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Les Députés d'Apollonie furent trouIl est battu auprèsd'Apollo nie par lePréteur M.Valerius.ver Valére, & lui apprirent que Philippe les tenoit assiégés, & cela uniquement parce qu'ils refusoient de se joindre à lui. Qu'ils n'étoient plus en état de lui résister, à moins que les Romains, à qui ils demeuroient attachés, ne leur en voyassent du secours. Les guerres d'Illyrie avoient donné lieu aux Romains de s'acquérir des Alliés sur toute cette côte. Valére leur promit qu'il le feroit; & sans différer il fit partir sur des vaisseaux de guerre deux mille soldats, commandés par Nevius Crista, Ofcier brave & fort expérimenté dans la guerre, avec ordre de se rendre à l'embouchure du fleuve Aoüs, près duquel étoit située Apollonie. Nevius mit ses soldats à terre en Q. Fab. M. Cl. Marcel. Cons.An R.538.Av. J. C.214.cet endroit; & aiant ordonné aux galéres qui les avoient apportés, de retourner à Orique pour se rejoindre au reste de la Flotte, il conduisit ses soldats, en s'éloignant du fleuve, par un chemin qui n'étoit point gardé par les Macédoniens, & entra de nuit dans la ville, sans qu'aucun des ennemis s'en apperçût. Ils se tinrent en repos tout le jour suivant. Nevius l'employa à examiner ce qu'il y avoit de jeunesse dans Apollonie, ce que la ville d'ailleurs pouvoit fournir d'armes & de troupes réglées. L'état où il trouva toutes choses lui avoit déja donné une pleine confiance, lorsqu'il apprit de ses coureurs que les ennemis étoient dans une sécurité & dans une indolence incroyable. C'est pourquoi, étant sorti de la ville sans tumulte pendant le silence de la nuit, il entra dans le camp des ennemis, qui se tenoient si peu sur leurs gardes, que plus de mille hommes avoient pénétré dans les retranchemens, avant que qui que ce soit s'en fût apperçu; & s'ils se fussent abstenus de tuer, ils auroient pu arriver jusqu'à la tente du Roi, sans trouver aucun obstacle. Mais les cris de ceux sur qui l'on fit main-basse aux portes, éveillérent enfin les Macédoniens, qui fu rent saisis d'un tel effroi, que non seulement aucun d'eux ne prit les armes, ni ne se mit en devoir de repousser l'ennemi; mais que le Roi lui-même s'enfuyant presque tout nud comme il s'étoit trouvé à son réveil, regagna le bord du fleuve & ses Q. Fab. M. Cl. Marcel. Cons. vaisseaux dans un état qui devroit faireAn. R.538.Av. J. C.214. rougir un simple soldat. Quelle honte pour un Roi & pour un Général! Toute l'Armée courut en foule du même côté.


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Les Députés d'Apollonie furent trouIl est battu auprèsd'Apollo nie par lePréteur M.Valerius.ver Valére, & lui apprirent que Philippe les tenoit assiégés, & cela uniquement parce qu'ils refusoient de se joindre à lui. Qu'ils n'étoient plus en état de lui résister, à moins que les Romains, à qui ils demeuroient attachés, ne leur en voyassent du secours. Les guerres d'Illyrie avoient donné lieu aux Romains de s'acquérir des Alliés sur toute cette côte. Valére leur promit qu'il le feroit; & sans différer il fit partir sur des vaisseaux de guerre deux mille soldats, commandés par Nevius Crista, Ofcier brave & fort expérimenté dans la guerre, avec ordre de se rendre à l'embouchure du fleuve Aoüs, près duquel étoit située Apollonie. Nevius mit ses soldats à terre en Q. Fab. M. Cl. Marcel. Cons.An R.538.Av. J. C.214.cet endroit; & aiant ordonné aux galéres qui les avoient apportés, de retourner à Orique pour se rejoindre au reste de la Flotte, il conduisit ses soldats, en s'éloignant du fleuve, par un chemin qui n'étoit point gardé par les Macédoniens, & entra de nuit dans la ville, sans qu'aucun des ennemis s'en apperçût. Ils se tinrent en repos tout le jour suivant. Nevius l'employa à examiner ce qu'il y avoit de jeunesse dans Apollonie, ce que la ville d'ailleurs pouvoit fournir d'armes & de troupes réglées. L'état où il trouva toutes choses lui avoit déja donné une pleine confiance, lorsqu'il apprit de ses coureurs que les ennemis étoient dans une sécurité & dans une indolence incroyable. C'est pourquoi, étant sorti de la ville sans tumulte pendant le silence de la nuit, il entra dans le camp des ennemis, qui se tenoient si peu sur leurs gardes, que plus de mille hommes avoient pénétré dans les retranchemens, avant que qui que ce soit s'en fût apperçu; & s'ils se fussent abstenus de tuer, ils auroient pu arriver jusqu'à la tente du Roi, sans trouver aucun obstacle. Mais les cris de ceux sur qui l'on fit main-basse aux portes, éveillérent enfin les Macédoniens, qui fu rent saisis d'un tel effroi, que non seulement aucun d'eux ne prit les armes, ni ne se mit en devoir de repousser l'ennemi; mais que le Roi lui-même s'enfuyant presque tout nud comme il s'étoit trouvé à son réveil, regagna le bord du fleuve & ses Q. Fab. M. Cl. Marcel. Cons. vaisseaux dans un état qui devroit faireAn. R.538.Av. J. C.214. rougir un simple soldat. Quelle honte pour un Roi & pour un Général! Toute l'Armée courut en foule du même côté.


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Cette nouvelle aiant été portée à Orique, Valére conduisit aussitôt sa Flotte vers l'embouchure du fleuve, pour empêcher Philippe de se sauver avec le secours de ses vaisseaux. Ainsi ce Prince, ne croyant pas être en état de combattre les Romains ni par terre ni par mer, après avoir mis à sec une partie de ses vaisseaux, & brulé l'autre, se retira par terre en Macédoine avec le reste de ses soldats, dont la plupart avoient perdu leurs armes & leurs bagages. M. Valerius passa l'hiver à Orique avec sa Flotte.


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Cette nouvelle aiant été portée à Orique, Valére conduisit aussitôt sa Flotte vers l'embouchure du fleuve, pour empêcher Philippe de se sauver avec le secours de ses vaisseaux. Ainsi ce Prince, ne croyant pas être en état de combattre les Romains ni par terre ni par mer, après avoir mis à sec une partie de ses vaisseaux, & brulé l'autre, se retira par terre en Macédoine avec le reste de ses soldats, dont la plupart avoient perdu leurs armes & leurs bagages. M. Valerius passa l'hiver à Orique avec sa Flotte.


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sur la conduite des deux Scipions. L. Marcius, simple Chevalier, est choisi pour commander l'Armée. Il remporte deux victoires sur les Carthaginois. Maniére dont la Lettre de Marcius est reçue dans le Sénat. Cn. Fulvius est accusé devant le Peuple, & condanné. P. Scipion, âgé seulement de vingt-quatre ans, est nommé pour commander en Espagne en qualité de Proconsul. Il passe en Espagne. Retour de Marcellus à Rome. Il remporte le petit triomphe. Il y fait paroître beaucoup de statues & de tableaux. Réflexion sur cette nouvelle pom pe. Manlius Torquatus refuse le Consulat. Sagesse admirable de la Centurie des Jeunes appellée Veturia. Traité conclu entre les Romains & les Etoliens. Mouvemens des Etoliens & de Philippe Roi de Macédoine. Etonnante résolution de ceux d'Acarna nie. Levinus assiége & prend Anticyre. Il apprend qu'il a été nommé Consul.

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Valére Maxime & Senéque nous apNobledesintéressement deCneus.Val. Max.IV. 4.Senec. deCons. adHel. XII.& Nat.Quæst. I.17.prennent une circonstance de la vie deCneus fort singuliére, & qui lui fait beaucoup d'honneur. Ce grand homme pressa le Sénat de lui envoyer un successeur, en lui représentant qu'il avoit une fille nubile, & qu'il étoit nécessaire qu'il se transportât à Rome, pour lui assigner une dot, & lui trouver un mari. Le Sénat, pour ne pas priver la République des services d'un Général tel que Cn. Scipion, prit sa place, & tint lieu de pére à sa fille. De concert avec la femme & les plus proches parens de Cneus, il lui chercha un époux, & tira du Trésor public enze* mille as pour lui servit de dot. O l'heureuxa époux, s'écrie Senéque, à qui le Peuple Romain tenoit lieu de beaupére! S'attendroit-on à trouver encore un si généreux desintéressement, porté jusqu'à l'amour de la pauvreté, dans les tems dont nous parlons, & dans les plus illus

* Onze mille as font ici onze cens deniors, ou 550.livres tournois.

a O felices viros puellarum, quibus populus Romanus loco soceri fuit!

Q. Fulvius, Ap. Claud. Cons.An. R.540.Av. J. C.212.tres citoyens de Rome? Il faloit que la pauvreté y fût encore beaucoup en honneur, pour qu'on ne rougît point d'une dot aussi modique que celle qui fut assignée par le Sénat. Lesa filles des plus grands hommes ne portoient souvent en mariage que la gloire de leurs péres, ou de leurs maisons. Les choses étoient bien changées du tems de Senéque. Maintenant,b dit-il, la somme que le Sénat crut suffisante pour servir de dot à la fille de Scipion, ne suffiroit pas aux filles de nos affranchis pour acheter un miroir: tant le luxe, invité par l'abondance & les richesses, est monté à un excès énorme; & tant les vices, suite inévitable du luxe, ont pris avec lui d'accroissement!


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Les deux Consuls étoient dans l'Apulie avec leurs Armées. Mais, comme on n'avoit plus tant à craindre de la part d'Annibal & des Carthaginois, ils eurent ordre de tirer au sort l'Apulie & la Macé doine. Sulpicius eut pour partage la Ma cédoine, où il alla prendre la place de Levinus. Fulvius fut appellé à Rome pour ManliusTorquatus refusele Consulat.présider à l'élection des nouveaux Magistrats pour l'année suivante. Lorsqu'il s'agit de nommer des Consuls, la Centurie des Jeunes appellée Véturie, à qui il étoit échu par sort de donner la prémiére son suffrage, choisit T. Manlius Torquatus, & T. Otacilius. Déja une foule de gens, persuadés que la pluralité des suffrages, comme il ne manquoit jamais d'arriver, ratifieroit ce choix, s'assembloit autour de Manlius qui étoit présent, pour le féliciter sur sa promotion. Manlius alors s'aprochant du tribunal du Consul, le pria Cn. Fulvius, P. Sulpicius. Cons. de vouloir bien l'entendre. Tout le monAn. R.541.Av. J. C.211.de étoit dans l'attente de ce qu'il alloit demander, lorsqu'il s'excusa d'accepter le commandement sur la foiblesse de ses yeux. Il ajouta, “Quea ce seroit une témérité inexcusable à un Général, aussi- bien qu'à un Pilote, lorsqu'il ne pouvoit se conduire que par les yeux d'autrui, de prétendre que les autres se reposassent sur lui du soin de leurs vies & de leurs intérêts les plus chers. Qu'ainsi il prioit le Consul de renvoyer aux voix la Centurie des Jeunes-gens qui venoit de donner son suffrage, & de les exhorter à faire attention, avant que de nom mer les Consuls, à la qualité de la guer re que l'on avoit à soutenir en Italie, & aux conjonctures où se trouvoit actuellement la République. Qu'à peine avoit-on pu encore se bien remettre de l'allarme & de l'épouvante qu'avoit causé dans Rome l'aproche d'Annibal, lorsque quelques mois auparavant ce redoutable ennemi avoit fait avancer ses troupes jusqu'aux portes de la ville.“ La Centurie répondit qu'elle ne changeoit point de sentiment, & qu'elle persistoit dans ce qu'elle venoit de faire.


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Alors Torquatus le prenant sur un tonSagesseadmirabledes Jeu plus ferme: Si je suis Consul, dit-il, je ne

a Impudentem & gubernatorem & imperatorem esse, qui, cùm alienis oculis ei omnia agenda sint, postulet sibi aliorum capita ac fortunas committi.Liv.

Cn. Fulvius, P. Sulpicius. Cons.An. R.541.Av. J. C.211.nes-gensde la Centurie Ve turia.pourrai supporter la licence de vos mœurs, ni vous la sévérité de mon commandement. Retournez donc aux suffrages, & souvenez- vous que nous avons la guerre en Italie contre les Carthaginois, & qu'Annibal est à leur tête. Le ton d'autorité que Man lius avoit pris, & l'admiration de sa générosité qui se déclara par un aplaudissement universel, firent comprendre à la Centurie qu'il faloit penser à un autre choix. Mais avant que d'y procéder, elle demanda au Consul la permission de consulter ses Anciens, c'est-à-dire la Centurie des Vieux, qui lui répondoit, & qui s'appelloit aussi Veturia. Ces Vieillards s'étant présentés, on leur laissa le tems de conférer avec les Jeunes dans l'enceinte du* Parc, (in Ovili) où chaque Centurie entroit à son tour pour donner son suffrage. Les Anciens leur dirent “qu'ils pouvoient délibérer entre trois sujets, dont deux avoient déja exercé avec honneur les prémiéres charges de la République, savoirQ. Fabius & M. Marcellus. Et en cas qu'ils voulussent choisir un nouveau Général pour combattre contre les Car thaginois, que M. Valerius Levinus s'étoit signalé par mer & par terre dans la guerre contre Philippe dont on l'avoit chargé.“ Les Vieillards s'étant retirés, les Jeunes, après avoir consulté entr'eux,

* Cet endroit étoit environné de balustrades, de claies, comme les parcs de brebis; & c'est ce qui lui en fit donner le nom.

Cn. Fulvius, P. Sulpicius. Cons. choisirent M. Marcellus, encore tout brilAn. R.541.Av. J. C.211.lant de la gloire qu'il venoit d'acquérir par la conquête de la Sicile, & M. Valerius. Toutes les Centuries aprouvérent cette élection.


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Liv.XXVII.23.Traitéconclu parle PréteurValére entre lesRomain& les Etoliens.Liv.XXVI. 24.

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En meme temsM. Valerius Levinus, qui, comme il a été dit plus haut, avoit été envoyé avec une Flotte & quelques troupes en Gréce & en Macédoine, tra vailloit, pour diminuer les forces de Philippe, à lui débaucher quelques-uns de ses Alliés. Les* Etoliens faisoient alors une figure considérable dans la Gréce. Nation féroce & brutale, ils se rendoient redoutables à tous leurs Voisins par leurs violences, d'autant plus qu'ils savoient la guerre, & excelloient sur-tout pour la Ca valerie. Valêre commença par sonder dans des entretiens particuliers la disposition des principaux de la nation; & après les avoir gagnés, il se rendit avec une Flotte bien équipée au lieu où devoit se tenir leur Assemblée générale, qui avoit

* L'Etolie, appellée aujourd'hui le Despotat, petit pays de la Turquie d'Europe, est située sur la côte de la Mer Ionienne.

Cn. Fulvius, P. Sulpicius. Cons. été indiquée exprès quelque tems aupaAn. R.541.Av. J. C.211.ravant. “Là, après avoir exposé en quel heureux état se trouvoient les affaires des Romains, & l'avoir prouvé par la prise de Syracuse dans la Sicile, & par celle de Capoue en Italie, il exalta la générosité & la fidélité des Romains envers leurs Alliés. Il ajouta que les Etoliens devoient s'attendre à en être traités d'autant mieux, qu'ils seroient les prémiers des Peuples d'outre mer qui auroient fait amitié avec eux. Que Philippe & les Macédoniens étoient pour eux des voisins dangereux, de qui ils avoient tout à craindre. Que Rome avoit déja beaucoup rabattu de leur fierté, & qu'elle sauroit bien les réduire, non seulement à restituer aux Etoliens les places qu'ils leur avoient enlevées, mais à craindre eux-mêmes pour leur propre pays. Que pour ce qui regardoit les Acarnaniens, qui s'étoient détachés du corps & de la société des Etoliens, elle les y feroit rentrer sous les mêmes conditions, & avec la même dépendance à laquelle ils avoient été astreints dans les tems précédens.“


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En meme temsM. Valerius Levinus, qui, comme il a été dit plus haut, avoit été envoyé avec une Flotte & quelques troupes en Gréce & en Macédoine, tra vailloit, pour diminuer les forces de Philippe, à lui débaucher quelques-uns de ses Alliés. Les* Etoliens faisoient alors une figure considérable dans la Gréce. Nation féroce & brutale, ils se rendoient redoutables à tous leurs Voisins par leurs violences, d'autant plus qu'ils savoient la guerre, & excelloient sur-tout pour la Ca valerie. Valêre commença par sonder dans des entretiens particuliers la disposition des principaux de la nation; & après les avoir gagnés, il se rendit avec une Flotte bien équipée au lieu où devoit se tenir leur Assemblée générale, qui avoit

* L'Etolie, appellée aujourd'hui le Despotat, petit pays de la Turquie d'Europe, est située sur la côte de la Mer Ionienne.

Cn. Fulvius, P. Sulpicius. Cons. été indiquée exprès quelque tems aupaAn. R.541.Av. J. C.211.ravant. “Là, après avoir exposé en quel heureux état se trouvoient les affaires des Romains, & l'avoir prouvé par la prise de Syracuse dans la Sicile, & par celle de Capoue en Italie, il exalta la générosité & la fidélité des Romains envers leurs Alliés. Il ajouta que les Etoliens devoient s'attendre à en être traités d'autant mieux, qu'ils seroient les prémiers des Peuples d'outre mer qui auroient fait amitié avec eux. Que Philippe & les Macédoniens étoient pour eux des voisins dangereux, de qui ils avoient tout à craindre. Que Rome avoit déja beaucoup rabattu de leur fierté, & qu'elle sauroit bien les réduire, non seulement à restituer aux Etoliens les places qu'ils leur avoient enlevées, mais à craindre eux-mêmes pour leur propre pays. Que pour ce qui regardoit les Acarnaniens, qui s'étoient détachés du corps & de la société des Etoliens, elle les y feroit rentrer sous les mêmes conditions, & avec la même dépendance à laquelle ils avoient été astreints dans les tems précédens.“


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Scopas, qui occupoit alors la prémiére dignité chez les Etoliens, & Dorimaque celui de leurs citoyens qui étoit le plus accrédité, appuyérent fort le discours & les promesses de Valére, & enchérirent beaucoup sur ce qu'il avoit dit de la grandeur & de la puissance Romaine; parce qu'ils Cn. Fulvius, P. Sulpicius. Cons.An. R.541.Av. J. C.211.n'étoient pas obligés de garder sur ce sujet autant de retenue que lui, & qu'on étoit plus disposé à les croire, qu'un étranger qui parloit pour les intérêts de sa patrie. Ce qui les flatoit le plus, étoit l'espérance de remettre l'Acarnanie sous leur domination. Le Traité fut donc conclu entre les Romains & les Etoliens. On y ajouta une clause, par laquelle il étoit libre aux Eléens, aux Lacédémoniens, à Attale Roi de Pergame, à Pleurate & Scerdiléde, tous deux Rois, le prémier dans la Thrace, l'autre dans l'Illyrie, d'accéder au Traité. Les Etoliens s'engageoient à déclarer sur le champ & à faire la guerre à Philippe, & les Romains à leur fournir un secours au moins de vingt galéres à cinq rangs. On abandonnoit aux Etoliens toutes les villes qui se trouvoient depuis l'Etolie jusqu'à l'Ile de Corcyre (Corfou) avec leurs dépendances. Tout le butin devoit appartenir aux Romains, qui s'obligeoient à faire ensorte que les Etoliens fussent remis en possession de* l'Acarnanie. Il étoit stipulé aussi que les Etoliens ne pourroient conclure de paix avec Philippe, qu'à condition qu'il ne pourroit faire la guerre ni aux Romains, ni à leurs Alliés; & que les Romains de leur côté entreroient dans le même engagement. Les actes d'hostilité commencérent sur le champ. On prit quelques villes sur Philippe: après quoi

* Aujourd'hui la Carnia. Elle fait partie du Despotat.

Cn. Fulvius, P. Sulpicius. Cons. Levinus se retira à Corcyre, bien persuaAn. R.541.Av J. C.211.dé que le Roi avoit assez d'affaires & d'ennemis sur les bras, pour être hors d'état de penser à l'Italie & à Annibal.


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paniens contre Fulvius. Ils suivent à Rome Levinus, qui revenoit de Sicile Plaintes des Siciliens contre Marcellus. Suites de cette affaire, qui enfin se termine heureusement. Jugement sévére prononcé par le Sénat contre les Campaniens Edit au sujet de la Flotte, qui excite de grands murmures. Conseil salutaire du Consul Levinus. Tout le monde porte à l'envi son or & son argent au Trésor. Parti extrême que prend Annibal à l'égard de ses villes alliées. Salapie reprise par les Romains. Défaite d'une Flotte Romaine par celle de Tarente. La Garnison de la Citadelle de Tarente remporte un avantage sur celle de la Ville. Affaires de la Sicile. Levinus se rend maître d'Agrigente, & chasse entiérement les Carthaginois de la Sicile. Affaires d'Espagne. Scipion forme un grand dessein, & y prépare toutes choses pendant les quartiers d'hiver. L'Armée & la Flotte partent ensemble, & arrivent en même tems devant Carthagéne. Situation de cette ville. Elle est assiégée par terre & par mer. Carthagéne prise d'assaut & par escalade. Butin con- sidérable. Maniére de partager le butin usitée parmi les Romains. Scipion harangue l'Armée victorieuse, & loue le courage & le zèle des troupes. Dispute fort vive au sujet de la Couronne Murale, terminée pacifiquement par Scipion. Générosité deScipion envers les ôtages & les prisonniers. Sage conduite du même à l'égard des

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paniens contre Fulvius. Ils suivent à Rome Levinus, qui revenoit de Sicile Plaintes des Siciliens contre Marcellus. Suites de cette affaire, qui enfin se termine heureusement. Jugement sévére prononcé par le Sénat contre les Campaniens Edit au sujet de la Flotte, qui excite de grands murmures. Conseil salutaire du Consul Levinus. Tout le monde porte à l'envi son or & son argent au Trésor. Parti extrême que prend Annibal à l'égard de ses villes alliées. Salapie reprise par les Romains. Défaite d'une Flotte Romaine par celle de Tarente. La Garnison de la Citadelle de Tarente remporte un avantage sur celle de la Ville. Affaires de la Sicile. Levinus se rend maître d'Agrigente, & chasse entiérement les Carthaginois de la Sicile. Affaires d'Espagne. Scipion forme un grand dessein, & y prépare toutes choses pendant les quartiers d'hiver. L'Armée & la Flotte partent ensemble, & arrivent en même tems devant Carthagéne. Situation de cette ville. Elle est assiégée par terre & par mer. Carthagéne prise d'assaut & par escalade. Butin con- sidérable. Maniére de partager le butin usitée parmi les Romains. Scipion harangue l'Armée victorieuse, & loue le courage & le zèle des troupes. Dispute fort vive au sujet de la Couronne Murale, terminée pacifiquement par Scipion. Générosité deScipion envers les ôtages & les prisonniers. Sage conduite du même à l'égard des