Suchbegriff: sempronius
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Le mê me Sem proniusdefendCumescontre Annibal.

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Le lendemain il assiégea Sempronius dansLe mê me Sem proniusdefendCumescontre Annibal. Cumes. Cette entreprise ni lui réussit pas mieux. Les assiégés se défendirent avec un courage intrépide. Voyant une tour d'Annibal appliquée contre le mur, ils y mirent le feu par le moyen de plusieurs flam T. Sempron. Q. Fabius, Cons.An. R.537.Av. J. C.215.beaux qu'ils y jettérent tout à la fois. Cet embrasement jetta le trouble parmi les ennemis. Aussitôt les Romains firent une sortie par deux portes de la ville en même tems, & repoussérent les Carthaginois jusques dans leur camp avec tant de vigueur, qu'il sembla ce jour-là que c'étoit Annibal, & non le Consul, qui étoit assiégé. Environ treize cens Carthaginois furent tués dans cette action, & l'on en prit en vie cinquante-neuf. Sempronius n'attendit pas que les ennemis se fussent remis de leur consternation, pour faire sonner la retraite, & retirer les siens dans la ville. Le lendemain, Annibal se flatant que le Consul, enflé de l'avantage qu'il avoit remporté, se présenteroit pour livrer un combat dans les formes, rangea les siens en bataille entre le camp & la ville. Mais, quand il vit que les ennemis se contentoient de défendre leurs murailles à l'ordinaire sans rien hazarder témérairement, il retourna dans son camp de Tifate, avec le regret & la confusion d'avoir manqué son coup.


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Le Consul Sempronius étoit un Général expérimenté, vigilant, attentif à tout, & qui ne faisoit pas moins paroître de prudence que d'activité & de courage. Quand les Députés de Cumes s'adressérent à lui, ils le trouvérent, comme je l'ai dit, à Tiferne. Là, comme il n'avoit point actuellement d'ennemis sur les bras, il faisoit faire de fréquens exercices à ses troupes, afin T. Sempron. Q. Fabius, Cons. que les nouveaux soldats, dont la plupartAn. R.537.Av. J. C.215. étoient des esclaves qui s'étoient enrôlés volontairement, s'accoutumassent à suivre leurs drapeaux, & à connoître leurs rangs dans la bataille. Sa principale attention étoit de les entretenir dans une grande union. C'est pourquoi, afin de prévenir les querelles, “il voulut que les Lieutenans & les Tribuns défendissent expressément aux soldats de reprocher à qui que ce fût son ancienne fortune, & que tous, vieux soldats & nouveaux, libres & esclaves, consentissent à être traités de la même façon. Il leur représenta qu'on devoit penser que tousa ceux à qui la République avoit fait l'honneur de confier ses armes, avoient assez de noblesse. Que la même raison qui avoit obligé de recourir à une ressource nouvelle, exigeoit aussi que l'on maintînt ce qui avoit été fait.“ Les soldats ne furent pas moins soigneux de se conformer à ces sages avertissemens, que les Officiers de les leur donner; & l'on vit bientôt régner dans cette Armée une si grande concorde, qu'on oublia presque la condition dont chacun avoit été tiré pour être fait soldat.


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Dans le même tems que Sempronius Gracchus fit lever à Annibal le siége de

a Omnes satis honestos generososque ducerent, quibus arma sua signaque Populus Romanus com misisset. Liv.

T. Sempron. Q. Fabius, Cons.An. R.537.Av. J. C.215.Cumes, un autre Sempronius, surnommé Longus, gagna dans la Lucanie une bataille contre Hannon, où il lui tua deux mille hommes, & n'en perdit pas trois cens. Il prit quarante & un drapeaux. M. Valerius Préteur reprit trois villes des Herpiniens, qui avoient quité le parti de Rome.


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Pendant que ces choses se passoient ainsi, les cinq galéres qui conduisoient à Rome les Ambassadeurs de Philippe & ceux d'Annibal qu'on avoit fait prisonniers, après avoir rangé presque toutes les côtes d'Italie en allant du Golfe Adriatique dans la Mer de Toscane, vinrent à passer vis-à-vis de Cumes. Sempronius, qui ne savoit si ces vaisseaux appartenoient à la République ou aux ennemis, en détacha quelques-uns de sa Flotte pour les aller reconnoître. Par les questions & les réponses qui se firent de part & d'autre, Valére qui commandoit les cinq galéres, apprit que l'un des Consuls étoit à Cumes. Aussitôt il entra dans le port de cette ville, & remit à Sempronius les prisonniers dont il étoit chargé, avec les Lettres d'Annibal à Philippe. Quand le Consul en eut fait la lecture, il les recacheta soigneusement, & les envoya par terre au Sénat, ordonnant à Valére de continuer sa route par mer avec ses prisonniers. Les Lettres & les prisonniers arrivérent à Rome à peu près dans le même tems. Quand on eut examiné l'affaire & T. Sempron. Q. Fabius, Cons. interrogé les Ambassadeurs prisonniers,An. R.537.Av. J. C.215. leurs réponses s'étant trouvées conformes à ce qui étoit contenu dans les Lettres, les Sénateurs entrérent dans une grande inquiétude, en voyant que dans un tems où ils avoient bien de la peine à résister à Annibal, ils alloient encore avoir sur les bras un ennemi aussi puissant que Philippe. Mais, loin de se laisser abattre par la crainte, ils délibérérent sur le champ des moyens de porter eux-mêmes la guerre en Macédoine, pour empêcher ce Prince de venir les attaquer en Italie. Où trouve-t-on une pareille fermeté, & une pareille grandeur d'ame?


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Pendant que ces choses se passoient ainsi, les cinq galéres qui conduisoient à Rome les Ambassadeurs de Philippe & ceux d'Annibal qu'on avoit fait prisonniers, après avoir rangé presque toutes les côtes d'Italie en allant du Golfe Adriatique dans la Mer de Toscane, vinrent à passer vis-à-vis de Cumes. Sempronius, qui ne savoit si ces vaisseaux appartenoient à la République ou aux ennemis, en détacha quelques-uns de sa Flotte pour les aller reconnoître. Par les questions & les réponses qui se firent de part & d'autre, Valére qui commandoit les cinq galéres, apprit que l'un des Consuls étoit à Cumes. Aussitôt il entra dans le port de cette ville, & remit à Sempronius les prisonniers dont il étoit chargé, avec les Lettres d'Annibal à Philippe. Quand le Consul en eut fait la lecture, il les recacheta soigneusement, & les envoya par terre au Sénat, ordonnant à Valére de continuer sa route par mer avec ses prisonniers. Les Lettres & les prisonniers arrivérent à Rome à peu près dans le même tems. Quand on eut examiné l'affaire & T. Sempron. Q. Fabius, Cons. interrogé les Ambassadeurs prisonniers,An. R.537.Av. J. C.215. leurs réponses s'étant trouvées conformes à ce qui étoit contenu dans les Lettres, les Sénateurs entrérent dans une grande inquiétude, en voyant que dans un tems où ils avoient bien de la peine à résister à Annibal, ils alloient encore avoir sur les bras un ennemi aussi puissant que Philippe. Mais, loin de se laisser abattre par la crainte, ils délibérérent sur le champ des moyens de porter eux-mêmes la guerre en Macédoine, pour empêcher ce Prince de venir les attaquer en Italie. Où trouve-t-on une pareille fermeté, & une pareille grandeur d'ame?


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On ne savoit de quel côté pancheroit la victoire. Les deux partis, animés par les discours & l'exemple de leurs Généraux, combattoient avec beaucoup de chaleur.Marcellus représentoit aux siens, “Que pour peu qu'ils fissent d'efforts, ils l'emporteroient bientôt sur des troupes qu'ils avoient déja vaincues trois jours aupa T. Sempron. Q. Fabius, Cons.ravant, qui venoient d'être chafsées toutAn. R.537.Av. J. C.215. récemment de devant Cumes, (par le Consul Sempronius) & que lui-même, quoiqu'avec d'autres soldats, avoit battues & mises en fuite l'année précédente auprès de Nole. Que toutes les forces des Carthaginois n'étoient pas rassemblées, une grande partie étant dispersée dans la campagne pour piller. Que ceux même qui combattoient étoient des soldats sans force & sans vigueur, énervés par les délices de Capoue, où ils avoient passé tout l'hiver dans toutes sortes d'excès & de débauches. Qu'ils avoient absolument perdu ce courage & ces forces, qui leur avoient fait vaincre toutes les difficultés du passage des Pyrenées & des Alpes. Que ce n'étoit plus que des restes de ces prémiers Carthaginois. Qu'à peine leur étoit-il demeuré assez de vigueur pour soutenir le poids de leurs corps & de leurs armes. Quea Capoue avoit été pour les Carthaginois, ce que Cannes avoit été pour les Romains. Que c'étoit-là qu'Annibal avoit perdu la valeur de ses soldats, la vigueur de la discipline militaire, la gloire qu'il avoit acquise par le passé, & toutes les espérances qu'il avoit conçues pour l'avenir.“


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Sempronius aiant mené ses Légions de Cumes à Lucérie dans l'Apulie, envoya de-là le Préteur M. Valerius à Bronduse avec l'Armée qu'il avoit eue à Lucérie, & le chargea de défendre la côte de Salente, de faire toutes les provisions, & de prendre toutes les mesures nécessaires pour être bien en garde contre Philippe Roi de Macédoine.


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Escarmou ches entreSempronius &Annibalpendantl'hiver.

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Les Romains & les Carthaginois, quiEscarmou ches entreSempronius &Annibalpendantl'hiver. étoient alors dans l'Apulie, ne s'y tenoient pas en repos, même pendant l'hiver. Le Consul Sempronius étoit campé à Lucérie, & Annibal assez près d'Arpi. Ils se livroient assez souvent, selon que l'un ou l'autre parti en trouvoit l'occasion, de légers combats, par le moyen desquels les Romains devenoient de jour à autre plus aguerris, & en même tems plus prudens, pour éviter toutes les embuches qu'on pouvoit leur dresser.


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Hiéron, fidéle Allié des Romains. Sa mort. Eloge de ce Prince. Hiéronyme succéda à Hiéron. Dessein qu'avoit euHiéron de rétablir la liberté à Syracu- se. Sages précautions qu'il prit en mourant. Andranodore écarte tous les autres Tuteurs. Caractére d'Hiéronyme. Conspiration contre ce jeune Prince. Il se déclare pour les Carthaginois. Il traite indécemment les Ambassadeurs de Rome. Fabius empêche qu'Otacilius mari de sa niéce ne soit nommé Consul. Fabius & Marcellus sont nommés Consuls, & entrent en charge. Distribution des troupes. Création des Censeurs. Mate lots fournis par les Particuliers. Annibal retourne en Campanie. Les Généraux Romains se rendent tous à leurs dépar temens. Combat entre Hannon & Gracchus près de Bénévent. Les Romains remportent la victoire. Gracchus accor de la liberté aux esclaves qui portoient les armes sous ses ordres, pour récompen- ser leur courage. Légére punition des lâches. Joie des victorieux en retournant à Bénévent. Repas que leur donnent les habitans. Nouvel avantage deMarcellus sur Annibal. Sévérité des Censeurs à Rome. Preuves admirables de l'amour du Bien Public dans plusieurs

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Hiéron, fidéle Allié des Romains. Sa mort. Eloge de ce Prince. Hiéronyme succéda à Hiéron. Dessein qu'avoit euHiéron de rétablir la liberté à Syracu- se. Sages précautions qu'il prit en mourant. Andranodore écarte tous les autres Tuteurs. Caractére d'Hiéronyme. Conspiration contre ce jeune Prince. Il se déclare pour les Carthaginois. Il traite indécemment les Ambassadeurs de Rome. Fabius empêche qu'Otacilius mari de sa niéce ne soit nommé Consul. Fabius & Marcellus sont nommés Consuls, & entrent en charge. Distribution des troupes. Création des Censeurs. Mate lots fournis par les Particuliers. Annibal retourne en Campanie. Les Généraux Romains se rendent tous à leurs dépar temens. Combat entre Hannon & Gracchus près de Bénévent. Les Romains remportent la victoire. Gracchus accor de la liberté aux esclaves qui portoient les armes sous ses ordres, pour récompen- ser leur courage. Légére punition des lâches. Joie des victorieux en retournant à Bénévent. Repas que leur donnent les habitans. Nouvel avantage deMarcellus sur Annibal. Sévérité des Censeurs à Rome. Preuves admirables de l'amour du Bien Public dans plusieurs

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Cette annee, qui étoit la cinquiéme de la Guerre de Carthage, Fabius &Marcellus aiant pris possession du Consulat, attirérent sur eux les yeux & l'attention de tous les citoyens. Il y avoit longtems qu'on n'avoit vu en place deux Consuls d'un si rare mérite. Le Sénat s'étant assemblé, continua dans leurs emplois tous ceux qui avoient actuellement quelque commandeDistribution destroupes.ment. Il ordonna aussi qu'on auroit sous les ar Q. Fab. M. Cl. Marcel. Cons.An. R.538.Av. J C.214.Liv.XXIV. 11.mes dix-huit Légions. Que les Consuls en prendroient chacun deux sous leurs ordres: que les Provinces de Gaule, de Sicile, & de Sardaigne en auroient chacune deux, pour veiller à leur conservation: que le PréteurQ. Fabius en commanderoit deux dans l'Apulie: que Tib. Gracchus demeureroit aux environs de Lucérie, avec les deux qu'on avoit formées des esclaves qui s'étoient enrôlés volontairement: qu'on en laisseroit une au Proconsul C. Terentius Varron dans le canton de Picéne; une à M. Valerius, pour s'en servir aux environs de Bronduse, où il étoit avec une Flotte: & que les deux derniéres resteroient à Rome pour la garder. Les Consuls eurent ordre d'équiper un nombre de vaisseaux, qui joints à ceux qui étoient dans le port de Bronduse & dans les rades voisines formassent pour cette année une Flotte de cent cinquante navires.


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Fabius n'eut pas plutôt appris qu'Anni bal avoit quité Arpi pour retourner dans la Campanie, qu'il partit pour se mettre à la tête de son Armée, marchant jour & nuit avec une extrême diligence. Il ordonna en même tems à Tib. Gracchus de quiter Lucérie, & de venir avec ses troupes du côté de Bénévent; & au PréteurQ. Fabius son fils, d'aller prendre la place de Gracchus auprès de Lucérie. En même tems deux Préteurs partirent pour la Sicile; P. Cornelius pour se rendre à son Armée; Otacilius, pour aller prendre le commandement de sa Flotte, & veiller à la sureté des côtes. Tous enfin se rendirent à leurs départemens: & ceux qu'on avoit continués dans leurs emplois, eurent ordre de rester dans les postes où ils étoient l'année précédente.


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Fabius n'eut pas plutôt appris qu'Anni bal avoit quité Arpi pour retourner dans la Campanie, qu'il partit pour se mettre à la tête de son Armée, marchant jour & nuit avec une extrême diligence. Il ordonna en même tems à Tib. Gracchus de quiter Lucérie, & de venir avec ses troupes du côté de Bénévent; & au PréteurQ. Fabius son fils, d'aller prendre la place de Gracchus auprès de Lucérie. En même tems deux Préteurs partirent pour la Sicile; P. Cornelius pour se rendre à son Armée; Otacilius, pour aller prendre le commandement de sa Flotte, & veiller à la sureté des côtes. Tous enfin se rendirent à leurs départemens: & ceux qu'on avoit continués dans leurs emplois, eurent ordre de rester dans les postes où ils étoient l'année précédente.