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Tandis que le Prince de Condé* comptoit ainsi les années de sa jeunesse par des Victoires, & que le Duc d'Or- leans, frere de Louïs XIII, avoit aussi soutenu la réputationJuillet 1644. Nov. 1644.d'un Fils d'Henry IV, & celle de la France, par la prise de Gravelines, par celle de Courtray & de Mardik; le Vi- comte de Turenne avoit pris Landau, il avoit chassé les Espagnols de Trêve, & rétabli l'Electeur.


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Que cette Reine ait éte déterminée à ce choix par son cœur ou par la politique, c'est ce qu'on n'a jamais sçu, & ce que les plus clairvoyans tâcherent envain de démê- ler. Mazarin usa d'abord avec modération de sa puissan- ce. Il faudroit avoir vécu long-tems avec un Ministre pour peindre son caractere, pour dire quel degré de cou- rage ou de faiblesse il avoit dans l'esprit; à quel point il étoit ou prudent ou fourbe. Ainsi sans vouloir deviner ce qu'étoit Mazarin, on dira seulement ce qu'il fit. Il affecta dans les commencemens de sa grandeur, autant de simplicité que Richelieu avoit déployé de hauteur. Loin de prendre des Gardes, & de marcher avec un faste Royal, il eut d'abord le train le plus modeste; il mit de l'affabilité, & même de la molesse partout, où son Préde- cesseur avoit fait paraitre une fierté infléxible. La Reine vouloit faire aimer sa Régence & sa personne, de la Cour & des Peuples, & elle y réussissoit. Gaston, Duc d'Or- leans frere de Louïs XIII, & le Prince de Condé, ap- puyoient son pouvoir, & n'avoient d'émulation que pour servir l'Etat.


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Elle s'enfuit de Paris avec ses enfans, son Ministre, le Duc d'Orleans, frere de Louïs XIII, le Grand Condé lui - même, & alla à St. Germain; on fut obligé de met- tre en gages chez des Usuriers les Pierreries de la Cou- ronne. Le Roi manqua souvent du nécessaire. Les Pa- ges de sa Chambre furent congediez, parcequ'on n'avoit pas dequoi les nourrir. En ce tems-là même la tante de Louïs XIV, fille de Henry le Grand, femme du Roi d'Angleterre, réfugiée à Paris, y étoit réduite aux der- niéres extrémités de la pauvreté, & sa fille, depuis ma- riée au frere de Louïs XIV, restoit au lit n'ayant pas de- quoi se chauffer; sans que le Peuple de Paris, enyvré de ses fureurs, fît seulement attention aux afflictions de tan de personnes Royales.


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Aux premiéres nouvelles de son retour Gaston d'Or- leans, Frere de Louis XIII, qui avoit demandé l'éloigne- ment du Cardinal, leva des Troupes dans Paris sans trop savoir à quoi elles seroient employées. Le Parlement re- nouvella ses Arrêts, il proscrivit Mazarin, & mit sa tête à prix. Il fallut chercher dans les Registres, quel étoit le prix d'une tête ennemie du Royaume. On trouva, que sous Charles IX, on avoit promis par Arrêt cinquante mille écus à celui, qui représenteroit l'Amiral Coligny mort ou vif. On crut très-sérieusement procéder en ré- gle, en mettant ce même prix à l'assassinat d'un Cardinal Premier Ministre. Cette proscription ne donna à per- sonne la tentation de mériter les cinquante mille écus, qui après tout n'eussent point été payez. Chez une autre Nation & dans un autre tems un tel Arrêt eut trouvé des executeurs; mais il ne servit qu'à faire de nouvelles plai- santeries. Les Blots & les Marigny, Beaux Esprits, qui portoient la gayeté dans les tumultes de ces troubles, fi- rent afficher dans Paris une repartition de cent cinquante mille livres; tant pour qui couperoit le nez au Cardinal tant pour une oreille, tant pour un œil, tant pour le ESSAI SUR LE SIECLE faire Eunuque. Ce ridicule fut tout l'effet de la proscri- ption. Le Cardinal de son côté n'employoit contre ses ennemis, ni le poison, ni l'assassinat; & malgré l'aigreur & la manie de tant de Partis & de tant de haines, on ne commit pas beaucoup de grands crimes. Les Chefs de Partis furent peu cruels, & les Peuples peu furieux; car ce n'étoit pas une Guerre de Religion.


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Précisément dans le tems que cette Compagnie s'a- bandonnoit à ces extrémitez contre le Ministre du Roi, elle déclaroit Criminel de Léze - Majesté le Prince de Condé, qui n'étoit armé que contre ce Ministre; & par un renversement d'esprit, que toutes les démarches précédentes rendent croyable, elle ordonna, que les nouvelles Troupes de Gaston, Duc d'Orleans, marche- roient contre Mazarin, & elle défendit en même tems qu'on prît aucuns deniers dans les Recettes publiques pour les soudoyer.


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Enfin Mademoiselle, fille de Gaston, prenant le parti de Condé, que son pere n'osa secourir, fit ouvrir les por- tes aux blessez, & eut la hardiesse de faire tirer sur les Troupes du Roi le canon de la Bastille. L'Armée Royale se retira, Condé n'acquit que de la gloire; mais Made- moiselle se perdit pour jamais dans l'esprit du Roi son cousin par cette action violente; & le Cardinal Maza- rin, qui savoit l'extrême envie, qu'avoit Mademoiselle d'epouser une Tête Couronnée, dit alors: Ce canon-là vient de tuer son mari.


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Le Cardinal à peine parti pour aller à Boüillon lieu de sa nouvelle retraite, les Citoyens de Paris de leur seul mouvement députerent au Roi pour le supplier de re- DE LOUIS XIV. venir dans sa Capitale. Il y rentra, & tout y fut si paisible, qu'il eût été difficile d'imaginer que quelques jours auparavant tout avoit été dans la confusion. Ga- ston d'Orleans, malheureux dans ses entreprises qu'il ne sçut jamais soutenir, fut relegué à Blois, où il passa le reste de sa vie dans le repentir, & il fut le deuxiéme fils de Henri le Grand, qui mourut sans beaucoup de gloire. Le Cardinal de Retz, peut-être aussi imprudent que subli- me & audacieux, fut arrêté dans le Louvre; & après avoir été conduit de prison en prison, il mena long-tems une vie errante, qu'il finit enfin dans la retraite, où il acquit des vertus que son grand courage n'avoit pu con- naître dans les agitations de sa fortune.


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Indessen, daß Prinz von Conde** die Jahre seiner Jugend nach Siegen zählte, und der BruderLudwigs des XIII, der Herzog von Orleans, dieEhre eines Sohnes Heinrichs des IVten, und dieEhreFrankreichs, durch die Einnahmen der Festungen Grevelingen, Courtray und Mardyck, verthei

* Den 20 August 1648.

** Sein Vater starb 1646.

Ludewigs des XIV. digte *; hatte der Vicomte von Turenne Landau eingenommen, die Spanier aus Trier verjagt, und den Churfürsten wieder eingesetzet **.


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Ob diese Königinn durch ihr Herz oder durch ihre Staatsklugheit zu dieser Wahl gebracht worden, dieses hat man niemals erfahren können, und auch die Scharfsichtigsten werden sich umsonst bemühen, es zu ergründen. Mazarin bediente sich Anfangs seiner Gewalt sehr mäßig. Man müßte lange Zeit mit einem Minister gelebet haben, wenn man bestimmen wollte, welchen Grad der Schwachheit oder Stärke sein Geist gehabt habe, und wie weit seine Klugheit Versuch über das Jahrhundert oder seine Betrügerey gegangen sey. Ohne also errathen zu wollen, was Mazarin war, wollen wir bloß sagen, was er gethan hat. Er bestrebte sich im Anfange seiner Größe eben so viel Einfalt sehen zu lassen, als Richelieu Hoheit gezeiget hatte. Er nahm keine Wachen an, er zog mit keiner königl. Pracht einher, und hatte zuerst ein sehr mäßiges Gefolge. Er brachte aller Orten Redseligkeit, ja sogar Weichlichkeit an, wo sein Vorfahrer nichts als unbeweglichen Stolz an Tag geleget hatte. Die Königinn wollte ihre Regentschaft und ihre Person dem Hofe und dem Volke beliebt machen, und es gelang ihr. Gaston, Herzog von Orleans, und Bruder Ludwigs des XIII, nebst dem Prinzen von Conde unterstützten ihre Gewalt, und ihre Eifersucht, gieng auf nichts, als dem Staate zu dienen.


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Sie flohe mit ihren Kindern aus Paris: ihr Minister, der Herzog von Orleans, der Bruder Ludewigs des XIII, der große Conde selbst thaten ein gleiches, und begaben sich nach St. Germain. Man ward genöthiget, die Edelsteine und die Krone bey Wucherern zu versetzen. Dem Könige fehlte oft das Nothwendige. Seine Kammerpagen bekamen den Abschied, weil man sie nicht länger unterhalten konnte. Zu eben dieser Zeit war sogar die MuhmeLudewigs des XIV, die Tochter Heinrichs des Großen, und Gemahlinn des Königs von England, welche ihre Zuflucht nach Paris genommen hatte, in die äußerste Armuth gerathen, und ihre Tochter, welche hernach an den BruderLudewigs des XIV verheirathet wurde, mußte im Bette liegen bleiben, weil sie sich sonst nicht wärmen konnte. Auf alle die Trübsalen so vieler königlichen Personen gab das Volk zu Paris, welches in seiner Wuth ertrunken war, nicht die geringste Acht.


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Auf die erste Nachricht seiner Zurückkunft warbGaston von Orleans, der Bruder Ludewigs desXIII, welcher die Entfernung des Kardinals zuwege gebracht hatte, in Paris Truppen, ohne eigentlich zu wissen, wozu sie sollten gebraucht werden. Das Parlement erneuerte seine Schlüsse, es erklärte denMazarin in die Acht, und setzte einen Preis auf seinen Kopf. Man mußte in den Registern nachsehen, welches der Preis auf den Kopf eines Feindes des Vaterlandes sey. Man fand, daß man unter dem neunten Carl demjenigen öffentlich funzig tausend Thaler versprochen hatte, welcher den Admiral Coligny lebendig oder todt liefern würde. Man glaubte in allem Ernste sehr regelmäßig zu verfahren, wenn man eben den Preis auf die Ermordung des Kardinals und ersten Ministers setzte. Doch diese in die Achterklärung setzte niemanden in Versuchung, die funfzig tausend Thaler zu verdienen, welche am Ende gewiß nicht würden seyn bezahlet worden. Bey einem andern Volke, und zu einer andern Zeit, würde dieser Rechtsschluß seine Ausführer gefunden haben; damals aber diente er zu nichts, als zu neuen Spöttereyen. Die Blots und die Marignys, witzige Köpfe, welche mitten unter diesen Unruhen zu lachen machten, ließen in Paris eine Eintheilung von hundert und funfzig tausend Livres anschlagen; so wohl für den, welcher dem Kardinale die Nase oder ein Ohr abschneiden würde, als für den, welcher ihm ein Auge ausstechen oder ihn zum Verschnittenen machen würde. Dieses Lächerliche war die ganze Wirkung der in die Achterklärung. Der Kardinal seiner Seits gebrauchte gegen seine Feinde weder Gift noch Versuch über das Jahrhundert Mord; und, ungeachtet der Bitterkeit und Raserey so vieler Parteyen, wurden doch nicht viele große Verbrechen begangen. Die Anführer der Parteyen waren nicht sehr grausam, und das Volk nicht sehr wüthend; denn es war kein Religionskrieg.


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Gleich zu eben der Zeit, als sich diese Versammlung wider den Minister des Königs zu solchen Aus schweifungen bringen ließ, erklärte sie den Prinzen von Conde, welcher doch wider niemanden, als wider eben diesen Minister, zu den Waffen gegriffen hatte, des Verbrechens der beleidigten Majestät schuldig; und befahl aus einer Verwirrung des Geistes, welche alle die vorhergehenden Unternehmungen glaublich machen, daß die Truppen des Gastons, Herzogs von Orleans, wider den Mazarin aufbrechen sollten, verboth aber zugleich, nicht einen Heller aus den

* Im December 1651.

Ludewigs des XIV. öffentlichen Einnahmen, zu ihrer Besoldung, zu nehmen.


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Endlich erwählte die Tochter des Gaston die Par tey des Prinzen von Conde, welchem ihr Vater beyzustehen sich nicht getrauet hatte. Sie ließ den Verwundeten die Thore aufmachen, und hatte die Kühnheit, die Canone auf der Bastille auf die Truppen des Königs losfeuren zu lassen. Die königl. Armee zog sich zurück, und Conde erhielt nichts als Ruhm. Die Tochter des Gaston aber machte sich in dem Gemüthe des Königs durch diese gewaltsame Handlung,

* Den 2ten Julius 1652.

Ludewigs des XIV. auf ewig verhaßt; und der Kardinal Mazarin, welcher ihre außerordentliche Begierde kannte, mit einem gekrönten Haupte vermählt zu seyn, sagte damals:Diese Canone hat ihren Gemahl getödtet.


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Kaum war der Kardinal fort, sich an den Ort seiner Zuflucht nach Bouillon zu begeben, als die Bürger von Paris aus eigner Bewegung Abgeordnete an den König schickten, und ihn, in die Hauptstadt zurück zu kommen, bitten ließen. Er kam wieder, und alles war daselbst so stille, daß man sich unmöglich einbilden konnte, daß einige Tage vorher alles in Verwirrung gewesen sey. Gaston von Orleans, welcher allezeit in seinen Unternehmungen, die er nicht ausführen konnte, unglücklich war, ward nach Blois verwiesen, wo er den Rest seines Lebens in Reue zubrachte, und der zweyte Sohn Heinrichs des Großen war, welcher ohne vielen Ruhm starb. Der Kardinal von Retz, der vielleicht eben so unverschämt als erhaben und kühn war, ward im Louvre gefangen gehalten, und führte, nachdem er aus einem Gefängnisse in das andere geschleppt worden, lange Zeit ein irrendes Leben, welches er endlich in der Einsamkeit beschloß, wo er Tugenden erlangte, die sein Versuch über das Jahrhundert großer Muth in den Unruhen seines Glückes nicht hatte fassen können.