Suchbegriff: gond
Treffer: 15

1 - /

13°. Qui croiroit enfin que le Cardinal de Richelieu ait recommandé à Louis XIII. la pureté & la chasteté par son testament politique? lui qui avoit eu publique-ment tant de maîtresses, & qui, si l'on en croit les mé-moires du Cardinal de Rets & de tous les courtisans de ce tems-là, avoit porté la témérité de ses désirs jusqu'à des objets qui devoient l'effrayer & le perdre.


2 - /

Comme il faut toujours imiter les bons modèles, & que le Chancelier Clarendon & le Cardinal de Rets ont fait des portraits des principaux personnages avec lesquels ils avoient traité, on ne doit pas s'étonner que les écrivains d'aujourd'hui, quand ils se mettent aux gages d'un libraire, commencent par donner tout au long des portraits fidèles des Princes de l'Europe, des Ministres, & des Généraux dont ils n'ont jamais vû passer la livrée. Un auteur Anglais dans les anna-les de l'Europe, imprimées & réimprimées, nous assure que Louis XV.n'a pas cet air de grandeur qui annonce un Roi. Cet homme assurément est difficile en phisionomies. Mais en récompense il dit que le Cardinal de Fleury avoit l'air d'une noble confiance. Et il est aussi éxact sur les caracteres & sur les faits que sur les figures: il instruit l'Europe que le Car-dinal de Fleury donna son titre de Premier-Ministre (qu'il n'a jamais eû) à M. le Comte de Toulouse. Il nous apprend que l'on n'envoya l'Armée du Maré-chal de Maillebois en Bohême, que parce qu'une De-moiselle de la Cour avoit laissé une lettre sur sa table, & que cette lettre fit connaître la situation des affai-res; il dit que le Comte d'Argenson succéda dans le Ministere de la guerre à M. Amelot. Je crois que si on vouloit rassembler tous les livres écrits dans ce goût, pour se mettre un peu au fait des anecdotes de l'Eu-rope, on feroit une bibliotheque immense, dans laquelle il n'y auroit pas dix pages de vérité.


3 - /

On a grand soin de dire, quel jour s'est donné une bataille, & on a raison. On imprime les Traités, on décrit la pompe d'un Couronnement, la cérémonie de la reception d'une Barrette, & même l'entrée d'un Ambassadeur, dans laquelle on n'oublie ni son Suisse ni ses Laquais. Il est bon, qu'il y ait des Archives de tout, afin qu'on puisse les consulter dans le besoin; & je regarde à présent tous les gros Livres comme des Dictionnaires. Mais après avoir lû trois ou quatre mille déscriptions de Batailles, & la teneur de quelques centaines de Traités, j'ai trouvé que je n'étois gueres plus instruit au fond. Je n'apprenois-là que des événemens. Je ne connais pas plus les Français & les Sarrasins par la bataille de Charles Martel, que je ne connais les Tartares & les Turcs par la victoire que Tamerlan remporta sur Bajazet. J'avoue, que quand j'ai lû les Mémoires du Cardinal de Retz & deMadame de Motteville, je sçai que ce que la Reine Mere a dit, mot pour mot, à Mr. de Jersay; j'apprens, comment le Coadjuteur a contribué aux Barricades; je peux me faire un précis des longs discours, qu'il tenoit à Madame de Bouillon. C'est beaucoup pour ma curiosité: c'est pour mon instruction très-peu de chose.


4 - /

On a grand soin de dire, quel jour s'est donné une ba- taille, & on a raison. On imprime les Traités, on décrit la pompe d'un Couronnement, la cérémonie de la rece- ption d'une Barette, & même l'entrée d'un Ambassadeur, dans laquelle on n'oublie ni son Suisse ni ses Laquais. Il est bon, qu'il y ait des Archives de tout, afin qu'on puisse les consulter dans le besoin; & je regarde à pré- sent tous les gros Livres comme des Dictionnaires. Mais après avoir lû trois ou quatre mille déscriptions de Ba- tailles, & la teneur de quelques centaines de Traités, j'ai trouvé que je n'étois gueres plus instruit au fond. Je n'apprenois - là que des événemens. Je ne connais pas plus les Français & les Sarrasins par la bataille de Charles Martel, que je ne connais les Tartares & les Turcs par la victoire que Tamerlan remporta sur Bajazet. J'avoue, que quand j'ai lû les Mémoires du Cardinal de Retz & de Madame de Motteville, je sçai que ce que la Reine Mere a dit, mot pour mot, à Mr. de Jersay; j'apprens, com- ment le Coadjuteur a contribué aux Barricades; je peux me faire un précis des longs discours, qu'il tenoit à Mada- me de Bouillon. C'est beaucoup pour ma curiosité: c'est pour mon instruction très - peu de chose.


5 - /

Broussel, Conseiller Clerc de la Grand' Cham- bre, homme de nulle capacité, & qui n'avoit d'autre mérite que d'ouvrir toûjours les avis contre la Cour, ayant été arrêté, le Peuple en montra plus de douleur que la mort d'un bon Roi n'en a jamais causée. On vit renou- veller les Barricades de la Ligue; le feu de la sédition parut allumé dans un instant, & difficile à éteindre. Il fut attisé par la main du Coadjuteur, depuis Cardinal de Retz. C'est le premier Evêque qui ait fait une Guerre Civile sans avoir la Religion pour prétexte. Cet homme singulier s'est peint lui-même dans ses Mémoires écrits avec un air de grandeur, une impétuosité de génie, & une inégalité, qui sont l'image de sa conduite. C'étoit un homme, qui du sein de la débauche, & languissant en- core des suites qu'elle entraîne, prêchoit le Peuple, & s'en faisoit idolâtrer. Il respiroit la faction & les com- plots; il avoit été à l'âge de 23 ans l'ame d'une conspira- tion contre la vie de Richelieu: il fut l'auteur des Barri- cades, il précipita le Parlement dans les cabales, & le peuple dans les séditions. Ce qui parait surprenant, c'est que le Parlement entraîné par lui, leva l'étendart contre la Cour avant même d'être appuyé par aucun Prince.


6 - /

Enfin on vit le Coadjuteur, Archevêque de Paris, ve- nir prendre séance au Parlement avec un poignard dans sa poche, dont on appercevoit la poignée, & on crioit: Voilà le Breviaire de notre Archevêque.


7 - /

Le Prince de Condé avec un petit nombre de Seigneurs de son Parti, suivi de peu de Soldats, soutint & repoussa l'effort de l'Armée Royale. Le Roi regardoit ce combat du haut d'une éminence avec Mazarin. Le Duc d'Orleans, incertain du parti, qu'il devoit prendre, restoit dans son Palais du Luxembourg. Le Cardinal de Retz étoit can- tonné dans son Archevêché. Le Parlement attendoit l'is- suë de la bataille pour donner quelque Arrêt. Le Peuple, qui craignoit alors également, & les Troupes du Roi, & celles de Mr. le Prince, avoit fermé les portes de la Ville, & ne laissoit plus entrer ni sortir personne, pendant que ce 2 Juil. 1652.qu'il y avoit de plus grand en France s'acharnoit au combat, & versoit son sang dans le Fauxbourg. Ce fût-la que le Duc de la Rochefoucault, si illustrepar son courage & par son esprit, reçut un coup au-dessous des yeux, qui lui fit perdre la vuë pour quelque tems. On ne voyoit que jeunes Sei- gneurs tuez, ou blessez, qu'on rapportoit à la porte Saint Antoine, qui ne s'ouvroit point.


8 - /

Le Cardinal à peine parti pour aller à Boüillon lieu de sa nouvelle retraite, les Citoyens de Paris de leur seul mouvement députerent au Roi pour le supplier de re- DE LOUIS XIV. venir dans sa Capitale. Il y rentra, & tout y fut si paisible, qu'il eût été difficile d'imaginer que quelques jours auparavant tout avoit été dans la confusion. Ga- ston d'Orleans, malheureux dans ses entreprises qu'il ne sçut jamais soutenir, fut relegué à Blois, où il passa le reste de sa vie dans le repentir, & il fut le deuxiéme fils de Henri le Grand, qui mourut sans beaucoup de gloire. Le Cardinal de Retz, peut-être aussi imprudent que subli- me & audacieux, fut arrêté dans le Louvre; & après avoir été conduit de prison en prison, il mena long-tems une vie errante, qu'il finit enfin dans la retraite, où il acquit des vertus que son grand courage n'avoit pu con- naître dans les agitations de sa fortune.


9 - /

Man wendet viel Sorgfalt an, den Tag zu bestimmen, an welchem eine Schlacht vorgefallen ist, und man hat Recht. Man läßt die Tractaten drucken, man beschreibt die Pracht bey einer Krönung, so gar den Einzug eines Gesandten, und vergißt weder seine Schweizer noch seine Bedienten dabey. Es ist gut, daß man von allen Sachen Archive habe, damit man sie im Nothfalle um Rath fragen kann, und ich betrachte jetzo alle große Bücher als Wörterbücher. Nachdem ich aber drey bis vier tausend Beschreibungen von Schlachten, und den Inhalt von etliche hundert Tractaten gelesen, so fand ich, daß ich im Grunde nichts mehr gelernt hatte. Ich erfuhr nichts als bloße Begebenheiten. Ich lernte aus der Schlacht des Carl Martels die Franzosen und Saracenen eben so wenig kennen, als ich die Tartarn und Türken aus dem Siege kennen lernte, welchen Tamerlan über den Bajazet davon trug. Ich gestehe es, als ich die Denkwürdigkeiten des Kardinals von Retz und der Frau von Motteville gelesen hatte, so wußte ich, von Wort zu Wort, was die Königinn über die Geschichte überhaupt. Mutter zu dem Herrn von Jersay gesagt hat: ich lerne, wie der Coadjutor das Seine zu der Wagenburg beygetragen hat; ich kann mir einen genauen Begriff von den langen Reden machen, welche er gegen die Frau von Bouillon gehalten hat. Dieses ist für meine Neugierigkeit sehr viel; für meine Unterweisung aber sehr wenig.


10 - /

Broussel, einer von den Räthen der Oberkammer, ein Mensch ohne die geringste Fähigkeit, und welcher keine andern Verdienste hatte, als beständig der erste zu seyn, seine Meynung wider den Hof zu sagen, wurde in Verhaft genommen, und seine in Verhaftnehmung fiel dem Volke schmerzlicher, als ihm der Tod eines guten Königs jemals gefallen war. Man sah die Barricaden der Ligue erneuern, und das Feuer des Aufruhrs brach in einem Augenblicke aus, und schien schwer zu löschen. Die Hand des Coadjutors, des nachmaligen Kardinals von Retz war es, welcher es vermehrte. Dieses ist der erste Bischof, welcher einen bürgerlichen Krieg angesponnen, ohne die Religion zum Vorwande zu brauchen. Dieser besondere Mann hat sich in seinen Denkwürdigkeiten selbst geschildert, welche mit einer Art von Prahlerey, mit einem ungestümen Geiste, und mit einer Ungleichheit geschrieben sind, welche das wahre Bild seiner Aufführung ausmachen. Er war ein Mann, welcher in dem Schooße der Unmäßigkeit, und ganz ohnmächtig noch von den Folgen, welche sie nach sich zieht, dem Volke predigte, und von ihm fast angebethet wurde. Er athmete nichts als Meuterey und Aufruhr: schon in seinem zwanzigsten Jahre war er die Seele einer Verschwörung wider das Leben des Richelieu gewesen: er war der Urheber der Barricaden, er verwickelte das Parlement in Parteyen, und das Volk in Aufruhre. Was das Wunderbarste dabey scheint, ist dieses, daß das von ihm dahin gerissene Parle Versuch über das Jahrhundertment sich wider den Hof erhub, noch ehe es von einem Prinzen unterstützet wurde.


11 - /

Man sahe den Coadjutor, den Erzbischof von Paris, mit einem Dolche in der Tasche Sitz im Parlemente nehmen. Als man den Heft davon gewahr ward, so schrie man: seht da, das Breviarium unsers Erzbischofs.


12 - /

Mit einer kleinen Anzahl von Vornehmen, die seiner Partey zugethan waren, und mit sehr wenig Sol Versuch über das Jahrhundertdaten ward die ganze Macht der königl. Armee von dem Prinzen von Conde aufgehalten und zurück getrieben. Der König sah nebst dem Kardinal Mazarin dieses Treffen von der Höhe eines Berges mit an. Der Herzog von Orleans war ungewiß, zu welcher Partey er treten sollte, er blieb also in seinem Pallaste von Luxenburg ruhig. Der Kardinal von Retz hatte sich in sein Erzbisthum gezogen. Das Parlement wartete auf den Ausgang der Schlacht, seinen Schluß darnach einzurichten. Das Volk, welches damals sowohl die Truppen des Königs als die Truppen des Prinzen fürchtete, hatte die Thore der Stadt verschlossen, und ließ niemanden weder aus noch ein, da unterdessen die größten MännerFrankreichs im Treffen wütheten und ihr Blut in der Vorstadt vergossen *. Hier war es, wo der Herzog von Rauchefoucoult, welchen Muth und Witz so berühmt gemacht haben, unter den Augen verwundet wurde, daß er auf einige Zeit das Gesichte darüber verlor. Man sah nichts als verwundete oder getödtete junge Herren, die man an das Thor des heil. Antonius brachte, welches nicht aufgemacht ward.


13 - /

Kaum war der Kardinal fort, sich an den Ort seiner Zuflucht nach Bouillon zu begeben, als die Bürger von Paris aus eigner Bewegung Abgeordnete an den König schickten, und ihn, in die Hauptstadt zurück zu kommen, bitten ließen. Er kam wieder, und alles war daselbst so stille, daß man sich unmöglich einbilden konnte, daß einige Tage vorher alles in Verwirrung gewesen sey. Gaston von Orleans, welcher allezeit in seinen Unternehmungen, die er nicht ausführen konnte, unglücklich war, ward nach Blois verwiesen, wo er den Rest seines Lebens in Reue zubrachte, und der zweyte Sohn Heinrichs des Großen war, welcher ohne vielen Ruhm starb. Der Kardinal von Retz, der vielleicht eben so unverschämt als erhaben und kühn war, ward im Louvre gefangen gehalten, und führte, nachdem er aus einem Gefängnisse in das andere geschleppt worden, lange Zeit ein irrendes Leben, welches er endlich in der Einsamkeit beschloß, wo er Tugenden erlangte, die sein Versuch über das Jahrhundert großer Muth in den Unruhen seines Glückes nicht hatte fassen können.


14 - /

13. Wer wird endlich glauben, daß der Kardinal von Richelieu dem vierzehenten Ludwig die Reinigkeit und Keuschheit in seinem politischen Testamente anbefohlen habe? Er, welcher ganz öffentlich so viel Maitressen hatte, und welcher, wenn man den Denkwürdigkeiten des Kardinals von Rets glauben darf, seine Verwegenheit und seine Begierden bis auf Gegenstände getrieben hatte, die ihm Schauer verursachen und sein Unglück hätten machen können.


15 - /

Weil man allezeit gute Muster nachahmen muß, und weil der Kanzler Clarendon und der Kardinal von Rets Abschilderungen der vornehmsten Personen gemacht haben, mit welchen sie Unterhandlung gepflogen, so darf man sich gar nicht verwundern, daß die heutigen Schriftsteller, wenn sie sich zu einem Buchführer in Sold begeben, damit anfangen, daß sie von allen Regenten in Europa, von ihren Ministern, und von ihren Generalen, deren Liverey sie nicht einmal kennen, getreue Abschilderungen geben. Ein englischer Schriftsteller, dessen Annales von Europa gedruckt und wieder ge druckt worden sind, versichert uns, daß Ludewig derXVtenicht das große Ansehen habe, welches einen König ankündiget. Wahrhaftig dieser Mensch muß mit den Gesichtsbildungen sehr scharf verfah ren. Dagegen aber sagt er, der Kardinal von Fleury habe das Ansehen eines edeln Zutrauens. So gegenau er bey den Gestalten ist, so genau ist er auch bey den Gemüthsschilderungen und bey der Erzählung der Begebenheiten: er berichtet der Welt, daß der Kardinal von Fleury den Titel des erstern Ministers (wel chen er niemals gehabt hat) dem Grafen von Toulose abgetreten habe; Er lehret uns, daß man die Armee Gedruckte Lügen. des Marschalls Maillebois bloß nach Böhmen geschickt habe, weil eine Hofjungfer einen Brief auf dem Tische liegen lassen, und weil dieser Brief den Zustand der damaligen Angelegenheiten habe zu erkennen gegeben; er sagt, der Graf von Argenson wäre in dem Kriegsra the dem Herrn Amelot gefolget. Ich glaube wenn man alle Bücher in diesem Geschmacke zusammen suchen wollte, um sich die geheimen Nachrichten von Europa ein wenig bekannt zu machen, man würde eine unzählbare Bibliothek zusammen bringen, wovon kaum zehn Seiten Wahrheit wären.