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Ensuite les maîtres des soldats que Gracchus avoit mis en liberté auprès de Bénévent, s'assemblérent & déclarérent pareillement, qu'encore que les Magistrats chargés de faire la banque au nom de la République les eussent fait appeller pour recevoir le prix de leurs esclaves, ils ne vouloient point recevoir d'argent que la guerre ne fût terminée.


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Le Consul Q. Fabius étoit campéCasilinrepris parFabius.Liv.XXIV. 19. auprès de Casilin, qui étoit défendu par une garnison de deux mille Campaniens, & de sept cens Carthaginois. Le Magistrat de Capoue armoit indifféremment les esclaves & le peuple, pour venir fondre sur le Q. Fab. M. Cl. Marcel. Cons.An. R.538.Av. J. C.214.camp des Romains, pendant que le Consul songeoit à s'emparer de Casilin. Fabius étoit exactement informé de ce qui se tramoit à Capoue. C'est pourquoi il envoya à Nole vers son Collégue, pour lui faire entendre “qu'il faloit absolument opposer une autre Armée aux efforts des Campaniens, pendant qu'il attaquoit Casilin avec la sienne. Qu'il le prioit donc de venir avec ses troupes, en laissant à Nole un petit nombre de soldats pour la garder; ou que si sa présence y étoit nécessaire, & que cette ville eût encore à craindre des entteprises d'Annibal, en ce cas lui (Fabius) manderoit Gracchus qui étoit à Bénévent.“ Marcellus aiant reçu le courier de son Collégue, laissa deux mille hommes à Nole, & vint lui- même à Casilin avec le reste de l'Armée. Son arrivée obligea les Campaniens, qui se mettoient déja en mouvement, de se tenir en repos. Ainsi Casilin se vit attaqué tout à la fois par deux Armées Consulaires. Comme les soldats Romains, en approchant trop près des murailles, recevoient beaucoup de blessures sans remporter de grands avantages, Fabius étoit d'avis qu'on renonçât à l'attaque d'une bicoque, qui leur donnoit autant de peine qu'auroit pu faire une place considérable; & sur-tout aiant sur les bras des affaires bien plus importantes. Il étoit sur le point de se retirer, lorsque Marcellus lui représenta; Q. Fab. M. Cl. Marcel. Cons. “Quea si d'un côté les grands GénéAn. R.538.Av. J. C.214.raux ne devoient pas tenter indifféremment toutes sortes d'entreprises, d'un autre ils ne devoient pas aussi renoncer aisément à celles qu'ils avoient une fois formées; parce que la réputation dans la guerre a pour l'ordinaire de grandes suites, & contribue beaucoup aux bons & aux mauvais succès.“ Fabius se rendit à cet avis, & poursuivit le siége. Alors les Romains firent avancer leurs mantelets, & dressérent contre les murailles toutes les machines dont on avoit coutume de se servir dans ces tems-là. Les Campaniens, qui étoient en garnison dans Casilin, effrayés de ces préparatifs, demandérent àFabius qu'il leur permît de se retirer à Capoue en toute sureté. Il en étoit déja sorti un petit nombre, lorsque Marcellus s'empara de la porte par laquelle ils s'échappoient. D'abord il fit main-basse indifféremment sur tous ceux qu'il rencontra à la porte; puis, étant entré de force dans la ville, sur tous ceux qu'il trouva à sa rencontre. Environ cinquante Campaniens, qui étoient sortis des prémiers, s'étant réfugiés auprès de Fabius, reçurent de lui une escorte qui les conduisit jus-

a Marcellus, multa magnis ducibus sicut non aggredienda, ita semel aggressis non dimittenda esse, dicendo, quia magna famæ momenta in utramque partem fierent, tenuit ne irrito incepto abiretur.Liv.

Q. Fab. M. Cl. Marcel. Cons.An. R.538.Av. J C.214.qu'à Capoue. Les prisonniers, tant Campaniens que Carthaginois, furent envoyés à Rome, & enfermés dans les prisons. Pour ce qui est des habitans, ils furent enlevés & distribués dans les villes voisines.


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Dans le même tems Gracchus, qui étoit dans la Lucanie, s'étant répandu sans précaution dans le plat-pays pour le ravager, fut attaqué par Hannon, qui eut sa revanche de la perte qu'il avoit faite auprès de Bénévent.


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Tib. Sempronius a déja combattu plusieurs fois avec des Légions d'esclaves, & il leur a fait obtenir pour prix de leur valeur la liber té & le rang de citoyens. Employez-nous au moins comme des esclaves que vous auriez achettés pour cette guerre. Qu'il nous soit permis d'en venir aux mains avec l'ennemi, & de mériter notre liberté en combattant. E

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Après cette cérémonie, les Consuls par tirent, Sempronius pour la Lucanie, Fa bius pour l'Apulie. Le pére de celui-ci vint le joindre auprès de Suessule, pour servir sous lui en qualité de Lieutenant- Général. Son fils étant venu au devant de lui, les Licteurs qui le précédoient, par respect pour l'âge & pour la haute réputation de ce grand homme, le laissoient avancer à cheval sans rien dire, & il avoit déja passé le onziéme. Son fils s'en étant apperçu, ordonna au dernier des Licteurs qui marchoit immédiatement devant lui, de faire son devoir. Alors cet Officier, aiant crié au Vieillard qu'il eût à mettre pié à terre, il obéit sur le champ, & en s'approchant du Consul: Je voulois, lui dit-il, mon fils, éprouver si vous saviez que vous êtes Consul.


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Féries Latines. Tems où les Consuls entroient en charge. Origine des Jeux Apol linaires. Les Consuls forcent le camp d'Hannon près de Capoue, où il portoit des vivres. Ceux de Métapont & de Thurium se rendent à Annibal. Les Consuls se pré parent à assiéger Capoue. Flavius, Préteur des Lucaniens, trahit Gracchus son ami & son hôte. Les Consuls reçoivent un échec devant Capoue. Combat singulier de Crispinus Romain avec Badius Campanien. Combat des Consuls & d'Annibal avec un avantage égal. M. Centenius Penula défait par Annibal. Capoue assiégée dans les formes. Le siége est vivement poussé par les deux Proconsuls. Annibal vient au secours de Capoue: après un rude combat il se retire. Il marche contre Rome pour faire di version. Le Proconsul Fulvius reçoit ordre de venir avec ses troupes pour défendre Rome. Grande allarme parmi le peuple. Annibal campe près du Téveron. On se prépare à une bataille. Un furieux orage empê che à deux reprises qu'elle ne se donne. Annibal, mortifié par deux événemens singuliers, se retire dans le fond du Brutium.

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Les Consuls firent passer leurs troupes de Bénévent dans les terres de la Campanie, non seulement pour y faire le dégât des blés qui étoient déja grands, mais dans le dessein d'assiéger Capoue. Ils comptoient de rendre leur Consulat célébre par la prise d'une ville si opulente, & de faire cesser la honte & les reproches que sembloient mériter les Romains, pour laisser depuis près de cinq ans impunie la révolte & la trahison d'un peuple si voisin de Rome. Mais ne voulant point laisser Bénévent sans défense, & d'ailleurs étant bien-aises de se fortifier contre la Cavalerie d'Annibal, s'il venoit au secours de Capoue, ils ordonnérent à T. Gracchus de passer de la Lucanie à Bénévent avec sa Cavalerie & ses soldats armés à la légére, & de laisser quelqu'un Q. Fulvius, Ap. Claud. Cons. de ses Lieutenans à la tête de ses LéAn. R.540.Av. J. C.212.Flavius,Préteurdes Lucaniens, tra hit Grac chus sonami & sonhôte.Liv.XXV. 16.gions, pour maintenir la Lucanie dans le devoir.


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An. R.540.Av. J. C.212.Flavius,Préteurdes Lucaniens, tra hit Grac chus sonami & sonhôte.Liv.XXV. 16.

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Gracchus se préparoit à exécuter cet ordre des Consuls, lorsqu'une trahison lui en ôta le moyen avec la vie. Le traître se nommoit Flavius, Chef de cette partie des habitans du pays qui tenoit pour les Romains, pendant que le reste avoit embrassé le parti d'Annibal: il étoit pour lors Préteur. Cet homme aiant tout d'un coup conçu le dessein de changer de parti, crut que pour gagner la faveur d'Annibal, ce n'étoit pas assez de lui offrir sa personne avec tous ses partisans, s'il ne scelloit le Traité qu'il vouloit faire avec lui du sang de son Général & de son hôte. Il convint de tout avec Magon, & promit de lui amenerGracchus dans un lieu écarté. Après cet entretien, le perfide vient trouver Gracchus, & lui dit: “Qu'il avoit ébauché une entreprise de la derniére importance; mais que pour la conduire à une heureuse fin, il étoit nécessaire queGracchus lui-même y entrât pour sa part. Qu'il avoit persuadé aux Préteurs de tous les peuples Lucaniens, qui, dans ce mouvement presque gé néral de toute l'Italie, s'étoient déclarés pour Annibal, de rentrer dans l'alliance & dans l'amitié des Romains. Qu'il leur avoit fait entendre que la fortune de la République, qui avoit presque entiérement échoué à la Batail Q. Fulvius, Ap. Claud. Cons.An. R.540.Av. J. C.212.le de Cannes, reprenoit le dessus de jour en jour, au-lieu que celle d'Annibal tomboit insensiblement en décadence, & que ses troupes étoient presque réduites à rien: Qu'ils devoient compter sur la clémence des Romains, quand ils reviendroient à eux par un repentir sincére: Que jamais nation n'avoit été si facile & si portée à pardonner les injures. Que c'étoient-là les raisons dont il s'étoit servi pour les persuader. Qu'ils s'y étoient rendus: mais que, pour plus d'assurance, ils étoient bien-aises de les entendre de la propre bouche de Gracchus, & d'avoir sa parole, afin d'en faire le rapport à leurs compatriotes. Il ajouta qu'il leur avoit donné rendez-vous dans un lieu à l'écart, qui n'étoit pas fort éloigné du camp des Romains. Que s'il vouloit se donner la peine de s'y rendre, l'affaire seroit bientôt terminée, & que par un heureux Traité toute la Lucanie rentreroit sous la puissance des Romains.“


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Gracchus se préparoit à exécuter cet ordre des Consuls, lorsqu'une trahison lui en ôta le moyen avec la vie. Le traître se nommoit Flavius, Chef de cette partie des habitans du pays qui tenoit pour les Romains, pendant que le reste avoit embrassé le parti d'Annibal: il étoit pour lors Préteur. Cet homme aiant tout d'un coup conçu le dessein de changer de parti, crut que pour gagner la faveur d'Annibal, ce n'étoit pas assez de lui offrir sa personne avec tous ses partisans, s'il ne scelloit le Traité qu'il vouloit faire avec lui du sang de son Général & de son hôte. Il convint de tout avec Magon, & promit de lui amenerGracchus dans un lieu écarté. Après cet entretien, le perfide vient trouver Gracchus, & lui dit: “Qu'il avoit ébauché une entreprise de la derniére importance; mais que pour la conduire à une heureuse fin, il étoit nécessaire queGracchus lui-même y entrât pour sa part. Qu'il avoit persuadé aux Préteurs de tous les peuples Lucaniens, qui, dans ce mouvement presque gé néral de toute l'Italie, s'étoient déclarés pour Annibal, de rentrer dans l'alliance & dans l'amitié des Romains. Qu'il leur avoit fait entendre que la fortune de la République, qui avoit presque entiérement échoué à la Batail Q. Fulvius, Ap. Claud. Cons.An. R.540.Av. J. C.212.le de Cannes, reprenoit le dessus de jour en jour, au-lieu que celle d'Annibal tomboit insensiblement en décadence, & que ses troupes étoient presque réduites à rien: Qu'ils devoient compter sur la clémence des Romains, quand ils reviendroient à eux par un repentir sincére: Que jamais nation n'avoit été si facile & si portée à pardonner les injures. Que c'étoient-là les raisons dont il s'étoit servi pour les persuader. Qu'ils s'y étoient rendus: mais que, pour plus d'assurance, ils étoient bien-aises de les entendre de la propre bouche de Gracchus, & d'avoir sa parole, afin d'en faire le rapport à leurs compatriotes. Il ajouta qu'il leur avoit donné rendez-vous dans un lieu à l'écart, qui n'étoit pas fort éloigné du camp des Romains. Que s'il vouloit se donner la peine de s'y rendre, l'affaire seroit bientôt terminée, & que par un heureux Traité toute la Lucanie rentreroit sous la puissance des Romains.“


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Gracchus se préparoit à exécuter cet ordre des Consuls, lorsqu'une trahison lui en ôta le moyen avec la vie. Le traître se nommoit Flavius, Chef de cette partie des habitans du pays qui tenoit pour les Romains, pendant que le reste avoit embrassé le parti d'Annibal: il étoit pour lors Préteur. Cet homme aiant tout d'un coup conçu le dessein de changer de parti, crut que pour gagner la faveur d'Annibal, ce n'étoit pas assez de lui offrir sa personne avec tous ses partisans, s'il ne scelloit le Traité qu'il vouloit faire avec lui du sang de son Général & de son hôte. Il convint de tout avec Magon, & promit de lui amenerGracchus dans un lieu écarté. Après cet entretien, le perfide vient trouver Gracchus, & lui dit: “Qu'il avoit ébauché une entreprise de la derniére importance; mais que pour la conduire à une heureuse fin, il étoit nécessaire queGracchus lui-même y entrât pour sa part. Qu'il avoit persuadé aux Préteurs de tous les peuples Lucaniens, qui, dans ce mouvement presque gé néral de toute l'Italie, s'étoient déclarés pour Annibal, de rentrer dans l'alliance & dans l'amitié des Romains. Qu'il leur avoit fait entendre que la fortune de la République, qui avoit presque entiérement échoué à la Batail Q. Fulvius, Ap. Claud. Cons.An. R.540.Av. J. C.212.le de Cannes, reprenoit le dessus de jour en jour, au-lieu que celle d'Annibal tomboit insensiblement en décadence, & que ses troupes étoient presque réduites à rien: Qu'ils devoient compter sur la clémence des Romains, quand ils reviendroient à eux par un repentir sincére: Que jamais nation n'avoit été si facile & si portée à pardonner les injures. Que c'étoient-là les raisons dont il s'étoit servi pour les persuader. Qu'ils s'y étoient rendus: mais que, pour plus d'assurance, ils étoient bien-aises de les entendre de la propre bouche de Gracchus, & d'avoir sa parole, afin d'en faire le rapport à leurs compatriotes. Il ajouta qu'il leur avoit donné rendez-vous dans un lieu à l'écart, qui n'étoit pas fort éloigné du camp des Romains. Que s'il vouloit se donner la peine de s'y rendre, l'affaire seroit bientôt terminée, & que par un heureux Traité toute la Lucanie rentreroit sous la puissance des Romains.“


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Gracchus se préparoit à exécuter cet ordre des Consuls, lorsqu'une trahison lui en ôta le moyen avec la vie. Le traître se nommoit Flavius, Chef de cette partie des habitans du pays qui tenoit pour les Romains, pendant que le reste avoit embrassé le parti d'Annibal: il étoit pour lors Préteur. Cet homme aiant tout d'un coup conçu le dessein de changer de parti, crut que pour gagner la faveur d'Annibal, ce n'étoit pas assez de lui offrir sa personne avec tous ses partisans, s'il ne scelloit le Traité qu'il vouloit faire avec lui du sang de son Général & de son hôte. Il convint de tout avec Magon, & promit de lui amenerGracchus dans un lieu écarté. Après cet entretien, le perfide vient trouver Gracchus, & lui dit: “Qu'il avoit ébauché une entreprise de la derniére importance; mais que pour la conduire à une heureuse fin, il étoit nécessaire queGracchus lui-même y entrât pour sa part. Qu'il avoit persuadé aux Préteurs de tous les peuples Lucaniens, qui, dans ce mouvement presque gé néral de toute l'Italie, s'étoient déclarés pour Annibal, de rentrer dans l'alliance & dans l'amitié des Romains. Qu'il leur avoit fait entendre que la fortune de la République, qui avoit presque entiérement échoué à la Batail Q. Fulvius, Ap. Claud. Cons.An. R.540.Av. J. C.212.le de Cannes, reprenoit le dessus de jour en jour, au-lieu que celle d'Annibal tomboit insensiblement en décadence, & que ses troupes étoient presque réduites à rien: Qu'ils devoient compter sur la clémence des Romains, quand ils reviendroient à eux par un repentir sincére: Que jamais nation n'avoit été si facile & si portée à pardonner les injures. Que c'étoient-là les raisons dont il s'étoit servi pour les persuader. Qu'ils s'y étoient rendus: mais que, pour plus d'assurance, ils étoient bien-aises de les entendre de la propre bouche de Gracchus, & d'avoir sa parole, afin d'en faire le rapport à leurs compatriotes. Il ajouta qu'il leur avoit donné rendez-vous dans un lieu à l'écart, qui n'étoit pas fort éloigné du camp des Romains. Que s'il vouloit se donner la peine de s'y rendre, l'affaire seroit bientôt terminée, & que par un heureux Traité toute la Lucanie rentreroit sous la puissance des Romains.“


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Gracchus se préparoit à exécuter cet ordre des Consuls, lorsqu'une trahison lui en ôta le moyen avec la vie. Le traître se nommoit Flavius, Chef de cette partie des habitans du pays qui tenoit pour les Romains, pendant que le reste avoit embrassé le parti d'Annibal: il étoit pour lors Préteur. Cet homme aiant tout d'un coup conçu le dessein de changer de parti, crut que pour gagner la faveur d'Annibal, ce n'étoit pas assez de lui offrir sa personne avec tous ses partisans, s'il ne scelloit le Traité qu'il vouloit faire avec lui du sang de son Général & de son hôte. Il convint de tout avec Magon, & promit de lui amenerGracchus dans un lieu écarté. Après cet entretien, le perfide vient trouver Gracchus, & lui dit: “Qu'il avoit ébauché une entreprise de la derniére importance; mais que pour la conduire à une heureuse fin, il étoit nécessaire queGracchus lui-même y entrât pour sa part. Qu'il avoit persuadé aux Préteurs de tous les peuples Lucaniens, qui, dans ce mouvement presque gé néral de toute l'Italie, s'étoient déclarés pour Annibal, de rentrer dans l'alliance & dans l'amitié des Romains. Qu'il leur avoit fait entendre que la fortune de la République, qui avoit presque entiérement échoué à la Batail Q. Fulvius, Ap. Claud. Cons.An. R.540.Av. J. C.212.le de Cannes, reprenoit le dessus de jour en jour, au-lieu que celle d'Annibal tomboit insensiblement en décadence, & que ses troupes étoient presque réduites à rien: Qu'ils devoient compter sur la clémence des Romains, quand ils reviendroient à eux par un repentir sincére: Que jamais nation n'avoit été si facile & si portée à pardonner les injures. Que c'étoient-là les raisons dont il s'étoit servi pour les persuader. Qu'ils s'y étoient rendus: mais que, pour plus d'assurance, ils étoient bien-aises de les entendre de la propre bouche de Gracchus, & d'avoir sa parole, afin d'en faire le rapport à leurs compatriotes. Il ajouta qu'il leur avoit donné rendez-vous dans un lieu à l'écart, qui n'étoit pas fort éloigné du camp des Romains. Que s'il vouloit se donner la peine de s'y rendre, l'affaire seroit bientôt terminée, & que par un heureux Traité toute la Lucanie rentreroit sous la puissance des Romains.“