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Marcellus accusé par ses ennemis, se justifie avec succès. Les nouveaux Consuls entrent en charge. Jeux Apollinaires rendus annuels. Les habitans d'Arrétium sont obligés de donner des ôtages. On traite l'affaire des Taren- tins dans le sénat. Affaire de Livius. Un détachement de Romains donne dans une embuscade d'Annibal. Nouvelle em- buscade d'Annibal: Marcellus y est tué. Contraste de Fabius & de Marcellus. Annibal est pris lui-même dans ses piéges à salapie. Il fait lever le siége de Locres. Le Consul Crispinus écrit au sénat pour lui apprendre la mort de Marcellus, & en reçoit différens ordres. La Flotte Romaine bat celle des Carthaginois près de Clupée. Affaires des Grecs. Mort de Crispinus Consul. Claud. Néron & M. Livius désignés Consuls. Ils se réconcilient. Département des deux Consuls. Dénombrement. Lieu des Assemblées couvert. Les Consuls font les levées avec une nouvelle ri- gueur. Asdrubal passe les Alpes. Il assiége Plaisance. Réponse dure de Li- vius à Fabius peu vraisemblable. Corps d'Armée de Néron. Il remporte une vic-

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Marcellus accusé par ses ennemis, se justifie avec succès. Les nouveaux Consuls entrent en charge. Jeux Apollinaires rendus annuels. Les habitans d'Arrétium sont obligés de donner des ôtages. On traite l'affaire des Taren- tins dans le sénat. Affaire de Livius. Un détachement de Romains donne dans une embuscade d'Annibal. Nouvelle em- buscade d'Annibal: Marcellus y est tué. Contraste de Fabius & de Marcellus. Annibal est pris lui-même dans ses piéges à salapie. Il fait lever le siége de Locres. Le Consul Crispinus écrit au sénat pour lui apprendre la mort de Marcellus, & en reçoit différens ordres. La Flotte Romaine bat celle des Carthaginois près de Clupée. Affaires des Grecs. Mort de Crispinus Consul. Claud. Néron & M. Livius désignés Consuls. Ils se réconcilient. Département des deux Consuls. Dénombrement. Lieu des Assemblées couvert. Les Consuls font les levées avec une nouvelle ri- gueur. Asdrubal passe les Alpes. Il assiége Plaisance. Réponse dure de Li- vius à Fabius peu vraisemblable. Corps d'Armée de Néron. Il remporte une vic-

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seconde. Lettres d'Asdrubal à Annibal interceptées. Dessein hardi que forme Néron. Il part pour aller joindre Li- vius son collégue. Allarme de Rome sur la nouvelle du départ de Néron. Il dé- clare son dessein à ses troupes. Néron arrive au camp de Livius, & joint ses troupes à celles de son collégue. Com- bat contre Asdrubal. Entiére défaite de son Armée: lui-même est tué. Néron retourne à son Armée. Tête d'Asdru- bal jettée dans le camp d'Annibal. Il se retire dans le fond du Brutium. Triomphe de Livius & de Néron. Ré- flexions sur l'entreprise de Néron, & sur la conduite de Livius.

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seconde. Lettres d'Asdrubal à Annibal interceptées. Dessein hardi que forme Néron. Il part pour aller joindre Li- vius son collégue. Allarme de Rome sur la nouvelle du départ de Néron. Il dé- clare son dessein à ses troupes. Néron arrive au camp de Livius, & joint ses troupes à celles de son collégue. Com- bat contre Asdrubal. Entiére défaite de son Armée: lui-même est tué. Néron retourne à son Armée. Tête d'Asdru- bal jettée dans le camp d'Annibal. Il se retire dans le fond du Brutium. Triomphe de Livius & de Néron. Ré- flexions sur l'entreprise de Néron, & sur la conduite de Livius.

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seconde. Lettres d'Asdrubal à Annibal interceptées. Dessein hardi que forme Néron. Il part pour aller joindre Li- vius son collégue. Allarme de Rome sur la nouvelle du départ de Néron. Il dé- clare son dessein à ses troupes. Néron arrive au camp de Livius, & joint ses troupes à celles de son collégue. Com- bat contre Asdrubal. Entiére défaite de son Armée: lui-même est tué. Néron retourne à son Armée. Tête d'Asdru- bal jettée dans le camp d'Annibal. Il se retire dans le fond du Brutium. Triomphe de Livius & de Néron. Ré- flexions sur l'entreprise de Néron, & sur la conduite de Livius.

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seconde. Lettres d'Asdrubal à Annibal interceptées. Dessein hardi que forme Néron. Il part pour aller joindre Li- vius son collégue. Allarme de Rome sur la nouvelle du départ de Néron. Il dé- clare son dessein à ses troupes. Néron arrive au camp de Livius, & joint ses troupes à celles de son collégue. Com- bat contre Asdrubal. Entiére défaite de son Armée: lui-même est tué. Néron retourne à son Armée. Tête d'Asdru- bal jettée dans le camp d'Annibal. Il se retire dans le fond du Brutium. Triomphe de Livius & de Néron. Ré- flexions sur l'entreprise de Néron, & sur la conduite de Livius.

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Affaire deLivius.

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On ne fut pas moins partagé sur la maniére dont on devoit traiter M. Livius Gouverneur de la citadelle de Tarente. Les uns vouloient qu'il sût noté par un Arrêt du sénat, pour avoir livré par sa négligence la ville aux ennemis. Les autres lui décernoient des récompenses, pour avoir défendu la citadelle pendant cinq ans, & ils prétendoient que c'étoit à lui qu'on avoit obligation de ce qu'on avoit repris Tarente. Il est vrai, dit Fabius en souriant: car si Livius n'avoit point perdu cette ville, je ne l'aurois point reprise. L'affaire n'eut point de suite.


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car si Livius n'avoit point perdu cette ville, je ne l'aurois point reprise.

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M. Livius, plusieurs années auparavant, Marcel. et Crispin. Cons. avoit été condanné par un jugement duAn. R. 544.Av. J. C.208. Peuple au sortir de son Consulat. Il avoit ressenti si vivement cet affront, qu'il s'étoit retiré à la campagne; & il avoit été huit ans sans mettre le pié dans Rome, refusant d'avoir aucun commerce avec des citoyens injustes & ingrats. Au bout de ce tems, les Consuls M. Marcellus & M. Valerius l'engagérent enfin à revenir à la ville. Mais, renfermé dans le secret de sa maison, il ne prit aucune part aux affaires publiques, conservant toujours un extérieur triste & morne, & laissant croître sa barbe & ses cheveux. Les Censeurs L. Veturius & P. Licinius l'obligérent ensuite à quiter toutes ces marques d'une affliction si persévérante, & à venir au sénat. Il céda à leur autorité: mais quelque affaire qu'on y traitât, il n'ouvroit jamais la bouche que pour donner tout au plus son avis en un mot. Enfin il rompit ce silence obstiné, pour défendre un de ses parens dans une affaire d'honneur: ce pouvoit être ce M. Livius Gouverneur de Tarente, dont nous avons parlé au commencement de cette année. Cette nouveauté attira sur lui les yeux & l'attention de tout le sénat. Chacun fit ses réflexions. On disoit, „que le Peuple l'avoit condanné injustement, & que ç'avoit été une perte très considérable pour la République, d'avoir été privée pendant une guerre si importante du secours & des conseils d'un homme qui pouvoit lui être si utile. Que l'unique moyen de répa- Marcel. et Crispin. Cons.An. R. 544.Av. J. C.208.rer cette faute, étoit de le donner pour collégue à Néron.“


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M. Livius, plusieurs années auparavant, Marcel. et Crispin. Cons. avoit été condanné par un jugement duAn. R. 544.Av. J. C.208. Peuple au sortir de son Consulat. Il avoit ressenti si vivement cet affront, qu'il s'étoit retiré à la campagne; & il avoit été huit ans sans mettre le pié dans Rome, refusant d'avoir aucun commerce avec des citoyens injustes & ingrats. Au bout de ce tems, les Consuls M. Marcellus & M. Valerius l'engagérent enfin à revenir à la ville. Mais, renfermé dans le secret de sa maison, il ne prit aucune part aux affaires publiques, conservant toujours un extérieur triste & morne, & laissant croître sa barbe & ses cheveux. Les Censeurs L. Veturius & P. Licinius l'obligérent ensuite à quiter toutes ces marques d'une affliction si persévérante, & à venir au sénat. Il céda à leur autorité: mais quelque affaire qu'on y traitât, il n'ouvroit jamais la bouche que pour donner tout au plus son avis en un mot. Enfin il rompit ce silence obstiné, pour défendre un de ses parens dans une affaire d'honneur: ce pouvoit être ce M. Livius Gouverneur de Tarente, dont nous avons parlé au commencement de cette année. Cette nouveauté attira sur lui les yeux & l'attention de tout le sénat. Chacun fit ses réflexions. On disoit, „que le Peuple l'avoit condanné injustement, & que ç'avoit été une perte très considérable pour la République, d'avoir été privée pendant une guerre si importante du secours & des conseils d'un homme qui pouvoit lui être si utile. Que l'unique moyen de répa- Marcel. et Crispin. Cons.An. R. 544.Av. J. C.208.rer cette faute, étoit de le donner pour collégue à Néron.“


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Le Peuple se prêta volontiers à cette proposition. Livius seul s'opposa au consentement général de toute la ville. Il leur reprochoit leur inconstance. Vous ne vous êtes point laissés toucher, leur disoit-il, à mes tristes priéres, ni à tout cet extérieur lugubre convenable à la misére d'un accusé; & maintenant vous m'offrez la pourpre malgré moi. Vous accablez le même homme d'honneurs & d'ignominie. si vous me croyez homme de bien, pourquoi m'avez-vous condanné? si vous me jugez coupable, pourquoi me consiez-vous un second Consulat, après vous être si mal trouvés du prémier? Les sénateurs tâchoient de le ramener, „en lui proposant l'exemple de Camille, qui, condanné à un exil injuste, en étoit revenu pour sauver Rome des mains des Gaulois. Ils lui représentoient (a) qu'aux mauvais traitemens de la patrie, comme à ceux d'un pére ou d'une mére, on ne doit opposer que la douceur & la patience“. Enfin ils firent tant, qu'ils vainquirent sa résistance, & l'obligérent à acccepter le Consulat avec Néron.


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Néron &Livius sontréconciliés.Liv. ibid.Val. Max.IV. 2.

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On parla aussi de les remettre bien enNéron &Livius sontréconciliés.Liv. ibid.Val. Max.IV. 2.semble, avant qu'ils partissent pour la guerre, & ce fut Fabius qui en fit la proposition. Le sujet de leur division étoit que Néron avoit porté témoignage contre Livius dans

(a) Dodwel prétend & prouve que ces Jeux avoiens été célébrés l'été précédent.

Marcel. et Crispin. Cons.An. R. 544.Av. J. C.208.le jugement où celui-ci fut condamné. Livius s'étoit toujours montré le plus irréconciliable, parce qu'il croyoit avoir été méprisé dans le tems de sa disgrace; & le mépris, dans de telles circonstances, est beaucoup plus piquant. Ainsi il résistoit à toutes les instances qu'on lui faisoit, prétendant même que leur division seroit avantageuse à la République, en ce que chacun d'eux rempliroit ses devoirs avec plus de zèle & d'application, & se tiendroit plus sur ses gardes, pour ne point donner d'avantage à son ennemi. Enfin néanmoins il céda à l'autorité du sénat, & la réconciliation se fit sincérement de part & d'autre, à ce qu'il parut par la suite. Grand éloge pour ces deux Consuls, & sur-tout pour Livius! (a) Jamais sujet d'inimitié ne fut plus vif ni plus piquant. Cependant la vue du Bien public, & le respect pour les priéres de tant de graves sénateurs, non seulement étouférent en eux tout souvenir & tout ressentiment du passé, mais établirent entr'eux une union & une concorde, qui paroissoit l'effet d'une ancienne & constante amitié, qui n'avoit jamais souffert d'altération.


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On parla aussi de les remettre bien enNéron &Livius sontréconciliés.Liv. ibid.Val. Max.IV. 2.semble, avant qu'ils partissent pour la guerre, & ce fut Fabius qui en fit la proposition. Le sujet de leur division étoit que Néron avoit porté témoignage contre Livius dans

(a) Dodwel prétend & prouve que ces Jeux avoiens été célébrés l'été précédent.

Marcel. et Crispin. Cons.An. R. 544.Av. J. C.208.le jugement où celui-ci fut condamné. Livius s'étoit toujours montré le plus irréconciliable, parce qu'il croyoit avoir été méprisé dans le tems de sa disgrace; & le mépris, dans de telles circonstances, est beaucoup plus piquant. Ainsi il résistoit à toutes les instances qu'on lui faisoit, prétendant même que leur division seroit avantageuse à la République, en ce que chacun d'eux rempliroit ses devoirs avec plus de zèle & d'application, & se tiendroit plus sur ses gardes, pour ne point donner d'avantage à son ennemi. Enfin néanmoins il céda à l'autorité du sénat, & la réconciliation se fit sincérement de part & d'autre, à ce qu'il parut par la suite. Grand éloge pour ces deux Consuls, & sur-tout pour Livius! (a) Jamais sujet d'inimitié ne fut plus vif ni plus piquant. Cependant la vue du Bien public, & le respect pour les priéres de tant de graves sénateurs, non seulement étouférent en eux tout souvenir & tout ressentiment du passé, mais établirent entr'eux une union & une concorde, qui paroissoit l'effet d'une ancienne & constante amitié, qui n'avoit jamais souffert d'altération.