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61 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Mervan, quoique déja suffisamment occupé par les affaires qu'on lui suscitoit en Arabie, & par la guerre qu'il faisoit actuellement contre Zulcimin, se mit néanmoins en campagne avec une armée nombreuse, pour combattre, ou du-moins pour contenir Abdallah, & empêcher qu'il ne désolât entièrement la province où il venoit de faire irruption.


62 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Le Calife s'avança jusqu'à Mossul,Le Califemarche enpersonnepour s'y opposer. ville considérable de ce pays, & il établit son camp dans la plaine de Tubat, à peu de distance de l'endroit qu'occupoit alors l'armée d'Abdallah. Mervan ayant envoyé reconnoître l'ennemi, crut devoir temporiser, & ne point chercher à faire d'entreprise qu'il n'eût reçu des nouvelles de ce qui se passoit à l'armée d'Iblin, qui étoit HistoireMervan II.Hégire 132.Ere Chr. 749.alors en présence des troupes ennemies. Le Calife ne s'appliqua donc qu'à se bien retrancher, & à se mettre absolument hors d'insulte. Du reste, il attendit à regler ses mouvemens, sur le bon ou le mauvais succès de ses armes dans la Perse.


63 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Mervan

64 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Cependant il fut bien trompéIl est défait. dans ses espérances: les deux armées s'étant enfin rencontrées, Zulcimin fit brusquer une attaque, & la poussa avec une vigueur si surprenante, que les troupes de Mervan furent enfoncées à diverses reprises. Quelques efforts que pût faire ce Calife, ses soldats lâcherent pied de toutes parts; & sans les sages précautions qu'il avoit prises, son armée auroit été taillée en pieces. Mais lorsqu'il avoit vu l'ennemi en disposition de livrer bataille, il avoit fait jetter promtement un pont sur le fleuve Zaban qui se trouvoit derrière lui HistoireMervan II.Hégire 132.Ere Chr. 749.& par ce moyen, il se ménagea une retraite qui lui sauva la vie, aussi-bien qu'à un grand nombre de ses troupes.


65 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Mervan

66 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Il est vrai que l'extrême lassitude des ennemis contribua aussi beaucoup à assurer la retraite de Mervan; car s'ils n'avoient pas été épuisés de fatigue & de carnage, & qu'ils eussent pu suivre les Syriens jusqu'au fleuve, ils auroient massacré ce qui en restoit, ou du-moins ils les auroient tellement harcelés au passage, que dans le désordre affreux de la déroute, la plupart se seroient précipités dans le fleuve, & auroient péri dans les flots. Mais la fortune qui réservoit Mervan à de nouveaux malheurs, parut le favoriser dans cette triste conjoncture. Il recueillit donc sans beaucoup d'obstacles les débris de son armée; & aussitôt il fit rompre le pont, pour ôter aux ennemis les moyens de venir les attaquer. Zulcimin, de son côté, ne chercha pas à pousser plus loin ses avantages. Il fit reposer quelque tems ses troupes sur le champ de bataille, & peu après il se retira dans la Perse, des Arabes. comptant bien qu'après une pareilleMervan II.Hegire 132.Ere Chr. 749. défaite, Mervan n'oseroit pas l'y venir troubler.


67 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Il est vrai que l'extrême lassitude des ennemis contribua aussi beaucoup à assurer la retraite de Mervan; car s'ils n'avoient pas été épuisés de fatigue & de carnage, & qu'ils eussent pu suivre les Syriens jusqu'au fleuve, ils auroient massacré ce qui en restoit, ou du-moins ils les auroient tellement harcelés au passage, que dans le désordre affreux de la déroute, la plupart se seroient précipités dans le fleuve, & auroient péri dans les flots. Mais la fortune qui réservoit Mervan à de nouveaux malheurs, parut le favoriser dans cette triste conjoncture. Il recueillit donc sans beaucoup d'obstacles les débris de son armée; & aussitôt il fit rompre le pont, pour ôter aux ennemis les moyens de venir les attaquer. Zulcimin, de son côté, ne chercha pas à pousser plus loin ses avantages. Il fit reposer quelque tems ses troupes sur le champ de bataille, & peu après il se retira dans la Perse, des Arabes. comptant bien qu'après une pareilleMervan II.Hegire 132.Ere Chr. 749. défaite, Mervan n'oseroit pas l'y venir troubler.


68 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Il est vrai que l'extrême lassitude des ennemis contribua aussi beaucoup à assurer la retraite de Mervan; car s'ils n'avoient pas été épuisés de fatigue & de carnage, & qu'ils eussent pu suivre les Syriens jusqu'au fleuve, ils auroient massacré ce qui en restoit, ou du-moins ils les auroient tellement harcelés au passage, que dans le désordre affreux de la déroute, la plupart se seroient précipités dans le fleuve, & auroient péri dans les flots. Mais la fortune qui réservoit Mervan à de nouveaux malheurs, parut le favoriser dans cette triste conjoncture. Il recueillit donc sans beaucoup d'obstacles les débris de son armée; & aussitôt il fit rompre le pont, pour ôter aux ennemis les moyens de venir les attaquer. Zulcimin, de son côté, ne chercha pas à pousser plus loin ses avantages. Il fit reposer quelque tems ses troupes sur le champ de bataille, & peu après il se retira dans la Perse, des Arabes. comptant bien qu'après une pareilleMervan II.Hegire 132.Ere Chr. 749. défaite, Mervan n'oseroit pas l'y venir troubler.


69 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Ce Calife néanmoins trouva bien-Il retourneen Mésopotamie avec denouvellestroupes. tôt moyen de se remettre en forces. Il lui arriva des renforts considérables de Syrie & autres endroits circonvoisins; & enfin il se rétablit de façon, qu'il se vit en état de penser à réparer les disgraces que le sort des armes lui avoit fait éprouver. Zulcimin s'étant retiré,Mervan ne fut pas tenté d'aller le chercher; il jugea plus à propos de marcher contre Abdallah qui continuoit toujours à désoler la Mésopotamie. Les troupes de celui-ci étoient partagées en deux corps, dont l'un étoit commandé par Abdallah lui-même, & l'autre étoit sous les ordres d'Abou-Moslem.


70 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Ce fut contre ce dernier queHégire 133.Ere Chr. 750.Mervan résolut de marcher d'abord. Il fut secondé dans ce dessein par tous les amis des Ommiades qui cherchoient une occasion de punir Abou-Moslem, qui étant de leur maison, avoit indignement abandonné leur parti, pour passer dans celui des Abbassides.


71 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Cette démarche n'eut pas un succès plus heureux que les précédenSes troupesse dispersent.tes; mais ce fut l'effet d'un événement singulier, qui fut une preuve évidente que la fortune étoit absolument déclarée contre le malheureux Mervan. Les deux armées s'étant trouvées en présence auprès de Mossul, le Calife s'écarta seul un moment, & monta sur une hauteur pour observer l'ordre, la contenance & le nombre des ennemis, aussi-bien que la situation du terrein.


72 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Mervan prévit dès l'instant la funeste impression que cet accident alloit faire sur ses troupes: en effet, des Arabes. dès qu'on vit arriver ce cheval sansMervan IIHégire 133.Ere Chr. 750. son maître, on imagina que le Calife avoit été tué, ou du-moins qu'il avoit été fait prisonnier. L'allarme se mit parmi les Syriens, & une terreurpanique s'emparant subitement de leurs esprits, en vain les Généraux firent des efforts pour les rassurer, la consternation & l'effroi les avoit tellement saisis, que toute cette grande armée se divisa en plusieurs corps, qui se disperserent de côté & d'autre selon leurs intérêts ou leur caprice.


73 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Mervan

74 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Mervan

75 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Abou-Moslem, charmé d'un événement qui lui assuroit la victoire à si peu de frais, ne voulut pas HistoireMervan II.Hégire 133.Ere Chr. 750.se donner la peine de les tailler en pieces dans leur déroute; il envoya seulement un détachement de troupes légeres pour augmenter la terreur & le désordre parmi les fuyards. Effectivement, il ne fut pas besoin d'un plus grand nombre de troupes pour achever de ruiner l'armée Syrienne; & Mervan n'eut d'autre ressource que d'aller promtement se renfermer à Damas, qui étant la capitale de ses Etats, pouvoit lui procurer un asyle assuré contre la poursuite de ses ennemis.