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Marcellus, l'un des Consuls, est chargé de la guerre en Sicile. Epicyde & Hippocrate sont créés Préteurs à Syracuse. Ils animent le peuple contre les Romains. Sage discours d'un Syracusain dans l'Assemblée. On conclut à la paix avec les Romains. Les deux Chefs de cabale troublent tout à Syracuse, & s'en rendent maîtres. Marcellus prend la ville de Léonce, puis il s'approche de Syracuse. Il l'assiége par terre & par mer. Terrible effet des machines d'Archiméde. Sambuques de Marcellus. Il change le siége en blocus. Réflexion sur Archiméde, & sur ses machines. Différentes expéditions de Marcellus dans la Sicile pendant le blocus. Pinarius, Commandant de la garnison d'Enna, dissipe les mauvais desseins des habitans par une exécution sanglante. Les soldats relegués en Sicile députent versMarcellus, pour être rétablis dans le service. Marcellus écrit au Sénat en leur faveur. Réponse sévére du Sénat. Marcellus délibére s'il quitera ou s'il continuera le siége de Syracuse. Il ménage dans la ville une intelligence qui est découverte. Prise d'une partie de la ville. Larmes de Marcellus. Divers événemens suivis de la prise de tous les différens quartiers de Syracuse. La ville est livrée au pillage. Mort d'Archiméde. La Sicile entiére de

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Marcellus, l'un des Consuls, est chargé de la guerre en Sicile. Epicyde & Hippocrate sont créés Préteurs à Syracuse. Ils animent le peuple contre les Romains. Sage discours d'un Syracusain dans l'Assemblée. On conclut à la paix avec les Romains. Les deux Chefs de cabale troublent tout à Syracuse, & s'en rendent maîtres. Marcellus prend la ville de Léonce, puis il s'approche de Syracuse. Il l'assiége par terre & par mer. Terrible effet des machines d'Archiméde. Sambuques de Marcellus. Il change le siége en blocus. Réflexion sur Archiméde, & sur ses machines. Différentes expéditions de Marcellus dans la Sicile pendant le blocus. Pinarius, Commandant de la garnison d'Enna, dissipe les mauvais desseins des habitans par une exécution sanglante. Les soldats relegués en Sicile députent versMarcellus, pour être rétablis dans le service. Marcellus écrit au Sénat en leur faveur. Réponse sévére du Sénat. Marcellus délibére s'il quitera ou s'il continuera le siége de Syracuse. Il ménage dans la ville une intelligence qui est découverte. Prise d'une partie de la ville. Larmes de Marcellus. Divers événemens suivis de la prise de tous les différens quartiers de Syracuse. La ville est livrée au pillage. Mort d'Archiméde. La Sicile entiére de

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Marcellus, l'un des Consuls, est chargé de la guerre en Sicile. Epicyde & Hippocrate sont créés Préteurs à Syracuse. Ils animent le peuple contre les Romains. Sage discours d'un Syracusain dans l'Assemblée. On conclut à la paix avec les Romains. Les deux Chefs de cabale troublent tout à Syracuse, & s'en rendent maîtres. Marcellus prend la ville de Léonce, puis il s'approche de Syracuse. Il l'assiége par terre & par mer. Terrible effet des machines d'Archiméde. Sambuques de Marcellus. Il change le siége en blocus. Réflexion sur Archiméde, & sur ses machines. Différentes expéditions de Marcellus dans la Sicile pendant le blocus. Pinarius, Commandant de la garnison d'Enna, dissipe les mauvais desseins des habitans par une exécution sanglante. Les soldats relegués en Sicile députent versMarcellus, pour être rétablis dans le service. Marcellus écrit au Sénat en leur faveur. Réponse sévére du Sénat. Marcellus délibére s'il quitera ou s'il continuera le siége de Syracuse. Il ménage dans la ville une intelligence qui est découverte. Prise d'une partie de la ville. Larmes de Marcellus. Divers événemens suivis de la prise de tous les différens quartiers de Syracuse. La ville est livrée au pillage. Mort d'Archiméde. La Sicile entiére de

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Terribleeffet desmachinesd'Archiméde.Plut.

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C'étoit le fameux Archiméde, parent & ami du Roi Hiéron. Entiérement éloigné des affaires & des soins du Gouver nement, l'étude faisoit tout son plaisir. Il étoit, par lui-même & par son inclination naturelle, uniquement occupé de ce Q. Fab. M. Cl. Marcel. Cons. que la Géométrie a de plus noble, de plusAn. R.538.Av. J. C.214. relevé, de plus sublime. Ce ne fut qu'à la priére du Roi Hiéron, & sur ses vives sollicitations, qu'il se laissa enfin persuader de ne pas donner toujours à son Art l'essor vers les choses intellectuelles, de le rabaisser quelquefois sur les choses corpo relles & sensibles, & de rendre ses démonstrations & ses découvertes plus accessibles & plus palpables au commun des hommes, en les mêlant par l'expérience avec les choses d'usage.


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Dans le siége dont il s'agit, Syracuse se trouva bien de la complaisance que notre habile Géométre avoit eue pour le Roi. Les Romains montant à l'assaut en même tems du côté de la terre & du côté de la mer, comptoient jetter la consternation & l'épouvante dans la ville par l'appareil terrible de leur attaque. Mais les assiégés avoient avec eux Archiméde, qui leur tenoit lieu de tout. Il avoit pris soin de garnir les murs de tout ce qui étoit nécessaire pour une bonne défense.


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Marcellus n'étoit pas mieux traité du côté de la mer. Archiméde avoit disposé des machines pour lancer des traits à quelque distance que ce fût. Quoique les ennemis fussent encore loin de la ville, il les atteignoit par le moyen des balistes & des catapultes plus grandes & plus bandées. Quand les traits passoient au-delà, il en avoit de plus petites & proportionnées à la distance: ce qui causoit une si grande confusion parmi les Romains, qu'ils ne pouvoient rien entreprendre.


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Ce n'étoit pas-là les plus grands dangers.Archiméde avoit placé derriére les murailles de hautes & fortes machines, qui faisant tomber tout d'un coup sur les galéres de grosses poutres chargées au bout d'un poids immense, les abîmoient dans les flots. Outre cela, il faisoit partir une main de fer attachée à une chaîne, par laquelle celui qui gouvernoit la machine, aiant attrapé la proue d'un vaisseau, & l'élevant en l'air par le moyen du contrepoids qui retomboit au dedans des murailles, dressoit le vaisseau sur la poupe, & le tenoit quelque tems en cet état: puis, lâchant la chaîne par le moyen d'un moulinet ou d'une poulie, le laissoit retomber de tout son poids ou sur la proue, ou sur le côté, & souvent le submergeoit entiérement. D'autres fois, les machines ramenant le vaisseau vers la terre avec des cordages & des crocs, après l'avoir fait pirouetter longtems, le brisoient & le Q. Fab. M. Cl. Marcel. Cons. fracassoient contre les pointes des rochersAn. R.538.Av. J. C214. qui s'avançoient de dessous les murailles, & écrasoient ainsi tous ceux qui étoient dessus. A tout moment des galéres enlevées & suspendues en l'air tournoyant avec rapidité, présentoient un spectacle affreux, & retombant dans la mer avec tout leur équipage y étoient abîmées.


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Cette machine n'eut pas l'effet qu'on en avoit attendu. Comme elle étoit encore assez loin des murailles, Archiméde lâcha contr'elle un gros rocher de dix* quintaux; après celui-là un second; & bientôt après, un troisiéme: qui tous la heurtant avec un sifflement & un tonnerre épouvantable renversérent & brisérent ses appuis, & donnérent une telle secousse aux galéres qui la soutenoient, qu'elles se lâchérent & se séparérent.


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Mais Archiméde avoit pourvu à tout. Il avoit préparé de longue main, comme nous l'avons déja observé, des machines qui portoient à toute sorte de distance quantité de traits proportionnés, & des bouts de poutre qui étant fort courts demandoient moins de tems pour les ajuster; & l'on tiroit plus souvent. D'ailleurs, il avoit fait aux murailles fort près à près des trous, (c'est ce qu'on appelle des meurtriéres) où il avoit placé des* scorpions, qui, n'aiant pas beaucoup de portée, blessoient ceux qui approchoient, & n'en étoient point apperçus.


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Quand les Romains eurent donc gagné le pié des murailles, pensant y être bien à couvert, ils se trouvérent encore en bute à une infinité de traits, ou accablés de pierres qui tomboient d'en haut sur leurs têtes, n'y aiant endroit de la muraille qui ne fît pleuvoir incessamment sur eux une grêle mortelle qui tomboit à plomb. Cela les obligea à se retirer en arriére. Mais ils ne furent pas plutôt éloignés, que voilà de nouveaux traits lancés sur eux dans leur retraite: desorte qu'ils perdirent beaucoup de monde, & que presque toutes leurs galéres furent froissées ou fracassées sans qu'ils pussent rendre le moin

* Les Scorpions étoient des machines, des espéces d'arbaletes, dont les Anciens se servoient pour lancer des traits & des pierres.

Q. Fab. M. Cl. Marcel. Cons.An. R.538.Av. J. C.214.dre mal à leurs ennemis. Car Archiméde avoit placé la plupart de ses machines à couvert derriére les murailles, de maniére que les Romains, accablés d'une infinité de coups sans voir ni le lieu ni la main d'où ils partoient, sembloient proprement, dit Plutarque, se battre contre les Dieux.


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Marcellus, quoique poussé à bout, & ne sachant qu'opposer à ces machines qu'Archiméde dressoit contre lui, ne laissoit pas d'en faire des plaisanteries. Ne cesserons-nous pas, disoit-il à ses Ouvriers & à ses Ingénieurs, de faire la guerre à ce Briarée de Géométre, qui maltraite ainsi mes galéres & mes sambuques. Il surpasse infiniment les Géans à cent mains dont nous parle la Fable, tant il lance de traits tout d'un coup contre nous.Marcellus avoit raison de s'en prendre au seul Archiméde. Car véritablement tous les Syracusains n'é toient que comme le corps des machines & des batteries de ce grand Géométre; & lui, il étoit seul l'ame qui faisoit mouvoir & agir tous ces ressorts. En effet toutes les autres armes demeuroient oisives: il n'y avoit que celles d'Archiméde dont la ville se servît alors & pour la défense, & pour l'attaque.


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Marcellus, quoique poussé à bout, & ne sachant qu'opposer à ces machines qu'Archiméde dressoit contre lui, ne laissoit pas d'en faire des plaisanteries. Ne cesserons-nous pas, disoit-il à ses Ouvriers & à ses Ingénieurs, de faire la guerre à ce Briarée de Géométre, qui maltraite ainsi mes galéres & mes sambuques. Il surpasse infiniment les Géans à cent mains dont nous parle la Fable, tant il lance de traits tout d'un coup contre nous.Marcellus avoit raison de s'en prendre au seul Archiméde. Car véritablement tous les Syracusains n'é toient que comme le corps des machines & des batteries de ce grand Géométre; & lui, il étoit seul l'ame qui faisoit mouvoir & agir tous ces ressorts. En effet toutes les autres armes demeuroient oisives: il n'y avoit que celles d'Archiméde dont la ville se servît alors & pour la défense, & pour l'attaque.


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Marcellus, quoique poussé à bout, & ne sachant qu'opposer à ces machines qu'Archiméde dressoit contre lui, ne laissoit pas d'en faire des plaisanteries. Ne cesserons-nous pas, disoit-il à ses Ouvriers & à ses Ingénieurs, de faire la guerre à ce Briarée de Géométre, qui maltraite ainsi mes galéres & mes sambuques. Il surpasse infiniment les Géans à cent mains dont nous parle la Fable, tant il lance de traits tout d'un coup contre nous.Marcellus avoit raison de s'en prendre au seul Archiméde. Car véritablement tous les Syracusains n'é toient que comme le corps des machines & des batteries de ce grand Géométre; & lui, il étoit seul l'ame qui faisoit mouvoir & agir tous ces ressorts. En effet toutes les autres armes demeuroient oisives: il n'y avoit que celles d'Archiméde dont la ville se servît alors & pour la défense, & pour l'attaque.


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Enfin Marcellus, voyant les Romains si effrayés, que s'ils appercevoient seulement sur la muraille une petite corde, ou la moindre piéce de bois, ils prenoient d'abord la fuite, criant qu'Archiméde alloit faire tirer contr'eux quelque effroyable machi Q. Fab. M. Cl. Marcel. Cons.ne, il renonça à l'espérance de la pouvoirAn. R.538.Av. J. C.214. prendre en y faisant bréche, cessa toutes les attaques, & résolut de laisser achever ce siége au tems, en le changeant en blocus. L'unique ressource que les Romains crurent qu'il leur restoit, fut de réduire par faitn le peuple nombreux qui étoit dans la ville, en coupant tous les vivres qui pouvoient leur venir, soit par terre, soit par mer. Pendant huit mois qu'ils battirent la ville, il n'y eut sorte de stratagêmes que l'on n'inventât, ni d'actions de valeur que l'on ne fît, à l assaut près que l'on n'osa plus tenter. Tant un seul hom me, & une seule science, ont de force dans quelques occasions, quand on sait les employer à propos! Otez de Syracuse un seul vieillard, la prise de la ville est immanquable avec toutes les forces qu'ont les Romains. Sa présence seule arrête & déconcerte tous leurs desseins.