthage, eurent député vers les Romains pour implorer leur secours, & faire alliance avec eux.


4 - /

Telle étoit la disposition des Romains par raport aux Carthaginois. Ils n'avoient plus alors de loix à prescrire aux Carthaginois, & ils n'osoient pas prendre les armes contre eux. Ils avoient assez à faire de se tenir en garde contre les Gaulois, dont ils étoient menacés, & que l'on attendoit presque de jour en jour. Il leur parut qu'il étoit plus à propos de profiter du caractére pacifique d'Asdrubal pour faire un nouveau Traité, jusqu'à ce qu'ils se fussent débarrassés des Gaulois, ennemis qui n'épioient que l'occasion de leur nuire, & dont il faloit nécessairement qu'ils se défissent, non seulement pour se rendre maitres de l'Italie, mais encore pour demeurer paisibles dans leur propre patrie. Ils envoyérent donc des Ambassadeurs à Asdrubal, & dans le Traité qu'ils firent avec lui, sans faire mention du reste de l'Espagne, ils exigeoient seulement qu'il ne portât pas la guerre au-delà de l'Ebre, qui serviroit de barriére aux deux peuples. On convint aussi que Sagonte, quoique située au-delà de l'Ebre, conserve roit ses loix & sa liberté.


5 - /

Telle étoit la disposition des Romains par raport aux Carthaginois. Ils n'avoient plus alors de loix à prescrire aux Carthaginois, & ils n'osoient pas prendre les armes contre eux. Ils avoient assez à faire de se tenir en garde contre les Gaulois, dont ils étoient menacés, & que l'on attendoit presque de jour en jour. Il leur parut qu'il étoit plus à propos de profiter du caractére pacifique d'Asdrubal pour faire un nouveau Traité, jusqu'à ce qu'ils se fussent débarrassés des Gaulois, ennemis qui n'épioient que l'occasion de leur nuire, & dont il faloit nécessairement qu'ils se défissent, non seulement pour se rendre maitres de l'Italie, mais encore pour demeurer paisibles dans leur propre patrie. Ils envoyérent donc des Ambassadeurs à Asdrubal, & dans le Traité qu'ils firent avec lui, sans faire mention du reste de l'Espagne, ils exigeoient seulement qu'il ne portât pas la guerre au-delà de l'Ebre, qui serviroit de barriére aux deux peuples. On convint aussi que Sagonte, quoique située au-delà de l'Ebre, conserve roit ses loix & sa liberté.


6 - /

Annibal succéda cette année à Asdrubal, & fut mis à la tête des Armées d'Espagne.


7 - /

Idée générale de la seconde Guerre Punique. Mécontentement & haine d'Amilcar contre les Romains. Serment qu'il fait prêter à son fils Annibal encore enfant. Pareille haine dans Asdrubal, qui lui succéde. Il fait venir à l'Armée Annibal. Caractére de ce dernier. Annibal est chargé du commandement des troupes. Il se prépare à la guerre contre les Romains, par les conquêtes qu'il fait en Espagne. Siége de Sagonte par Annibal. Ambassade des Romains vers Annibal, puis à Carthage. Alorque tente envain de porter les Sagontins à un accommodement. Prise & ruïne de Sagonte. Trouble & douleur que cause à Rome la ruï-

8 - /

Pareillehaine dansAsdrubal,qui luisuccéde.Polyb II.123.

9 - /

Pendant cet intervalle, Asdrubal, à qui Amilcar avoit fait épouser sa fille, aidé du crédit immense que la Faction Barcine avoit parmi le Peuple & dans l'Armée, se rendit maitre du gouvernement, malgré les efforts que firent les Grands pour l'empêcher. Il étoit plus propre à négocier qu'à faire la guerre; & il ne fut pas moins utile à sa patrie, par les alliances que sa dextérité lui fit ménager avec de nouvelles nations dont il sut gagner les a la II. Guerre Punique. Chefs, que s'il eût remporté plusieurs vic toires par la force des armes. Asdrubal fit un Traité avec les Romains: car nous sommes obligés de répéter ici quelques faits pour la plus grande commodité du Lecteur. Par ce Traité il étoit réglé, sans s'expliquer sur le reste de l'Espagne, que les Carthaginois ne pourroient point s'avancer au-delà de l'Ebre pour y faire la guerre. Il y avoit aussi un article qui exceptoit les Sagontins, comme Alliés des Romains, du nombre des peuples qu'il seroit permis aux Carthaginois d'attaquer.


10 - /

Pendant cet intervalle, Asdrubal, à qui Amilcar avoit fait épouser sa fille, aidé du crédit immense que la Faction Barcine avoit parmi le Peuple & dans l'Armée, se rendit maitre du gouvernement, malgré les efforts que firent les Grands pour l'empêcher. Il étoit plus propre à négocier qu'à faire la guerre; & il ne fut pas moins utile à sa patrie, par les alliances que sa dextérité lui fit ménager avec de nouvelles nations dont il sut gagner les a la II. Guerre Punique. Chefs, que s'il eût remporté plusieurs vic toires par la force des armes. Asdrubal fit un Traité avec les Romains: car nous sommes obligés de répéter ici quelques faits pour la plus grande commodité du Lecteur. Par ce Traité il étoit réglé, sans s'expliquer sur le reste de l'Espagne, que les Carthaginois ne pourroient point s'avancer au-delà de l'Ebre pour y faire la guerre. Il y avoit aussi un article qui exceptoit les Sagontins, comme Alliés des Romains, du nombre des peuples qu'il seroit permis aux Carthaginois d'attaquer.


11 - /

La prospérité dont jouissoit Asdrubal,Il faitvenir Annibal àl'Armée.Liv. XXI.3. ne lui avoit pas fait oublier les obligations qu'il avoit à son beaupére. Il écrivit à Carthage, où Annibal étoit retourné après la mort d'Amilcar, pour demander qu'on le lui envoyât à l'Armée. Annibal pouvoit avoir* vingt-trois ans. La chose souffrit quelque difficulté. Le Sénat étoit partagé par deux puissantes Factions, qui suivoient des vues tout opposées dans la con duite des affaires de l'Etat. L'une avoit pour Chef Hannon, à qui sa naissance, son mérite, & son zèle pour le bien de l'Etat donnoient une grande autorité dans les délibérations publiques; & elle étoit

* Tite-Live s'est ici trompé, en ne lui donnant que quatorze ans, vixdum puberem. Il en avoit neuf quand il fut mené en Espagne, où Amilcar sonpére passa neuf ans. A oes dix-huit années il faut ajouter les cinq prémiéres du commandement d'Asdrubal ; ce qui fait 22 ou 23 ans.

Pre'paratifs e'loigne's. d'avis en toute occasion de préférer une paix sure, & qui conservoit toutes les conquêtes d'Espagne, aux événemens incertains d'une guerre hazardeuse, qu'elle prévoyoit devoir un jour se terminer par la ruïne de la patrie. L'autre Faction, qu'on appelloit la Faction Barcine, parce qu'elle soutenoit les intérêts d'Amilcar sur nommé Barcas & de ceux de sa famille, étoit ouvertement déclarée pour la guerre. Quand il s'agit donc de délibérer dans le Sénat sur la demande d'Asdrubal au sujet du jeune Annibal, la Faction Barcine, qui souhaitoit lui voir remplir la place d'A milcar son pére, appuya de tout son crédit le dessein d'Asdrubal. D'un autre côté Hannon, Chef de la Faction opposée, fit tous ses efforts pour le retenir dans la ville.Il paroit, dit-il alors, que la demande d'Asdrubal est juste; & cependant je ne suis pas d'avis qn'on la lui accorde. Une proposition si bizarre aiant réveillé l'attention de toute l'Assemblée: Asdrubal, continua-t-il, se croyant redevable de toute safortune à A milcar, semble avoir raison, pour lui témoigner sa reconnoissance, de travailler à l'élevation de son fils: mais il ne nous convient pas de préférer des vues particuliéres à l'intérêt public. Craignons-nous qu'un fils d'Amilcar n'imite pas assez-tôt l'ambition tyrannique de sonpére? Craignons-nous d'être trop tard les esclaves du fils, après avoir vule gendre envahir, après la mort de son beaupére, le commandement de nos Armées, comme un bien héréditaire qui luia la II. Guerre Punique.appartenoit par droit de succession? Mon avis est, que nous devons retenir ce jeune homme dans la ville, pour lui donner le tems d'apprendre la soumission & l'obéissance qu'il doit aux Loix & aux Magistrats;de peur que cette légére étincelle n'allume un jour quelque grand incendie. Les plus gens de bien étoient du sentiment d'Hannon: mais, comme il arrive d'ordinaire, le plus grand nombre l'emporta sur la plus saine partie.


12 - /

Il en avoit neuf quand il fut mené en Espagne, où Amilcar sonpére passa neuf ans. A oes dix-huit années il faut ajouter les cinq prémiéres du commandement d'Asdrubal

13 - /

La prospérité dont jouissoit Asdrubal,Il faitvenir Annibal àl'Armée.Liv. XXI.3. ne lui avoit pas fait oublier les obligations qu'il avoit à son beaupére. Il écrivit à Carthage, où Annibal étoit retourné après la mort d'Amilcar, pour demander qu'on le lui envoyât à l'Armée. Annibal pouvoit avoir* vingt-trois ans. La chose souffrit quelque difficulté. Le Sénat étoit partagé par deux puissantes Factions, qui suivoient des vues tout opposées dans la con duite des affaires de l'Etat. L'une avoit pour Chef Hannon, à qui sa naissance, son mérite, & son zèle pour le bien de l'Etat donnoient une grande autorité dans les délibérations publiques; & elle étoit

* Tite-Live s'est ici trompé, en ne lui donnant que quatorze ans, vixdum puberem. Il en avoit neuf quand il fut mené en Espagne, où Amilcar sonpére passa neuf ans. A oes dix-huit années il faut ajouter les cinq prémiéres du commandement d'Asdrubal ; ce qui fait 22 ou 23 ans.

Pre'paratifs e'loigne's. d'avis en toute occasion de préférer une paix sure, & qui conservoit toutes les conquêtes d'Espagne, aux événemens incertains d'une guerre hazardeuse, qu'elle prévoyoit devoir un jour se terminer par la ruïne de la patrie. L'autre Faction, qu'on appelloit la Faction Barcine, parce qu'elle soutenoit les intérêts d'Amilcar sur nommé Barcas & de ceux de sa famille, étoit ouvertement déclarée pour la guerre. Quand il s'agit donc de délibérer dans le Sénat sur la demande d'Asdrubal au sujet du jeune Annibal, la Faction Barcine, qui souhaitoit lui voir remplir la place d'A milcar son pére, appuya de tout son crédit le dessein d'Asdrubal. D'un autre côté Hannon, Chef de la Faction opposée, fit tous ses efforts pour le retenir dans la ville.Il paroit, dit-il alors, que la demande d'Asdrubal est juste; & cependant je ne suis pas d'avis qn'on la lui accorde. Une proposition si bizarre aiant réveillé l'attention de toute l'Assemblée: Asdrubal, continua-t-il, se croyant redevable de toute safortune à A milcar, semble avoir raison, pour lui témoigner sa reconnoissance, de travailler à l'élevation de son fils: mais il ne nous convient pas de préférer des vues particuliéres à l'intérêt public. Craignons-nous qu'un fils d'Amilcar n'imite pas assez-tôt l'ambition tyrannique de sonpére? Craignons-nous d'être trop tard les esclaves du fils, après avoir vule gendre envahir, après la mort de son beaupére, le commandement de nos Armées, comme un bien héréditaire qui luia la II. Guerre Punique.appartenoit par droit de succession? Mon avis est, que nous devons retenir ce jeune homme dans la ville, pour lui donner le tems d'apprendre la soumission & l'obéissance qu'il doit aux Loix & aux Magistrats;de peur que cette légére étincelle n'allume un jour quelque grand incendie. Les plus gens de bien étoient du sentiment d'Hannon: mais, comme il arrive d'ordinaire, le plus grand nombre l'emporta sur la plus saine partie.


14 - /

que la demande d'Asdrubal est juste; & cependant je ne suis pas d'avis qn'on la lui accorde.

15 - /

Asdrubal,