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16 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Les deux armées se rencontrerent enfin dans un endroit appellé Maskem, où l'on en vint aux mains presqu'en arrivant. Ibrahim-ebn- Alaschtar, l'ami fidéle de Mossab, donna le premier sur les Syriens, & se battit avec beaucoup de bravoure; mais il fut repoussé par Mahomet-ebn-Haroun, qui étoit un adversaire digne de lui. Il retourna néanmoins à la charge, & fit des prodiges de valeur, qui eurent enfin pour lui le succès le plus HistoireAbdalmelek.Hégire 71.Ere Chr. 690.malheureux. Comme il s'exposoit avec la plus grande intrépidité, il reçut un coup qui le renversa mort sur le champ de bataille.


17 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

La perte de ce Capitaine entraîna celle de l'armée de Mossab. Sa cavalerie prit la fuite; les Irakiens l'abandonnerent, de sorte que tout annonçoit une déroute prochaine. Mossab, étonné de cette défection, ne savoit à quoi attribuer son malheur; mais il ne le sut que trop bien, lorsqu'on lui eut dit qu'Ibrahim venoit d'être tué. Il s'écria alors dans son désespoir: O Dieu, je n'ai donc plus d'Ibrahim! Il tâcha cependant de surmonter sa douleur, & fit des efforts surprenans pour ranimer ses troupes & rallier les fuyards. Voyant que sa perte étoit inévitable, il voulut du-moins tirer du danger son fils Issa, qui n'ayant encore que quinze ans, se présentoit par-tout avec toute la bravoure d'un soldat déterminé. Mossab lui dit d'aller promtement à la Mecque, pour informer son oncle Abdallah-ebn-Zobéir de la défection des Irakiens; mais Issa lui demanda en grace de charger un autre de des Arabes. cette commission, & de lui per-Abdalmelek.Hégire 71.Ere Chr. 690. mettre de ne pas l'abandonner. Ce jeune Musulman proposa ensuite à son père de faire un effort pour se retirer à Basrah dans le meilleur ordre qu'il seroit possible, & lui représenta que peut-être ce seroit un moyen de rétablir les affaires, qui vraisemblablement alloient se ruiner entièrement si l'on s'obstinoit à faire tête à l'ennemi. Mossab, qui regardoit une retraite comme un deshonneur, lui répondit: Non, mon cher fils, il ne sera pas dit qu'un homme comme moi prenne un parti qui puisse ressembler à une fuite. Il retourna donc contre l'ennemi avec les troupes qui eurent le courage de le suivre; son fils Issa se jetta aussi dans la mêlée pour vaincre, ou plutôt pour mourir avec son père.


18 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

La perte de ce Capitaine entraîna celle de l'armée de Mossab. Sa cavalerie prit la fuite; les Irakiens l'abandonnerent, de sorte que tout annonçoit une déroute prochaine. Mossab, étonné de cette défection, ne savoit à quoi attribuer son malheur; mais il ne le sut que trop bien, lorsqu'on lui eut dit qu'Ibrahim venoit d'être tué. Il s'écria alors dans son désespoir: O Dieu, je n'ai donc plus d'Ibrahim! Il tâcha cependant de surmonter sa douleur, & fit des efforts surprenans pour ranimer ses troupes & rallier les fuyards. Voyant que sa perte étoit inévitable, il voulut du-moins tirer du danger son fils Issa, qui n'ayant encore que quinze ans, se présentoit par-tout avec toute la bravoure d'un soldat déterminé. Mossab lui dit d'aller promtement à la Mecque, pour informer son oncle Abdallah-ebn-Zobéir de la défection des Irakiens; mais Issa lui demanda en grace de charger un autre de des Arabes. cette commission, & de lui per-Abdalmelek.Hégire 71.Ere Chr. 690. mettre de ne pas l'abandonner. Ce jeune Musulman proposa ensuite à son père de faire un effort pour se retirer à Basrah dans le meilleur ordre qu'il seroit possible, & lui représenta que peut-être ce seroit un moyen de rétablir les affaires, qui vraisemblablement alloient se ruiner entièrement si l'on s'obstinoit à faire tête à l'ennemi. Mossab, qui regardoit une retraite comme un deshonneur, lui répondit: Non, mon cher fils, il ne sera pas dit qu'un homme comme moi prenne un parti qui puisse ressembler à une fuite. Il retourna donc contre l'ennemi avec les troupes qui eurent le courage de le suivre; son fils Issa se jetta aussi dans la mêlée pour vaincre, ou plutôt pour mourir avec son père.


19 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

La perte de ce Capitaine entraîna celle de l'armée de Mossab. Sa cavalerie prit la fuite; les Irakiens l'abandonnerent, de sorte que tout annonçoit une déroute prochaine. Mossab, étonné de cette défection, ne savoit à quoi attribuer son malheur; mais il ne le sut que trop bien, lorsqu'on lui eut dit qu'Ibrahim venoit d'être tué. Il s'écria alors dans son désespoir: O Dieu, je n'ai donc plus d'Ibrahim! Il tâcha cependant de surmonter sa douleur, & fit des efforts surprenans pour ranimer ses troupes & rallier les fuyards. Voyant que sa perte étoit inévitable, il voulut du-moins tirer du danger son fils Issa, qui n'ayant encore que quinze ans, se présentoit par-tout avec toute la bravoure d'un soldat déterminé. Mossab lui dit d'aller promtement à la Mecque, pour informer son oncle Abdallah-ebn-Zobéir de la défection des Irakiens; mais Issa lui demanda en grace de charger un autre de des Arabes. cette commission, & de lui per-Abdalmelek.Hégire 71.Ere Chr. 690. mettre de ne pas l'abandonner. Ce jeune Musulman proposa ensuite à son père de faire un effort pour se retirer à Basrah dans le meilleur ordre qu'il seroit possible, & lui représenta que peut-être ce seroit un moyen de rétablir les affaires, qui vraisemblablement alloient se ruiner entièrement si l'on s'obstinoit à faire tête à l'ennemi. Mossab, qui regardoit une retraite comme un deshonneur, lui répondit: Non, mon cher fils, il ne sera pas dit qu'un homme comme moi prenne un parti qui puisse ressembler à une fuite. Il retourna donc contre l'ennemi avec les troupes qui eurent le courage de le suivre; son fils Issa se jetta aussi dans la mêlée pour vaincre, ou plutôt pour mourir avec son père.


20 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

La perte de ce Capitaine entraîna celle de l'armée de Mossab. Sa cavalerie prit la fuite; les Irakiens l'abandonnerent, de sorte que tout annonçoit une déroute prochaine. Mossab, étonné de cette défection, ne savoit à quoi attribuer son malheur; mais il ne le sut que trop bien, lorsqu'on lui eut dit qu'Ibrahim venoit d'être tué. Il s'écria alors dans son désespoir: O Dieu, je n'ai donc plus d'Ibrahim! Il tâcha cependant de surmonter sa douleur, & fit des efforts surprenans pour ranimer ses troupes & rallier les fuyards. Voyant que sa perte étoit inévitable, il voulut du-moins tirer du danger son fils Issa, qui n'ayant encore que quinze ans, se présentoit par-tout avec toute la bravoure d'un soldat déterminé. Mossab lui dit d'aller promtement à la Mecque, pour informer son oncle Abdallah-ebn-Zobéir de la défection des Irakiens; mais Issa lui demanda en grace de charger un autre de des Arabes. cette commission, & de lui per-Abdalmelek.Hégire 71.Ere Chr. 690. mettre de ne pas l'abandonner. Ce jeune Musulman proposa ensuite à son père de faire un effort pour se retirer à Basrah dans le meilleur ordre qu'il seroit possible, & lui représenta que peut-être ce seroit un moyen de rétablir les affaires, qui vraisemblablement alloient se ruiner entièrement si l'on s'obstinoit à faire tête à l'ennemi. Mossab, qui regardoit une retraite comme un deshonneur, lui répondit: Non, mon cher fils, il ne sera pas dit qu'un homme comme moi prenne un parti qui puisse ressembler à une fuite. Il retourna donc contre l'ennemi avec les troupes qui eurent le courage de le suivre; son fils Issa se jetta aussi dans la mêlée pour vaincre, ou plutôt pour mourir avec son père.


21 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Cependant Abdalmélek, charmé du succès de cette journée, & en même-tems touché sensiblement de la valeur & de la brave résistance que faisoit Mossab, lui envoya dire que les affaires étant désespérées pour lui, il lui offroit quartier, & que les choses n'iroient pas plus loin, HistoireAbdalmelek.Hégire 71.Ere Chr. 690.s'il vouloit se rendre. Mossab, quoique réduit à l'extrémité, répondit fièrement que des Généraux tels que lui ne quittoient point le champ de bataille qu'ils ne fussent ou vainqueurs ou vaincus. On continua donc à se battre; mais ce ne fut pas pour long-tems. Mossab fut tué dans cette dernière reprise, après avoir vu massacrer son fils sous ses yeux. Le reste des troupes fut bientôt dissipé, & le Calife remporta la victoire la plus complette qu'il pouvoit espérer.


22 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Cependant Abdalmélek, charmé du succès de cette journée, & en même-tems touché sensiblement de la valeur & de la brave résistance que faisoit Mossab, lui envoya dire que les affaires étant désespérées pour lui, il lui offroit quartier, & que les choses n'iroient pas plus loin, HistoireAbdalmelek.Hégire 71.Ere Chr. 690.s'il vouloit se rendre. Mossab, quoique réduit à l'extrémité, répondit fièrement que des Généraux tels que lui ne quittoient point le champ de bataille qu'ils ne fussent ou vainqueurs ou vaincus. On continua donc à se battre; mais ce ne fut pas pour long-tems. Mossab fut tué dans cette dernière reprise, après avoir vu massacrer son fils sous ses yeux. Le reste des troupes fut bientôt dissipé, & le Calife remporta la victoire la plus complette qu'il pouvoit espérer.


23 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Aussitôt après, Couffah ouvrit ses portes au vainqueur, & le reste de la province d'Irak ne tarda pas à se soumettre à son obéissance. Le Calife signala son entrée dans la capitale par des traits de clémence & de générosité. Il accorda la vie à Jean, frère d'Amrou, qui méritoit cependant la mort, pour avoir passé dans le parti de Mossab après avoir été mis en liberté par Abdalmélek. Jean, par reconnoissance, lui prêta serment de fidélité, & s'attacha à son service.


24 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Le Calife, qui avoit été informé du triste état où les Couffiens étoient des Arabes. réduits, avoit fait entrer avec luiAbdalmelek.Hégire 71.Ere Chr. 690. quantité de provisions qu'il leur fit distribuer. Lui-même donna un repas superbe dans le château de Couffah, & il y invita les principaux Officiers & les personnes les plus considérables de la ville. Ce fut-là que la tête de Mossab fut présentée au Calife par un soldat Syrien, le même qui avoit tué ce Général dans la dernière action. Abdalmélek voulut lui faire présent de mille ducats; mais ce soldat, par un trait de générosité peu commun, refusa de les recevoir, en disant au Calife qu'il n'avoit pas tué Mossab pour avoir une récompense, mais seulement pour la gloire d'avoir vengé une injure qui lui étoit particulière.


25 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Le Calife, qui avoit été informé du triste état où les Couffiens étoient des Arabes. réduits, avoit fait entrer avec luiAbdalmelek.Hégire 71.Ere Chr. 690. quantité de provisions qu'il leur fit distribuer. Lui-même donna un repas superbe dans le château de Couffah, & il y invita les principaux Officiers & les personnes les plus considérables de la ville. Ce fut-là que la tête de Mossab fut présentée au Calife par un soldat Syrien, le même qui avoit tué ce Général dans la dernière action. Abdalmélek voulut lui faire présent de mille ducats; mais ce soldat, par un trait de générosité peu commun, refusa de les recevoir, en disant au Calife qu'il n'avoit pas tué Mossab pour avoir une récompense, mais seulement pour la gloire d'avoir vengé une injure qui lui étoit particulière.


26 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

La présence de cette tête sanglante occasionna plusieurs discours, deSuperstitiond'Abdalmélek. la part de ceux qui étoient à table avec le Calife. Il y eut entr'autres un ancien Officier qui fit une observation, dont Abdalmélek parut extrêmement frappé. Il lui dit que cette tête étoit la troisiéme qu'il avoit vu apporter dans le château. Celle de Hossein avoit été présentée HistoireAbdalmelek.Hégire 71.Ere Chr. 690.à Obéidallah; celle d'Obéidallahà Mokthar, & enfin celle de Mossab à Abdalmélek. Ce récit, qui ne fut accompagné d'aucune réflexion, fit cependant un effet étonnant sur l'esprit du Calife: il le regarda comme un présage de quelque malheur qui le menaçoit dans cet endroit, de sorte que pour prévenir le sinistre augure qu'il tiroit de cet événement, il ne se contenta pas de sortir au plus vîte de ce château, il donna de plus des ordres pour qu'il fût promtement démoli.


27 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

La nouvelle de la mort de Mossab s'étant bientôt répandue à la Mecque, Abdallah-ebn-Zobéir, son frère, en fut sensiblement touché. Il fit part de sa douleur au peuple de cette ville, dans une harangue qu'il prononça à la louange de Mossab. Il y fit entrer l'éloge de Zobéir, leur père, & parla avec beaucoup de force sur les vertus, la piété & les grandes actions de cet illustre Musulman. Il finit son discours d'une manière qui intéressa tous les Mecquois en sa faveur. Après avoir fait un tableau détaillé de la perfidie si naturelle aux peu- des Arabes. ples de l'Irak, & en particulier auxAbdalmelek.Hégire 71.Ere Chr. 690. Couffiens, il mit en contraste la fidélité constante & généreuse des peuples de la Mecque, qui combattoient avec tant de persévérance pour la défense de la vérité: aussi leur promit-il une reconnoissance qui ne finiroit qu'avec sa vie; & comme il étoit vraisemblable que les troupes Syriennes ne tarderoient pas à venir mettre le siége devant la Mecque, il protesta que s'il ne lui étoit pas possible de les repousser, il périroit du-moins le premier les armes à la main à la tête de ses chers Mecquois.


28 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

La nouvelle de la mort de Mossab s'étant bientôt répandue à la Mecque, Abdallah-ebn-Zobéir, son frère, en fut sensiblement touché. Il fit part de sa douleur au peuple de cette ville, dans une harangue qu'il prononça à la louange de Mossab. Il y fit entrer l'éloge de Zobéir, leur père, & parla avec beaucoup de force sur les vertus, la piété & les grandes actions de cet illustre Musulman. Il finit son discours d'une manière qui intéressa tous les Mecquois en sa faveur. Après avoir fait un tableau détaillé de la perfidie si naturelle aux peu- des Arabes. ples de l'Irak, & en particulier auxAbdalmelek.Hégire 71.Ere Chr. 690. Couffiens, il mit en contraste la fidélité constante & généreuse des peuples de la Mecque, qui combattoient avec tant de persévérance pour la défense de la vérité: aussi leur promit-il une reconnoissance qui ne finiroit qu'avec sa vie; & comme il étoit vraisemblable que les troupes Syriennes ne tarderoient pas à venir mettre le siége devant la Mecque, il protesta que s'il ne lui étoit pas possible de les repousser, il périroit du-moins le premier les armes à la main à la tête de ses chers Mecquois.


29 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Mais tandis que ces peuples donnoient de jour en jour de nouvelles preuves de leur attachement pour Abdallah, le parti d'Abdalmélek se fortifioit dans les autres cantons de l'Arabie. Ce Calife fit alors une acquisition très-utile dans la personne de Mohalleb, Lieutenant de Mossab, qui vint se soumettre à son obéissance, dès qu'il eut appris la mort de son Général.


30 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

La mort de Mossab leur donna le tems de respirer, & même de reprendre une nouvelle vigueur, par la résolution que Mohalleb avoit prise d'aller trouver le Calife pour se ranger sous son obéissance. L'hommage d'un Officier de sa considération avoit été très-bien reçu; & Abdalmélek l'avoit mis en situation de ne pas se repentir de cette démarche, lorsqu'il l'employa dans la distribution qu'il fit des différentes charges aux Grands de sa cour. Il donna à Baschar, un de ses frères, le gouvernement des Arabes. de Couffah. Khaled eut celui deAbdalmelek.Hégire 71.Ere Chr. 690. Basrah, & Mohalleb fut nommé Lieutenant de la province d'Ahouaz, qui fait partie du Khousistan, & il eut de plus la surintendance du tribut de toutes les places dépendantes de cette province.