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Varronretourneà Rome.& y esttrès bienreçu.Plut. inFab. 184.Liv. XXII.61.

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Mais ce qu'il y a d'étonnant, c'est que tant de disgraces & tant de pertes arrivées coup sur coup, ne purent obliger les Ro Varronretourneà Rome.& y esttrès bienreçu.Plut. inFab. 184.Liv. XXII.61.mains à entendre parler de paix. Enfin, ce qui passe tout ce qu'on peut imaginer en ce genre, c'est la glorieuse reception que l'on fit à Varron, à son retour après une défaite dont il avoit été la principale & presque l'unique cause. Lorsqu'on sut qu'il étoit près d'entrer à Rome, tous les ordres de l'Etat allérent au devant de lui, & lui rendirent de solennelles actions dePaulumpuduit,Varro nondesperavit.Fler.graces, de ce qu'il n'avoit point desespéré du salut de l'Empire, & de ce que, dans un si grand malheur, il n'avoit pas abandonné la République, mais étoit venu en reprendre le timon, & se mettre à la tête des Loix & de ses Citoyens, comme ne les jugeant point encore sans ressource. Il n'y a point de suplice dont à Carthage un Général qui auroit fait une pareille perte, & moindre même à beaucoup près, n'eût été jugé digne.


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Ce trait singulier donne bien lieu d'ad mirer la sagesse du Sénat Romain. Quelle différence entre Rome & Carthage pour l'esprit & pour les principes du Gouvernement! Est-ce donc une bonne politique de rendre les Généraux responsables C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons. du succès? Ne peut-il pas arriver qu'ilAn. R.536.Av. J. C.216. soit malheureux, sans qu'ils y ayent donné lieu? Mais quand ce seroit par leur faute qu'un combat, qu'une guerre auroit mal réussi, cette faute (j'excepte la trahison) mérite-t-elle d'être punie de mort? Si c'est ignorance dans le métier de la guerre, ou même lâcheté, l'Etat ou le Prince qui les ont choisis ne doivent-ils pas s'imputer à eux-mêmes cette faute? Et d'ailleurs, n'est- il pas des punitions plus conformes à l'humanité, & en même tems plus utiles à l'Etat? Chez les Romains une amende, une légére disgrace, une espéce d'exil volontaire, paroissoient des peines suffisantes contre les Généraux, & elles n'étoient même employées que fort rarement. On aimoit mieux leur laisser le tems & l'occasion de réparer leurs fautes par des exploits généreux, qui en effaçoient entiérement la honte & le souvenir, & conservoient à la République des Généraux qui pouvoient devenir capables de lui rendre service. La coutume barbare, observée encore actuellement chez les Turcs, où l'on voit, dans un fort court espace de tems, des trois & quatre Grands-Visirs laisser la tête sur l'échaffaut, périr par le funeste cordon, est-elle bien propre à donner du courage & à inspirer du zèle à ceux que l'on charge du commandement? Mais, pour revenir aux Romains, & à la conduite qu'ils gardent par rapport à Varron, combien, s'ils l'avoient condanné à la mort comme C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons.An. R.536.Av. J. C216.il sembloit le mériter, après avoir fait périr plus de cinquante mille citoyens, combien un tel Arrêt auroit-il été capable d'augmenter la consternation & le desespoir, qui n'alloient déja que trop loin? au-lieu que le favorable accueil qu'ils firent au Consul laissa entrevoir au peuple, que le mal n'étoit point sans reméde, & lui fit croire que le Sénat avoit des ressources assurées & présentes.


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La conduite du Sénat à l'égard de Varron se soutint toujours également. Pendant plusieurs années on lui prorogea le commandement, mais avec la précaution de ne lui donner que des commissions peu importantes: ensorte que l'on honoroit toujours sa personne, mais sans s'exposer aux suites de son incapacité.


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Annibal, après la Bataille de Cannes, pas- se en Campanie. Il tourne vers Capoue, ville perdue de délices. Pacuvius Calavius assujettit le Sénat de cette ville au Peuple, & par-là à lui-même. Causes du luxe & du déréglement des Campaniens. Ils envoient des Ambassadeurs à Varron, qui leur découvre trop la perte faite à Cannes. Les mêmes Ambassadeurs sont

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Les Campaniensenvoientdes Ambassadeursà Varron,qui leurdécouvretrop laperte faiteà Cannes.

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Ce ne fut qu'avec beaucoup de peineLes Campaniensenvoientdes Ambassadeursà Varron,qui leurdécouvretrop laperte faiteà Cannes. que les péres & les plus proches parens de ces Cavaliers obtinrent qu'on envoyât des Ambassadeurs au Consul Romain au sujet de la défaite de Cannes. Ils le trouvérent encore à Venouse avec un petit nombre de soldats à demi armés, dans un état très propre à donner de la compassion à de bons & de fidéles Alliés, mais qui ne pouvoit qu'inspirer du mépris à un Peuple aussi fier & aussi peu sensible à la bonne foi & à l'honneur qu'étoit celui de Capoue. Le discours du Consul ne servit qu'à augmenter ces dispositions. Car, après que les Députés lui eurent témoigné que le Sénat & le Peuple de Capoue prenoient toute la part possible au malheur qui étoit arrivé aux Romains, & qu'ils lui eurent offert de la part de leur République tous les secours dont ils pouvoient avoir besoin: Varron, comme s'il eût pris à tâche de rendre le Peuple Romain méprisable à des Alliés dont il devoit con- C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons.An. R.536.Av. J. C.216.noître le caractére,“ parla aux Députés de la Journée de Cannes commea d'un échec qui laissoit Rome sans forces, sans ressource, sans espérance, sans aucun moyen de se relever par elle-même d'un si déplorable état. Que Légions & Cavalerie, armes & drapeaux, hommes & chevaux, argent & vivres, tout lui manquoit. Que si les Campaniens vouloient se montrer bons & fidéles Alliés, ils devoient songer, non à aider les Romains dans la guerre, mais à la soutenir presque entiérement en leur place. Qu'au reste il étoit autant de leur intérêt que de celui des Romains, de ne point laisser prévaloir sur eux Annibal, à moins qu'ils ne consentissent à se donner pour maître un Peuple également perfide & cruel, à devenir la conquête des Numides & des Maures, & à recevoir la loi de l'Afrique & de Carthage.“


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Les Députés, après ce discours, se retirérent, marquant quelque tristesse au dehors, mais ravis dans le fond du cœur de voir Rome réduite à un si déplorable état. Vibius Virius, l'un d'entre eux, dit à ses

a Nihil, ne quod suppleremus quidem, nobis reliquit fortuna. Legiones, equitatus, arma, signa, equi virique, pecunia, commeatus, aut in acie, aut binis postero die amissis castris, perierunt. Itaque non juvetis nos in bello oportet, sed penè bellum pro nobis suscipiatis. Liv.

C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons. Collégues, à leur retour,“ Que leAn. R.536.Av. J. C.216. tems étoit venu où les Campaniens pouvoient non seulement recouvrer les terres que les Romains leur avoient injustement enlevées, mais encore acquérir l'empire de toute l'Italie. Qu'ils feroient alliance avec Annibal à telles conditions qu'ils voudroient; & que quand ce Général, après avoir terminé la guerre, s'en retourneroit vainqueur en Afrique avec son Armée, il ne faloit pas douter qu'il ne les laissât maîtres de l'Italie“. Tous furent du sentiment de Virius. Quand ils furent de retour à Capoue, & qu'ils eurent rendu compte de leur Ambassade, il n'y eut personne qui ne regardât la République Romaine comme absolument ruïnée. Le Peuple & la plus grande partie des Sénateurs auroient sur le champ abandonné les Romains, si les plus anciens, par l'autorité qu'ils conservoient encore, n'eussent fait différer ce changement de quelques jours. Mais enfin le grand nombre l'emporta sur la plus saine partie, & l'on conclut que les mêmes Députés qui étoient allés trouver Varron, seroient envoyes vers Annibal.


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Le Sénat jugea à propos de créer un Dictateur, pour faire le choix dont il s'agissoit. Cette nomination se faisoit ordinairement par les Censeurs: mais il n'y en avoit point alors dans la République, & les conjonctures présentes demandoient une voie plus abrégée. Le Consul Varron, qu'on fit revenir exprès de l'Apulie, nomma pour Dictateur M. Fabius Buteo, sans Général de la Cavalerie, avec pouvoir d'exercer la Dictature pendant six mois. Il étoit le plus ancien de ceux qui avoient été Censeurs. Dès qu'il fut monté sur la Tribune aux harangues accompagné de ses Licteurs, il fit observer lui-même toutes les irrégularités qui se trouvoient dans sa nomination. Il déclara “qu'il n'aprouvoit point, ni qu'il y eût deux Dicta- C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons.An. R.536.Av. J. C.216.teurs en même tems dans la République, ce qui n'étoit jamais arrivé; ni qu'on l'eût élevé lui-même à cette dignité, sans lui donner un Général de la Cavalerie; ni qu'on eût donné une seconde fois l'autorité de Censeur à la même personne; ni enfin qu'on eût permis à un Dictateur de rester six mois en charge, à moins que ce ne fût pour faire la guerre. Il ajouta, que si la nécessité avoit obligé de s'élever au dessus des Loix, pour lui il étoit obligé de s'en raprocher le plus qu'il lui seroit possible. Qu'il n'effaceroit du tableau des Sénateurs aucun de ceux qui y étoient, afin qu'il ne fût pas dit qu'un seul homme eût été arbitre souverain de l'honneur & de la dignité d'un Sénateur. Et quant aux places vacantes, qu'en les remplissant il se régleroit sur des distinctions reconnues & indépendantes de son choix, & non pas sur le mérite personnel des sujets, dont il ne lui convenoit pas de se rendre seul juge.“


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Il commença lui-même à faire le déLe Sénatdispose destroupesqui doivent servircette an née.Liv.XXIII. 25.nombrement des troupes de Cavalerie & d'Infanterie, tant de Citoyens que d'Alliés, qui servoient actuellement dans l'Armée du Dictateur. Alors Marcellus fit aussi le détail des siennes. On demanda à ceux qui en avoient connoissance, ce que le Consul Varron avoit avec lui dans l'Apulie. Et de cette espéce de revue il résultoit qu'on auroit bien de la peine à former des Ar- C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons.An. R.536.Av. J. C.216.mées Consulaires, qui pussent soutenir une guerre si importante. C'est pourquoi, quelques raisons qu'on eût d'être indigné contre les Gaulois, on résolut d'abandonner cette entreprise pour le présent. On donna au Consul l'Armée du Dictateur. Les soldats de l'Armée de Marcellus, qui avoient pris la fuite à Cannes, eurent ordre de passer en Sicile, & d'y servir tant que la guerre dureroit en Italie. On jugea à propos d'y transporter aussi ceux des Légions du Dictateur, sur la valeur desquels on comptoit le moins, sans leur fixer aucun tems, que celui qui étoit marqué par les Loix, pour le nombre des campagnes que chaque citoyen étoit obligé de faire. On assigna au Consul qui seroit nommé en la place de L. Postumius aussitôt que les auspices le permettroient, les deux Légions qui étoient demeurées cette année dans la ville pour la garder. On ordonna encore qu'incessamment on feroit revenir de Sicile deux Légions, desquelles le Consul à qui celles de la ville seroient échues, tireroit le nombre de soldats dont il auroit besoin. On prorogea au Consul Varron le commandement pour un an, sans rien retrancher des troupes qu'il commandoit dans l'Apulie pour défendre ce pays.


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Il commença lui-même à faire le déLe Sénatdispose destroupesqui doivent servircette an née.Liv.XXIII. 25.nombrement des troupes de Cavalerie & d'Infanterie, tant de Citoyens que d'Alliés, qui servoient actuellement dans l'Armée du Dictateur. Alors Marcellus fit aussi le détail des siennes. On demanda à ceux qui en avoient connoissance, ce que le Consul Varron avoit avec lui dans l'Apulie. Et de cette espéce de revue il résultoit qu'on auroit bien de la peine à former des Ar- C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons.An. R.536.Av. J. C.216.mées Consulaires, qui pussent soutenir une guerre si importante. C'est pourquoi, quelques raisons qu'on eût d'être indigné contre les Gaulois, on résolut d'abandonner cette entreprise pour le présent. On donna au Consul l'Armée du Dictateur. Les soldats de l'Armée de Marcellus, qui avoient pris la fuite à Cannes, eurent ordre de passer en Sicile, & d'y servir tant que la guerre dureroit en Italie. On jugea à propos d'y transporter aussi ceux des Légions du Dictateur, sur la valeur desquels on comptoit le moins, sans leur fixer aucun tems, que celui qui étoit marqué par les Loix, pour le nombre des campagnes que chaque citoyen étoit obligé de faire. On assigna au Consul qui seroit nommé en la place de L. Postumius aussitôt que les auspices le permettroient, les deux Légions qui étoient demeurées cette année dans la ville pour la garder. On ordonna encore qu'incessamment on feroit revenir de Sicile deux Légions, desquelles le Consul à qui celles de la ville seroient échues, tireroit le nombre de soldats dont il auroit besoin. On prorogea au Consul Varron le commandement pour un an, sans rien retrancher des troupes qu'il commandoit dans l'Apulie pour défendre ce pays.


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Les Consuls Romains, de leur côté, n'eurent pas plutôt terminé les affaires qui les retenoient dans la ville, qu'ils se disposérent à partir pour la guerre. Sempronius ordonna aux troupes qu'il devoit commander, de se rendre à Sinuesse au jour qu'il leur marqua. Q. Fabius partit aussi pour aller se mettre à la tête de son Armée, après avoir commandé aux habitans de la campagne, suivant la permission qu'il en avoit obtenue du Sénat, de transporter tous leurs grains dans les villes fortifiées avant le prémier de Juin; en déclarant à T. Sempron. Q. Fabius, Cons. ceux qui n'auroient pas obéi, qu'il ravaAn. R.537.Av. J C.215.geroit leurs terres, vendroit leurs esclaves à l'encan, & mettroit le feu à leurs maisons. On n'exempta pas même des fonctions de la guerre les Préteurs, que l'on avoit créés pour l'administration de la Jus tice. On envoya Valére dans l'Apulie, pour recevoir l'Armée des mains de Varron, & la faire passer en Sicile sous la conduite de quelque Lieutenant-Général; pendant que lui-même se mettroit à la tête des Légions qui revenoient de Sicile, & les employeroit à défendre les côtes maritimes d'entre Brunduse & Tarente, avec le secours d'une Flotte de vingt-cinq vaisseaux, dont on lui donna aussi le comman dement. Q. Fulvius, Préteur de la ville, avec un pareil nombre de vaisseaux, fut chargé de garder les côtes voisines de Rome. Varron, à qui l'on continuoit toujours le commandement, mais en ne le chargeant que d'emplois de peu d'importance & éloignés de l'ennemi, eut ordre de faire des levées dans le territoire de Picéne, & de veiller à la conservation de cette contrée. T. Otacilius Crassus n'eut pas plutôt consacré le Temple de la Prudence, qu'il fut envoyé en Sicile pour commander la Flotte qu'on tenoit dans les ports ou sur les côtes de cette Ile.


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Les Consuls Romains, de leur côté, n'eurent pas plutôt terminé les affaires qui les retenoient dans la ville, qu'ils se disposérent à partir pour la guerre. Sempronius ordonna aux troupes qu'il devoit commander, de se rendre à Sinuesse au jour qu'il leur marqua. Q. Fabius partit aussi pour aller se mettre à la tête de son Armée, après avoir commandé aux habitans de la campagne, suivant la permission qu'il en avoit obtenue du Sénat, de transporter tous leurs grains dans les villes fortifiées avant le prémier de Juin; en déclarant à T. Sempron. Q. Fabius, Cons. ceux qui n'auroient pas obéi, qu'il ravaAn. R.537.Av. J C.215.geroit leurs terres, vendroit leurs esclaves à l'encan, & mettroit le feu à leurs maisons. On n'exempta pas même des fonctions de la guerre les Préteurs, que l'on avoit créés pour l'administration de la Jus tice. On envoya Valére dans l'Apulie, pour recevoir l'Armée des mains de Varron, & la faire passer en Sicile sous la conduite de quelque Lieutenant-Général; pendant que lui-même se mettroit à la tête des Légions qui revenoient de Sicile, & les employeroit à défendre les côtes maritimes d'entre Brunduse & Tarente, avec le secours d'une Flotte de vingt-cinq vaisseaux, dont on lui donna aussi le comman dement. Q. Fulvius, Préteur de la ville, avec un pareil nombre de vaisseaux, fut chargé de garder les côtes voisines de Rome. Varron, à qui l'on continuoit toujours le commandement, mais en ne le chargeant que d'emplois de peu d'importance & éloignés de l'ennemi, eut ordre de faire des levées dans le territoire de Picéne, & de veiller à la conservation de cette contrée. T. Otacilius Crassus n'eut pas plutôt consacré le Temple de la Prudence, qu'il fut envoyé en Sicile pour commander la Flotte qu'on tenoit dans les ports ou sur les côtes de cette Ile.


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Après avoir fait mettre les AmbassadeursMesuresque prennent lesRomainscontrePhilippe. en prison, & vendu à l'encan ceux de leur suite, ils ordonnérent qu'on équiperoit vingt- cinq galéres nouvelles, pour les joindre aux vingt-cinq que commandoit P. Valerius Flaccus. Quand elles furent en état de naviger, elles prirent encore les cinq qui avoient amené les prisonniers, & toutes ensemble, au nombre de trente, partirent d'Ostie pour faire voile à Tarente. P. Valerius eut ordre d'embarquer les troupes qui avoient autrefois servi sous Varen, & que commandoit actuellement le Lieute nant-Général Apustius dans Tarente; & avec cette Flotte, composée de cinquante vaisseaux, non seulement de défendre les côtes d'Italie, mais encore d'examiner les mouvemens qu'on pouvoit faire du côté T. Sempron. Q. Fabius, Cons.An. R.537.Av. J. C.215.de la Macédoine. Il eut ordre aussi, au cas que Philippe parût agir en conformité de ce qu'annonçoient les Traités & les Lettres dont ses Ambassadeurs s'étoient trouvés chargés, & les réponses qu'ils avoient faites, d'en donner avis par Lettres au Pré teur M. Valerius; afin que ce dernier, laissant à L. Apustius le commandement de son Armée, vînt prendre la Flotte à Tarente, pour la conduire aussitôt en Macédoine, & retenir Philippe dans ses propres Etats. L'argent qu'on avoit envoyé à Appius Claudius en Sicile pour payer ce qu'on devoit au Roi Hiéron, fut destiné à l'entretien de la Flotte & des troupes em ployées à la guerre de Macédoine. L. Apustius le fit porter à Tarente. Hiéron fournit aussi deux cens mille boisseaux de froment, & cent mille d'orge.


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Cette annee, qui étoit la cinquiéme de la Guerre de Carthage, Fabius &Marcellus aiant pris possession du Consulat, attirérent sur eux les yeux & l'attention de tous les citoyens. Il y avoit longtems qu'on n'avoit vu en place deux Consuls d'un si rare mérite. Le Sénat s'étant assemblé, continua dans leurs emplois tous ceux qui avoient actuellement quelque commandeDistribution destroupes.ment. Il ordonna aussi qu'on auroit sous les ar Q. Fab. M. Cl. Marcel. Cons.An. R.538.Av. J C.214.Liv.XXIV. 11.mes dix-huit Légions. Que les Consuls en prendroient chacun deux sous leurs ordres: que les Provinces de Gaule, de Sicile, & de Sardaigne en auroient chacune deux, pour veiller à leur conservation: que le PréteurQ. Fabius en commanderoit deux dans l'Apulie: que Tib. Gracchus demeureroit aux environs de Lucérie, avec les deux qu'on avoit formées des esclaves qui s'étoient enrôlés volontairement: qu'on en laisseroit une au Proconsul C. Terentius Varron dans le canton de Picéne; une à M. Valerius, pour s'en servir aux environs de Bronduse, où il étoit avec une Flotte: & que les deux derniéres resteroient à Rome pour la garder. Les Consuls eurent ordre d'équiper un nombre de vaisseaux, qui joints à ceux qui étoient dans le port de Bronduse & dans les rades voisines formassent pour cette année une Flotte de cent cinquante navires.