Suchbegriff: borgia_cesare
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Et moi j'ose dire à Guicciardin: L'Europe est trompée par vous, & vous l'avez été par votre passion. Vous étiez l'ennemi du Pape; vous avez trop cru votre haine & les actions de sa vie. Il avoit, à la vérité, exercé des vengeances cruelles & perfides contre des ennemis aussi perfides & aussi cruels que lui; de-la vous concluez qu'un Pape de soixante & quatorze ans n'est pas mort d'une façon naturelle; vous prétendez sur des rapports vagues, qu'un vieux Souverain, dont les coffres étoient remplis alors de plus d'un million de Ducats d'Or, voulut empoisonner quelques Cardinaux pour s'emparer de leur mobilier; mais ce mobilier étoit-il un objet si important? Ces effets étoient presque toujours enlevés par les Valets de Chambre avant que les Papes pussent en saisir quelques dépouilles. Comment pouvez-vous croire, qu'un homme prudent ait voulu hazarder, pour un aussi petit gain, une action aussi infâme, une action qui demandoit des complices, & qui tôt ou tard eût été découverte? Ne dois-je pas croire le Journal de la maladie du Pape, plûtôt qu'un bruit populaire? Ce journal le fait mourir d'une fiévre double-tierce. Il n'y a pas le moindre vestige de preuve de cette accusation intentée contre sa mémoire. Son fils Borgia tomba malade dans le tems de la mort de son pere, voilà le seul fondement de l'histoire du poison. Le pere & le fils sont malades en même tems, donc ils sont empoisonnés: ils sont l'un et l'autre de grands Politiques, des Princes sans scrupule, donc ils sont atteints du poison même qu'ils destinoient à douze Cardinaux. C'est ainsi que raisonne l'animosité; c'est la Logique d'un Peuple qui déteste son Maître: mais ce ne doit pas être celle d'un Historien. Il se porte pour Juge, il prononce les Arrêts de la Postérité: il ne doit déclarer personne coupable sans des preuves évidentes.


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Ich aber unterstehe, mich dem Guicciardini zu sagen: Europa ist durch euch betrogen worden, und euch haben eure Leidenschaften betrogen. Ihr waret ein Feind des Pabstes, ihr habt eurem Hasse und seinen übrigen Thaten allzuviel geglaubt. Es ist wahr, er hat sich auf die grausamste und meineidigste Art an Feinden, welche eben so meineidig und grausam waren, gerächet. Hieraus schließet ihr, daß ein Pabst von vier und siebenzig Jahren nicht eines natürlichen Todes gestorben sey: ihr behauptet aus ungewissen Reden, daß ein alter Monarche, dessen Kasten mit mehr als einer Million Ducaten erfüllet waren, einige Kardinäle habe vergiften wollen, um sich ihres Vermögens zu bemächtigen. Doch war denn dieses Vermögen ein so wichtiger Gegenstand? Das Geräthe wurde meistentheils von dem Kammerdiener weggebracht, ehe der Pabst, seine Beute davon zu machen, Zeit fand. Wie kann man glauben, daß ein kluger Mann, eines so kleinen Gewinnstes wegen, eine so schändliche That sollte unternommen haben; eine That, zu welcher Mitschuldige nöthig waren, und die über lang oder über kurz an Tag kommen mußte. Soll man dem Tagebuche der Krankheit des Pabstes nicht mehr glauben, als den Reden des gemeinen Volks? Dieses Tagebuch läßt ihn an einem doppeltdreytägigen Fieber sterben. Man findet nicht die geringste Spur von diesem seinem Andenken so nachtheiliger Anklage. Sein Sohn Borgia ward zur Zeit, da sein Vater starb, krank, und dieses ist der einzige Grund des Giftmährchens. Vater und Sohn sind zu gleicher Zeit krank; sie müssen also nothwendig vergiftet seyn; Abhandlung von dem Tode beyde sind große staatskluge Köpfe, Leute ohne Gewissen; das Gift muß sie also selbst hingerissen haben, welches sie für zwölf Kardinäle bestimmt hatten. Auf diese Art schließt der Haß; dieses ist die Vernunftlehre eines Volkes, welches sein Haupt verabscheuet; allein die Vernunftlehre eines Geschichtschreibers muß es nicht seyn. Er vertritt die Stelle eines Richters, er spricht die Urtheile der Nachwelt: er muß also niemanden ohne offenbare Beweise für schuldig erklären.