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Pleminius avoit la principale autoritéCombatentre lesRomainsmêmes.Pleminiustraité cruel-lement pardeux Tri-buns.Liv.XXIX. 9. dans la ville, & avoit sous lui les troupes qu'il avoit amenées de Rhége; & scipion y avoit fait venir de sicile deux Tribuns Légionaires, qui commandoient de-même les soldats qu'il leur avoit donnés. Un jour qu'un des soldats de Pleminius s'enfuyoit avec une coupe d'argent, poursuivi par ceux de la maison où il l'avoit prise, il rencontra par hazard en son chemin les Tribuns sergius & Matienus, qui lui arrachérent la coupe dont il étoit saisi. Il commença à crier & à appeller ses camarades à son secours, qui accoururent dans le moment, aussi-bien que les soldats des Tribuns; ensorte que le nombre croissant insensiblement de part & d'autre avec le tumulte, il se livra enfin un combat dans les formes entre la troupe de Pleminius & celle des Tribuns. Les soldats de Pleminius aiant été battus, coururent vers leur Chef, lui montrant leurs blessures & le sang dont ils étoient couverts, poussant de grands cris, exagérant la violence de leurs adversaires, & leur imputant même d'avoir char- scipion et Licinius Cons.An. R. 547.Av. J. C.205.gé d'injures atroces Pleminius pendant le combat.
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Pleminius avoit la principale autoritéCombatentre lesRomainsmêmes.Pleminiustraité cruel-lement pardeux Tri-buns.Liv.XXIX. 9. dans la ville, & avoit sous lui les troupes qu'il avoit amenées de Rhége; & scipion y avoit fait venir de sicile deux Tribuns Légionaires, qui commandoient de-même les soldats qu'il leur avoit donnés. Un jour qu'un des soldats de Pleminius s'enfuyoit avec une coupe d'argent, poursuivi par ceux de la maison où il l'avoit prise, il rencontra par hazard en son chemin les Tribuns sergius & Matienus, qui lui arrachérent la coupe dont il étoit saisi. Il commença à crier & à appeller ses camarades à son secours, qui accoururent dans le moment, aussi-bien que les soldats des Tribuns; ensorte que le nombre croissant insensiblement de part & d'autre avec le tumulte, il se livra enfin un combat dans les formes entre la troupe de Pleminius & celle des Tribuns. Les soldats de Pleminius aiant été battus, coururent vers leur Chef, lui montrant leurs blessures & le sang dont ils étoient couverts, poussant de grands cris, exagérant la violence de leurs adversaires, & leur imputant même d'avoir char- scipion et Licinius Cons.An. R. 547.Av. J. C.205.gé d'injures atroces Pleminius pendant le combat.
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Pleminius avoit la principale autoritéCombatentre lesRomainsmêmes.Pleminiustraité cruel-lement pardeux Tri-buns.Liv.XXIX. 9. dans la ville, & avoit sous lui les troupes qu'il avoit amenées de Rhége; & scipion y avoit fait venir de sicile deux Tribuns Légionaires, qui commandoient de-même les soldats qu'il leur avoit donnés. Un jour qu'un des soldats de Pleminius s'enfuyoit avec une coupe d'argent, poursuivi par ceux de la maison où il l'avoit prise, il rencontra par hazard en son chemin les Tribuns sergius & Matienus, qui lui arrachérent la coupe dont il étoit saisi. Il commença à crier & à appeller ses camarades à son secours, qui accoururent dans le moment, aussi-bien que les soldats des Tribuns; ensorte que le nombre croissant insensiblement de part & d'autre avec le tumulte, il se livra enfin un combat dans les formes entre la troupe de Pleminius & celle des Tribuns. Les soldats de Pleminius aiant été battus, coururent vers leur Chef, lui montrant leurs blessures & le sang dont ils étoient couverts, poussant de grands cris, exagérant la violence de leurs adversaires, & leur imputant même d'avoir char- scipion et Licinius Cons.An. R. 547.Av. J. C.205.gé d'injures atroces Pleminius pendant le combat.
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Pleminius avoit la principale autoritéCombatentre lesRomainsmêmes.Pleminiustraité cruel-lement pardeux Tri-buns.Liv.XXIX. 9. dans la ville, & avoit sous lui les troupes qu'il avoit amenées de Rhége; & scipion y avoit fait venir de sicile deux Tribuns Légionaires, qui commandoient de-même les soldats qu'il leur avoit donnés. Un jour qu'un des soldats de Pleminius s'enfuyoit avec une coupe d'argent, poursuivi par ceux de la maison où il l'avoit prise, il rencontra par hazard en son chemin les Tribuns sergius & Matienus, qui lui arrachérent la coupe dont il étoit saisi. Il commença à crier & à appeller ses camarades à son secours, qui accoururent dans le moment, aussi-bien que les soldats des Tribuns; ensorte que le nombre croissant insensiblement de part & d'autre avec le tumulte, il se livra enfin un combat dans les formes entre la troupe de Pleminius & celle des Tribuns. Les soldats de Pleminius aiant été battus, coururent vers leur Chef, lui montrant leurs blessures & le sang dont ils étoient couverts, poussant de grands cris, exagérant la violence de leurs adversaires, & leur imputant même d'avoir char- scipion et Licinius Cons.An. R. 547.Av. J. C.205.gé d'injures atroces Pleminius pendant le combat.
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Alors ce Commandant, outré de colére, sortit brusquement de son logis, & aiant appellé les Tribuns, commanda qu'après les avoir dépouillés on les battît de verges. Il se passa du tems avant qu'on pût exécuter cet ordre, parce que les Tribuns se défendoient, & imploroient le secours de leurs soldats. En effet, ceux-ci aiant appris ce qui se passoit, accoururent de tous les quartiers de la ville, comme si l'on eût donné le signal d'un combat contre l'ennemi. En arrivant, ils virent qu'on commençoit déja à déchirer leurs Officiers à coups de verges. Ce spectacle les transporta d'une rage encore plus violente que la prémiére; ensorte qu'oubliant dans le moment, non seulement le respect qu'ils devoient à la majesté du commandement, mais foulant aux piés tout sentiment d'humanité, ils commencérent par traiter avec la derniére cruauté les licteurs de Pleminius. Ensuite aiant écarté tous ceux qui auroient pu le défendre, ils se jettent sur Pleminius lui-même, l'accablent de mille coups, & après lui avoir coupé le nez & les oreilles, le laissent sur la place presque sans vie.
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Alors ce Commandant, outré de colére, sortit brusquement de son logis, & aiant appellé les Tribuns, commanda qu'après les avoir dépouillés on les battît de verges. Il se passa du tems avant qu'on pût exécuter cet ordre, parce que les Tribuns se défendoient, & imploroient le secours de leurs soldats. En effet, ceux-ci aiant appris ce qui se passoit, accoururent de tous les quartiers de la ville, comme si l'on eût donné le signal d'un combat contre l'ennemi. En arrivant, ils virent qu'on commençoit déja à déchirer leurs Officiers à coups de verges. Ce spectacle les transporta d'une rage encore plus violente que la prémiére; ensorte qu'oubliant dans le moment, non seulement le respect qu'ils devoient à la majesté du commandement, mais foulant aux piés tout sentiment d'humanité, ils commencérent par traiter avec la derniére cruauté les licteurs de Pleminius. Ensuite aiant écarté tous ceux qui auroient pu le défendre, ils se jettent sur Pleminius lui-même, l'accablent de mille coups, & après lui avoir coupé le nez & les oreilles, le laissent sur la place presque sans vie.
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scipion aiant appris ces nouvelles à Messine où il étoit encore, repassa à Locres sur une galére, & aiant pris connoissance de l'affaire, il donna gain de cause à Pleminius, lui conserva l'autorité qu'il avoit dans scipion et Licinius Cons. la ville, déclara les Tribuns coupables, &An. R. 547.Av. J. C.205. ordonna qu'on les menât à Rome au sénat chargés de chaînes. Après quoi il retourna à Messine, & de-là à syracuse.
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Mais Pleminius, transporté de fureur &Pleminiusfait mourirles Tribunsavec unecruauté in-ouïe. de rage, se plaignit que scipion ne lui avoit pas rendu pleine justice, & se persuadant que personne n'étoit en état de juger sainement de la punition que méritoit une telle injure que celui qui l'avoit soufferte, il ordonna qu'on amenât les Tribuns en sa présence, les fit déchirer de mille coups, & après leur avoir fait souffrir tous les supplices qu'il est possible d'imaginer, non content de les avoir vu expirer sous ses yeux, il fit jetter leurs corps à la voirie, & défendit qu'on leur donnât la sépulture. Il traita avec la même cruauté les principaux de Locres, qui étoient allés se plaindre de ses violences & de ses injustices: & depuis ce tems-là, la colére & la vengeance lui firent redoubler les excès auxquels il ne s'étoit porté auparavant que pour assouvir son avarice & sa brutalité. Par-là, non seulement il devint lui-même l'objet de l'exécration publique, mais il ternit encore la réputation du Général qui l'avoit mis en place.
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L'arrivee des Députés de Locres,Députésde Locresenvoyés àRome.Liv.XXIX. 16. qui venoient porter leurs plaintes à Rome de tous les maux qu'ils souffroient, & dont on n'avoit point été informé jusqu'à ce jour, suspendit toute autre affaire, & attira seule l'attention de toute la ville. L'indignation publique éclata moins encore contre le crime & l'impiété de Pleminius, que contre la négligence inexcusable de scipion dans une affaire si importante, & contre son indulgence aveugle à l'égard d'un Officier généralement décrié; car c'étoient-là les reproches que l'on faisoit à ce Général. La suite nous montrera s'ils étoient fondés ou non.
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Les Députés des Locriens, au nombre de dix, revétus d'habits de deuil, portoient en leurs mains des branches d'olivier, suivant l'usage pratiqué par les Grecs lorsqu'ils demandoient des graces; & les présentant aux Consuls qui étoient assis sur Cornel. et sempron. Cons.An. R. 548.Av. J. C.204.leur Tribunal dans la Place publique, ils se prosternérent à leurs piés, en poussant des cris & des gémissemens lamentables. Les Consuls leur aiant demandé qui ils étoient & ce qu'ils vouloient, ils répondirent qu'ils étoient Locriens, & qu'ils avoient essuyé de la part de Pleminius & des soldats Romains des outrages, que le Peuple Romain n'auroit jamais fait souffrir même à des Carthaginois. Ils demandérent permission de s'adresser au sénat, pour y exposer leur misére.