Suchbegriff: cornel
Treffer: 25

1 - /

nois sont pleinement défaits. La ville est prise après sept mois de siége. Noire per- fidie d'Hannon à l'égard de ses soldats mercenaires. Amilcar est envoyé à la pla- ce d'Hannon, qui est révoqué. Les Romains, pour disputer l'empire de la mer aux Carthaginois, bâtissent & équipent une Flotte. Le Consul Cornelius est pris avec dix-sept vaisseaux, & conduit à Carthage. Le reste de la Flotte bat le Général Carthaginois. Célébre victoire na- vale remportée par Duilius près des côtes de Myle. Son triomphe. Expédition contre la Sardaigne & la Corse. Conspiration à Rome étoufée dans sa naissance.

2 - /

Dans la cloture du Dénombrement terminé cette année par les Censeurs Cn. Cornelius & C. Marcius, il se trouva deux cens quatre-vingts-douze mille deux cens vingt-quatre citoyens, nombre excessif, & qui paroit presque incroyable, quand on fait attention à cette suite non interrompue de guerres depuis la fondation de Rome, & à ces pestes si fréquentes non moins meurtriéres que les combats. On ne se lasse point d'admirer la sage po litique des Romains pour réparer toutes ces pertes, qui étoit d'aggréger au corps de la République un grand nombre de citoyens tirés des peuples vaincus: politique établie M. Valer. M. Otacil. Cons. dès le régne de Romulus, pratiquée depuisAn. R.488.Av. J. C.264. avec une constance inviolable: source principale de la grandeur de Rome, & qui a contribué beaucoup à la rendre invincible, en la rendant supérieure à tant de défaites, dont quelques-unes sembloient devoir la ruïner pour toujours.


3 - /

Nous commençons ici la cinquiéme année de la prémiére Guerre Punique. Les Romains n'avoient pas lieu de se repentir de l'avoir entreprise. Jusqu'ici, siéges ou batailles, tout leur avoit réussi. Cependant, quelque avantageuse que fût la vic toire remportée sur Hannon, & la conquête d'une place aussi importante que celle d'Agrigente, ils comprirent bien que, tant que les Carthaginois demeureroient maitres Cn. Cornel. C. Duil. Cons. de la mer, les villes maritimes de l'Ile seAn. R.492.Av. J. C.260. déclareroient toujours pour eux, & que jamais ils ne pourroient venir à bout de les en chasser. D'ailleurs, ils souffroient avec peine que l'Afrique demeurât paisible & tranquille, pendant que l'Italie étoit infestée par les fréquentes incursions de l'ennemi. Car autant que Rome étoit puissante par ses Légions & ses Armées de terre, autant Carthage étoit redoutable par ses Flottes & ses Armées de mer. Les Romains songérent donc sérieusement pour la prémiére fois à bâtir une Flotte, & à disputer l'empire de la mer aux Carthaginois. L'entreprise étoit hardie, & pouvoit sembler même téméraire: mais elle montre quel é toit le courage & la grandeur d'ame des Romains. Ils n'avoient pas, lorsqu'ils avoient passé en Sicile, un seul bâtiment, si petit qu'il pût être, armé en guerre; & pour faire ce trajet, ils n'avoient eu que leurs canots dont nous avons parlé, avec quelques vaisseaux empruntés de leurs voi sins. Ils n'avoient aucun usage de la marine. Ils n'avoient aucun ouvrier habile dans la construction des vaisseaux. Ils ne connoissoient pas même la forme des quinquérémes, c'est-à-dire des galéres à cinq rangs de rames, qui faisoient alors la principale force des Flottes. Mais heureusement, dès le commencement de la guerre, ils en avoient pris une qui avoit échoué sur la côte, & qui leur servit de modéle. Cette nation appliquée & ingénieuse, que nul tra Cn. Cornel. C. Duil. Cons.An. R.492.Av. J. C.260.vail ne rebutoit, & qui profitoit de tout, apprit de ses ennemis mêmes l'art & l'invention de les vaincre. Les Consuls présidérent à ce nouveau travail. Les Romains, animés par leurs vives exhortations, & encore plus par leur exemple, se mirent avec une ardeur & une industrie incroyables à bâtir des vaisseaux de toutes sortes. Pendant qu'ils étoient occupés à ce travail, d'un autre côté on amassoit des rameurs; on les formoit à une manœuvre, qui jusques-là leur avoit été absolument inconnue; & assis sur des bancs au bord de la mer dans le même ordre qu'on l'est dans les vaisseaux, on les accoutumoit, comme s'ils eussent été actuellement à la chiourme, & qu'ils eussent eu en main des rames, à s'élancer en arriére en retirant leurs bras, puis à les repousser en avant pour recommencer le même mouvement, & cela tous ensemble, de concert, & dans le même instant, dès qu'on en donnoit le signal. On équipa dans l'espace de deux mois, cent galéres à cinq rangs de rames, & vingt à trois rangs: en (a) sorte, dit un Auteur, qu'on auroit presque cru, que ce n'étoient pas des bâtimens construits par l'art, mais des arbres métamorphosés en galéres par les Dieux. Après qu'on eut exercé pendant quelque tems les rameurs dans les vais

(a) Ut non arte factæ, sed quodam munere deorum conversæ in naves, atque mutatæ arbores viderentur. Flor. II. 2.

Cn. Cornel. C. Duil. Cons. seaux mêmes, la Flotte se mit en mer. LeAn. R.492.Av. J. C.260. commandement de l'Armée de terre dans la Sicile étoit échu à Duilius, celui de la Flotte à Cornélius.


4 - /

Le Consul Cornélius avoit pris les deLe ConsulCornéliusest pris avec 17.vaisseaux,& conduità Carthage.Polyb. I. 22.vans avec dix-sept vaisseaux. Le reste de la Flotte devoit le suivre de près. S'étant fié trop légérement à des Liparéens qui lui promettoient de lui livrer par trahison la ville & l'Ile de (a) Lipari, il s'en approcha, & se vit tout d'un coup enveloppé par les vaisseaux Carthaginois. Il se mettoit en devoir de combattre, & de se bien dé fendre: mais le Général des ennemis lui aiant fait parler d'accommodement, sur sa parole il se rendit à sa galére avec ses principaux Officiers pour traiter des conditions. Dès qu'il y fut entré, le perfide Carthagi nois se saisit de sa personne, & de tous ceux qui l'accompagnoient; & après s'être rendu maitre de tous ses vaisseaux, il conduisit ses prisonniers à Carthage.


5 - /

Le ConsulCornéliusest pris avec 17.vaisseaux,& conduità Carthage.Polyb. I. 22.

7 - /

Les départemens des Consuls furent, comme auparavant, la Sicile & la Flotte. Le Sénat laissa à celui à qui la Flotte é cherroit, la liberté de passer dans la Sardaigne & dans la Corse, s'il le jugeoit à pro pos. Le sort donna ce département à Cor nélius. Il partit aussi-tôt. Ce fut-là la prémiére expédition des Romains contre la Sardaigne & la Corse.


8 - /

Le Consul Cornélius s'avança vers ces Iles. Il prit d'abord Alérie dans la Corse, & toutes les autres places se rendirent. De-là il passa en Sardaigne. Il rencontra, en y allant, la Flotte ennemie, qu'il mit en fuite. Il avoit dessein d'attaquer Olbia:{??} mais se sentant trop foible, & trouvant cette ville trop en état de se bien défendre, il renonça à ce siège, & retourna à Rome pour y ramasser des troupes plus nombreuses. A son retour il fut plus heureux. Aiant vaincu dans une ba taille Hannon qui y fut tué, il prit la ville. Le Consul fit faire au Général Carthaginois d'honorables funérailles, persuadé que cet acte d'humanité à l'égard d'un ennemi reléveroit beaucoup l'éclat de la victoire qu'il avoit remportée. Cette action de Cornélius convient à sa probité & à sa vertu attestée par une inscription antique, que je raporterai ici parce qu'elle est courte, mais qui renferme un éloge par fait, en marquant que Cornélius parmi les

(a) Jam domiti ut pareant, nondum ut serviant.Tacit. in Vit. Agric. cap. 13.

L. Cornel. C. Aquil. Cons.An. R.493.A. J. C.259.gens de bien tenoit le prémier rang, Honc oinom ploerumei cosentiont duonorum optimom fuisse virom. Ce qui s'écriroit selon la manière des âges postérieurs: Hunc unum plurimi consentiunt bonorum optimum fuisse virum.


9 - /

Le Consul Cornélius s'avança vers ces Iles. Il prit d'abord Alérie dans la Corse, & toutes les autres places se rendirent. De-là il passa en Sardaigne. Il rencontra, en y allant, la Flotte ennemie, qu'il mit en fuite. Il avoit dessein d'attaquer Olbia:{??} mais se sentant trop foible, & trouvant cette ville trop en état de se bien défendre, il renonça à ce siège, & retourna à Rome pour y ramasser des troupes plus nombreuses. A son retour il fut plus heureux. Aiant vaincu dans une ba taille Hannon qui y fut tué, il prit la ville. Le Consul fit faire au Général Carthaginois d'honorables funérailles, persuadé que cet acte d'humanité à l'égard d'un ennemi reléveroit beaucoup l'éclat de la victoire qu'il avoit remportée. Cette action de Cornélius convient à sa probité & à sa vertu attestée par une inscription antique, que je raporterai ici parce qu'elle est courte, mais qui renferme un éloge par fait, en marquant que Cornélius parmi les

(a) Jam domiti ut pareant, nondum ut serviant.Tacit. in Vit. Agric. cap. 13.

L. Cornel. C. Aquil. Cons.An. R.493.A. J. C.259.gens de bien tenoit le prémier rang, Honc oinom ploerumei cosentiont duonorum optimom fuisse virom. Ce qui s'écriroit selon la manière des âges postérieurs: Hunc unum plurimi consentiunt bonorum optimum fuisse virum.


10 - /

Le Consul Cornélius s'avança vers ces Iles. Il prit d'abord Alérie dans la Corse, & toutes les autres places se rendirent. De-là il passa en Sardaigne. Il rencontra, en y allant, la Flotte ennemie, qu'il mit en fuite. Il avoit dessein d'attaquer Olbia:{??} mais se sentant trop foible, & trouvant cette ville trop en état de se bien défendre, il renonça à ce siège, & retourna à Rome pour y ramasser des troupes plus nombreuses. A son retour il fut plus heureux. Aiant vaincu dans une ba taille Hannon qui y fut tué, il prit la ville. Le Consul fit faire au Général Carthaginois d'honorables funérailles, persuadé que cet acte d'humanité à l'égard d'un ennemi reléveroit beaucoup l'éclat de la victoire qu'il avoit remportée. Cette action de Cornélius convient à sa probité & à sa vertu attestée par une inscription antique, que je raporterai ici parce qu'elle est courte, mais qui renferme un éloge par fait, en marquant que Cornélius parmi les

(a) Jam domiti ut pareant, nondum ut serviant.Tacit. in Vit. Agric. cap. 13.

L. Cornel. C. Aquil. Cons.An. R.493.A. J. C.259.gens de bien tenoit le prémier rang, Honc oinom ploerumei cosentiont duonorum optimom fuisse virom. Ce qui s'écriroit selon la manière des âges postérieurs: Hunc unum plurimi consentiunt bonorum optimum fuisse virum.


11 - /

Le Consul Florus ne fit pas de grands exploits en Sicile. Cornélius, aiant chassé les Armées Carthaginoises & de Corse & de Sardaigne, triompha glorieusement.


12 - /

C. Duilius exerça la Censure cette année, & il eut pour Collégue L. Cornélius Sci pion.


13 - /

Abscheuliche Treulosigkett des Hanno in Ansehungder Mieth=Soldaten. Hamilkar wird an die Stelledes Hanno geschickt, der zurückberufen wird. DieRömer bauen Schiffe, und rüsten eine Flotte aus,um den Carthaginensern die Herschaft über das Meerstreitig zu machen. Der Consul Cornelius wird mitsiebzehn Schiffen gefangen und nach Carthago gebracht. Der übrige Theil der Flotte schlägt denCarthaginensischen General. BerhbmterBerühmter Sieg desDuilius in einem See - Treffen bey den Küsten vonMylus. Triumph desselben. Unternehmung aufSardinien und Corsika. Eine Verschwörung zuRom in ihrer Geburt erstickt.

14 - /

Bey dem Beschlusse des Census, welcherSumme des Census. Freinsh. XVI. 40. 42.dieses Jahr von den Censors Cn. Corneliusund C. Marcius zu Ende gebracht wurde,fanden sich zweyhundert und zwey und neunzig tausend zweyhundert und vier undzwanzig Bürger, eine erstaunliche Anzahl,die fast unglaublich scheint, wenn man dieunaufhörliche Folge von Kriegen seit der Erbauung von Rom bedenkt, und die so häufi 14 App. Claud. Caudex, u. M. Fulvius Flaccus Cons.gen Pest - Krankheiten, die nicht wenigerVolk hinraffen, als der Krieg. Man kanndie weise Staats-Klugheit der Römer nichtgnugsam bewundern, durch welche sie allendiesen Abgang ersetzten, daß sie nehmlich eine grosse Anzahl Bürger aus den überwundenen Völkern mit dem Cörper der Republik vereinigten, eine Regel, die von der Regierung des Romulus an eingeführet, undnachher mit einer unverlezten Beständigkeitbeobachtet worden, die vornehmste Qvelle<Quelle>von der Grösse Roms, die vieles beygetragen hat, daß es unüberwindlich geworden,indem sie selbiges grösser machte, als alle dieUnglücksfälle, unter welchen einige, wie es schiene, es auf ewig zu Boden werfen sollten.


15 - /

Wir fangen hier das fünfte Jahr des erDie Röm. bauen und rüsten eine Flotte, um den Carthaginensern die Herschaft des Meers streitig zu machen. Polyb. I.20. 21.sten Punischen Krieges an. Die Römerhatten nicht Ursache sich die Unternehmungdesselben gereuen zu lassen. Bis hieher warihnen alles geglückt, sowohl Schlachten alsBelagerungen. So vortheilhaft indessender Sieg über den Hanno war, und die Eroberung eines so wichtigen Platzes wie Agrigent, so sahen sie wohl ein, daß so lange dieCarthaginenser Herren auf dem Meere blieben, so würden sich allezeit die Seestädte aufder Insel für sie erklären, und es würde ihnen unmöglich fallen, sie iemahls gänzlichdaraus zu vertreiben. Ausserdem liessen siees sehr ungerne geschehen, daß Afrika ungestöhrt in Frieden blieb, da unterdessen Italien durch die häufigen Einfälle des Feindesbeunruhiget ward. Denn eben so mächtigals Rom durch seine Legionen und Land-Armeen war, so furchtbar hatte sich Carthagodurch seine Flotten und Seevölker gemacht. 36 Cn. Corn. Scipio Asina, u. C. Duillius, Consuln. Die Römer waren daher das erste mahlernstlich bedacht, eine Flotte zu bauen, undden Carthaginensern die Herschaft des Meeres streitig zu machen. Das Vornehmenwar kühn und konnte beynahe vermessenscheinen, aber es zeigt, wie bey den Römernder Muth und die Grösse der Seele beschaffen gewesen. Sie hatten, als sie nach Sicilien übergiengen, kein einiges auch noch sokleines Schif, das zum Kriege zugerüstet gewesen, und zu dieser Uberschiffung hatten sienichts anders gehabt, als ihre Kähne, vondenen wir geredet haben, nebst einigen vonihren Nachbarn geborgten Schiffen. Siehatten keine Erfahrung in dem Seewesen.Sie hatten keinen geschickten Meister zumSchifsbaue. Sie kannten nicht einmahldie Forme der Quinqueremium, das istder Galeren mit fünf Reyhen Rudern, diedazumahl die vornehmste Stärke der Flottenausmachten. Zu gutem Glücke hatten siein dem Anfange des Krieges eine erobert,die auf der Küste gestrandet war, und die ihnen zum Muster diente. Diese arbeitsameund sinnreiche Nation, die sich durch keineMühe abschrecken ließ, und alles zu seinemNutzen anwendete, erlernte von seinen Feinden selbst die Kunst und das Mittel sie zuüberwinden. Die Consuls führten die Aufsicht über diese neue Arbeit. Die Römerliessen sich durch ihre nach drücklichen Ermah Cn. Corn. Scipio Asina, u. C. Duilius, Consuln. 37nungen, und noch mehr durch ihr Exempelaufmuntern, mit einem Eyfer und einer Arbeitsamkeit, die unglaublich waren, Schiffevon aller hand Arten zu bauen. Indem siemit dieser Arbeit beschäftigt waren, so suchteman auf der andern Seite Ruderknechte zusammen, und richtete sie zu einem Handwerke ab, das ihnen bis hieher völlig unbekanntgewesen war. Sie mußten sich auf Bänken am Ufer des Meers in eben der Ordnungniedersetzen, wie es in Schiffen gewöhnlichist, und man übte sie, als ob sie wirklich aufder Ruderbank säßen, sich, indem sie dieHände wegzogen, rükwärts zu werfen, undsie hernachmahls, um eben diese Bewegungvon neuem anzufangen, vorwärts zu stossen,und dieses alles zugleich, in abgemeßner Ordnung und von dem Augenblicke an, da dasZeichen gegeben war. In einer Zeit vonzwey Monathen waren hundert Galeren zufünf Reyhen Ruder, und zwanzig zu dreyReyhen ausgerüstet, so daß man, wie sichein gewisser Autor ausdrückt (*), beynahehätte glauben sollen, daß es keine durchKunst verfertigte Gebäude, sondern in Galeren von den Göttern verwandelte Bäumewären. Nachdem man die Ruderknechtenoch eine Zeitlang in den Schiffen selbst ge=

(*)Vt non arte factae, sed quodam munere deo-rum conuersae in naues atque mutatae arbo-res viderentur. Flor. II. 2.

38 Cn. Corn. Scipio Asina, u. C. Duilius, Consuln.übt hatte, so stach die Flotte in See. DasCommando der Land-Armee in Sicilien wardem Duilius, und das von der Flotte demCornelius zugefallen.