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Quelque solides que fussent ces raisons, Sempronius ne put les goûter, ou du moins il n'y eut aucun égard. Il voyoit sous ses ordres seize mille Romains, & vingt mille Alliés, sans compter la cavalerie: c'étoit le nombre où se montoit dans ce tems-là une Armée complette, lorsque les deux Consuls se trouvoient joints ensemble. L'Armée ennemie, quoique grossie par les Gaulois, étoit moins nombreuse. La conjoncture lui paroissoit tout-à-fait favorable. Il disoit hautement „qu'Officiers & soldats, tous demandoient la bataille, excepté son collégue, qui aiant par sa blessure le courage encore plus affoibli que le corps, ne pouvoit entendre parler de combat. Mais étoit-il juste de laisser languir tout le monde avec lui? Qu'attendoit-il davantage? Espéroit-il qu'un troisiéme Consul & qu'une nouvelle Armée dussent venir à son secours? Quelle douleur pour nos ancêtres, disoit-il, s'ils voyoient deux Consuls, à la tête de deux grandes Armées, trembler devant ces mêmes Carthaginois, qu'ils avoient autrefois attaqués jusques dans les murs de Carthage!“


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C'étoit tout ce que desiroit Annibal, qui avoit pour maxime qu'un Général qui s'est avancé dans un pays ennemi ou étranger, & qui a formé une entreprise extraordinaire, n'a de ressource qu'en soutenant toujours les espérances des Alliés par quelque nouvel exploit. Sachant qu'il n'auroit affaire qu'à des troupes de nouvelle levée qui étoient sans expérience, il desiroit profiter de l'ardeur des Gaulois qui demandoient le combat, & de l'absence de Scipion à qui sa blessure ne permettoit pas d'y assister. Enfin il voyoit que le poste qu'il occupoit dans une plaine rase & découverte, étoit tout ce qu'il pouvoit choisir de plus avantageux pour faire agir sa nombreuse cavalerie & ses éléphans, en quoi consistoit la principale force de son Armée. Animé par tous ces motifs, il ne songe plus qu'à dresser une embuscade, dont la témérité de P. Corn. Ti. Sempron. Cons.Sempronius lui promettoit un heureux sucAn. R.534.Av. J. C.218.cès.


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Il y avoit entre les deux Armées un terrain qu'Annibal jugea propre à ce dessein. C'étoit une plaine rase & découverte, où couloit un ruisseau, dont les bords assez hauts étoient encore hérissés de brossailles & d'épines, & près duquel se trouvoient des cavités assez profondes pour y cacher même de la cavalerie. Il savoit que souvent une embuscade est plus sure dans un terrain plat & uni, mais fourré comme étoit celui-là, que dans des bois, parce qu'on s'en défie moins. Il ordonna à Ma gon son frére de s'y poster avec deux mille hommes tant de cavalerie que d'infanterie. Il fit ensuite passer la Trébie aux cavaliers Numides, avec ordre de s'avancer dès le point du jour jusques aux portes du camp des ennemis pour les attirer au combat, & de repasser la riviére en se retirant, afin d'engager les Romains à la passer aussi, & à entrer dans la plaine. Ce qu'il avoit prévu ne manqua pas d'arriver. Le bouil lant Sempronius envoya d'abord contre les Numides toute sa cavalerie, puis six mille hommes de trait, qui furent bientôt suivis de tout le reste de l'Armée. Les Numides lâchérent pié à dessein. Les Romains les poursuivirent avec chaleur.


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Sempronius rangea son infanterie, forte de trente-six mille hommes, sur trois lignes, selon la coutume des Romains. La cavalerie, qui consistoit en quatre mille chevaux, fut partagée sur les deux ailes. Les armés à la légére furent placés à la tête de tous. Selon cette disposition, l'Armée Romaine devoit être débordée de beaucoup par l'Armée Carthaginoise.


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Cette nouvelle causa tant d'effroi dans la ville, que les citoyens croyoient à chaque instant voir arriver l'Armée victorieuse devant leurs murailles, sans avoir aucune ressource pour les défendre. Ils disoient qu'a près la défaite de Scipion auprès du Té sin, ils avoient rappellé Sempronius de Sicile, & lui avoient ordonné de venir au secours de son collégue. Mais après la défaite des deux Consuls & des deux Armées Consulaires, quels autres Chefs, quelles autres légions pouvoient-ils opposer à l'ennemi vainqueur?


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Ces tristes réflexions n'occupérent pasPréparatifs pourla campagne suivante. longtems les Romains. Ils songérent à prévenir les suites d'un si fâcheux événement. On fit de grands préparatifs pour la campagne suivante: on mit des garnisons dans les places: on envoya des troupes en Sardaigne & en Sicile: on en fit marcher aussi à Tarente, & dans tous les postes importans. L'on équipa soixante galéres à cinq rangs de rames, & l'on dépêcha aussi vers Hiéron pour lui demander du secours. Ce Roi leur fournit cinq cens Crétois, & mille Rondachers. Enfin il n'y eut point de mesures que l'on ne prît, point de mouvement que l'on ne se donnât. Car, ajoute Polybe, tels sont les Romains en général & en particulier: plus ils ont raison de craindre, plus ils deviennent P. Corn. Ti. Sempron. Cons.An. R.534.Av. J. C.218.redoutables. Avant tout, ils firent venir de l'Armée le Consul Sempronius, pour présider à l'Assemblée où l'on devoit procéder à l'élection des Consuls. On nomma pour cette charge Cn. Servilius, & C. Flaminius. Nous verrons bientôt quel étoit le caractére de ce dernier, après que nous aurons raporte ce qui se passa en Espagne dans la même année.


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Etant descendu de l'Apennin, il alla camper à dix* milles de Plaisance. Le lendemain il vint chercher l'ennemi avec douze mille hommes d'infanterie, & cinq mille de cavalerie. Sempronius, qui étoit déja revenu de Rome, ne refusa pas le combat. Les deux Armées n'étoient alors éloignées l'une de l'autre que d'une lieue. Dès le jour suivant elles marchérent avec une ardeur égale à un combat qui fut longtems disputé, & où les deux partis eurent alternativement l'avantage l'un sur l'autre. Au prémier choc, les Romains furent tellement supérieurs aux Carthaginois, qu'après les avoir mis en fuite, ils les poursuivirent jusques dans leur P. Corn. Ti. Sempron. Cons. camp, & entreprirent même de les y forAn. R.534.Av. J. C.218.cer. Mais Annibal aiant mis aux portes un petit nombre de soldats, suffisant néanmoins pour en défendre l'entrée, ordonna aux autres de se tenir bien serrés dans le milieu du camp, jusqu'à ce qu'il leur donnât le signal d'en sortir pour aller attaquer les ennemis. Il étoit environ trois heures après midi, lorsque Sempronius, aiant inutilement fatigué ses troupes, & desespérant de pouvoir forcer les Carthaginois, fit sonner la retrai te. Aussitôt qu'Annibal se fut aperçu de la retraite des Romains, il ordonna à sa cavalerie de sortir à droite & à gauche, & de fondre sur eux, pendant qu'il sortiroit lui-même par la porte du milieu pour aller les attaquer avec l'élite de son infanterie. L'affaire eût été des plus sanglantes, si le jour eût permis qu'elle durât plus longtems. La nuit sépara les combattans, horriblement acharnés les uns contre les autres. Ainsi le nombre des morts ne répondit pas à l'animosité avec laquelle on combattit. La perte n'alla pas à plus de six cens hommes de pié, & trois cens cavaliers de chaque côté. Mais celle que firent les Romains fut plus considérable, tant par la qualité que par le nombre de leurs morts; puisqu'il resta sur la place plusieurs Chevaliers, cinq Tribuns des Légions, & trois Commandans des Alliés.


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Après ce combat, Annibal se retira dans la Ligurie, dont les habitans, pour lui prouver leur fidélité, lui livrérent à son ar- P. Corn. Ti. Sempron. Cons.An. R.534.Av. J. C.218.rivée deux Questeurs Romains C. Fulvius & C. Lucrétius, deux Tribuns Légionaires, & cinq Chevaliers, presque tous fils de Sénateurs. Sempronius se retira du côté de Luques.


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Les plaintes de tout le Sénat, & les Députés qu'on lui envoya pour l'obliger de revenir, & de prendre possession du Consulat selon les formes accoutumées, ne gagnérent rien sur son esprit. Il entra en charge à Rimini. Aiant reçu deux lé gions de Sempronius l'un des Consuls de l'année précédente, & deux de C. Atilius Préteur, il traversa les sentiers de l'Apennin pour se rendre dans l'Etrurie.


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Nachdem die Gemüther wieder ein wenigDie Römer beschliessen den Krieg wider Carthago. Liv. XXI.17.zu sich selbst gekommen waren, so berief maneine Versammlung des Volkes, und der Kriegwurde darinnen beschlossen. Die Consulntheilten die Provinzen durchs Loos unter einander aus. Spanien fiel dem Scipio, Afrika und Sicilien dem Sempronius zu. DerSenat setzte die Zahl der Völker, die in diesem Jahre dienen sollten, auf sechs Legionen.Eine jede Römische Legion bestund damalsaus vier tausend Fußvolk und dreyhundertReutern. Er überließ es dem Gutbefindender Consuln, wie viele Bundsgenossen sie zudieser Anzahl nehmen wollten. Sie hattenaber Befehl eine der mächtigsten und bestversehenen Flotten auszurüsten.


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Man gab dem Sempronius zwo Römische Legionen, sechzehn tausend Mann zu Fußeund achtzehn hundert Reuter von den Alliirten; hundert und sechzig fünfruderichte Galeeren und zwölf Gallioten. Mit dieserMacht zu Wasser und zu Lande wurde Sempronius nach Sicilien gesandt, mit dem Befehle, nach Afrika zu gehen, wofern sein College im Stande wäre, den Hannibal zu verhindern, in Italien einzubrechen.


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Man gab dem Sempronius zwo Römische Legionen, sechzehn tausend Mann zu Fußeund achtzehn hundert Reuter von den Alliirten; hundert und sechzig fünfruderichte Galeeren und zwölf Gallioten. Mit dieserMacht zu Wasser und zu Lande wurde Sempronius nach Sicilien gesandt, mit dem Befehle, nach Afrika zu gehen, wofern sein College im Stande wäre, den Hannibal zu verhindern, in Italien einzubrechen.


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Unterdessen erfuhren die Römer durch ihre Abgeordneten zu Marseille, daß Hannibal über den Ebro gegangen wäre. Dasreizte sie noch mehr an, ihr Vorhaben, nachSpanien eine Armee unter der Anführung des P. Cornelius zu schicken, so bald als möglich, zu beschleunigen, ingleichen unter dem Commando des Tiberius Sempronius eineandre Armee nach Africa zu schicken. Alleinso sehr sie auch eilten, so konnten sie dennochdem Feind nicht zuvor kommen.


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Im Anfange des Frühjahres, als Hannibal über den Ebro gegangen war, und dieConsuln die nöthigen Anstalten zur Ausführung ihrer Projecte gemacht hatten, giengensie in die See, Publius mit sechzig Schiffen nach Spanien, und Tiberius Semproniusmit hundert und sechzig langen fünfruderichten Schiffen nach Sicilien, um von da nachAfrika zu gehen.


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Hannibal nimmt Turin ein. Treffen der Reuterey am Tesino, worinnen P. Scipio überwunden wird. DieGallier kommen haufenweise, um sich mit dem Hannibal zu vereinigen. Scipio zieht sich zurücke, gehtüber den Trebia und verschanzt sich daselbst. Wasin Sicilien vorfällt. Seeschlacht: darinnen werdendie Carthaginenser überwunden. Sempronius wirdnach Italien seinem Collegen zur Hülfe zurück beru fen. Der Vorstellungen des P. Scipio ungeachtetliefert er am Trebia eine Schlacht und wird geschla gen. Cn. Scipio ist in Spanien glücklich. Hannibal versucht den Ubergang über den Appennin. Zweytes Treffen des Hannibal mit dem Sempronius.Der Consul Servilius begiebt sich nach Riccini.Erneuerung der Saturnalischen Feste. Hannibalschickt die Gefangnen von den Bundsgenossen der Römer ohne Lösegeld zurück. Eine List, der er sich bedient, damit man ihm nicht nach dem Leben siehenmöge. Er geht über die Moräste bey Clusium, woer ein Auge verliert. Er nähert sich dem Feinde,und verheert die ganze Gegend, um den Consul zueinem Treffen zu reizen. Flaminius läßt sich widerdas Gutachten des Kriegsrathes und der schlimmenVorbedeutungen in eine Schlacht ein. BerühmteSchlacht bey Trasimen. Vergleichung des Flaminius und des Hannibal. Die schlechte Wahl desVolkes ist die Ursache dieser Niederlage. Allgemeine Betrübniß zu Rom darüber.