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avons-nous lieu d'espérer que nous aurons la paix quand nous serons vaincus, pendant que personne ne nous l'offre à présent que nous sommes victorieux? Pour moi, s'il s'agissoit, ou de donner la paix aux Romains, ou de la recevoir d'eux, je sai ce que j'aurois à dire. Mais si vous me consultez sur les propositions de Magon, voici quel est mon sentiment: ou Annibal est victorieux, & en ce cas il n'a pas besoin de secours: ou il nous trompe par de vaines espérances, & pour lors il mérite encore moins d'être écouté.

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Le discours d'Hannon ne fit pas beauLe Sénatordonnedes secours pourAnnibal.coup d'impression sur les esprits. Ils étoient trop préoccupés de la joie qu'inspire la victoire, pour rien écouter de ce qui pouvoit l'altérer. D'ailleurs la haine qui avoit toujours divisé la famille d'Annibal & la sienne, le rendoit suspect: outre qu'ils étoient persuadés, que, pour peu qu'ils fissent d'efforts, ils verroient incessamment la guerre terminée à leur avantage. C'est pourquoi, d'un consentement unanime, il fut résolu que l'on envoyeroit à Annibal un renfort de quatre mille Numides, quarante éléphans, & une grande somme d'argent. On fit partir en mê me tems un Officier-Général avec Magon, pour aller lever dans l'Espagne vingt mille hommes d'Infanterie, & quatre mille de Cavalerie, dont on devoit recruter l'Armée de cette province, & celles d'I- C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons.An. R.536.Av. J. C.216.talie. Mais ces ordres furent exécutés avec beaucoup de lenteur & de nonchalance, comme il arrive assez souvent dans la bonne fortune, sur-tout lorsqu'il y a de la division & de la jalousie entre ceux qui gouvernent. L'esprit de faction & de parti est la ruïne des affaires. Hannon étoit d'un bon conseil, & avoit des vues très justes: mais il gâtoit toutes ses excellentes qualités par une antipathie marquée contre la famille & la personne d'Annibal. Pour se rendre utile dans les délibérations, & y faire prévaloir ses avis, il faut être impartial, & ne chercher que le Bien public.


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La véritable cause de la chute des affaires d'Annibal, c'est le défaut de secours Liv.XXIII. 13.& de recrues de la part de sa patrie. A près l'exposé de Magon, le Sénat de Carthage avoit jugé nécessaire, pour pousser les conquêtes d'Italie, d'y envoyer d'Afrique un renfort considérable de Cavalerie Numide, quarante éléphans, mille talens qui font trois millions; & d'acheter en Espagne vingt mille hommes de pié, & quatre mille chevaux, pour en renfoncer Ibid. 32.leurs Armées d'Espagne & d'Italie. Néanmoins Magon n'en put obtenir que douze mille hommes de pié, avec deux mille cinq cens chevaux: & même quand il fut prêt à partir pour l'Italie avec cette troupe si fort au-dessous de celle qu'on lui avoit promise, il fut contremandé & envoyé en Espagne. Annibal, après de si grandes promesses, ne reçut donc ni In- C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons. fanterie, ni Cavalerie, ni Eléphans, niAn. R.536.Av. J. C.216. Argent, & il fut absolument abandonné à ses ressources personnelles. Son Armée se trouvoit réduite à vingt-six mille hommes de pié & à neuf mille chevaux. Comment, avec une Armée si affoiblie, pouvoir occuper dans un pays étranger tous les postes nécessaires, contenir les nouveaux Alliés, maintenir les conquêtes, en faire de nouvelles, & tenir la campagne avec avantage contre deux Armées des Romains qui se renouvelloient tous les ans? Voilà la véritable cause de la décadence des affaires d'Annibal. Si nous a vions l'endroit où Polybe avoit parlé sur cette matiére, nous verrions sans doute qu'il avoit plus insisté sur cette cause, que sur les délices de Capoue.


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La véritable cause de la chute des affaires d'Annibal, c'est le défaut de secours Liv.XXIII. 13.& de recrues de la part de sa patrie. A près l'exposé de Magon, le Sénat de Carthage avoit jugé nécessaire, pour pousser les conquêtes d'Italie, d'y envoyer d'Afrique un renfort considérable de Cavalerie Numide, quarante éléphans, mille talens qui font trois millions; & d'acheter en Espagne vingt mille hommes de pié, & quatre mille chevaux, pour en renfoncer Ibid. 32.leurs Armées d'Espagne & d'Italie. Néanmoins Magon n'en put obtenir que douze mille hommes de pié, avec deux mille cinq cens chevaux: & même quand il fut prêt à partir pour l'Italie avec cette troupe si fort au-dessous de celle qu'on lui avoit promise, il fut contremandé & envoyé en Espagne. Annibal, après de si grandes promesses, ne reçut donc ni In- C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons. fanterie, ni Cavalerie, ni Eléphans, niAn. R.536.Av. J. C.216. Argent, & il fut absolument abandonné à ses ressources personnelles. Son Armée se trouvoit réduite à vingt-six mille hommes de pié & à neuf mille chevaux. Comment, avec une Armée si affoiblie, pouvoir occuper dans un pays étranger tous les postes nécessaires, contenir les nouveaux Alliés, maintenir les conquêtes, en faire de nouvelles, & tenir la campagne avec avantage contre deux Armées des Romains qui se renouvelloient tous les ans? Voilà la véritable cause de la décadence des affaires d'Annibal. Si nous a vions l'endroit où Polybe avoit parlé sur cette matiére, nous verrions sans doute qu'il avoit plus insisté sur cette cause, que sur les délices de Capoue.


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Cependant, lorsque Magon, frére d'Annibal, étoit sur le point de partir de Carthage, pour faire passer en Italie douze mille hommes de pié, quinze cens cavaliers, vingt éléphans, & mille talens d'argent, (trois millions) avec une escorte de soixante galéres, on y aprit que les Carthaginois avoient été battus en Espagne, & que presque tous les Peuples de cette province étoient passés dans le parti des Romains. Cette nouvelle fit changer le projet d'envoyer Magon en Italie, parce que l'Espagne parut avoir un plus grand besoin de secours. Dans le même tems sur vint encore un nouvel événement, qui fit de plus en plus oublier Annibal: c'étoit une occasion qui se présentoit de recouvrer la Sardaigne. On aprit “que les RoLes Carthaginoisenvoientdes troupes en Sar daigne.Liv.XXIII. 32.mains n'avoient que fort peu de troupes dans cette Ile: qu'ils y envoyoient un Préteur nouveau & sans expérience en la place d'Aulus Cornelius, qui avoit longtems gouverné la province, & qui la connoissoit parfaitement. Que d'ailleurs les Sardiots étoient las de l'empire des Romains, qui, l'année précédente, les avoient traités avec une extrême rigueur, en les contraignant de fournir de l'argent & du blé au dessus de leurs forces. T. Sempron. Q. Fabius, Cons.An. R.537.Av. J C.215.Qu'il ne manquoit qu'un Chef à la révolte.“ Ces plaintes furent portées à Carthage, par des Députés qu'y envoyé rent secrettement les prémiers de la nation, & sur-tout Hampsicoras, le plus considérable de tous par son crédit & ses richesses. Les nouvelles d'Espagne & de Sardaigne, qu'ils aprirent dans le même tems, ayant excité tout à la fois dans leurs esprits la crainte & l'espérance, ils envoyérentMagon en Espagne avec ses vaisseaux & ses troupes; & choisirent Asdrubal, surnommé le Chauve, pour l'expédition de Sardaigne, avec des forces à peu près egales à celles que commandoit Magon.Annibal cependant, qui de son côté avoit un pressant besoin de secours, & qui voyoit ses forces diminuer de jour en jour, devoit être dans une grande inquiétude & dans un grand embarras.


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Cependant, lorsque Magon, frére d'Annibal, étoit sur le point de partir de Carthage, pour faire passer en Italie douze mille hommes de pié, quinze cens cavaliers, vingt éléphans, & mille talens d'argent, (trois millions) avec une escorte de soixante galéres, on y aprit que les Carthaginois avoient été battus en Espagne, & que presque tous les Peuples de cette province étoient passés dans le parti des Romains. Cette nouvelle fit changer le projet d'envoyer Magon en Italie, parce que l'Espagne parut avoir un plus grand besoin de secours. Dans le même tems sur vint encore un nouvel événement, qui fit de plus en plus oublier Annibal: c'étoit une occasion qui se présentoit de recouvrer la Sardaigne. On aprit “que les RoLes Carthaginoisenvoientdes troupes en Sar daigne.Liv.XXIII. 32.mains n'avoient que fort peu de troupes dans cette Ile: qu'ils y envoyoient un Préteur nouveau & sans expérience en la place d'Aulus Cornelius, qui avoit longtems gouverné la province, & qui la connoissoit parfaitement. Que d'ailleurs les Sardiots étoient las de l'empire des Romains, qui, l'année précédente, les avoient traités avec une extrême rigueur, en les contraignant de fournir de l'argent & du blé au dessus de leurs forces. T. Sempron. Q. Fabius, Cons.An. R.537.Av. J C.215.Qu'il ne manquoit qu'un Chef à la révolte.“ Ces plaintes furent portées à Carthage, par des Députés qu'y envoyé rent secrettement les prémiers de la nation, & sur-tout Hampsicoras, le plus considérable de tous par son crédit & ses richesses. Les nouvelles d'Espagne & de Sardaigne, qu'ils aprirent dans le même tems, ayant excité tout à la fois dans leurs esprits la crainte & l'espérance, ils envoyérentMagon en Espagne avec ses vaisseaux & ses troupes; & choisirent Asdrubal, surnommé le Chauve, pour l'expédition de Sardaigne, avec des forces à peu près egales à celles que commandoit Magon.Annibal cependant, qui de son côté avoit un pressant besoin de secours, & qui voyoit ses forces diminuer de jour en jour, devoit être dans une grande inquiétude & dans un grand embarras.


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Cependant, lorsque Magon, frére d'Annibal, étoit sur le point de partir de Carthage, pour faire passer en Italie douze mille hommes de pié, quinze cens cavaliers, vingt éléphans, & mille talens d'argent, (trois millions) avec une escorte de soixante galéres, on y aprit que les Carthaginois avoient été battus en Espagne, & que presque tous les Peuples de cette province étoient passés dans le parti des Romains. Cette nouvelle fit changer le projet d'envoyer Magon en Italie, parce que l'Espagne parut avoir un plus grand besoin de secours. Dans le même tems sur vint encore un nouvel événement, qui fit de plus en plus oublier Annibal: c'étoit une occasion qui se présentoit de recouvrer la Sardaigne. On aprit “que les RoLes Carthaginoisenvoientdes troupes en Sar daigne.Liv.XXIII. 32.mains n'avoient que fort peu de troupes dans cette Ile: qu'ils y envoyoient un Préteur nouveau & sans expérience en la place d'Aulus Cornelius, qui avoit longtems gouverné la province, & qui la connoissoit parfaitement. Que d'ailleurs les Sardiots étoient las de l'empire des Romains, qui, l'année précédente, les avoient traités avec une extrême rigueur, en les contraignant de fournir de l'argent & du blé au dessus de leurs forces. T. Sempron. Q. Fabius, Cons.An. R.537.Av. J C.215.Qu'il ne manquoit qu'un Chef à la révolte.“ Ces plaintes furent portées à Carthage, par des Députés qu'y envoyé rent secrettement les prémiers de la nation, & sur-tout Hampsicoras, le plus considérable de tous par son crédit & ses richesses. Les nouvelles d'Espagne & de Sardaigne, qu'ils aprirent dans le même tems, ayant excité tout à la fois dans leurs esprits la crainte & l'espérance, ils envoyérentMagon en Espagne avec ses vaisseaux & ses troupes; & choisirent Asdrubal, surnommé le Chauve, pour l'expédition de Sardaigne, avec des forces à peu près egales à celles que commandoit Magon.Annibal cependant, qui de son côté avoit un pressant besoin de secours, & qui voyoit ses forces diminuer de jour en jour, devoit être dans une grande inquiétude & dans un grand embarras.


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Cependant, lorsque Magon, frére d'Annibal, étoit sur le point de partir de Carthage, pour faire passer en Italie douze mille hommes de pié, quinze cens cavaliers, vingt éléphans, & mille talens d'argent, (trois millions) avec une escorte de soixante galéres, on y aprit que les Carthaginois avoient été battus en Espagne, & que presque tous les Peuples de cette province étoient passés dans le parti des Romains. Cette nouvelle fit changer le projet d'envoyer Magon en Italie, parce que l'Espagne parut avoir un plus grand besoin de secours. Dans le même tems sur vint encore un nouvel événement, qui fit de plus en plus oublier Annibal: c'étoit une occasion qui se présentoit de recouvrer la Sardaigne. On aprit “que les RoLes Carthaginoisenvoientdes troupes en Sar daigne.Liv.XXIII. 32.mains n'avoient que fort peu de troupes dans cette Ile: qu'ils y envoyoient un Préteur nouveau & sans expérience en la place d'Aulus Cornelius, qui avoit longtems gouverné la province, & qui la connoissoit parfaitement. Que d'ailleurs les Sardiots étoient las de l'empire des Romains, qui, l'année précédente, les avoient traités avec une extrême rigueur, en les contraignant de fournir de l'argent & du blé au dessus de leurs forces. T. Sempron. Q. Fabius, Cons.An. R.537.Av. J C.215.Qu'il ne manquoit qu'un Chef à la révolte.“ Ces plaintes furent portées à Carthage, par des Députés qu'y envoyé rent secrettement les prémiers de la nation, & sur-tout Hampsicoras, le plus considérable de tous par son crédit & ses richesses. Les nouvelles d'Espagne & de Sardaigne, qu'ils aprirent dans le même tems, ayant excité tout à la fois dans leurs esprits la crainte & l'espérance, ils envoyérentMagon en Espagne avec ses vaisseaux & ses troupes; & choisirent Asdrubal, surnommé le Chauve, pour l'expédition de Sardaigne, avec des forces à peu près egales à celles que commandoit Magon.Annibal cependant, qui de son côté avoit un pressant besoin de secours, & qui voyoit ses forces diminuer de jour en jour, devoit être dans une grande inquiétude & dans un grand embarras.


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Traité d'Alliance, arrêté par serment entre Annibal Général, Magon, Myrcal, Barmocar, & tous les Sénateurs de Carthage qui se sont trouvés avec lui

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Quand on réunit sous un seul point de vue tous les malheurs arrivés aux Romains dans le cours d'une même année; cinquante mille hommes tués à Cannes avec l'élite des Généraux & des Sénateurs; peu de tems après une Armée entiére exterminée avec le Consul dans la Gaule; la défection presque générale des Alliés; l'ordre expédié à Asdrubal de passer en Italie avec toute son Armée, & à Magon autre T. Sempron. Q. Fabius, Cons.An. R.537.Av. J. C.215.frére d'Annibal d'y conduire douze mille hommes de pié, quinze cens chevaux, vingt éléphans; ajoutez à cela le nouveau Traité de Philippe prêt à envoyer contre les Romains une Flotte de deux cens voiles, & à les attaquer par terre & par mer avec toutes ses forces: je le répéte, quand on rassemble toutes ces circonstances, qui pouvoient, & qui même, en parlant humainement, devoient concourir ensemble, tant les mesures étoient sagement concertées, la ruïne de Rome ne paroit-elle pas absolument inévitable, & ne croit-on pas qu'elle touche à sa fin? Mais, si cela est, que devient la prédiction claire & évidente de sa future grandeur, consignée dans les Ecritures? Est-il difficile au Tout-puissant de dissiper & de faire disparoître tous ces dangers? Et c'est ce qui arrive. Dans le moment qu'Asdrubal est prêt à partir, une bataille donnée à propos, & gagnée par les Scipionsgemeint sind Publius und Gnaeus Scipio, l'arrête tout court. La nouvelle de cet échec portée à Carthage, rompt le voyage de Magon. La prise des Ambassadeurs de Philippe déconcerte tous les desseins de ce nouvel ennemi. Nous verrons que Rome, au milieu de tous ces orages, conserve une tranquillité & une constance qui tiennent du prodige. Continuons la suite de l'histoire.


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Quand on réunit sous un seul point de vue tous les malheurs arrivés aux Romains dans le cours d'une même année; cinquante mille hommes tués à Cannes avec l'élite des Généraux & des Sénateurs; peu de tems après une Armée entiére exterminée avec le Consul dans la Gaule; la défection presque générale des Alliés; l'ordre expédié à Asdrubal de passer en Italie avec toute son Armée, & à Magon autre T. Sempron. Q. Fabius, Cons.An. R.537.Av. J. C.215.frére d'Annibal d'y conduire douze mille hommes de pié, quinze cens chevaux, vingt éléphans; ajoutez à cela le nouveau Traité de Philippe prêt à envoyer contre les Romains une Flotte de deux cens voiles, & à les attaquer par terre & par mer avec toutes ses forces: je le répéte, quand on rassemble toutes ces circonstances, qui pouvoient, & qui même, en parlant humainement, devoient concourir ensemble, tant les mesures étoient sagement concertées, la ruïne de Rome ne paroit-elle pas absolument inévitable, & ne croit-on pas qu'elle touche à sa fin? Mais, si cela est, que devient la prédiction claire & évidente de sa future grandeur, consignée dans les Ecritures? Est-il difficile au Tout-puissant de dissiper & de faire disparoître tous ces dangers? Et c'est ce qui arrive. Dans le moment qu'Asdrubal est prêt à partir, une bataille donnée à propos, & gagnée par les Scipionsgemeint sind Publius und Gnaeus Scipio, l'arrête tout court. La nouvelle de cet échec portée à Carthage, rompt le voyage de Magon. La prise des Ambassadeurs de Philippe déconcerte tous les desseins de ce nouvel ennemi. Nous verrons que Rome, au milieu de tous ces orages, conserve une tranquillité & une constance qui tiennent du prodige. Continuons la suite de l'histoire.


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Ce qui rendit ce combat plus célébre & plus mémorable, c'est qu'Asdrubal, qui commandoit l'Armée ennemie, y demeu ra lui-même prisonnier avec Magon & Hannon, deux des plus qualifiés d'entre les Carthaginois. Magon étoit de la famille Bar cienne, & proche parent d'Annibal. Hannon étoit l'auteur de la révolte des Sardiens, & par conséquent de la guerre qui l'avoit suivie. Les Généraux Sardiens illustrérent aussi cette victoire des Romains par leurs disgraces. Car Hiostus, fils d'Hamp sicoras, fut tué dans le combat; & Hampsicoras son pére, s'étant sauvé par la fuite avec un petit nombre de Cavaliers, n'eut pas plutôt appris la mort de son fils qui mettoit le comble à son infortune, qu'il se donna la mort à lui-même dès la nuit fuivante.


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Les Traitans, au moins dans les commencemens, ne firent pas paroître moins d'exactitude & de fidélité à fournir tout ce qui étoit nécessaire, qu'ils avoient témoigné de courage & de confiance à s'en charger; & les troupes furent vétues & nourries comme elles auroient pu l'être dans les tems où les coffres de la RépubliLes Car thaginoisbattusdeux foiscoup surcoup enEspagnepar lesScipionsgemeint sind Publius und Gnaeus Scipio.Ibid.que étoient bien remplis. Lorsque ces convois arrivérent, Asdrubal, Magon, & Amilcar fils de Bomilcar, assiégeoient la ville d'Illiturgis, qui s'étoit déclarée pour les Romains. Les Scipionsgemeint sind Publius und Gnaeus Scipio passérent au milieu de ces trois camps ennemis avec de grands efforts, & avec un grand carnage de ceux qui voulurent s'y opposer: & après avoir fait entrer dans la ville de leurs Alliés les provisions de bouche dont ils manquoient, & les avoir exhortés à défendre leurs murailles avec le même courage qu'ils avoient vu les Romains combattre pour leur intérêt, ils allérent pour forcer

a Hi mores, eaque caritas patriæ per omnes ordines velut tenore uno pertinebat. Liv.

T. Sempron. Q. Fabius, Cons. le camp d'Asdrubul, qui étoit le plus conAn. R.527.Av. J. C.215.sidérable des trois. Les deux autres Généraux Carthaginois, voyant qu'il s'agissoit ici du tout, marchérent aussitôt à son secours avec leurs deux Armées. Etant donc tous sortis de leur camp, ils se trouvérent soixante mille combattans contre les Romains, qui n'étoient pas plus de seize mille hommes. Cependant la victoire fut si peu douteuse, que les Romains tuérent plus d'ennemis qu'ils n'avoient eux-mêmes de soldats, firent plus de trois mille prisonniers, & prirent près de mille chevaux & cinquante-neuf drapeaux. Il resta outre cela cinq éléphans sur la place, & les trois camps demeurérent au pouvoir du vainqueur.


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Les ennemis avoient trois corps d'ArLes deuxScipionsgemeint sind Publius und Gnaeus Scipiopartagent& separentleurs Armées.mées dans le pays. Asdrubal fils de Gisgon & Magon avoient réuni les troupes qu'ils commandoient, & n'étoient éloignés du camp des Romains que d'environ cinq journées. Asdrubal fils d'Amilcar, qui faisoit depuis longtems la guerre en Espagne, étoit campé près d'Anitorgis, beaucoup moins éloigné de l'ennemi. Le des sein des deux Scipiongemeint sind Publius und Gnaeus Scipios étoit de l'attaquer le prémier, & ils comptoient avoir des forces plus que suffisantes pour l'accabler. Tout ce qu'ils craignoient, c'est qu'après l'avoir vaincu, les deux autres Généraux effrayés de sa défaite, ne se retirassent dans des montagnes & dans des défilés inacces fibles, & par-là ne tirassent la guerre en longueur. Pour éviter cet inconvénient, ils crurent que le parti le plus sûr étoit de partager toutes leurs troupes en deux corps, Q. Fulvius, Ap. Claud. Cons.An. R.540.Av. J. C.212.& d'embrasser à la fois toute la guerre d'Es pagne; ensorte que P. Cornelius, avec les deux tiers de l'Armée, composée de Romains & d'Alliés, marcheroit contreMagon & Asdrubal fils de Gisgon, tandis que son frére Cneus, avec l'autre tiers composé des vieilles troupes & des Celti bériens, feroit la guerre contre l'autre Asdrubal.


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Les ennemis avoient trois corps d'ArLes deuxScipionsgemeint sind Publius und Gnaeus Scipiopartagent& separentleurs Armées.mées dans le pays. Asdrubal fils de Gisgon & Magon avoient réuni les troupes qu'ils commandoient, & n'étoient éloignés du camp des Romains que d'environ cinq journées. Asdrubal fils d'Amilcar, qui faisoit depuis longtems la guerre en Espagne, étoit campé près d'Anitorgis, beaucoup moins éloigné de l'ennemi. Le des sein des deux Scipiongemeint sind Publius und Gnaeus Scipios étoit de l'attaquer le prémier, & ils comptoient avoir des forces plus que suffisantes pour l'accabler. Tout ce qu'ils craignoient, c'est qu'après l'avoir vaincu, les deux autres Généraux effrayés de sa défaite, ne se retirassent dans des montagnes & dans des défilés inacces fibles, & par-là ne tirassent la guerre en longueur. Pour éviter cet inconvénient, ils crurent que le parti le plus sûr étoit de partager toutes leurs troupes en deux corps, Q. Fulvius, Ap. Claud. Cons.An. R.540.Av. J. C.212.& d'embrasser à la fois toute la guerre d'Es pagne; ensorte que P. Cornelius, avec les deux tiers de l'Armée, composée de Romains & d'Alliés, marcheroit contreMagon & Asdrubal fils de Gisgon, tandis que son frére Cneus, avec l'autre tiers composé des vieilles troupes & des Celti bériens, feroit la guerre contre l'autre Asdrubal.