Suchbegriff: cromwell
Treffer: 67

1 - Des Abts von Marigny Geschichte der Araber unter der Regierung der Califen /

(*) Es ist kein Wunder, daß ein zusammengerafter Haufe von Sclaven wider ein exercirtes Kriegsheer den Sieg behält. Sie stritten für die Freyheit, und Iblins Soldaten nur für Geld. Ueberdieß so hat Zulzimin, als ein neuer Prophet, gewiß göttliche Gesichte und Offenbahrungen vorgegeben. Aber alle Welt weiß, was ein fanatisches Heer für Thaten thun kann. Mahomed, Cromwell u. a. m. bestätigen diese Anmerkung. N. d. Uebers.


2 - /

De CROMVEL.


3 - /

On peint Cromvel comme un homme qui a été fourbe toute sa vie. J'ai de la peine à le croire. Je pense, qu'il fût d'abord Enthousiaste & qu'ensuite il fit servir son Fanatisme même à sa grandeur. Un Novice fervent à vingt ans devient souvent un fripon habile à quarante. On commence par être duppe & on finit par être fripon dans le grand jeu de la vie humaine.


4 - /

Cromvel ne savoit d'abord, s'il se feroit Ecclésiastique ou Soldat. Il fut l'un & l'autre. Il fit en 1622 une Campagne dans l'Armée du Prince d'Orange Frederic Henri, Grand-Homme, Frere de deux Grands-Hommes; & quand il revint en Angleterre, il se mit au service de l'EvêqueWilliams & fut le Théologien de Monseigneur, tandis que Monseigneur passoit pour l'Amant de sa femme. Ses principes étoient ceux des Puritains, ainsi il devoit haïr de tout son cœur un Evêque & ne pas aimer les Rois.


5 - /

Il commença par se jetter en Volontaire, qui vouloit faire fortune, dans la ville de Hull assiegée par le Roi. Il y fit de belles & d'heureuses actions pour lesquelles il reçut une gratification d'environ six mille francs du Parlement. Ce présent fait par le Parlement à un Aventurier, fait voir, que le parti rebelle devoit prévaloir. Le Roi n'étoit pas en état de donner à ses Officiers Généraux, ce que le Parlement donnoit à des Volontaires. Avec de l'argent & du Fanatisme on doit à la longue être Maître de tout. On fit Cromvel Colonel.


6 - /

Alors ses grands talents pour la guerre se devélopérent, au point que lorsque le Parlement créa le Comte de Manchester Général de ses Armées, il fit Cromvel Lieutenant-Général, sans qu'il eut passé par les autres grades. Jamais homme ne parut plus digne de commander; jamais on ne vit plus d'activité & de prudence, plus d'audace & plus de ressources que dans Cromvel. Il est blessé à la bataille d'York; & tandis que l'on met le premier appareil à sa playe, il apprend, que son GénéralManchester se retire & que la bataille est perdue. Il court à Manchester, il le trouve fuyant avec quelques Officiers, il le prend par le bras, & lui dit avec un air de confiance & de grandeur, vous vous méprenez Milord; ce n'est pas de ce côté-ci que sont les ennemis. Il le raméne près du champ de bataille, rallie pendant la nuit plus de douze mille hommes, leur parle au nom de Dieu, cite Moyse, Gédéon & Josué, recommence la bataille au point du jour contre l'Armée Royale victorieuse, & la défait entiérement. Il falloit qu'un tel homme périt ou fut le maître. Presque tous les Officiers de son Armée étoient des Enthousiastes, qui portoient le Nouveau Testament à l'arçon de leur selle, on ne parloit à l'Armée comme dans le Parlement, que de perdre Babylone, d'établir le culte dans Jérusalem, de briser le Colosse.Cromvel parmi tant de fous cessa de l'être, & pensa qu'il valoit mieux les gouverner, que d'être gouverné par eux. L'habitude de precher en inspiré lui restoit. Figurez vous un Faquir, qui s'est mis aux reins une ceinture de fer par pénitence, & qui ensuite détache sa ceinture, pour en donner sur les oreilles aux autres Faquirs. Voilà Cromvel! il devient aussi intriguant qu'il étoit intrepide; il s'associe avec tous les Colonels de l'Armée, & forme ainsi dans les trouppes une Republique, qui force le Généralissime à se demettre. Un autre Généralissime est nommé & il le dégoute. Il gouverne l'Armée, & par elle il gouverne le Parlement; il met ce Parlement dans la necessité de le faire enfin Généralissime. Tout cela est beaucoup; mais ce qui est essentiel, c'est qu'il gagne toutes les batailles, qu'il donne en Angleterre, en Ecosse, en Irlande, & il les gagne, non en voyant combattre, & en se menageant; mais toujours en chargeant l'ennemi, ralliant ses trouppes, courant par tout, souvent blessé, tuant de sa main plusieurs officiers Royalistes, comme un Grénadier furieux & acharné.


7 - /

Alors ses grands talents pour la guerre se devélopérent, au point que lorsque le Parlement créa le Comte de Manchester Général de ses Armées, il fit Cromvel Lieutenant-Général, sans qu'il eut passé par les autres grades. Jamais homme ne parut plus digne de commander; jamais on ne vit plus d'activité & de prudence, plus d'audace & plus de ressources que dans Cromvel. Il est blessé à la bataille d'York; & tandis que l'on met le premier appareil à sa playe, il apprend, que son GénéralManchester se retire & que la bataille est perdue. Il court à Manchester, il le trouve fuyant avec quelques Officiers, il le prend par le bras, & lui dit avec un air de confiance & de grandeur, vous vous méprenez Milord; ce n'est pas de ce côté-ci que sont les ennemis. Il le raméne près du champ de bataille, rallie pendant la nuit plus de douze mille hommes, leur parle au nom de Dieu, cite Moyse, Gédéon & Josué, recommence la bataille au point du jour contre l'Armée Royale victorieuse, & la défait entiérement. Il falloit qu'un tel homme périt ou fut le maître. Presque tous les Officiers de son Armée étoient des Enthousiastes, qui portoient le Nouveau Testament à l'arçon de leur selle, on ne parloit à l'Armée comme dans le Parlement, que de perdre Babylone, d'établir le culte dans Jérusalem, de briser le Colosse.Cromvel parmi tant de fous cessa de l'être, & pensa qu'il valoit mieux les gouverner, que d'être gouverné par eux. L'habitude de precher en inspiré lui restoit. Figurez vous un Faquir, qui s'est mis aux reins une ceinture de fer par pénitence, & qui ensuite détache sa ceinture, pour en donner sur les oreilles aux autres Faquirs. Voilà Cromvel! il devient aussi intriguant qu'il étoit intrepide; il s'associe avec tous les Colonels de l'Armée, & forme ainsi dans les trouppes une Republique, qui force le Généralissime à se demettre. Un autre Généralissime est nommé & il le dégoute. Il gouverne l'Armée, & par elle il gouverne le Parlement; il met ce Parlement dans la necessité de le faire enfin Généralissime. Tout cela est beaucoup; mais ce qui est essentiel, c'est qu'il gagne toutes les batailles, qu'il donne en Angleterre, en Ecosse, en Irlande, & il les gagne, non en voyant combattre, & en se menageant; mais toujours en chargeant l'ennemi, ralliant ses trouppes, courant par tout, souvent blessé, tuant de sa main plusieurs officiers Royalistes, comme un Grénadier furieux & acharné.


8 - /

Alors ses grands talents pour la guerre se devélopérent, au point que lorsque le Parlement créa le Comte de Manchester Général de ses Armées, il fit Cromvel Lieutenant-Général, sans qu'il eut passé par les autres grades. Jamais homme ne parut plus digne de commander; jamais on ne vit plus d'activité & de prudence, plus d'audace & plus de ressources que dans Cromvel. Il est blessé à la bataille d'York; & tandis que l'on met le premier appareil à sa playe, il apprend, que son GénéralManchester se retire & que la bataille est perdue. Il court à Manchester, il le trouve fuyant avec quelques Officiers, il le prend par le bras, & lui dit avec un air de confiance & de grandeur, vous vous méprenez Milord; ce n'est pas de ce côté-ci que sont les ennemis. Il le raméne près du champ de bataille, rallie pendant la nuit plus de douze mille hommes, leur parle au nom de Dieu, cite Moyse, Gédéon & Josué, recommence la bataille au point du jour contre l'Armée Royale victorieuse, & la défait entiérement. Il falloit qu'un tel homme périt ou fut le maître. Presque tous les Officiers de son Armée étoient des Enthousiastes, qui portoient le Nouveau Testament à l'arçon de leur selle, on ne parloit à l'Armée comme dans le Parlement, que de perdre Babylone, d'établir le culte dans Jérusalem, de briser le Colosse.Cromvel parmi tant de fous cessa de l'être, & pensa qu'il valoit mieux les gouverner, que d'être gouverné par eux. L'habitude de precher en inspiré lui restoit. Figurez vous un Faquir, qui s'est mis aux reins une ceinture de fer par pénitence, & qui ensuite détache sa ceinture, pour en donner sur les oreilles aux autres Faquirs. Voilà Cromvel! il devient aussi intriguant qu'il étoit intrepide; il s'associe avec tous les Colonels de l'Armée, & forme ainsi dans les trouppes une Republique, qui force le Généralissime à se demettre. Un autre Généralissime est nommé & il le dégoute. Il gouverne l'Armée, & par elle il gouverne le Parlement; il met ce Parlement dans la necessité de le faire enfin Généralissime. Tout cela est beaucoup; mais ce qui est essentiel, c'est qu'il gagne toutes les batailles, qu'il donne en Angleterre, en Ecosse, en Irlande, & il les gagne, non en voyant combattre, & en se menageant; mais toujours en chargeant l'ennemi, ralliant ses trouppes, courant par tout, souvent blessé, tuant de sa main plusieurs officiers Royalistes, comme un Grénadier furieux & acharné.


9 - /

Alors ses grands talents pour la guerre se devélopérent, au point que lorsque le Parlement créa le Comte de Manchester Général de ses Armées, il fit Cromvel Lieutenant-Général, sans qu'il eut passé par les autres grades. Jamais homme ne parut plus digne de commander; jamais on ne vit plus d'activité & de prudence, plus d'audace & plus de ressources que dans Cromvel. Il est blessé à la bataille d'York; & tandis que l'on met le premier appareil à sa playe, il apprend, que son GénéralManchester se retire & que la bataille est perdue. Il court à Manchester, il le trouve fuyant avec quelques Officiers, il le prend par le bras, & lui dit avec un air de confiance & de grandeur, vous vous méprenez Milord; ce n'est pas de ce côté-ci que sont les ennemis. Il le raméne près du champ de bataille, rallie pendant la nuit plus de douze mille hommes, leur parle au nom de Dieu, cite Moyse, Gédéon & Josué, recommence la bataille au point du jour contre l'Armée Royale victorieuse, & la défait entiérement. Il falloit qu'un tel homme périt ou fut le maître. Presque tous les Officiers de son Armée étoient des Enthousiastes, qui portoient le Nouveau Testament à l'arçon de leur selle, on ne parloit à l'Armée comme dans le Parlement, que de perdre Babylone, d'établir le culte dans Jérusalem, de briser le Colosse.Cromvel parmi tant de fous cessa de l'être, & pensa qu'il valoit mieux les gouverner, que d'être gouverné par eux. L'habitude de precher en inspiré lui restoit. Figurez vous un Faquir, qui s'est mis aux reins une ceinture de fer par pénitence, & qui ensuite détache sa ceinture, pour en donner sur les oreilles aux autres Faquirs. Voilà Cromvel! il devient aussi intriguant qu'il étoit intrepide; il s'associe avec tous les Colonels de l'Armée, & forme ainsi dans les trouppes une Republique, qui force le Généralissime à se demettre. Un autre Généralissime est nommé & il le dégoute. Il gouverne l'Armée, & par elle il gouverne le Parlement; il met ce Parlement dans la necessité de le faire enfin Généralissime. Tout cela est beaucoup; mais ce qui est essentiel, c'est qu'il gagne toutes les batailles, qu'il donne en Angleterre, en Ecosse, en Irlande, & il les gagne, non en voyant combattre, & en se menageant; mais toujours en chargeant l'ennemi, ralliant ses trouppes, courant par tout, souvent blessé, tuant de sa main plusieurs officiers Royalistes, comme un Grénadier furieux & acharné.


10 - /

Au milieu de cette guerre affreuse Cromvel faisoit l'amour; il alloit la Bible sous le bras coucher avec la femme de son Major-Général Lamberth. Elle aimoit le Comte de Holland, qui servoit dans l'Armée du Roi.Cromvel le prend prisonnier dans une bataille & jouit du plaisir de faire trancher la tête à son rival. Sa maxime étoit de verser le sang de tout ennemi important, ou dans le champ de bataille, ou par la main des bourreaux. Il augmenta toujours son pouvoir, en osant toujours en abuser; les profondeurs de ses desseins n'otoient rien à son impétuosité feroce. Il entre dans la chambre du Parlement, & prenant sa montre, qu'il jette à terre, & qu'il brise en morceaux, je vous casserai, dit-il, comme cette montre. Il y revient quelques tems après, chasse tous les membres l'un après l'autre en les faisant défiler devant lui. Chacun d'eux est obligé en passant de lui faire une profonde révérence; un d'eux passe le chapeau sur la tête, Cromvel lui prend son chapeau, le jette par terre, apprenez, dit-il, à me respecter.


11 - /

Au milieu de cette guerre affreuse Cromvel faisoit l'amour; il alloit la Bible sous le bras coucher avec la femme de son Major-Général Lamberth. Elle aimoit le Comte de Holland, qui servoit dans l'Armée du Roi.Cromvel le prend prisonnier dans une bataille & jouit du plaisir de faire trancher la tête à son rival. Sa maxime étoit de verser le sang de tout ennemi important, ou dans le champ de bataille, ou par la main des bourreaux. Il augmenta toujours son pouvoir, en osant toujours en abuser; les profondeurs de ses desseins n'otoient rien à son impétuosité feroce. Il entre dans la chambre du Parlement, & prenant sa montre, qu'il jette à terre, & qu'il brise en morceaux, je vous casserai, dit-il, comme cette montre. Il y revient quelques tems après, chasse tous les membres l'un après l'autre en les faisant défiler devant lui. Chacun d'eux est obligé en passant de lui faire une profonde révérence; un d'eux passe le chapeau sur la tête, Cromvel lui prend son chapeau, le jette par terre, apprenez, dit-il, à me respecter.


12 - /

Au milieu de cette guerre affreuse Cromvel faisoit l'amour; il alloit la Bible sous le bras coucher avec la femme de son Major-Général Lamberth. Elle aimoit le Comte de Holland, qui servoit dans l'Armée du Roi.Cromvel le prend prisonnier dans une bataille & jouit du plaisir de faire trancher la tête à son rival. Sa maxime étoit de verser le sang de tout ennemi important, ou dans le champ de bataille, ou par la main des bourreaux. Il augmenta toujours son pouvoir, en osant toujours en abuser; les profondeurs de ses desseins n'otoient rien à son impétuosité feroce. Il entre dans la chambre du Parlement, & prenant sa montre, qu'il jette à terre, & qu'il brise en morceaux, je vous casserai, dit-il, comme cette montre. Il y revient quelques tems après, chasse tous les membres l'un après l'autre en les faisant défiler devant lui. Chacun d'eux est obligé en passant de lui faire une profonde révérence; un d'eux passe le chapeau sur la tête, Cromvel lui prend son chapeau, le jette par terre, apprenez, dit-il, à me respecter.


13 - /

Quand il eut fait couper la tête à son Roi legitime sur un echafaut, il osa envoyer son portrait à une tête couronnée, c'étoit à la Reine de Suede Christine.Marvel, fameux Poëte Anglais, qui faisoit fort bien des vers latins, accompagna ce portrait de six vers, où il fait parler Cromvel lui même. Cromvel corrigea les deux derniers que voici:
At tibi submittit frontem reverentior umbra,
Non sunt hi vultus regibus usque trives.
Le sens hardi de six vers peut se rendre ainsi.


14 - /

Quand il eut fait couper la tête à son Roi legitime sur un echafaut, il osa envoyer son portrait à une tête couronnée, c'étoit à la Reine de Suede Christine.Marvel, fameux Poëte Anglais, qui faisoit fort bien des vers latins, accompagna ce portrait de six vers, où il fait parler Cromvel lui même. Cromvel corrigea les deux derniers que voici:
At tibi submittit frontem reverentior umbra,
Non sunt hi vultus regibus usque trives.
Le sens hardi de six vers peut se rendre ainsi.


15 - /

Cette Reine fut la première à le reconnaître dès qu'il fut Protecteur des trois Royaumes. Presque tous les Souverains de l'Europe envoyérent des Ambassadeurs à leur frere Cromvel, à ce domestique d'un Eveque, qui venoit de faire perir par les mains du bourreau un Souverain leur Parent. Ils briguérent à l'envie son alliance. Le Cardinal Mazarin pour lui plaire chassa de France les deux Fils de Charles Premier, les deux petits fils deHenri IV, les deux Cousins Germains de Louis XIV. La France conquit Dunkerke pour lui, & on lui en remit les clefs. Après sa mort Louis XlV & toute sa cour portérent le deuil, excepté Mademoiselle, qui eut le courage de venir au cercle en habit de couleur, & soutient seule l'honneur de sa race.