Suchbegriff: aemilius
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Dès que les Romains apprirent que les Gaulois avoient passé les Alpes, ils firent marcher L. Emilius à Ariminum, pour arrêter les ennemis par cet endroit. Un des Préteurs fut envoyé dans l'Etrurie. A tilius étoit allé devant dans la Sardaigne qui s'étoit révoltée, mais qu'il fit bientôt rentrer dans le devoir.


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Les Gaulois prirent leur route par l'Etrurie, apparemment pour éviter la ren contre de l'Armée d'Emilius, menant avec eux cinquante mille hommes de pié, vingt mille chevaux, & autant de chariots. Ils y font le dégat sans crainte, & L. Æmilius, C. Atilius, Cons. sans que personne les arrêtât: aprèsAn. R.527.Av. J. C.225. quoi ils s'avancent vers Rome. Déja ils étoient aux environs de Clusium, ville à trois journées de cette capitale, lorsqu'ils apprennent que l'Armée Romaine, c'est- à-dire celle qui étoit commandée par le Préteur, les suivoit de près, & alloit les atteindre. Ils retournérent aussitôt sur leurs pas pour livrer bataille. Les deux Armées ne furent en présence que vers le coucher du Soleil, & campérent à fort peu de distance l'une de l'autre. La nuit venue les Gaulois allument des feux, & ayant donné ordre à leur cavalerie, dès que l'ennemi l'auroit aperçue le matin, de suivre la route qu'ils alloient prendre, ils se retirent sans bruit vers (a) Fésule, & prennent là leurs quartiers, dans le dessein d'y attendre leur cavalerie; &, quand elle auroit joint le gros, de fondre à l'improviste sur les Romains qui la poursuivroient. Ceux-ci, à la pointe du jour, voyant cette cavalerie, sans qu'il parût de troupes de pié, croient que les Gaulois ont pris la fuite, & se mettent à la poursuivre. Ils approchent. Les Gaulois se montrent, & tombent sur eux. L'action s'engage avec vigueur de part & d'autre: mais les Gaulois, plus forts en nombre, & sentant croître leur audace par le succès de leur stratagême, eurent le dessus. Les Romains perdirent là au moins six

* Fezoli. ville de Toscane.

L. Æmilius, C. Atilius, Cons.An. R.527.Av. J. C.225.mille hommes. Le reste prit la fuite, la plupart vers un certain poste avantageux, où ils se cantonnérent. D'abord les Gaulois pensérent à les y forcer. C'étoit le bon parti; mais ils changérent de sentiment. Fatigués & harassés par la marche qu'ils avoient faite la nuit précédente, ils aimérent mieux prendre quelque repos, laissant seulement une garde de cavalerie autour de la hauteur où les fuyards s'étoient retirés, & remettant au lendemain à les assiéger, en cas qu'ils ne se rendissent pas d'eux-mêmes. L'occasion veut être saisie: souvent, quand on l'a manquée, elle ne revient plus.


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Pendant ce tems-là, L. Emilius, qui avoit son camp vers la Mer Adriatique, ayant appris que les Gaulois s'étoient jettés dans l'Etrurie, & qu'ils approchoient de Rome, étoit venu en diligence au secours de sa patrie, & il arriva fort à propos. S'étant campé proche des ennemis, les Romains retirés sur la hauteur virent les feux, & se doutant bien de ce que c'étoit, ils reprirent courage. Ils envoient au plus vite quelques-uns des leurs sans armes pendant la nuit, & à travers une forêt, pour annoncer au Consul ce qui leur étoit arrivé. Emilius, sans perdre le tems à délibérer, commande aux Tribuns, dès que le jour commenceroit à paroître, de se mettre en marche avec l'infanterie. Pour lui, il se met à la tête de la cavalerie, & tire droit vers la hauteur.


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Pendant ce tems-là, L. Emilius, qui avoit son camp vers la Mer Adriatique, ayant appris que les Gaulois s'étoient jettés dans l'Etrurie, & qu'ils approchoient de Rome, étoit venu en diligence au secours de sa patrie, & il arriva fort à propos. S'étant campé proche des ennemis, les Romains retirés sur la hauteur virent les feux, & se doutant bien de ce que c'étoit, ils reprirent courage. Ils envoient au plus vite quelques-uns des leurs sans armes pendant la nuit, & à travers une forêt, pour annoncer au Consul ce qui leur étoit arrivé. Emilius, sans perdre le tems à délibérer, commande aux Tribuns, dès que le jour commenceroit à paroître, de se mettre en marche avec l'infanterie. Pour lui, il se met à la tête de la cavalerie, & tire droit vers la hauteur.


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Quoiqu'Emilius eût joint à ses troupes celles qui s'étoient réfugiées sur la hauteur, il ne crut pas pour cela qu'il fût de la prudence de hazarder une bataille rangée. Il prit le parti de suivre les ennemis, & d'observer les tems & les lieux où il pourroit les incommoder, & regagner le butin.


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Par un bonheur singulier, le Consul C. Atilius venant de Sardaigne débarqua dans ce tems-là même ses légions à Pise, & pour les conduire à Rome prit la route par laquelle venoient les Gaulois. A Télamon, ville & port de l'Etrurie, quelques fourageurs Gaulois étant tombés dans L. Æmilius, C. Atilius, Cons.An. R.527.Av. J. C.225.l'avant-garde du Consul, les Romains s'en saisirent. Interrogés par Atilius, ils racontérent tout ce qui s'étoit passé, ajoutant qu'il y avoit dans le voisinage deux Armées, & que celle des Gaulois étoit fort proche, aiant en queue celle d'Emilius. Le Consul fut touché de l'échec que l'Armée Romaine avoit reçu d'abord: mais il fut charmé d'avoir surpris les Gaulois dans leur marche, & de les voir entre deux Armées Romaines. Sur le champ il commande aux Tribuns de ranger les légions en bataille, de donner à leur front l'étendue que les lieux permettroient, & d'aller gravement au devant de l'ennemi. Sur le chemin il y avoit une hauteur, au pié de laquelle il faloit que les Gaulois passassent. Atilius y courut avec la cavalerie, & se posta sur le sommet, dans le dessein de commencer le prémier le combat, persuadé que par-là il auroit la meilleure part à la gloire de l'événement. Les Gaulois, qui croyoient Atilius bien loin, voyant cette hauteur occupée par les Romains, ne soupçonnérent rien autre chose, sinon que pen dant la nuit Emilius avoit battu la campagne avec sa cavalerie, pour s'emparer le prémier des postes avantageux, & pour leur couper le passage. Sur cela ils détachérent aussi la leur & quelques armés à la légére, pour chasser les Romains de la hauteur. Mais aiant su d'un prisonnier que c'étoit Atilius qui l'occupoit, ils mettent au plus vite l'infanterie en bataille, L. Æmilius, C. Atilius, Cons. & la disposent de maniére que rangés dosAn. R.527.Av. J. C.252. à dos, elle faisoit front par devant & par derriére: ordre de bataille qu'ils prirent sur le raport du prisonnier, & sur ce qui se passoit actuellement, pour se défendre, & contre ceux qu'ils avoient à leurs trousses, & contre ceux qu'ils auroient en tête.


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Par un bonheur singulier, le Consul C. Atilius venant de Sardaigne débarqua dans ce tems-là même ses légions à Pise, & pour les conduire à Rome prit la route par laquelle venoient les Gaulois. A Télamon, ville & port de l'Etrurie, quelques fourageurs Gaulois étant tombés dans L. Æmilius, C. Atilius, Cons.An. R.527.Av. J. C.225.l'avant-garde du Consul, les Romains s'en saisirent. Interrogés par Atilius, ils racontérent tout ce qui s'étoit passé, ajoutant qu'il y avoit dans le voisinage deux Armées, & que celle des Gaulois étoit fort proche, aiant en queue celle d'Emilius. Le Consul fut touché de l'échec que l'Armée Romaine avoit reçu d'abord: mais il fut charmé d'avoir surpris les Gaulois dans leur marche, & de les voir entre deux Armées Romaines. Sur le champ il commande aux Tribuns de ranger les légions en bataille, de donner à leur front l'étendue que les lieux permettroient, & d'aller gravement au devant de l'ennemi. Sur le chemin il y avoit une hauteur, au pié de laquelle il faloit que les Gaulois passassent. Atilius y courut avec la cavalerie, & se posta sur le sommet, dans le dessein de commencer le prémier le combat, persuadé que par-là il auroit la meilleure part à la gloire de l'événement. Les Gaulois, qui croyoient Atilius bien loin, voyant cette hauteur occupée par les Romains, ne soupçonnérent rien autre chose, sinon que pen dant la nuit Emilius avoit battu la campagne avec sa cavalerie, pour s'emparer le prémier des postes avantageux, & pour leur couper le passage. Sur cela ils détachérent aussi la leur & quelques armés à la légére, pour chasser les Romains de la hauteur. Mais aiant su d'un prisonnier que c'étoit Atilius qui l'occupoit, ils mettent au plus vite l'infanterie en bataille, L. Æmilius, C. Atilius, Cons. & la disposent de maniére que rangés dosAn. R.527.Av. J. C.252. à dos, elle faisoit front par devant & par derriére: ordre de bataille qu'ils prirent sur le raport du prisonnier, & sur ce qui se passoit actuellement, pour se défendre, & contre ceux qu'ils avoient à leurs trousses, & contre ceux qu'ils auroient en tête.


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Emilius avoit bien ouï parler du débarquement des légions à Pise, mais il ne s'attendoit pas qu'elles seroient si proche. Il n'apprit surement le secours qui lui étoit venu, que par le combat qui se donna à la hauteur. Il y envoya aussi de la cavalerie, & en même tems il fit marcher contre les ennemis son infanterie rangée à la maniére ordinaire.


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Dans l'Armée des Gaulois, les Gésates, & après eux les Insubriens, faisoient front du côté de la queue qu'Emilius devoit attaquer. Ils avoient à dos les* Taurisques & les Boyens, qui faisoient face du côté qu'Atilius viendroit. Les chariots bordoient les ailes, pour empêcher l'ennemi de les prendre en flanc; & le butin fut mis sur une des montagnes voisines, avec un détachement pour le garder. Cet arrangement étoit le mieux entendu que pussent choisir les Gaulois, dans la nécessité où ils se trouvoient de faire tête à deux Armées qui devoient les attaquer en même

* Taurisci, ou Taurini, étoient des peuples Gaulois qui s'étoient établis au-delà du Pô, dans l'endroit où est Turin.

L. Æmilius, C. Atilius, Cons.An. R527.Av. J. C.225.tems, l'une de front, l'autre en queue. Il les obligeoit de combattre courageusement, les mettant hors d'état ni de reculer, ni de fuir. Les Insubriens y paroissoient avec leurs* brayes (braccati,) & n'aiant autour d'eux que des** sayes légers. Les Gésates, aux prémiers rangs, soit par vanité, soit par bravoure, avoient même jetté bas ces habits, & ne gardoient que leurs armes, de peur que les buissons qui se rencontroient là en certains endroits ne les arrêtassent, & ne les empêchassent d'agir. Cette pratique d'ailleurs étoit usitée parmi les Gaulois: & les Gallogrecs dans leurs combats contre les Romains en Asie se présentérent de même à demi nuds, au raport de Tite-Live. Il leur en coutoit cher souvent; & dans l'occasion présente les Gésates payérent bien leur témérité.


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Emilius aiant ramassé les dépouilles, les envoya à Rome. Quant au butin qu'avoient fait les Gaulois, il fit rendre à chacun ce qui lui avoit été enlevé. Puis marchant à la tête des légions par la Ligurie, il se jetta sur le pays des Boyens, qu'il abandonna au pillage des soldats, pour les récompenser de toutes les peines qu'ils venoient d'essuyer, & du courage qu'ils avoient fait paroître dans le combat. Bientôt après il retourna à Rome avec toute son Armée; & il y fut reçu avec d'autant plus de joie, que cette guerre y avoit causé une allarme incroyable. Tout ce qu'il avoit pris de drapeaux, de colliers, & de brasselets, il l'employa à la décoration du Capitole. Le reste des dépouilles servit à honorer son triomphe. On affecta, dit Florus, d'y faire paroître les Gaulois prisonniers avec leurs baudriers, pour accomplir le (a) vœu qu'ils avoient fait de ne les quiter que lorsqu'ils seroient montés sur le Capitole. Ce ne fut que là en effet qu'ils les quitérent, mais à leur honte, & avec la risée de tout le Peuple. C'est ainsi qu'échoua cette formidable irruption des Gaulois, laquelle menaçoit d'une ruïne en

(a) Non priùs soluturos se baltea, quàm Capitolium ascendissent, juraverant. Factum est: victos enim Æmilius in Capitolio discinxit. Flor. II. 4.

L. Æmilius, Consul. tiére, non seulement toute l'Italie, maisAn. R.527.Av. J. C.225.Réflexions surla victoiredes Romains. Rome même.


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Trois Armées Romaines se trouvent en Etrurie dans le tems précis où va se donner la bataille, sans qu'aucune d'elles eût reçu des nouvelles des autres, sans que les Généraux qui les commandoient eussent appris certainement que leurs collégues étoient arrivés, sans qu'ils eussent rien concerté entr'eux, sans qu'ils sussent même où étoit l'ennemi. Si les Gaulois, après avoir tué au Préteur six mille hommes, avoient poursuivi les fuyards sur la hau teur où ils se retirérent, comme le bon sens le dictoit, l'Armée entiére eût été taillée en piéces: on remet l'attaque au lendemain matin. C'est dans cette nuit précisément qu'arrive le Consul Emilius, sans savoir rien de ce qui s'étoit passé, & il délivre les troupes du Préteur. Les Gaulois prennent le parti de retourner sur leurs pas. Ils trouvent à leur rencontre Atilius l'autre Consul, qui arrivoit de Sardaigne. Les T. Manlius, Q. Fulvius, Cons.An. R.527.Av. J. C.225.voilà enfermés entre deux Armées, & obligés de donner le combat. Que les Consuls fussent arrivés un peu plus tard, à quelque distance l'un de l'autre, les Gaulois, en les attaquant séparément, auroient pu tailler en piéces leurs Armées. Un concours si merveilleux de circonstances, toutes décisives pour la victoire, doit-il être regardé comme l'effet du hazard, sur-tout quand on est instruit par les Ecritures, que Dieu préparoit aux Romains un grand Empire? La conjoncture du tems où arriva la guerre contre les Gaulois, préci sément entre les deux Guerres Puniques, n'est-elle pas aussi fort remarquable? Que seroit devenue Rome, si des ennemis aussi terribles que les Gaulois s'étoient joints aux Carthaginois pour venir l'attaquer? Une puissance invisible veilloit sur elle sans qu'elle le sût; & elle avoit le malheur d'attribuer à ses fausses Divinités une protection, qui venoit du seul Dieu véritable qu'elle ignoroit.


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Cependant on fit le dénombrement,Dénombrement. qui fut le quarante-troisiéme. Il s'y trouva deux cens soixante-dix mille deux cens treize citoyens. L. Emilius & C. Fla minius étoient alors Censeurs.


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L. Aemilius PapusC. Attilius Regulus.


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So bald die Römer erfuhren, daß dieGallier über die Alpen wären, liessen sie denL. Aemilius nach Ariminum rücken, um dieFeinde an diesem Orte aufzuhalten. Einervon den Prätoren wurde nach Hetruriengeschickt. Attilius war nach Sicilien vorausgegangen, das sich empört hatte, das eraber bald wieder zum Gehorsame brachte.