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Tout étoit en combustion dans l'ArméeDivision& disputeentre lesdeux Con suls.Liv. XXII.44.Plut. inFab. 182.Romaine. Les Conseils de guerre se passoient plus en disputes, qu'en délibérations. Comme on étoit campé dans une plaine fort unie & toute découverte, & que la Cavalerie d'Annibal étoit supérieure en tout à celle des Romains, Paul Emile ne jugeoit pas à propos d'engager le combat dans cet endroit, mais vouloit qu'on artirât l'ennemi dans un terrain où l'Infanterie pût avoir la plus grande part à l'ac tion. Son Collégue, Général sans expé rience, mais plein de présomtion & d'estime de lui-même, étoit d'un avis tout contraire. C'est le grand inconvénient d'un commandement partagé entre deux Généraux, parmi lesquels la jalousie, ou l'antipathie d'humeur, ou la diversité de vues, ne manquent guéres de mettre la division.Paul Emile opposoit à Varron l'exemple de la témérité de Sempronius & de Flaminius. Varron lui reprochoit à son tour que la conduite de Fabius qu'il vouloit imiter, étoit un prétexte bien commode, pour couvrir sous le nom spécieux de prudence une véritable lâcheté. Il prenoit les Dieux & les Hommes à témoin, que ce n'étoit point sa faute, si Annibal, par une longue & tranquille possession, s'acquéroit comme une espéce de droit sur l'Italie. Qu'il étoit retenu comme enchaîné par son Collégue, & que l'on ôtoit les ar- C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons. mes des mains des soldats, qui étoientAn R.536.Av. J. C.216. pleins d'ardeur, & ne demandoient qu'à combattre.


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Enfin Varron, irrité d'une nouvelle inVarron sedetermineà donnerle combat.Liv. XXII.45.sulte des Numides, qui avoient poursuivi un corps de Romains presque jusqu'aux portes du camp, prit résolument son parti de donner la bataille le lendemain où il devoit commander; car le commandement rouloit entre les deux Consuls d'un jour à un autre. En effet, dès le matin du jour suivant, il fit avancer ses troupes pour donner le combat, sans consulter son. Collégue. Paul Emile le suivit, ne pouvant se dispenser de le seconder, quoiqu'il n'aprouvât nullement son entreprise.


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Varron sedetermineà donnerle combat.Liv. XXII.45.

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Les deux Armées étoient bien inégales pour le nombre. Il y avoit dans celle des Romains, en comptant les Alliés, quatre- vingts mille hommes de pié & un peu plus de six mille chevaux; & dans celle des Carthaginois, quarante mille hommes de pié tous fort aguerris, & dix mille chevaux. Varron, dès la petite pointe du jour, aiant fait passer l'Aufide aux troupes du plus grand camp, les rangea aussi-tôt en bataille, après y avoir joint celles du petit camp. Toute l'Infanterie étoit sur une ligne, plus serrée, & avec plus de profondeur qu'à l'ordinaire. La Cavalerie étoit sur les deux ailes; celle des Romains à la droite, appuyée à l'Aufide; celle des Alliés à l'aile gauche. Les troupes armées à la légére étoient avancées sur le front de la bataille à quelque distance. Paul Emile commandoit la droite des Romains, Va ron la gauche, & Servilius Geminus, Consul de l'année précédente, étoit au centre.


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Les deux Armées étoient bien inégales pour le nombre. Il y avoit dans celle des Romains, en comptant les Alliés, quatre- vingts mille hommes de pié & un peu plus de six mille chevaux; & dans celle des Carthaginois, quarante mille hommes de pié tous fort aguerris, & dix mille chevaux. Varron, dès la petite pointe du jour, aiant fait passer l'Aufide aux troupes du plus grand camp, les rangea aussi-tôt en bataille, après y avoir joint celles du petit camp. Toute l'Infanterie étoit sur une ligne, plus serrée, & avec plus de profondeur qu'à l'ordinaire. La Cavalerie étoit sur les deux ailes; celle des Romains à la droite, appuyée à l'Aufide; celle des Alliés à l'aile gauche. Les troupes armées à la légére étoient avancées sur le front de la bataille à quelque distance. Paul Emile commandoit la droite des Romains, Va ron la gauche, & Servilius Geminus, Consul de l'année précédente, étoit au centre.


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Paul Emile avoit été blessé considérableMort dePaul Emi le.Liv. XXII.49.Plut. inFab. 183.ment, dès le commencement du combat. Cependant il ne laissa pas d'y remplir tous les devoirs d'un grand Capitaine, jusqu'à ce qu'enfin la victoire s'etant entiérement déclarée pour les Carthaginois, ceux qui avoient combattu autour de lui l'abandonnérent, & prirent la fuite. Un Tribun Légionaire, qui se nommoit Cn. Lentulus, passa à cheval près du lieu où étoit le Consul, assis sur une pierre, & tout couvert de son sang. Lorsqu'il l'eut apperçu dans ce triste état, il le pressa vivement de monter sur son cheval, & de se sauver, pendant qu'il lui restoit encore quelque force. Le Consul, prodigue de sa granAnimæ-que magnæ prodigum.de ame, comme s'exprime Horace, refusa ce secours. Mon parti est pris, dit-il. J'exC. Ter. Varro, L. Æmil. Cons.An. R.536.Av. J. C.216.Paulum,superantePœno.pirerai sur ces monceaux des corps morts de mes soldats. Prenez garde seulement de per dre, par une compassion inutile, le peu de tems que vous avez pour échapper à l'ennemi. Allez, avertissez le Sénat de ma part de fortifier Rome, & d'y faire entrer des troupes pour la défendre, avant que le vainqueur vienne pour l'attaquer. Dites en particulier à Fabius, que j'ai vécu & que je meurs bien pénétré & bien convaincu de la sagesse de ses conseils. En ce moment arriva une troupe de fuyards, puis un gros d'ennemis qui les poursuivoient, & qui tuérent le Consul sans le connoître. Le cheval de Lentulus le sauva à la faveur du tumulte. Le Consul Varron se retira à Venouse, accompagné seulement de soixante & dix Cavaliers. Quatre mille hommes environ, échappés du carnage, se sauvérent dans les villes voisines.


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Le Con sul Varronse rend àCanouse.Liv. ibid.

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Mais Busa, malgré ses grands biens &Le Con sul Varronse rend àCanouse.Liv. ibid. son bon cœur, se trouvoit accablée par le grand nombre de ceux qui avoient besoin de son secours. Déja plus de dix mille hommes s'étoient rendus dans cette ville.Appius & Scipion aiant apris que l'un des Consuls avoit survécu à la perte de la bataille, lui envoyérent un courier, pour lui aprendre ce qu'ils avoient de troupes avec eux, & lui demander s'il vouloit qu'ils les lui menassent à Venouse, ou s'ils l'attendroient à Canouse Varron aima mieux aller les joindre où ils étoient. Quand il y fut arrivé, il se vit à la tête d'un corps de troupes qui pouvoit passer pour une Armée Consulaire; & avec ces forces, s'il n'étoit pas encore en état de tenir la campagne, au moins il pouvoit arrêter l'ennemi, en lui opposant les murailles de Canouse.


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Désolation que cause à Rome le bruit confus de la perte de l'Armée. Le Sénat s'as- semble. Sage conseil que donne Fabius pour mettre de l'ordre dans la ville. Le Sénat reçoit des Lettres de Varron, qui lui aprennent l'état présent des affaires.

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Nouvelles sur la Sicile. M. Marcellus est chargé du commandement des troupes à la place de Varron. Crime de deux Vestales. Q Fabius Pictor est envoyé à Delphes. Victimes humaines immolées aux Dieux. Marcellus prend le commandement des troupes. M. Junius est créé Dictateur. Esclaves enrôlés. Annibal permet aux prisonniers d'envoyer quelques Députés à Rome pour traiter de leur rançon. Ordre à Carthalon, Officier Carthaginois, de sortir des terres de la République. Discours d'un des Députés en fa veur des prisonniers. Discours de Manlius Torquatus contre ces mêmes prisonniers. Le Sénat refuse de les racheter. Réflexion sur ce refus. Basse supercherie de l'un des Députés. Plusieurs Alliés quitent le parti des Romains. Varron retourne à Rome, & y est très bien reçu. Réflexion sur cette conduite du Peuple Romain.

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Nouvelles sur la Sicile. M. Marcellus est chargé du commandement des troupes à la place de Varron. Crime de deux Vestales. Q Fabius Pictor est envoyé à Delphes. Victimes humaines immolées aux Dieux. Marcellus prend le commandement des troupes. M. Junius est créé Dictateur. Esclaves enrôlés. Annibal permet aux prisonniers d'envoyer quelques Députés à Rome pour traiter de leur rançon. Ordre à Carthalon, Officier Carthaginois, de sortir des terres de la République. Discours d'un des Députés en fa veur des prisonniers. Discours de Manlius Torquatus contre ces mêmes prisonniers. Le Sénat refuse de les racheter. Réflexion sur ce refus. Basse supercherie de l'un des Députés. Plusieurs Alliés quitent le parti des Romains. Varron retourne à Rome, & y est très bien reçu. Réflexion sur cette conduite du Peuple Romain.

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Le Sénatreçoit desLettres deVarron,qui lui ap

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Tout le monde fut de cet avis, & il fut exécuté sur le champ. On commença par défendre aux femmes de paroître en public, parce que leur desespoir & leurs C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons. clameurs ne faisoient qu'attrister le peupleAn. R.536.Av. J. C.216.prennentl'état présent des af faires.Liv. XXII.56. déja trop touché. En second lieu, les Sénateurs allérent de maison en maison pour y rassurer les Chefs de familles, & leur représenter qu'il y avoit dans l'Etat des ressources aux maux présens. Fabius lui-même, au-lieu que dans le tems qu'il sembloit qu'on n'avoit rien à craindre, il avoit paru timide & sans espérance, maintenant que tout le monde étoit plongé dans une extrême consternation & dans un trouble horrible, Fabius marchoit dans la ville d'un pas modéré & avec un visage assuré & tranquille, qui, joint à ses discours graves & consolans, rassuroit & tranquillisoit tous les citoyens. Enfin, de peur que la crainte ne prévalût sur tout autre senti ment, & que les citoyens, en se retirant ailleurs, ne laissassent la ville sans défense, on établit des corps de garde aux portes, afin que personne n'en sortît sans permission. Lorsque les Sénateurs eurent écarté la foule qui s'étoit amassée autour du Sénat & dans la Place publique, & qu'ils eurent appaisé le tumulte dans tous les quartiers de la ville, on reçut de Varron des Lettres, par lesquelles “il apprenoit au Sénat la mort du Consul Paul Emile, & la défaite de l'Armée: Que pour lui il étoit actuellement à Canouse, où il recueilloit les débris de ce naufrage: Qu'il avoit avec lui environ dix mille hom mes, en assez mauvais état: Qu'Anni C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons.An. R.536.Av. J C.216.bala étoit encore à Cannes, où il s'amusoit à ramasser les dépouilles sur le champ de bataille, & à marchander la rançon des prisonniers d'une maniére qui n'étoit digne ni d'un grand Général, ni d'un Vainqueur.“ Bientôt après, tous les citoyens furent aussi informés des pertes qu'ils avoient faites en leur particulier. Et comme il n'y avoit point de famille qui ne fût obligée de prendre le deuil, un Arrêt du Sénat en borna la durée à trente jours, afin que les fêtes, & les autres cé rémonies de Religion, soit publiques soit particuliéres, ne fussent pas trop longtems interrompues.


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An. R.536.Av. J. C.216.M. Marcellus estcharge ducommandementdes trou pes à laplace deVarron.Liv. XXII.57.Crime dedeux Vestales.Ibid.

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écarter, sans ruïner la discipline militaire. Mais, comme ils ont presque fait gloire de s'être rendus aux ennemis, & qu'ils n'ont pas fait difficulté de se préférer non seulement à ceux qui ont été pris sur le champ de bataille, mais même à ceux qui se sont retirés à Venouse ou à Canouse, & au Consul Varron lui-même, je crois devoir vous instruire de tout ce qui s'est passé après la Journée de Cannes. Que n'ai-je pour auditeurs les soldats de Canouse, témoins ir