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Presque tous les Sénateurs étoient telle ment dans les intérêts d'Annibal, qu'il ne fut pas besoin de longs discours pour re pliquer à Hannon. Bien loin qu'on approuvât son avis, on lui reprocha d'avoir parlé contre le fils d'Amilcar avec plus de violence & d'animosité que Valére même Chef des Ambassadeurs Romains. Ainsi toute la réponse qu'on leur fit, fut „que ce n'étoit point Annibal, mais les habitans de Sagonte, qui avoient donné lieu à la guerre: & que les Romains auroient grand tort, s'ils préféroient les Sagontins aux Carthaginois leurs anciens Alliés.“


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Es waren beynahe alle Senatoren so fürden Hannibal eingenommen, daß es keiner langen Gegenreden wider den Hanno bedurfte. Weit gefehlt, daß man seine Meynung billigen sollen, so verwies man es ihm,daß er wider den Sohn des Hamilkar mitmehr Hitze und Ungestüm geredet habe, alsder Römische Abgesandte Valer, selbst ge M. Livius Salinator u. L. Aemilius Paulus, Cons. 323than habe. Die ganze Antwort, die mand. 534. J. n. E. R. d. 218. J. n. C. G.ihnen gab, bestund also darinnen: NichtHannibal, sondern die Einwohner von Sagunt selbst hätten den Krieg veranlaßt; dieRömer würden also sehr unrecht thun, wennsie die Saguntiner den Carthaginensern ihren alten Bundesgenossen vorziehen wollten.


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Hannon, d'un air & d'un ton graves, répondit au discours d'Himilcon en ces termes. Je me serois tu aujourd'hui, pour ne point troubler, par un discours qui ne se ra peut-être pas de votre goût, une joie à laquelle je vois que tout le monde s'abandonne. Mais, en ne répondant rien à un Sénateur qui m'interroge, je donnerois lieu de me soupçonner, ou d'une fierté mal entendue, ou d'une bassesse servile: ce qui marqueroit que j'aurois oublié, ou que je parle à unC. Ter. Varro, L. Æmil. Cons.homme libre, ou que moi-même je le suis.An. R.536.Av. J. C.216.Je répons donc à Himilcon, que je n'ai point cessé d'être mécontent de cette guerre, & que je ne cesserai point de me déclarer contre votre invincible Général, que je ne voie la guerre terminée par un Traité dont les conditions soient supportables; & je regretterai toujours l'ancienne paix, jusqu'à ce qu'on en ait fait une nouvelle. Les avantages que Magon vient de nous étaler, font dès ce moment grand plaisir à Himilcon, & aux autres partisans d'Annibal:ils m'en peuvent faire aussi, & je suis très disposé à m'en réjouir comme eux; parce que ces heureux succès, si nous voulons en profiter, peuvent nous procurer des conditions de paix plus favorables. Mais si nous laissons passer une si heureuse conjoncture, où nous pouvons paroître donner la paix plutôt que la recevoir, je crains fort que cette joie, qui maintenant nous transporte, ne nous échappe bientôt, & ne se réduise à rien. Car enfin, que sont après tout ces succès si vantés, & à quoi se terminent-ils? J'ai taillé en piéces les Armées des ennemis;envoyez-moi des soldats: que demanderiez- vous donc, si vous aviez été vaincu? Je me suis emparé de deux camps des ennemis, remplis apparemment de butin & de toute sorte de provisions; envoyez-moi des vivres & de l'argent: que demanderiez-vous autre chose, si vous aviez vous-même perdu votre camp? Mais afin que je ne sois pas ici le seul qu'on mette sur la sellette, (car ilC. Ter. Varro, L. Æmil. Cons.An. R.536.Av. J. C.216.me semble que j'ai autant de droit d'interroger Himilcon, qu'il en a de me faire des questions) que lui on Magon me répondent. La défaite de Cannes a détruit l'Empire Romain, dites-vous, & toute l'Italie est soulevée contr'eux. Dites-nous donc, si de tous les peuples du Nom Latin il y en a quelqu'un qui ait pris votre parti; & si, de tous les citoyens qui composent les trente- cinq Tribus de Rome, il s'en est trouvé un seul qui ait déserté? Magon aiant répondu qui ni l'un ni l'autre n'étoit arrivé. Nous avons donc encore, repliqua-t-il, un très grand nombre d'ennemis sur les bras. Dites-nous au moins, quelle est la disposition des ennemis qui nous restent, & s'ils conservent encore quelque espérance?Magon aiant répondu qu'il n'en savoit rien. Il n'y a cependant rien de si aisé à savoir, reprit Hannon. Avez-vous apris que l'on ait parlé dans le Sénat de Rome de demander la paix? Les Romains ont-ils envoyé des Ambassadeurs à Annibal pour en traiter?Magon aiant répondu que non. Nous avons donc encore la guerre aussi entiére que le jour qu'Annibal passa en Italie, repliqua l'autre. Il y en a plusieurs parmi nous qui se souviennent des vicissitudes de la prémiére guerre. Nos affaires ne furent jamais en un meilleur état ni par terre ni par mer, qu'elles l'étoient avant le Consulat de C. Lutatius & d'Aulus Postumius. C'est sous ce Consulat même que nous fumes vaincus aux Iles Egates. Si la fortune vient auC. Ter. Varro, L. Æmil. Cons.jourd'hui à changer, (plaîse aux Dieux d'enAn. R.536.Av. J. C.216.détourner le présage) avons-nous lieu d'espérer que nous aurons la paix quand nous serons vaincus, pendant que personne ne nous l'offre à présent que nous sommes victorieux? Pour moi, s'il s'agissoit, ou de donner la paix aux Romains, ou de la recevoir d'eux, je sai ce que j'aurois à dire. Mais si vous me consultez sur les propositions de Magon, voici quel est mon sentiment: ou Annibal est victorieux, & en ce cas il n'a pas besoin de secours: ou il nous trompe par de vaines espérances, & pour lors il mérite encore moins d'être écouté.


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Le discours d'Hannon ne fit pas beauLe Sénatordonnedes secours pourAnnibal.coup d'impression sur les esprits. Ils étoient trop préoccupés de la joie qu'inspire la victoire, pour rien écouter de ce qui pouvoit l'altérer. D'ailleurs la haine qui avoit toujours divisé la famille d'Annibal & la sienne, le rendoit suspect: outre qu'ils étoient persuadés, que, pour peu qu'ils fissent d'efforts, ils verroient incessamment la guerre terminée à leur avantage. C'est pourquoi, d'un consentement unanime, il fut résolu que l'on envoyeroit à Annibal un renfort de quatre mille Numides, quarante éléphans, & une grande somme d'argent. On fit partir en mê me tems un Officier-Général avec Magon, pour aller lever dans l'Espagne vingt mille hommes d'Infanterie, & quatre mille de Cavalerie, dont on devoit recruter l'Armée de cette province, & celles d'I- C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons.An. R.536.Av. J. C.216.talie. Mais ces ordres furent exécutés avec beaucoup de lenteur & de nonchalance, comme il arrive assez souvent dans la bonne fortune, sur-tout lorsqu'il y a de la division & de la jalousie entre ceux qui gouvernent. L'esprit de faction & de parti est la ruïne des affaires. Hannon étoit d'un bon conseil, & avoit des vues très justes: mais il gâtoit toutes ses excellentes qualités par une antipathie marquée contre la famille & la personne d'Annibal. Pour se rendre utile dans les délibérations, & y faire prévaloir ses avis, il faut être impartial, & ne chercher que le Bien public.


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Le discours d'Hannon ne fit pas beauLe Sénatordonnedes secours pourAnnibal.coup d'impression sur les esprits. Ils étoient trop préoccupés de la joie qu'inspire la victoire, pour rien écouter de ce qui pouvoit l'altérer. D'ailleurs la haine qui avoit toujours divisé la famille d'Annibal & la sienne, le rendoit suspect: outre qu'ils étoient persuadés, que, pour peu qu'ils fissent d'efforts, ils verroient incessamment la guerre terminée à leur avantage. C'est pourquoi, d'un consentement unanime, il fut résolu que l'on envoyeroit à Annibal un renfort de quatre mille Numides, quarante éléphans, & une grande somme d'argent. On fit partir en mê me tems un Officier-Général avec Magon, pour aller lever dans l'Espagne vingt mille hommes d'Infanterie, & quatre mille de Cavalerie, dont on devoit recruter l'Armée de cette province, & celles d'I- C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons.An. R.536.Av. J. C.216.talie. Mais ces ordres furent exécutés avec beaucoup de lenteur & de nonchalance, comme il arrive assez souvent dans la bonne fortune, sur-tout lorsqu'il y a de la division & de la jalousie entre ceux qui gouvernent. L'esprit de faction & de parti est la ruïne des affaires. Hannon étoit d'un bon conseil, & avoit des vues très justes: mais il gâtoit toutes ses excellentes qualités par une antipathie marquée contre la famille & la personne d'Annibal. Pour se rendre utile dans les délibérations, & y faire prévaloir ses avis, il faut être impartial, & ne chercher que le Bien public.


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Dans le même tems que Sempronius Gracchus fit lever à Annibal le siége de

a Omnes satis honestos generososque ducerent, quibus arma sua signaque Populus Romanus com misisset. Liv.

T. Sempron. Q. Fabius, Cons.An. R.537.Av. J. C.215.Cumes, un autre Sempronius, surnommé Longus, gagna dans la Lucanie une bataille contre Hannon, où il lui tua deux mille hommes, & n'en perdit pas trois cens. Il prit quarante & un drapeaux. M. Valerius Préteur reprit trois villes des Herpiniens, qui avoient quité le parti de Rome.


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Les deux Consuls s'étant rendus l'un & l'autre à Bénévent, vendirent ou partagérent le butin. Ceux qui s'étoient signalés à la prise du camp, furent récompensés.Hannon, de Cominium où il étoit occupé à ramasser des blés, & où il apprit la défaite de ses gens, s'enfuit dans le pays des Brutiens avec un petit nombre de fourrageurs qu'il avoit par hazard avec lui.


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Ensuite il mena ses Légions contre Agrigente, la seule ville importante de la province qui restât au pouvoir des ennemis, & dans laquelle les Carthaginois avoient une forte garnison. Il eut le bonheur de réussir parfaitement dans cette entreprise. Hannon avoit le principal commandement; mais la plus grande ressource des Carthaginois étoit Mutines Chef des Numides. Cet Officier parcourant toute la Sicile avec ses troupes, ravageoit les terres des Alliés des Romains; & il n'étoit pas possible, ni de lui fermer le M. Cl. Mar. M. V. Lev. Cons. chemin d'Agrigente quand il vouloit yAn. R.542.Av. J. C210. rentrer, ni de l'empêcher d'en sortir toutes les fois qu'il avoit envie d'aller piller la campagne. La gloire que Mutines avoit acquise par ses heureux succès, commençant à faire ombrage à celle d'Hannon, excita contre lui la jalousie & la haine de ce Général, qui ne pouvant plus apprendre sans chagrin les avantages qu'il continuoit de remporter sur les ennemis, lui ôta sa charge, pour la donner à son propre fils. La jalousie, le plus bas de tous les vices, aveugle ceux qui ont le malheur de s'y livrer. Hannon se tenoit assuré que Mutines cesseroit d'être estimé des Numides, dès qu'il n'auroit plus d'autorité sur eux. Tout le contraire arriva. L'injustice faite à ce brave Officier ne fit qu'augmenter pour lui l'affection & l'attachement de ses Numides, & Mutines de son côté ne put souffrir l'affront qu'il avoit reçu: desorte qu'il envoya secrettement un courrier à Levinus, pour traiter avec lui de la reddition d'Agrigente. Lorsqu'ils furent convenus des conditions & de la maniére dont la place devoit être remise aux Romains, les Numides s'emparérent de la porte qui donnoit du côté de la mer; & aiant tué ou chassé ceux qui la gardoient, ils introduisirent dans la ville un corps d'ennemis qui s'étoient rendus exprès de ce côté-là. Ils s'avançoient déja vers le milieu de la ville, & jusques dans la place publique, en ordre de bataille, lorsqu'Han M. Cl. Mar. M. V. Lev. Cons.An. R.542.Av. J. C.210.non, entendant le bruit & le tumulte qu'ils causoient, mais qu'il attribuoit à la mutinerie des Numides qui s'étoient déja soulevés plus d'une fois, accourut pour appaiser la sédition. Alors, aiant apperçu une multitude supérieure en nombre à celle des Numides, & discernant de plus près le langage des Romains qui ne lui étoit pas inconnu, il prit le parti de fuir; & étant sorti de la ville par la porte opposée avec Epicyde, ils se rendirent l'un & l'autre sur le bord de la mer; & aiant trouvé, heureusement pour eux, une petite barque, ils s'embarquérent dessus pour passer en Afrique, abandonnant aux Romains la possession de la Sicile, qu'ils leur disputoient depuis tant d'années. Le reste de la multitude, Carthaginois & Siciliens mêlés ensemble, sans se mettre en devoir de se défendre, coururent, avec autant de précipitation que d'aveuglement & d'effroi, vers les portes de la ville pour se sauver; mais les aiant trouvé fermées, ils furent tous tués autour des portes mêmes.


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Ensuite il mena ses Légions contre Agrigente, la seule ville importante de la province qui restât au pouvoir des ennemis, & dans laquelle les Carthaginois avoient une forte garnison. Il eut le bonheur de réussir parfaitement dans cette entreprise. Hannon avoit le principal commandement; mais la plus grande ressource des Carthaginois étoit Mutines Chef des Numides. Cet Officier parcourant toute la Sicile avec ses troupes, ravageoit les terres des Alliés des Romains; & il n'étoit pas possible, ni de lui fermer le M. Cl. Mar. M. V. Lev. Cons. chemin d'Agrigente quand il vouloit yAn. R.542.Av. J. C210. rentrer, ni de l'empêcher d'en sortir toutes les fois qu'il avoit envie d'aller piller la campagne. La gloire que Mutines avoit acquise par ses heureux succès, commençant à faire ombrage à celle d'Hannon, excita contre lui la jalousie & la haine de ce Général, qui ne pouvant plus apprendre sans chagrin les avantages qu'il continuoit de remporter sur les ennemis, lui ôta sa charge, pour la donner à son propre fils. La jalousie, le plus bas de tous les vices, aveugle ceux qui ont le malheur de s'y livrer. Hannon se tenoit assuré que Mutines cesseroit d'être estimé des Numides, dès qu'il n'auroit plus d'autorité sur eux. Tout le contraire arriva. L'injustice faite à ce brave Officier ne fit qu'augmenter pour lui l'affection & l'attachement de ses Numides, & Mutines de son côté ne put souffrir l'affront qu'il avoit reçu: desorte qu'il envoya secrettement un courrier à Levinus, pour traiter avec lui de la reddition d'Agrigente. Lorsqu'ils furent convenus des conditions & de la maniére dont la place devoit être remise aux Romains, les Numides s'emparérent de la porte qui donnoit du côté de la mer; & aiant tué ou chassé ceux qui la gardoient, ils introduisirent dans la ville un corps d'ennemis qui s'étoient rendus exprès de ce côté-là. Ils s'avançoient déja vers le milieu de la ville, & jusques dans la place publique, en ordre de bataille, lorsqu'Han M. Cl. Mar. M. V. Lev. Cons.An. R.542.Av. J. C.210.non, entendant le bruit & le tumulte qu'ils causoient, mais qu'il attribuoit à la mutinerie des Numides qui s'étoient déja soulevés plus d'une fois, accourut pour appaiser la sédition. Alors, aiant apperçu une multitude supérieure en nombre à celle des Numides, & discernant de plus près le langage des Romains qui ne lui étoit pas inconnu, il prit le parti de fuir; & étant sorti de la ville par la porte opposée avec Epicyde, ils se rendirent l'un & l'autre sur le bord de la mer; & aiant trouvé, heureusement pour eux, une petite barque, ils s'embarquérent dessus pour passer en Afrique, abandonnant aux Romains la possession de la Sicile, qu'ils leur disputoient depuis tant d'années. Le reste de la multitude, Carthaginois & Siciliens mêlés ensemble, sans se mettre en devoir de se défendre, coururent, avec autant de précipitation que d'aveuglement & d'effroi, vers les portes de la ville pour se sauver; mais les aiant trouvé fermées, ils furent tous tués autour des portes mêmes.


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Hanno antwortete hierauf mit einer ganzgelassenen Stimme und Mine folgendergestalt. Ich würde heute gern ein tiefes Stillschweigen beobachtet haben, um diejenigeFreude, welcher sich, wie ich wahrnehme, einjeder überlässet, nicht durch einen Vortragzu stören, der vielleicht nicht nach eurem Geschmack seyn dürfte. Weil ich aber befürchten müste, wenn ich einem Senator, der michauffordert, nichts antworten wollte, michentweder eines übelangebrachten Stolzes, odereiner knechtischen Niederträchtigkeit schuldigzu machen, und zu erkennen zu geben, daß ichnicht wüste, wie ich sowohl selbst ein freyerMensch sey, als auch mit einem solchen zu thun habe, so antworte ich hiermit dem Himilco: daß ich nicht nur allemahl auf diesenKrieg übel zu sprechen gewesen, sondern auchnie aufhören werde, mich gegen euren unüberwindlichen General zu erklären, bis ich sehe,daß der Krieg durch einen Frieden, dessenBedingungen erträglich sind, geschlossen wor und was sich unter ihm zugetragen. 159den. Ich werde beständig den vorigen FrieV. R. E. 536. V. C. G. 216.den bedauren, bis ein neuer wieder hergestellet seyn wird. Die Vortheile, welche uns Mago eben itzt bis an den Himmel erhoben hat, erregen bey dem Himilco und andern Anhängern des Hannibals ein ausnehmendesVergnügen, und sie können in so fern beymir eine gleiche Wirkung haben, da ein soglücklicher Fortgang der Waffen, wenn wiruns denselben recht zu Nutze machen wollen,uns annehmliche Friedensbedingungen verschaffen kann. Lassen wir aber diesen glücklichen Zeitpunct aus den Händen, in welchem es bey uns zu stehen scheinet, nicht denFrieden anzunehmen, sondern zu geben, sofürchte ich sehr, es dürfte die Freude, welcheuns itzt entzückt, in kurzen zunichte und zuWasser werden. Denn was will es überhaupt mit diesem so sehr gepriesenem Glücke sagen, und womit endigen sich alle die grossen Lobsprüche? Es heißt, wir haben die Armeender Feinde niedergehauen, schicket uns frischeSoldaten. Was würdet ihr wohl verlangen, wenn ihr wäret überwunden worden?Wir haben, saget ihr ferner, uns zweyer feindlicher Lager bemächtiget, welche ohne Zweifelmit vieler Beute und allerhand Lebensmittelnversehen waren, schicket uns Proviant undGeld. Was würdet ihr denn begehren,wenn ihr euer Lager eingebüsset hättet? Damit es aber nicht das Ansehen habe, als obich hier allein als ein Verklagter abgehöret werden solle, so antwortet mir nun auch, 160 C. Terentius Varro, Cons.V. R. E. 536. V. C. G. 216.Himilco, oder Mago, denn ich glaube eben sowohl berechtiget zu seyn, euch zu fragen, als Himilco vermeinet, mit Fragen in mich zudringen. Ihr saget, die Niederlage bey Cannas habe das ganze Römische Reich überden Hauffen geworffen, und ganz Italien seygegen die Römer aufgebracht. Saget unsdoch, ist denn wohl unter allen Völkern desLateinischen Namens ein einiges, welches eure Parthey ergriffen hat? und ist unter allenden 35 Zünften, aus denen Rom bestehet,ein einiger Bürger, welcher zu euch übergegangen ist? Auf die dargegen ertheilte Ant wort des Mago, daß keines von beyden geschehen sey, fuhr er also fort: Da wir demnach noch eine sehr ansehnliche Menge Feindeauf dem Halse haben, so meldet uns dochwenigstens, was diejenigen, welche also nochübrig sind, für Anstalten machen, und ob siesich noch mit einiger Hofnung schmeicheln? Da Mago hierauf zur Antwort ertheilte, daß er davon nichts wisse; versetzte Hanno, es istdoch gleichwohl nichts leichter, als dieses, zuerfahren. Habt ihr aber auch nichts gehört,ob man etwan in dem Rathe zu Rom etwasvorgetragen, das auf die Erbittung des Friedens abzielet, oder sind vielleicht gar schonRömische Gesandten bey dem Hannibal angelangt, um sich mit ihm wegen des Friedens in Unterhandlung einzulassen? Da Mago a bermahls mit Nein antwortete, fuhr Hannoalso fort: Wir haben also noch immer dievöllige Kriegslast auf uns, welche wir da und was sich unter ihm zugetragen. 161mahls hatten, als Hannibal nach ItalienV. R. E. 536. V. C. G. 216.übersetzte. Es sind viele unter uns, welchesich noch gar wohl des abwechselnden Glückes in dem erstern Kriege erinnern. Konntees mit unsern Sachen zu Wasser und zu Lande wohl besser stehen, ehe Caius Lutatiusund Aulus Posthumius das Consulat antraten? und doch wurden wir unter ihrer Regierung bey den Aegatischen Inseln überwunden. Sollte sich das Blat jetzt wenden,doch die Götter wollen diese Prophezeyungnicht in die Erfüllung gehen lassen! sollte sich,sage ich, das Blat itzt wenden, dürffen wiruns wohl im geringsten Rechnung machen,daß wir sodann als Ueberwundene den Frieden erhalten werden, den uns itzo, da wirUeberwinder sind, niemand anbeut. Wenngegenwärtig die Rede davon wäre, entweder denen Römern den Frieden zu ertheilen,oder denselben von ihnen anzunehmen, wüsteich wohl, was ich darzu zu sagen hätte.Wollet ihr aber meine Meynung über die Vorstellungen des Mago wissen, so ist selbige diese: Entweder Hannibal ist siegreich,so bedarf er keiner Hülfe, oder er betrügetuns mit ungegründeter Hofnung, so verdienet er um so weniger, daß man ihm willfahre.


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Hanno antwortete hierauf mit einer ganzgelassenen Stimme und Mine folgendergestalt. Ich würde heute gern ein tiefes Stillschweigen beobachtet haben, um diejenigeFreude, welcher sich, wie ich wahrnehme, einjeder überlässet, nicht durch einen Vortragzu stören, der vielleicht nicht nach eurem Geschmack seyn dürfte. Weil ich aber befürchten müste, wenn ich einem Senator, der michauffordert, nichts antworten wollte, michentweder eines übelangebrachten Stolzes, odereiner knechtischen Niederträchtigkeit schuldigzu machen, und zu erkennen zu geben, daß ichnicht wüste, wie ich sowohl selbst ein freyerMensch sey, als auch mit einem solchen zu thun habe, so antworte ich hiermit dem Himilco: daß ich nicht nur allemahl auf diesenKrieg übel zu sprechen gewesen, sondern auchnie aufhören werde, mich gegen euren unüberwindlichen General zu erklären, bis ich sehe,daß der Krieg durch einen Frieden, dessenBedingungen erträglich sind, geschlossen wor und was sich unter ihm zugetragen. 159den. Ich werde beständig den vorigen FrieV. R. E. 536. V. C. G. 216.den bedauren, bis ein neuer wieder hergestellet seyn wird. Die Vortheile, welche uns Mago eben itzt bis an den Himmel erhoben hat, erregen bey dem Himilco und andern Anhängern des Hannibals ein ausnehmendesVergnügen, und sie können in so fern beymir eine gleiche Wirkung haben, da ein soglücklicher Fortgang der Waffen, wenn wiruns denselben recht zu Nutze machen wollen,uns annehmliche Friedensbedingungen verschaffen kann. Lassen wir aber diesen glücklichen Zeitpunct aus den Händen, in welchem es bey uns zu stehen scheinet, nicht denFrieden anzunehmen, sondern zu geben, sofürchte ich sehr, es dürfte die Freude, welcheuns itzt entzückt, in kurzen zunichte und zuWasser werden. Denn was will es überhaupt mit diesem so sehr gepriesenem Glücke sagen, und womit endigen sich alle die grossen Lobsprüche? Es heißt, wir haben die Armeender Feinde niedergehauen, schicket uns frischeSoldaten. Was würdet ihr wohl verlangen, wenn ihr wäret überwunden worden?Wir haben, saget ihr ferner, uns zweyer feindlicher Lager bemächtiget, welche ohne Zweifelmit vieler Beute und allerhand Lebensmittelnversehen waren, schicket uns Proviant undGeld. Was würdet ihr denn begehren,wenn ihr euer Lager eingebüsset hättet? Damit es aber nicht das Ansehen habe, als obich hier allein als ein Verklagter abgehöret werden solle, so antwortet mir nun auch, 160 C. Terentius Varro, Cons.V. R. E. 536. V. C. G. 216.Himilco, oder Mago, denn ich glaube eben sowohl berechtiget zu seyn, euch zu fragen, als Himilco vermeinet, mit Fragen in mich zudringen. Ihr saget, die Niederlage bey Cannas habe das ganze Römische Reich überden Hauffen geworffen, und ganz Italien seygegen die Römer aufgebracht. Saget unsdoch, ist denn wohl unter allen Völkern desLateinischen Namens ein einiges, welches eure Parthey ergriffen hat? und ist unter allenden 35 Zünften, aus denen Rom bestehet,ein einiger Bürger, welcher zu euch übergegangen ist? Auf die dargegen ertheilte Ant wort des Mago, daß keines von beyden geschehen sey, fuhr er also fort: Da wir demnach noch eine sehr ansehnliche Menge Feindeauf dem Halse haben, so meldet uns dochwenigstens, was diejenigen, welche also nochübrig sind, für Anstalten machen, und ob siesich noch mit einiger Hofnung schmeicheln? Da Mago hierauf zur Antwort ertheilte, daß er davon nichts wisse; versetzte Hanno, es istdoch gleichwohl nichts leichter, als dieses, zuerfahren. Habt ihr aber auch nichts gehört,ob man etwan in dem Rathe zu Rom etwasvorgetragen, das auf die Erbittung des Friedens abzielet, oder sind vielleicht gar schonRömische Gesandten bey dem Hannibal angelangt, um sich mit ihm wegen des Friedens in Unterhandlung einzulassen? Da Mago a bermahls mit Nein antwortete, fuhr Hannoalso fort: Wir haben also noch immer dievöllige Kriegslast auf uns, welche wir da und was sich unter ihm zugetragen. 161mahls hatten, als Hannibal nach ItalienV. R. E. 536. V. C. G. 216.übersetzte. Es sind viele unter uns, welchesich noch gar wohl des abwechselnden Glückes in dem erstern Kriege erinnern. Konntees mit unsern Sachen zu Wasser und zu Lande wohl besser stehen, ehe Caius Lutatiusund Aulus Posthumius das Consulat antraten? und doch wurden wir unter ihrer Regierung bey den Aegatischen Inseln überwunden. Sollte sich das Blat jetzt wenden,doch die Götter wollen diese Prophezeyungnicht in die Erfüllung gehen lassen! sollte sich,sage ich, das Blat itzt wenden, dürffen wiruns wohl im geringsten Rechnung machen,daß wir sodann als Ueberwundene den Frieden erhalten werden, den uns itzo, da wirUeberwinder sind, niemand anbeut. Wenngegenwärtig die Rede davon wäre, entweder denen Römern den Frieden zu ertheilen,oder denselben von ihnen anzunehmen, wüsteich wohl, was ich darzu zu sagen hätte.Wollet ihr aber meine Meynung über die Vorstellungen des Mago wissen, so ist selbige diese: Entweder Hannibal ist siegreich,so bedarf er keiner Hülfe, oder er betrügetuns mit ungegründeter Hofnung, so verdienet er um so weniger, daß man ihm willfahre.


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Die Rede des Hanno machte gar einenDer Rath schickt dem Hannibalneue HülfsTrupen zu.geringen Eindruck in denen Gemüthern. Siewaren von der Freude, welche ihnen der Siegverursachte, zu sehr eingenommen, als daß sieim geringsten darinne hätten gestöret werden können. Ueberdies machte den Hanno der 162 C. Terentius Varro, Cons.V. R. E. 536. V. C. G. 216. Haß, welcher jederzeit zwischen seiner und desHannibals Familie gewesen war, verdächtig, und man blieb gewiß versichert, daßwenn man sich nur einiger massen angriffe,in kurtzen ein vor die Carthaginenser glücklicher Ausgang des Krieges erfolgen würde.Es wurde also mit der grösten Einmüthigkeitbeschlossen, dem Hannibal eine Verstärkungvon vier tausend Numidiern, vierzig Elephanten und eine grosse Summe Geldes zuzuschi cken. Man ließ auch zugleich mit dem Mago einen General abreisen, welcher in Spanien 20000 Mann zu Fuß und 4000 zu Pferde anwerben, und damit sowohl die Armeedieser Provinz als die in Italien verstärkensollte. Aber allen diesen Befehlen wurde mitvieler Langsamkeit und Nachläßigkeit nachgelebet, wie solches insgemein in gutem Glückezu ergehen pfleget, zumahl wenn dabey dieUneinigkeit und Eiffersucht unter denenjenigen, welche die Regierung führen, herrschet.Der Geist der Partheylichkeit und der Un ruhe ist das Verderben eines Staats. Hanno war ein Mann von sehr guter Ueberlegung, und hatte sehr heilsame Absichten, erbeschmitzte aber alle diese vortreflichen Eigenschafften durch die gar zu deutlich zu Tagegelegte Antipathie gegen die Familie undPerson des Hannibals. Man muß unpartheyisch seyn, und nur allein das allgemeineBeste suchen, wenn man in Berathschlagungen Nutzen schaffen, und seinen Rathschlägen eine Vorzüglichkeit erwerben will.


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Die Rede des Hanno machte gar einenDer Rath schickt dem Hannibalneue HülfsTrupen zu.geringen Eindruck in denen Gemüthern. Siewaren von der Freude, welche ihnen der Siegverursachte, zu sehr eingenommen, als daß sieim geringsten darinne hätten gestöret werden können. Ueberdies machte den Hanno der 162 C. Terentius Varro, Cons.V. R. E. 536. V. C. G. 216. Haß, welcher jederzeit zwischen seiner und desHannibals Familie gewesen war, verdächtig, und man blieb gewiß versichert, daßwenn man sich nur einiger massen angriffe,in kurtzen ein vor die Carthaginenser glücklicher Ausgang des Krieges erfolgen würde.Es wurde also mit der grösten Einmüthigkeitbeschlossen, dem Hannibal eine Verstärkungvon vier tausend Numidiern, vierzig Elephanten und eine grosse Summe Geldes zuzuschi cken. Man ließ auch zugleich mit dem Mago einen General abreisen, welcher in Spanien 20000 Mann zu Fuß und 4000 zu Pferde anwerben, und damit sowohl die Armeedieser Provinz als die in Italien verstärkensollte. Aber allen diesen Befehlen wurde mitvieler Langsamkeit und Nachläßigkeit nachgelebet, wie solches insgemein in gutem Glückezu ergehen pfleget, zumahl wenn dabey dieUneinigkeit und Eiffersucht unter denenjenigen, welche die Regierung führen, herrschet.Der Geist der Partheylichkeit und der Un ruhe ist das Verderben eines Staats. Hanno war ein Mann von sehr guter Ueberlegung, und hatte sehr heilsame Absichten, erbeschmitzte aber alle diese vortreflichen Eigenschafften durch die gar zu deutlich zu Tagegelegte Antipathie gegen die Familie undPerson des Hannibals. Man muß unpartheyisch seyn, und nur allein das allgemeineBeste suchen, wenn man in Berathschlagungen Nutzen schaffen, und seinen Rathschlägen eine Vorzüglichkeit erwerben will.


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Die Rede des Hanno machte gar einenDer Rath schickt dem Hannibalneue HülfsTrupen zu.geringen Eindruck in denen Gemüthern. Siewaren von der Freude, welche ihnen der Siegverursachte, zu sehr eingenommen, als daß sieim geringsten darinne hätten gestöret werden können. Ueberdies machte den Hanno der 162 C. Terentius Varro, Cons.V. R. E. 536. V. C. G. 216. Haß, welcher jederzeit zwischen seiner und desHannibals Familie gewesen war, verdächtig, und man blieb gewiß versichert, daßwenn man sich nur einiger massen angriffe,in kurtzen ein vor die Carthaginenser glücklicher Ausgang des Krieges erfolgen würde.Es wurde also mit der grösten Einmüthigkeitbeschlossen, dem Hannibal eine Verstärkungvon vier tausend Numidiern, vierzig Elephanten und eine grosse Summe Geldes zuzuschi cken. Man ließ auch zugleich mit dem Mago einen General abreisen, welcher in Spanien 20000 Mann zu Fuß und 4000 zu Pferde anwerben, und damit sowohl die Armeedieser Provinz als die in Italien verstärkensollte. Aber allen diesen Befehlen wurde mitvieler Langsamkeit und Nachläßigkeit nachgelebet, wie solches insgemein in gutem Glückezu ergehen pfleget, zumahl wenn dabey dieUneinigkeit und Eiffersucht unter denenjenigen, welche die Regierung führen, herrschet.Der Geist der Partheylichkeit und der Un ruhe ist das Verderben eines Staats. Hanno war ein Mann von sehr guter Ueberlegung, und hatte sehr heilsame Absichten, erbeschmitzte aber alle diese vortreflichen Eigenschafften durch die gar zu deutlich zu Tagegelegte Antipathie gegen die Familie undPerson des Hannibals. Man muß unpartheyisch seyn, und nur allein das allgemeineBeste suchen, wenn man in Berathschlagungen Nutzen schaffen, und seinen Rathschlägen eine Vorzüglichkeit erwerben will.


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In eben der Zeit, da Sempronius GracDie Gesandten des Hannibals langen zu Rom an. Liv.XXIII.38.chus den Hannibal nöthigte, die Belagerungvon Cume aufzuheben, gewann ein anderer Sempronius, der mit dem Zunamen der Lan ge hieß, eine Schlacht gegen den Hanno inLucanien, worinnen er zweytausend Feindeerlegte, und selbst nicht einmahl dreyhundertMann einbüßte. Zugleich eroberte er ein und vierzig Fahnen. Der Prätor M. Valerius, bemächtigte sich dreyer Städte derHerpinier, welche die Römische Parthey verlassen hatten.